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mercredi 2 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (VI)

Les choses se Corsent!

On devrait inventer un nouveau mot pour exprimer que les choses se complexifient dans le durcissement, quand on regarde la situation du Québec par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le Monde.

D’autant plus qu’en examinant…je devrais dire en scrutant…le courant social politique actuel, je ne lui trouve que peu d’affinités avec ce qui se passe ailleurs lorsque les citoyens descendent dans les rues pour manifester. 

Bien sur que ce sont tout de même des manifestations, mais on s’entend pour remarquer qu’entre le Printemps Arabe, donc ce qui s’est passé et se passe encore en Tunisie, en Libye, en Égypte, au Yémen, au Bahreïn, et en Syrie, et notre façon de faire ici au Québec, les comparaisons ne tiendraient pas longtemps, quant au ton et à la violence des affrontements.

Même qu’il y a quelques jours j’émettais l’avis que les policiers, au lieu de se présenter face aux étudiants, casqués et bardés de boucliers et de masques, seraient mieux avisés de se mêler à la foule, et ainsi d’accompagner les cortèges. Ce qui leur permettrait d’écarter les fauteurs de trouble. Et j’ai vu hier mardi soir, que c’était exactement ce qu’ils faisaient.  Du moins si je m’en tiens aux images télévisuelles.

Il y a eu cet affrontement avec la C.L.A.C. à cause de la Fête des travailleurs, …mais bon… pour le moment à part des arrestations il ne semble pas que notre ‘’Printemps Érable’’ doive se changer en bain de sang. C’est une bonne chose.

Mais attention, il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent contre ces ‘’désordres’’ et il y a de plus en plus de bonnes âmes, chauffées par les médias…surtout ceux de la droite riche de ses privilèges…qui montent le ton, et voudraient que l’on aille reconduire ces étudiants pas mal dérangeants à grands coups de pieds au derrière, dans leurs classes.

D’ici à ce qu’on les charge avec des motos, des chevaux, des balles de plastique, des gaz lacrymogènes, qu’on les tabasse et qu’on les enfourne à grands coups de matraques dans les paniers à salade, ou vers les hôpitaux les plus proches, il n’y a qu’une décision ministérielle pour ce faire.

Espérons que M. Parent (le chef de la police de Montréal) saura de son coté modérer ses troupes, et refusera de se faire le complice de cette classe dirigeante, qui au fond ne dirige plus grand-chose.

On peut très bien penser que le Gouvernement, qui dénonce la violence inexistante à date des étudiants, ne se gênerait pas pour en blesser, et qui sait en estropier plusieurs de ces jeunes qui l’exaspèrent. 
Cette prétendue 'violence'' des étudiants (pas même verbale) et qui tient dans de confondants débats sémantiques serait donc aux yeux du Gouvernement quelque chose d’intolérable? Alors que de son coté ce même Gouvernement pourrait fort bien ordonner à ses troupes de sbires d’assommer, de maltraiter, de violenter physiquement des jeunes, garçons et filles ?

Ils n’osent pas encore, mais ce n’est pas la tentation qui leur manque. Et avec ces voix affolées et autoritaires qui exigent maintenant la fin de la récréation, le pire est possible.

À écouter ces voix de la raison (la leur) qui veulent que tout ce tapage s’arrête parce que ça nuit aux affaires (mon œil), j’ai comme le sentiment que si ça tourne mal, ce sera de par la volonté du Gouvernement actuel et de ses maîtres. 
Ensemble ils en rejetteront tous la faute sur des étudiants dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 20 ans. Dont les manifestations jusqu’ici, si elles dérangent la circulation, ne sont pas violentes, mais pas du tout, chacun peut s’en rendre compte de visu.

Voilà maintenant que ce bon Lucien Bouchard fronce son gros sourcil, et exige en père tonitruant que l’on fasse cesser ce désordre. Et avec lui l’ineffable Joseph Facal, et tous ceux et celles qui viennent maintenant  prêter voix forte au Gouvernement. Pas mal pour d’ex-péquistes entre autres!

J’écoutais hier ces défenseurs de la Loi et l’Ordre, s’indigner que les étudiants au carré rouge bafouent les injonctions de retour aux cours, pour ces étudiants au carré vert qui les ont demandées. La police devrait intervenir et ouvrir le passage à ces étudiants qui ne contestent pas ! 
Oui Monsieur! Faites cesser ce scandale! 
N'importe quoi!
Bien que les étudiants qui ne veulent pas participer aux démonstrations contre le dégel des frais soient absolument dans leur droit, le problème de ces injonctions à laquelle personne n’obéit n’est pas une affaire de législation méprisée. 
Depuis le début de cette crise qu’on dénonce le recours au judiciaire pour juguler un conflit qui doit demeurer politique, la faute du discrédit qui s’attachera désormais aux ordres de la Cour, retombera forcément sur ceux qui en font un si mauvais usage.

Dans le monde judiciaire d’ailleurs il y a des voix de juristes, d’avocats et même de juges qui s’élèvent contre ces accrocs fait à la démocratie, dont celui du droit de manifester. Que les étudiants contestataires aient torts d’empêcher les autres de se rendre aux cours est une affaire qui se règlera éventuellement dans les associations étudiantes, et leurs congrès internes.

Les tribunaux n’ont rien à faire dans cette histoire, mis à part que de juger les voyous qui cassent du mobilier, et qui ne sont pas membres des associations étudiantes.

Faudrait-il donc au nom d’une certaine conception affolée du respect des lois à tous crins, transformer les rues de Montréal et d’ailleurs en champs de batailles rangées? Ajouter à la provocation, l’arrogance et l’incompétence pathétique de Mme Line Beauchamp, l’ignominie de voir les enfants du Québec maltraités dans nos rues, trainés ensanglantés par des brutes officielles vers les fourgons de déblaiement?

Ce qui se passe dans nos rues actuellement n’est pas une sotte saute d’humeur de jeunes dévoyés mais bel et bien l’expression, contestable sans doute, d’un mécon-tentement historique qui prend sa source et sa motivation dans le pourrissement des élites autoproclamées. 
Leurs épouvantables délits à ces voleurs, ces ‘’collusionneurs’’, ces trafiqueurs de la légalité, qui donc va s’en occuper?
Réponse? 
Les étudiants contestataires actuels.

Ils font un remarquable brassage de cage et il faudra bien les en féliciter un jour. Quant aux autres étudiants, majorité ou pas, qui veulent que tout cela s’arrête parce qu’ils vont perdre leur job d’été, on peut et on doit leur dire qu’étudier ce n’est pas seulement se préparer à faire exactement comme les générations qui les ont précédés.

Ils ont eux aussi des responsabilités civiques. S’ils ne veulent pas en prendre parce que c’est trop risqué, ils doivent bien s’attendre dès lors que les choses changeront, à ce qu’ils n’auront pas le choix, ni voix au chapitre. 
C’est un pensez-y bien mes enfants, toutes tendances confondues.

Julien Maréchal

lundi 30 avril 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes ? (V)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes? (V)

Hé ben voilà on avance. La grève persiste avec les étudiants qui n’en démordent pas, alors que le Gouvernement, ou plutôt le Premier Ministre et la Ministre de l’Éducation s’entêtent.

Étrange n’est-ce pas qu’il n’y a pas si longtemps on ne comptait plus les articles des journaux donneurs de leçons, qui fustigeaient toute cette classe de jeunes paumés qui ne faisaient rien qui vaille, ‘’vedgeaient’’ comme on dit en se pognant le beigne dans une paresse intellectuelle et sociale satisfaite. Quel pauvre éducation grands dieux!... lui avions-nous donné à cette Jeunesse déconnectée, qui ne pensait que jeux vidéos, téléphones cellulaires pour dire des niaiseries à longueur de journée ? 
À twitter comme des malades pour bavarder interminablement au sujet de platitudes innommables ?

Puis voilà que oh surprise!...et aussi effarement...les voilà dans les rues par centaines de milliers ces jeunes, étudiants et travailleurs, accompagnés par ces maudits intellectuels et ces sakrament d’artistes, qui défendent une révolte autour de quelques sous par jour comme le dit cette pauvre Line Beauchamp. Il n’y a pas chez cette Ministre de l’Éducation la moindre empathie sincère  éclairée envers ‘’ses élèves’’, ‘’ses étudiants’’. Ceux et celles dont elle a la charge de parfaire la formation académique et sociale.
 Attention ici, il ne s’agit pas d’un quelconque ministère de recyclage de déchets ou de gestion des transports non, non…il s’agit bel et bien du Ministère de l’Éducation, qui est celui chargé de veiller à la formation au primaire des potaches, à l’élévation d’esprit des grands ados du secondaire, et enfin qui est responsable de la formation universitaire des gestionnaires et éducateurs de demain.
Ce n’est pas rien!
Que peut-il donc y avoir de plus formateur que cette prise remarquable de la parole de toute une génération qui se renouvelle dans la contestation, qui dérange enfin de vieilles consciences  satisfaites et repues, qui remet en question un ordre public périmé et corrompu ? 
Ils sont des dizaines de milliers, des centaines de milliers, y compris ceux qui ne participent pas et regardent passer la parade, à vivre une expérience de prise de conscience politique et sociale comme on en a pas vue depuis mille ans !
Quasiment depuis la Révolution Tranquille. La contestation étudiante actuelle n’est pas aussi turbulente que celle des années soixante, où tout un chacun se faisait matraquer et fourrer au panier à salade à grands coups de pieds dans le ventre. Jusqu’ici mis à part quelques bousculades et des écorchures mineures, quelques claques sur la gueule et des échauffourées folkloriques...dont quelques stupides débordements de voyous qui ont vu dans cette expression populaire l’occasion de se manifester en cassant quelques vitrines...les manifestations sont absolument civiques, responsables.

Et oui bien sur lorsqu’il y a jusqu’à 300,000 personnes dans les rues à manifester, on devrait s’attendre à ce que la ville bouillonne de rage, de bruits et de fureur. Or, rien de cela. On est loin, très loin des débordements sportifs comme je l’ai déjà dit.

Je regarde le jeune Gabriel Nadeau Dubois, le porte-parole de la C.L.A.S.S.E. et je trouve qu’il a beaucoup de classe en effet ce jeune dont on me dit qu’il a à peine 20 ans.

20 ans !...et il fait trembler d’indignation les chroniqueurs du Journal de Montréal, ceux de La Presse et du Soleil et de bien d’autres journaux, y compris quelques commentateurs pas trop éclairés du coté des médias électroniques. Il fait peur à la Ministre Line Beauchamp, au Premier Ministre Jean Charest. On veut, on demande, on exige sa tête, ce galeux ! Ce pestiféré ! Bref ce jeune fatigant. 
Et ce n’est pas un chef lui. Pas pantoute ! 
C’est un porte-parole. C’est un négociateur qui exprime ce que lui dictent ses commettants. Il le fait avec calme devant des adversaires hargneux, qui l’apostrophent l’invective à la bouche, le mépris condescendant dans la gestuelle affolée de dirigeants absolument perdus, dépassés, déphasées.

Est-il seulement possible d’imaginer qu’il puisse se donner quelque part au Collège, au C.E.G.E.P. ou à l’Université, un cours de prise de conscience socio-politique qui aurait le millième d’impact comme formation civique et politique, que cette école de la contestation qui se passe sous nos yeux ébahis ? 

Et dont l’impact se fait maintenant sentir ailleurs dans le Monde ? 
Ce qui se passe dans nos rues (et pas seulement dans les rues) a de plus en plus valeur d’enseignement pour bien d’autres jeunes méprisés ailleurs que chez nous. Et il s’en trouve parmi les gens soi-disant matures, parmi des aînés effarés, pour exiger maintenant que toute cette Jeunesse retourne en classe où elle sera priée de ne plus déranger. 
Pour comble de sottise on exige de ces citoyens nouveaux qu’ils fassent leur part alors qu’ils n’ont pas complétés leurs études, et n’ont pas les moyens financiers de payer quelque part que ce soit.

On les traite de profiteurs du système, de paresseux, d’enfants gâtés, alors qu’hier encore on les traitait d’amorphes, de sans-desseins, d’écervelés peu préoccupés par la Chose Publique. Maintenant qu’ils s’en occupent (et comment!) de cette Chose Publique, on voudrait qu’ils se taisent, on fait appel à la Police et aux tribunaux pour les mater, les faire en somme rentrer dans le  rang où ils doivent se tenir coi. 
Belle incohérence non?

Je propose qu’on instaure un prix substantiel de mérite civique, un prix de reconnaissance pour service rendu à la démocratie, à la patrie, à la république  (appelez-là cette société comme vous voudrez), et qu’on le donne avec beaucoup d’honneur et au mérite des associations étudiantes,  aux 3 porte-paroles de la F.E.U.Q., de la F.E.C.Q., de la C.L.A.S.S.E., Martine Desjardins, Léo Bureau Blouin, et Gabriel Nadeau Dubois.

En voilà un qui pourrait avoir la tête pas mal enflée avec toute la médiatisation dont il est l’objet, et qui la garde ma foi plutôt froide devant les grossières provocations de Mme Line Beauchamp et de notre pauvre Premier Ministre Jean Charest. Il  n'y a surtout que de bonnes âmes libérales confortablement installées dans les meilleures jobs dans les grands conglomérats de communications, pour approuver leur pitoyable démarche de gestionnaires, perdus dans les limbes de la comptabilité à la petite semaine.

Ces braves gens ne voient pas que ce qui se passe est extraordinaire, et ils exigent de l’ordinaire ennuyeux et satisfait, parce qu’on trouble leur sommeil et qu’on dérange leurs appétits.

Mais continuez à vomir votre misère intellectuelle sur la Jeunesse! 
Faites, faites!
À chaque article vous vous discréditez un peu plus.

C’est excellent !
Julien Maréchal
Un Québec libre avec ça?

samedi 28 avril 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (IV)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes? (IV)

Comme le problème persiste, il faut donc y revenir. Ce n’est pas tous les printemps que nous avons ainsi collectivement une telle occasion de nous parler, et d’accord ou pas, ce qui est sain c’est justement de se parler. 

Les médias dérapent

Dans l’ensemble leur opinion semble de plus en plus défavorable à la cause des étudiants, alors qu'aux débuts on faisait seulement preuve d'étonnement devant leur résolution, leur détermination qu'on a même saluée. Bien sur qu’ici et là on déplore le cynisme attentiste du Gouvernement de M. Charest, alors que celui-ci jouant la vierge offensée, vient clamer la main sur le cœur qu’il n’a pas d’agenda caché en matière d’élections. Ben voyons!
Il va jusqu’à dire que Mme Marois est ignoble (c’est là son choix de vocabulaire, avec grotesque et Cie) lorsqu’elle avance que le Premier Ministre laisse pourrir une situation qu’il a créé, et qu’il pense pouvoir utiliser à son avantage électoralement. M. Charest est un politicien habile personne n’en doute, mais il ne pouvait pas prévoir au début de la révolte étudiante jusqu’où elle irait. 
Qu’il tente maintenant d’en récupérer des effets pour tenter de se faire réélire ne surprendra personne. D’autant plus que des élections il y en à de prévues par la Loi d’ici un an au maximum. Comme d’autres l’ont souligné avant moi, je doute que M. Charest attende l’automne prochain pour les faire ces élections sur fond de Commission Charbonneau qui va forcément avoir de terribles révélations à faire sur sa gouverne et celle de son parti le P.L.Q. à moins qu’il n’arrive à la museler cette commission, pour le moins discrète depuis qu’elle existe.
Mme Marois peut être maladroite et elle aussi tenter de se faire du capital politique sur ce qui se passe, elle n’est pas ignoble ni grotesque, et ce choix malencontreux de mots de la part de M. Charest traduit bien son désarroi et ses calculs.
Les citoyens que nous sommes, ne sont pas tous dupes des sparages des politiciens, et nous pouvons  (pas toujours massivement il est vrai) faire la différence entre le vrai et le faux.
Les matamores de La Presse et les gérants d’estrades du Journal de Montréal devraient se garder une grosse gêne lorsqu’ils s’expriment en leurs pages, et pourfendent maintenant les actions des associations étudiantes. La Presse appartient au conglomérat Power Corporation de la famille Desmarais, et un de ses gestionnaires le plus notoire est précisément celui qui a fait perdre ''40 milliards de dollars'' à la Caisse de Dépôts et Placement du Québec, le ci-devant Henri Paul Rousseau.

Je me suis toujours demandé comment il se faisait en effet que Power Corporation ait engagé au prix fort ce gestionnaire notoirement incompétent, alors que les affaires étant les affaires on se surprend avec raison d’un tel choix ?
Il y a là matière à réflexion. Une enquête publique sur l’affaire de la Caisse de Dépôts et Placement du Québec à l’époque de la gestion d’Henri Paul Rousseau serait fort instructive, du moment qu’on mettrait le nez dans les affaires des participants à son portefeuille. Et plus précisément Power Corporation et ses filiales.
Alors les rodomontades des journalistes de La Presse  et du Soleil contre les étudiants, on en prend un peu et on en laisse beaucoup. Même chose pour le Journal de Montréal dont les affronts à la liberté de presse au nom d’une quelconque rentabilité, ont défrayé les chroniques pendant des années, lors du dernier lockout envers ses journalistes, sans parler des choses pas claires qui se sont passées à Québec autour du fameux Aréna de MM. Labeaume et P.K. Péladeau président de Québécor. Ceux qui écrivent actuellement dans ces feuilles devraient modérer leurs propos agacés devant les revendications des étudiants. Il n’y a pas si longtemps que ce sont eux ou leurs confrères en lockout qui demandaient aux citoyens de les soutenir dans leur ‘’grève’’. Et leur grève avec le lockout a duré bien plus longtemps que la révolte étudiante actuelle.
Je remarque aussi à quel point les médias insistent de plus en plus pour tenter de nous faire croire, nous les citoyens, que la majorité de nos semblables est d’accord avec l’augmentation des frais universitaires. Je suppose qu’à force de répéter ces approximations qui ne reposent sur rien de concret, qu’ils espèrent… mais quoi au juste? Ou bien ils ont des instructions pour affirmer ces choses douteuses ?
Autour de moi, alors que je me promène dans la ville et parle aux passants, l’écrasante majorité appuie les étudiants alors que les médias disent le contraire. 
Que se passe-t-il donc? Conflit de génération ? 
Ce sont ces mêmes médias qui il n’y a pas si longtemps dénonçaient la crise de la ''Dette'' afin de préserver l’avenir de la Jeunesse. Mais elle est précisément dans la rue cette Jeunesse, et elle ne veut pas se faire refiler des dettes générationnelles  Branchez-vous Mes. Dames les donneurs et donneuses de leçons !
Je trouve que les étudiants ( je parle bien sur ici de ceux et celles qui sont engagés dans le débat et mènent la contestation) font preuve de beaucoup de cohérence face aux manipulations ignobles (ici c’est le mot juste) de politiciens et de commentateurs qui cassent du sucre sur le dos de la C.L.A.S.S.E. et pourfendent son porte parole, Gabriel Nadeau Dubois. 

Un jeune de 20 ans qui semble bien seul contre cette horde hurlante de bien-nantis. Heureusement qu’il a aussi le soutien des siens et celui d’une frange non négligeable des citoyens qui sont tout aussi exaspérés que les étudiants devant les magouilles effarantes de tous ces entrepreneurs et gestionnaires incompétents (dont ceux qui administrent si mal les universités) qui nous volent depuis des lustres.

Il faut toutefois ici féliciter ces autres commentateurs et analystes qui prennent fait et cause pour la Jeunesse actuelle, nonobstant les dérapages, dont le pire est celui de cette  ‘’violence gouvernementale inouïe’’ qui méprise depuis 74 jours sa Jeunesse descendue dans la rue pour se faire entendre.
Tout se paye et M. Charest pourrait en avoir la preuve bientôt. Je propose à tous les étudiants actuels de se préparer aux prochaines élections, alors que généralement les jeunes ne votent pas massivement. 

Que le mot d’ordre pour les  étudiants et avec eux la Jeunesse toute entière au prochain appel aux urnes, en soit un de participation massive. 
Si vous ne le faite pas toutes vos actions n’auront pas servie à grand-chose. Il en va ici de la cohérence de votre démarche jusqu'ici exemplaire, et de votre sens politique. Votre heure est venue. Il était temps.
S’il fallait que M. Charest et le Parti Libéral soient réélus pour 4 ans, la preuve serait faite de l’immaturité politique, sociale et collective des Québécois.
Ils viendront ensuite se plaindre et on leur haussera les épaules de pitié et de dégoût.
Printemps Québécois ? Réveil de conscience ou balloune de mauvaise humeur passagère ?
Tenez bon !
Julien Maréchal

Et qu'on la fasse cette indépendance du Québec.

jeudi 26 avril 2012

Grèves Étudiantes: Printemps Québécois. (III)


Grèves Étudiantes, Printemps Québécois. (III)
Jeudi le 26 avril 2012
C’était écrit, les négociations entamées par la Ministre de l’Éducation Line Beauchamp et les représentants des trois organisations syndicales la F.E.U.Q., la F.E.C.Q. et la C.L.A.S.S.E. ont capoté, et ce au bout de 40 heures de palabres sur 48 heures de trêve exigée par la Ministre.

Sans surprise, étant donné la mauvaise foi absolue de la partie gouvernementale, les observateurs qui regardent ce gâchis, n’ont pas manqué de souligner avec force à quel point le Gouvernement du Québec, et plus particulièrement M. Jean Charest et Mme Line Beauchamp, sont complètement dépassés par l’ampleur de cette crise qui n’est en somme que l’expression d’un malaise (le mot est faible) d’un état des choses beaucoup plus grave que la simple augmentation des frais universitaires.

Je remarque surtout à quel point les juges autoproclamés de cette dérive sociale sont affolés devant son ampleur et devant ses conséquences appréhendées. Il ne se passe pas un jour sans qu’une foule de chroniqueurs, que ce soit au Journal de Montréal, à La Presse, à Radio Canada, à TVA et ailleurs - parce que je ne peux pas tous les nommer ici- paniquent totalement devant la solidité de la solidarité étudiante. On voit des intervenants insister auprès du représentant de la C.L.A.S.S.E. presque pour le supplier, avec des larmes aux yeux et surtout les traits tirés par l’exaspération, de dénoncer, de condamner et il le fait, mais en termes choisis. Le représentant de la C.L.A.S.S.E., a dénoncé en termes non équivoques et ce à maintes reprises (probablement plus de 100 fois depuis qu’on le lui demande) les dérives violentes et les saccages. Sans toutefois condamner l’expression exaspérée de manifestants plus trublions que d’autres, qui s’en prennent au mobilier urbain et privé. Dénoncer, condamner, petit débat sémantique, ‘’pas rapport’’ avec le problème actuel.

Les citoyens qui observent ce qui se passe dans les rues, et avec eux les policiers, les étudiants qui défilent, voient bien que les dégâts causés par les casseurs ne sont pas le fait des manifestants dans leur ensemble. Qu’il y ait parfois des débordements ici et là, des gestes malheureux d’exaspération, cela se conçoit, s’explique par le climat de confrontation qui est sciemment entretenu par le Gouvernement du Québec, sur lequel retombe la totale responsabilité de ces désordres.

Remarquons toutefois que lorsqu’il y a des émeutes 100 fois plus ravageuses que les manifestations qui se passent actuellement (et qui sont le fait d’une Coupe Stanley ratée ou acquise) les médias n’en font pas un tel plat. La poussière du désordre retombe rapidement. À les entendre aujourd’hui alors qu’ils se tordent les bras de désespoir devant quelques vitrines fracassées ou quelques voitures bosselées, on croirait que la nation est au bord du gouffre et qu’il faut sévir de toute urgence. Au fond ces commentateurs affolés se doutent bien que leurs jours de gloire satisfaite sont comptés, et c’est ça qui les terrifie. Ils n’ont certainement pas la conscience aussi tranquille que les étudiants.

Dans le cas actuel ces manifestations sont socioculturelles. Ce qui veut dire qu’elles sont l’expression d’une prise de la parole engagée et responsable (alors que les émeutes sportives sont uniquement de la frustration de supporters éméchés) et cette prise de parole citoyenne dure depuis des mois maintenant. Tout compte fait, les quelques dégâts constatés à date sont minimes comparés à d’autres, en d’autres temps, surtout si on tient compte que cette Grève Étudiante dure depuis plus de 70 jours, ce qui est absolument remarquable. A-t-on déjà oublié que l’an dernier à pareille date, c’est le mouvement des Indignés qui occupait le centre-ville et que des  manifestations il y en avait beaucoup?

Ce qui se passe actuellement dans nos rues est l’expression légitime et très saine d’une révolte citoyenne qui est portée à bout de bras par la Jeunesse du pays. Et il importe peu que cette Jeunesse ne soit pas présente à 50 ou 100%. Le Gouvernement de M. Charest a moins de pourcentage de représentation des électeurs, que les étudiants n’en ont des leurs pour justifier leur action. Déjà que plus de 200,000 jeunes descendent dans les rues pour protester contre des gouvernants totalement discrédités par leurs actions, leurs magouilles, leurs abominables prévarications qui durent depuis des décennies, a quelque chose de profondément significatif. Et j’ajoute de rafraichissant.

Il semblerait que pour le moment il n’y a que le Québec Solidaire qui veuille bien être avec la Jeunesse dans les rues, même s’il faut absolument reconnaître qu’au-delà des pleutres qui dénoncent les étudiants et veulent encourager la Police à les matraquer, il y a aussi des voix plus lucides qui s’indignent de la faiblesse du Gouvernement, de son entêtement, de son incapacité à écouter, à comprendre, bref à gouverner. 

Ne voit-on pas tous les jours cette pauvre Mme Line Beauchamp nous offrir le spectacle désolant d’une Ministre accablée, et qui tente de faire comprendre au bon peuple qu’elle a été blessé par certains propos, dits ou pas dits, alors qu’elle s’enfarge dans une rhétorique infantile où seul son égo est en cause?

Ce n’est pas le rôle de la C.L.A.S.S.E. de s’ériger en juge de ce qui se passe d’illégal lors de manifestations légales et légitimes. Ça c’est l’affaire des tribunaux, pas des associations syndicales étudiantes. Et la désobéissance civile en certaines circonstances n’est pas illégitime. C’est actuellement un devoir de protestation devant des abus flagrants.
Doit-on penser cyniquement ici que Mme Beauchamp et avec elle, le Premier Ministre Jean Charest, attendent le premier mort, et qui sait alors s’ils n'iraient pas jusqu'à  appeler l’Armée Canadienne ( après la Sureté du Québec) pour punir réprimer une révolte qu’ils auront largement contribué à créer ? 
Un Parti Libéral dépassé par les événements et qui appelle l’Armée Canadienne en renfort au Québec pour des motifs politiques, cela s’est déjà vu non ?

L’image télévisuelle est redoutable quand elle montre l’état de déroute faciale des commentateurs pro ‘’Loi et Ordre’’, alors que les visages des représentants syndicaux étudiants affichent la même sérénité, la même détermination, le même calme, et refusent de se laisser manipuler par toute une frange bien pensante qui veut leur faire porter le chapeau des désordres actuels.
Je pourrais les nommer ces commentateurs et chroniqueurs qui ont en leur temps profité largement du ‘’gel des frais universitaires’’ et qui maintenant installés dans des emplois juteux, crachent sur la génération actuelle en lui reprochant tout et son contraire. Les égoïstes en effet ne sont pas ceux qu’on pense et qu’on pointe du doigt.

Personne de sensé au Québec d’avril 2012 ne pense que 200,000 étudiants qui exigent d’être respectés ne sont que de la racaille, mais pour le moment je vais m’abstenir de nommer cette frange de nantis, confortable dans ses jugements si sévères contre les jeunes, qui s’émeut devant quelques vitres cassées, et qui voudrait qu’on assomme les jeunes dans les rues. Je me réserve ce devoir lorsque la situation s’envenimera, et elle va s’envenimer du train où vont les choses.

D’autres commentateurs expriment l’opinion qu’ainsi M. Charest pense que l’exaspération populaire va se retourner contre la Jeunesse, et que le parti Libéral du Québec en profitera pour se faufiler entre les sondages et s’arrachera un autre mandat au milieu  des désordres qu’il crée.
J'espère qu'ils se trompent. Il est impensable que les Québécois reportent au pouvoir encore une fois un parti politique discrédité dans les magouilles, les collusions, les détournements de fonds, les pertes épouvantables de la Caisse de Dépôts et Placements du Québec (plus de 40 milliards, soit 100 fois ce qu’on veut faire payer aux étudiants) en démolissant un acquis social dont toute cette classe d’arrivistes véreux actuellement au pouvoir, a largement profité. 

On a remarqué du bout des lèvres que pendant cette crise significative, M. Charest  se promène à l’étranger, s’occupe de son Plan Nord mal ficelé dénoncé dans les rues, et que notre bon Maire Gérald Tremblay, qui décidément n’en rate pas une, s’envole pour les Émirats Arabes.

Plus déconnecté que ça tu meurs! Tout cela en fin de compte est excellent. 
‘’Les Dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre.’’ 

La Fête Nationale cette année fera date. On gage?

Julien Maréchal.
Vive le Québec Libre!

Grêves Étudiantes: Printemps Québécois. (II)


Printemps Québécois, Grèves Étudiantes. (II)

Je voudrais commencer ici par rendre un hommage sincère à Mme Josée Legault dont les prises de positions éclairées depuis plus de 2 mois que la grève étudiante dure, tranchent avec l’amateurisme de tant de commentateurs ailleurs dans les médias, eux qui se contentent de réagir aux événements.

Pour l’essentiel, à lire les innombrables commentaires qui circulent abondamment à la fois sur les réseaux sociaux et les médias traditionnels, je constate que de toute évidence (et contrairement aux affirmations des représentants du Gouvernement) que la population appuie très majoritairement  la grogne étudiante. À moins bien entendu que les commentaires exprimés ne soient justement que ceux de la classe étudiante, sans jeux de mots. C’est improbable vue la diversité des opinions exprimées.

Je remarque aussi que la plupart des commentateurs (qu’ils nuancent leur position face au Gouvernement et sa façon de percevoir cette crise, de même que face aux positions des associations étudiantes) sont tous d’accord pour clamer bien fort que c’est au Gouvernement de régler cette crise. Que c’est le Gouvernement qui a créé cette situation malsaine, et que loin d’agir en tant  que responsables, les élus, à commencer par les ministres, se défilent, jettent de l’huile sur le feu, font preuve d’intransigeance, multiplient les appels provocateurs, bref que le Gouvernement ne gouverne pas.

Beaucoup déplorent avec raison cette dérive autoritaire et bornée qui s’enferme dans sa logique de pouvoir impuissant, de toute évidence dépassé par les événements. Je pense comme beaucoup de gens que la grève étudiante de ce Printemps 2012, loin d’être une manifestation d’enfants gâtés, en est une de prise de parole lucide. Cette  grande manifestation citoyenne de par son ampleur, ses diversités, témoigne éloquemment d’un profond malaise entre les différentes couches de la société. Ce qui se passe, c’est au rebours d’une simple crise passagère, un épouvantable abcès qui crève.

Ces manifestations ont de la solidité. Le débat autour du dégel des frais universitaires est un prétexte flagrant, utilisé des deux cotés, les pour et les contre.  Il représente une prise de la parole populaire, ma foi superbement éclairée, quant on lit l’ensemble des textes revendicateurs et leurs contreparties. Le débat est puissant, le choix des mots est remarquable, et au fond je me réjouis que ces sorties populaires soient si bien articulées dans leur ensemble. Quant au fond de cette crise, il s’articule autour de thématiques bien plus vastes que le simple rappel du respect d’un acquis qui nous est hautement favorable collectivement.

Le mouvement étudiant actuel dénonce les abus de toute sorte qui maculent nos quotidiens depuis des décennies. Il était temps !
Plan Nord mal ficelé, développement urbain livré aux appétits malsains d’entrepreneurs véreux, magouilles politiques sur fond d’électoralisme criminel.  Détournements de fonds publics, collusions de gangs de voleurs et de politicailleurs, paupérisation et je-m’en-foutisme arrogant, la liste est interminable des choses malsaines qui nous font vomir notre déjeuner au moment d’aller travailler au bien commun.

Pourquoi faire si c’est pour œuvrer continuellement à remplir les poches des crapules, à devoir subir chaque jour que le Soleil ramène, les discours effarants de mensonges, de toute cette clique affairiste qui nous vole au jour le jour?

En fait plus que nos dollars...ce qui est tout de même quelque chose...ce que nous nous faisons voler continuellement ce sont nos vies, nos quotidiens, nos espoirs, nos acquis. On se fait littéralement piller par des fripons accrédités par nos dirigeants, et qui se vautrent dans nos économies aux seules fins de satisfaire des dérivent malsaines d’accumulation de richesses qui ne profitent à personnes, et qui déshonorent la condition humaine. C'est comme la peste, tout le monde n'en est pas atteint, mais tout le monde en souffre.
Voilà des années qu'on nous rabat les oreilles et la cervelle au sujet de la médiocrité de notre éducation, et voilà qu’enfin, et ce depuis plus de 20 ans qu’on attendait cela, toute une jeunesse, appuyée par la frange la plus éclairée des adultes la prend cette parole, et quelle parole!

Les propos sont sensés. Les slogans revendicateurs sont colorés, imaginatifs, remplis d’espoirs et de bon sens, bref c’est la psyché Québécoise trop longtemps engourdie par le ronron débilitant d’un consumérisme idiot, qui prend d’assaut la rue, les médias, secoue les consciences dans leurs premiers retranchements, et tente de réveiller tous ces confortables attardés des temps nouveaux, comme il y en a à chaque génération.

Cette prise de parole telle un bélier, s’enfonce à chaque jour qui passe plus profondément dans les consciences, et il en faudra des manifestations afin de les forcer dans leurs derniers retranchements. La grève étudiante de ce Printemps Québécois de 2012 est la meilleure affaire collective que nous ayons vécue depuis des lustres. Profitez-en pleinement!

Quant aux quelques vitres brisées et aux prétendues dérives violentes qui accompagnent ces sorties trop rares, ma foi elles sont peu impressionnantes face aux véritables saccages que nous avons constaté dans un passé assez récent, et qui étaient le fait de supporters imbibés de bière et abrutis de scores, qui démolissaient la ville au prétexte que l’on avait (ou pas) gagné un quelconque trophée. Entre les ‘’casseurs’’ qui tentent de discréditer le mouvement étudiant, et la gang de malades qui mettent les rues à feu et à sang lors de manifestations sportives, il n’y a aucune commune mesure.

On peut aussi s’interroger sur les actions de la Police qui se range du coté des pouvoirs sans nuancer ses interventions. À quand un directeur de Police courageux qui apostrophera son ministre, pour lui dire haut et fort que les étudiants qu’il exige de mater sont aussi les fils et les filles des citoyens qu’ils doivent protéger, et non pas matraquer ? 

Ce serait bien si les policiers au lieu de brutaliser les étudiants, descendaient eux aussi dans la rue, se mêlaient aux contestataires (note du 2 mai 2012: il semble que depuis 2 jours c'est cette façon de faire qu'ont maintenant adopté les policiers) et qu’ainsi par leur présence intégrée au mouvement de contestation empêcheraient les débordements, et se feraient un remarquable capital de sympathie. Ils en ont bien besoin. Qui sait…? Ils doivent bien avoir eux aussi ces policiers, des jeunes dans cette foule qu’on leur demande d’assommer?
Et si nous allions tout simplement en élections comme il se doit chez un peuple civilisé? Tous ces amoureux de l’ordre et la sécurité, tous ces thuriféraires de la démocratie, ne peuvent quand même pas être tous contre un exercice si exemplaire de liberté constituée non?
Soyez raisonnable M. Charest, déclenchez des élections, même s’il est presque certain que vous allez les perdre. Depuis le temps que vous êtes au pouvoir, vous accepterez avec résignation (et peut-être avec élégance?) de céder votre place après 9 années de pouvoir. On vous en sera gré. 

Ménagez-vous une sortie digne avant que la rue ne vous flanque à la porte.
Les choses seront plus claires lorsque le Québec sera indépendant.
C'est pour demain!
                                                                                            
Julien Maréchal

mercredi 28 mars 2012

Les Étudiants en Grève ont raison, contre tous! (I)

Étudiants, grève, Québec, gel.
Ce sont les étudiants en grève qui ont raison!

10 avril 2012 (mise à jour)

Le texte qui suit a été écrit aux lendemains de la grande manifestation étudiante, soit dans la semaine qui a suivie.

Aujourd'hui 10 avril 2012 les rues sont toujours pleine de contestataires, et les ralentissements supposés du mouvement des jeunes n'est que le fait des journaux de droite, qui s'acharnent à démontrer contre l'évidence, que bientôt les étudiants vont lâcher et que le gouvernement Charest va gagner. C'est mal comprendre la profondeur du mouvement de grogne actuel qui déborde les revendications des seuls étudiants. En fait ce mouvement, qui est plus qu'une simple saute d'humeur passagère, toujours appuyé par une majorité de la population, est le symptôme d'un ras le bol généralisé quant à la conduite de la politique et des affaires au pays du Québec.

La grande marche des étudiants du 22 mars 2012 est un événement absolument remarquable qui a de nombreux précédents comme n’ont pas manqué de le souligner presque tous les médias, qui depuis, énumèrent les grands événements contestataires qui marquent les générations, et les signalent à elles-mêmes.

Bien au-delà des simples considérations budgétaires du Gouvernement Libéral de M. Jean Charest (gouvernement quasi minoritaire en Chambre et totalement minoritaire dans l’opinion publique) ce qu’il faut retenir dans ce mouvement contestataire étudiant contre la hausse des frais universitaires est justement cette considérable mobilisation qui fait se déplacer dans la rue plus de 200,000 citoyens qui appuient les plus que 320,000 étudiants maintenant en grève illimitée, qui contestent pacifiquement cette résolution rétrograde d’un gouvernement en fin de mandat, et qui sait qu’il n’a aucune chance de réélection.
Un des arguments les plus spécieux, le moins défendable, est celui qu’au Québec les études coutent moins cher qu’ailleurs (au Canada ou en Europe) et qu’à partir de ce constat il va de soi que les étudiants du Québec sont des enfants gâtés, et qu’ils ne font pas leur part dans l’effort collectif d’assainir les finances de l’État.
Remarquons tout-de-même ici en passant que ce n’est pas la tâche des étudiants que d’assainir les finances de l’État. C’est la job du Ministre des Finances et celle du Gouvernement. Plus tard quelques étudiants devenus ministres auront à leur tour à régler ces lancinantes questions, mais pas maintenant alors qu’ils sont aux études. Parce que bien évidemment, au-delà des impératifs actuels quant à cette nécessité de mieux gérer les dites finances, point n'est besoin d'être grand devin pour savoir que dans 10  ou 20 ans, les mêmes discours alarmants seront toujours de mise.

Le même argument revient lorsqu’il s’agit de comparer le prix de l’électricité au Québec à ceux d’ailleurs, que ce soit en Europe, en Afrique ou en Ontario ou aux USA.
Cette démagogie essentiellement gouvernementale qui trouve aussi ses chantres dans la droite économique la plus rétrograde qui soit, ne tient absolument pas compte qu’au Québec, le prix de l’électricité est le résultat de gains socio-économiques générationnels tout comme le droit à la pension de vieillesse, ou l’assurance-maladie offerte à tout le monde sans discrimination d’âge, de sexe ou de statut social.
Il en va de même pour les coûts des cours universitaires qui sont des acquis exemplaires ici au Québec, et sur lesquels ce sont les autres gouvernements des autres pays qui devraient en tirer exemple à suivre.
Le Québec, malgré les crises, a réussi à maintenir ses frais universitaires bien en-dessous de tous les autres gouvernements continuellement cités comme exemples (à ne pas suivre). Pour cela il mérite des félicitations et pas des blâmes.

Que dirions-nous si pour des raisons d’équilibre budgétaire on décidait de s’attaquer aux pensions de vieillesse qu’il conviendrait de baisser au prétexte que les vieux ne font plus leur juste part? 
M. Brian Mulroney ex-Premier Ministre Conservateur à Ottawa a déjà essayé cette rhétorique et a eu l’air complètement fou, au point de se faire rabrouer en pleine rue par une Mme Toulemonde qui lui a passé un magistral savon que personne n’a oublié (O.K. Charlie Brown!).

Pourquoi ne pas abolir aussi le programme des garderies récemment mis en place, ou fermer complètement les prisons et relâcher tous les prisonniers, et enlever la gratuité scolaire au primaire, au secondaire et ainsi de suite?
Déjà qu’au primaire comme on le constate chaque année depuis plus de 20 ans, les parents doivent faire des efforts d’imagination afin de payer à leurs marmots les accessoires nécessaires à leurs études. À chaque rentrée en septembre ces parents doivent débourser des montant qui souvent dépassent les 5 ou 6 cents dollars pour acheter crayons, papiers, ordinateurs, sacs d’école, derniers vêtements à la mode, en plus de devoir défrayer une foule de frais ‘’afférents’’ comme on dit,  dont certains livres d’école au programme,  et ainsi de suite. Ce qui fait que l’école gratuite et accessible à tous l’est de moins en moins. Bref comme semblent vouloir dire tous ces  apôtres du bien public :
‘’ Autre temps autre mœurs’’ et retour au XIXe Siècle puisque le XXe est allé trop loin. Et vive le progrès rétrograde!

Tant qu’à faire aussi bien abolir aussi l’Assurance Automobile, l’Assurance Chômage, fermer les tribunaux, démanteler l’État, et on retourne au bon vieux Far West où les choses se règlent dans la rue avec les foules qui lynchent les suspects, parce que ça coûte pas cher, même si on pend parfois (souvent) des innocents.

C’est quelque chose de maladif cette façon ignoble de toujours vouloir comparer les gains les plus civilisés et les plus exemplaires du Québec aux façons de faire les plus rétrogrades qui existent ailleurs, parce que nous on est comme ceci et que les autres sont comme cela.
Bref si les autres sont si différents de nous c’est nous qui avons tort, et ce sont les autres qui ont raison, alors imitons-les. Tout un chacun sait bien n’est-ce-pas qu’en Ontario tout va bien mieux qu’au Québec, qu’en France aussi, en Angleterre aussi, aux USA aussi et en Ouganda et en Irak itou n’est-ce-pas?

Au Québec si l’électricité est la moins chère au Monde (pour combien de temps encore?) c’est parce que les infrastructures hydro-électriques ont été bâties avec des fonds publics.  De l’argent des contribuables. L’électricité ici est un Bien Public, pas privé. Cette électricité nous appartient à tous individuellement et collectivement comme patrimoine général. C’est nous et nous seuls qui payons pour les prêts, les investissements et les amortissements,  et ce pour encore des décennies à venir. C’est notre affaire si nous avons décidé collectivement de construire ces installations, tant mieux pour nous si maintenant que nous avons fait les bons choix, nous en retirons des bénéfices qui nous sont éminemment avantageux.

Et tant pis pour les autres ailleurs qui n’ont pas su faire d’aussi bons choix. Allons-nous, parce qu’ailleurs les décideurs d’antan étaient des incompétents, nous aligner sur leurs mauvaises décisions, alors que nos gains nous sont profitables et nous confèrent des avantages économiques qu’il serait suicidaire de brader au nom d’une temporaire question d’équilibre budgétaire,  qui de toute façon ne se résoudra pas en bradant nos richesses?
Pour continuer dans la même veine d’examen des arguments avancés pour justifier les augmentations de frais universitaires et/ou scolaires à quelque niveaux que ce soit, il faut examiner la thèse selon laquelle le gouvernement ayant des déficits, veut les faire baisser, et pour cela doit aller chercher l’argent partout où c’est possible de le faire, et ce peu importe les conséquences désastreuses sur ses finances à venir.
Ainsi on prétend que les augmentations des frais universitaires permettront au Gouvernement de baisser ses subventions aux universités et ainsi soulagera son budget et abaissera d’autant ses déficits. Ce genre d’argument se retrouve partout chaque fois qu’il s’agit de réduire des services au mérite que finalement notre société se paye du luxe en se dotant de services avant-gardistes envers ses citoyens, qui sont au-dessus de nos moyens.
Y a-t-il quelqu’un parmi vous, citoyens de ce pays, qui pense sérieusement un seul instant que le fait d’augmenter le prix des services comme l'a fait le Gouvernement de M. Charest depuis plus de 10 ans, contribue à la baisse des déficits et fait fondre la dette du Québec ?
Année après année les frais ont tous augmentés. Que ce soient les permis de conduire, les frais d’immatriculation des voitures, ceux de l’Assurance Automobile, les frais d’électricité, les prix des parcomètres, ceux de l’enlèvement de la neige et des services d’entretiens des infrastructures où, chacun le sait les citoyens se font voler leurs taxes au niveau (avancé par les médias) de quelques 30% de gonflements de prix, de corruptions endémiques parfaitement irréductibles depuis 40 ans.

S’il fallait accepter de démanteler notre système de frais universitaires, certainement le moins cher au Canada, (BRAVO pour nous!) cela ne servirait qu’à engraisser encore une fois les appétits déréglés des voleurs et des fripons qui magouillent partout, et jamais au grand jamais cela ne ferait baisser le moindrement ni les déficits ni les dettes des provinces canadiennes et encore moins les déficits fédéraux. Encore  moins les déficits des universités soyez-en certains.
Les gouvernements ou les lourdes administrations, plus vous leur donnez d’argent plus ils trouveront les moyens de la gaspiller dans des entreprises insensées, des guerres absurdes, des programmes de réarmements imbéciles qui ne règlent rien, des mises à jour prétendues de dossiers médicaux à grand renfort de panoplies électroniques et informatiques, qui brouillent tout et coûtent des milliards en embêtant tout le monde, ou encore cela servira à gonfler au-delà de toute compréhension, des administrations grotesques, inefficaces, nuisibles à la folie.
Est-ce que la dette du Québec a baissée depuis que M. Charest augmente tous les  frais des services gouverne-mentaux?
Jamais! Pas une miette!

Bien au contraire les services publics diminuent dans la proportion exacte où les frais ont été augmentés (Santé, Éducation, Transports, Énergies, Justice, Sécurité, Polices), la liste des reculs socioéconomiques de scandaleuse qu’elle était en 2003 est devenue révoltante en 2012, et ce de l’aveu même du gouvernement qui pratique ces politiques ineptes depuis qu’il est au pouvoir.
Il faut se rendre à l’évidence, les finances de l’État sont justement dans un ‘’état’’ lamentable.
Ce n’est pas une augmentation de 75% des frais universitaires sur 2, 3, ou 5 ans qui va y changer quoi que ce soit.
L’Éducation Universitaire ici au Québec c’est la même chose que notre énergie électrique. C’est le fruit de l'application d'une philosophie avant-gardiste, moderne, visionnaire, de vouloir nous donner des outils socioéconomiques qui nous soient avantageux. Il semble que personne ailleurs selon les titres de tous les journaux, n’ait eu l’intelligence et la vision de faire comme nous.
Et que nous propose-t-on?  De faire aussi mal que les autres ailleurs parce que ce sont les autres qui ont raison et c’est nous qui avons tort.
En voilà une idiotie!

Que nous importe qu’ailleurs les étudiants payent 2 ou 3 fois plus cher qu’ici, si ce sont là les choix de leurs parents et de leurs dirigeants? Ils n’avaient qu’à faire comme nous et pas le contraire non de dieu!
Au Venezuela (oui oui je sais il faudrait nuancer) et dans les pays producteurs de pétrole les citoyens payent des prix dérisoires comparés à ce que nous payons ici pour faire le plein de nos voitures. Est-ce qu’il y a dans ces pays producteurs de pétrole des mouvements écoutés qui réclament à grands cris que les prix à la pompe dans ces pays producteurs reflètent les prix à la pompe de Paris New-York ou Montréal?
Non parce que dans ces pays ce sont les états qui sont propriétaires des ressources naturelles. Ces états travaillent certes avec des conglomérats privés, mais ils gardent le contrôle sur des richesses qui leur appartiennent.

Dans le cas spécifique des coûts des études universitaires au Québec, on a maintes et maintes fois souligné la gabegie des administrateurs qui se payent des salaires monstrueux,  gaspillent les fonds dans des entreprises insensées (comme l’Îlot Voyageur ben oui) et on demande que les étudiants fassent leur part. Non mais de quelle part s’agit-il ici?
Prenons le problème autrement.
Autre argument fallacieux : ce sont les parents qui doivent supporter leurs enfants devenus grands en les aidants financièrement dans leurs études !
Vraiment!
Ben dites-donc mes petits bonhommes qui dites vraiment n’importe quoi.
Je vais vous faire remarquer ici que ce sont justement ces parents-là qui payent avec leurs taxes et leurs impôts de tous les jours depuis plus de 50 ans, pour le Ministère de l’Éducation depuis qu’il existe, alors que Paul Gérin Lajoie l’a instauré au début des années 60.
Ce sont les parents et tous les citoyens payeurs de taxes qui payent sur leurs salaires et avec leurs taxes pour maintenir ces écoles primaires, secondaires, cégépiennes, et univer-sitaires depuis qu’elles existent.
Leur part ces parents-là l’ont fait toute leur vie et avant eux leurs parents et leurs grands-parents.
Je vous signale que les étudiants universitaires ont pour la plupart plus de 18 ans. Ils sont donc majeurs, et ont des droits non pas de mineurs qui dépendent de leurs parents, mais bel et bien des droits qui leur appartiennent en tant que citoyens adultes à part entière. Une fois leurs études terminées ils auront aussi les devoirs de citoyens majeurs.
Pourquoi devraient-ils payer une première fois des études qui vont certes leur ouvrir les portes du marché du travail avec de bons salaires (on s’entend là-dessus) alors que forcément ils devront payer une deuxième fois alors a leur tour, des impôts plus élevés que ceux qui ne font pas d’études universitaires? De quelle équité malsaine et idiote est-il question ici pour l’amour?

En fait le financement des universités est une affaire de fiscalité générale et particulière et pas du tout une affaire provisoire de budget mal équilibré.
La solution la plus intelligente en l’occurrence n’est pas de hausser les frais de scolarité à quelque niveau que ce soit, mais bel et bien de mettre en place un système d’éducation non pas gratuit, mais social, dans lequel tout un chacun participe au prorata de ses revenus et de ses moyens.  Cette éducation-là, véritable richesse collective, gage de réussite également collective est un Bien Public et non pas une ‘’charge publique’’.

Dois-je rappeler ici à tous que l’Éducation est une nécessité, qu’elle est le premier signe d’une grande civilisation?
Que même les anciens Grecs avaient déjà compris-cela.

Cette Éducation-là, cela fait 100 ans qu’on le dit, doit être accessible à tous et toutes, du primaire à l’universitaire. On ne ferait payer en fait que les abuseurs qui se pognent le beigne au lieu d’étudier, et qui devront alors payer le prix fort s’ils s’avisent de niaiser au lieu d’étudier correctement.
Il en ira de même avec ces administrateurs déficients qui sont payés grassement et qui ne font rien qui vaille. Sauf mettre en place une bureaucratie délirante qui occupe le gros du temps des étudiants, qui doivent constamment se débattent avec des dossiers infâmes, compliqués à l'extrême, alors qu'ils devraient avoir la paix pour pouvoir étudier dans le calme et le recueillement.
Assainir les finances universitaires dites-vous? 
C’est à fortiori valable pour les ministres incompétents et les administrateurs hallucinés du genre Henri-Paul Rousseau et consorts.
On écœure les étudiants pour des sommes de quelques centaines de dollars par année pendant 5 ans (et éventuellement pour 10 ans) et on laisse aller une canaille qui a bradé 40 milliards de dollars de nos économies. En lui payant en plus une prime de départ effroyable par son caractère grotesque et légaliste au-delà de tout bon sens.
Êtes-vous fou Messieurs-Dames les nouveaux adminis-trateurs ?

En fait si on teste les étudiants on doit aussi évaluer les éducateurs au mérite de leur performance. Cette idée-là n’est pas seulement une idée de nouveaux partis politiques de droite ou de centre-droite, elle s’inscrit forcément dans une approche de gros bon sens, au même titre que ces travailleurs partout ailleurs qui sont appréciés non pas pour leur diplôme ou leur ancienneté, mais bel et bien pour leurs évidentes compétences.
Un mauvais diplômé bardé de titres, qui n’arrive pas à performer selon ses qualifications, trouvera ailleurs à être employé sans nuire à quiconque, alors que diplômé ou pas, s’il n’est pas compétent comme administrateur, ou comme quelconque professionnel, il pourra toujours passer le balais, nettoyer les chiottes ou trier les vidanges, et sera alors rémunéré selon son utilité. 
Qui sait si un mauvais administrateur universitaire ne fera pas un excellent recycleur et sera ainsi apprécié et payé à son juste mérite ?

Maintenant autre chose.
La Ministre de l’Éducation Mme Line Beauchamp, et avec elle  le Premier Ministre M. Jean Charest, ont beau faire la sourde oreille et afficher une intransigeance méprisante (oui oui méprisante et arrogante), ils ont déjà perdu leur cause puisque Mme Marois a déjà annoncé que lorsqu’elle sera au pouvoir elle annulera ces augmentations, tout comme M. Jean Charest a annulé les fusions municipales.
Certains ne voient dans ces sparages qu’opportunismes politiques. J’y vois surtout de cette incohérence politique et administrative qui fait que ce qu’un gouvernement fait, le prochain le défait, non pas au non du Bien Public, mais presque toujours pour des raisons bassement électoralistes.
Que M. Jean Charest et Mme Beauchamp aient raison ou non, ou que Mme Marois fasse preuve d’ouverture envers les étudiants, tout cela n’empêche qu’on remarque que c’est l’improvisation qui règne sur la politique et non pas l’intelligence des choses. Si Mme Marois abolit les augmentations de Jean Charest et de Line Beauchamp, que devra-t-elle faire alors avec le financement des universités?
Elle répond qu’elle va convoquer une table de concertation, qu’elle va entamer un dialogue constructif avec les associations étudiantes et les administrations universitaires. On va tâcher de colmater ici, de saupoudrer là, d’accommoder les uns et les autres, mais y aura-t-il une véritable politique pleine de nouveauté pour l’éducation supérieure?On verra au printemps 2013.
Une politique audacieuse, sociale, novatrice, générale, qui tiendra compte du fait que nous ne sommes plus en 1960, mais bel et bien au XXIe Siècle ? Espérons-le.
Souhaitons-lui au moins qu’elle aura autre chose à faire qu’à regarder dans les assiettes sales des autres provinces du Canada, ou de lorgner du coté des bourses écornées des autres pays, tous plus ou moins en faillites, et qui n’ont pas de leçons à nous donner.
Mais il faut d’abord qu’elle et son parti se fassent élire. Pour le moment les augures semblent la favoriser, mais dans 6 mois ou un an… hein?

La façon de faire des Québécois est une affaire culturelle avant d’en être une de suiveux de tendances générales. Si les autres administrations ne nous comprennent pas ‘’quossé’’ que vous voulez que ça nous fasse ?

Oubliez-le donc pour toujours votre foutu complexe de colonisé et faites le ménage chez vous. À tous les niveaux!
Adoptez cette belle maxime pour devise : ‘’Bien faire et laissez braire!’’
Dans de prochains articles je vous ferai part de véritables manières d’arranger les choses. J’ai déjà dans cette apostrophe proposé une philosophie de la qualité voulue et encouragée. Avant même d’être une question d’efficacité cela va sans dire, c’est une affaire de fierté et de respect de soi et des autres.
Fichons le camp de ce Canada de magouilleurs, où nous n’avons rien à faire que d’y être ridiculisés et volés. Autant par ceux de droite que celles de gauche. 
Lorsqu'une commission d'enquête sérieuse se penchera sur les magouilles dans la construction et la corruption politique, on découvrira qu'en fin de compte ceux-là même qui nous pointaient du doigt (Maclean's 24 septembre 2010) comme étant la province la plus corrompue au Canada, devront ravaler leurs insultes, parce que la vérité est qu'ailleurs au Canada c'est encore pire qu'au Québec. Alors prendre des leçons de ces gens...non mais ça va pas?

Celles qui pensent uniquement à droite comme ceux qui pensent uniquement à gauche et vice-versa, souffrent d’hémiplégie sociale et culturelle. Certainement politique aussi!

Julien Maréchal
Montréal le 28 mars 2012

jeudi 26 janvier 2012

La circulation automobile à Montréal.

La Corporation des Premières Assises Mondiales
Sur la Condition Humaine, Rallye 2000, Qué Inc. (1998)
Mots Clefs: Circulation automobile, Montréal, Québec, corruptions et scandales. Solutions.
Lien : http://julienmarechaldit.blogspot.com/
La circulation automobile à Montréal : un cauchemar à régler.
Par Julien Maréchal
4e partie

Ce texte, le 4e de la série est comme tous les autres acheminé d’abord au bureau de M. Jean Charest, qui à titre de Premier Ministre du Québec en est le premier décideur. Il est aussi envoyé au Ministre des Transports M. Pierre Moreau, et au Directeur du Transport de Montréal M. Claude Carette, ainsi qu’à d’autres responsables qui sont actifs à la Table de Concertation sur la Sécurité Routière, création du Ministère des Transports du Québec. Il sera enfin mis à la disposition du public sur le site Julien Maréchal dit, porte-parole de la Corporation de l’AMCH Rallye 2000 Québec Inc. Le public est invité ici à consulter cet ouvrage et ceux qui précèdent, et à faire lui aussi des suggestions et des commentaires.

Le développement durable

Penser la ville au XXIe Siècle c’est penser l’Humanité. La tendance à l’urbanisation non seulement ne ralentit pas depuis un siècle mais s’accélère. Les pays émergeants voient leurs grandes villes s’enfler démesurément de tous ces citoyens qui quittent les campagnes pour venir vivre en ville. C’est le cas de la Chine, maintenant devenue une des premières puissances économique de la planète, suivie par l’Inde, le Brésil, les Philippines, alors que la Russie tarde encore à se mettre au diapason des grandes forces industrielles et culturelles qui font la pluie et le beau temps dans l’opinion mondiale.
Le Québec est encore dans une sorte de flou sociopolitique alors que sa situation dans le Monde, pour enviable qu’elle soit, souffre de son manque d’autonomie, d’indépendance. Certes le Québec ne peut se comparer sur le plan humain à d’aussi grands ensembles que les précédents, mais son territoire apparenté en dimension à celui de l’Europe, le place parmi les endroits les plus prometteurs. Paradoxe important, si sa faible population ne lui donne pas l’autorité économique que confère la taille d’un marché, surtout lorsqu’il prend de l’expansion, par contre la grandeur de son territoire avec ses richesses fabuleuses le met à l’avant-garde des lieux susceptibles d’occuper un des tous premiers rangs dans le concert des nations. Au fond c’est précisément parce que son territoire est vaste et sa population faible, qu’il se distingue comme endroit susceptible de progrès spectaculaires.
D’autant plus que relativement parlant ses citoyens sont éduqués, scolarisés, alors que leur niveau de vie demeure exceptionnel dans un Monde affligé par le sous-développement. Mais ceci est un autre débat.
Le Québec n’a qu’une grande ville, Montréal, encore se compare-t-elle aux villes moyennes dans le Monde. La plupart des états Américains et Canadiens de même que les départements Français n’ont eux aussi qu’une grande ville, dont certaines ont le statut de chef-lieu. Quelques états ont plusieurs grandes villes, ce n’est pas la règle. Montréal avec ses 2 millions d’habitants et plus de 3 millions avec sa périphérie, c’est peu de chose comparé à Mexico, New York, Beijing, Sao Paulo et tant d’autres mégapoles.
Montréal c’est Lyon ou Prague, peut-être  Boston ou Cleveland, bref une ville moyenne, ordinaire, peu peuplée, mais affligée d’une sur administration et d’une sous gouvernance. À Montréal, l’enflure administrative atteint des proportions surréalistes alors que quiconque jette un simple coup d’œil sur sa grille bureaucratique, tombe à la renverse devant cette foule d’administrateurs qui se pilent sur les pieds et se disputent la plus petite décision à prendre comme dans les plus antiques tribus. C’est le règne absolu du fonctionnariat poussé à ses plus absurdes limites. En parodiant une certaine publicité ‘’un fonctionnaire c’est bien, deux c’est trop’’.
Le problème de la circulation à Montréal est aussi celui des infrastructures de tout le Québec. Des décennies de négligence et voilà où nous en sommes. Il faut tout refaire. Les ponts tombent en ruines, les réseaux d’aqueducs pètent de partout à cause de leur vétusté.  Les rues doivent être rouvertes et reprises en sous-œuvre parce que des quartiers entiers croulent de leur manques d’investissements. La laideur est endémique.
Sauf quelques expériences significatives, la mise au jour des façons de vivre ensemble dans une grande ville tardent. Au point qu’à Montréal on vit parfois comme dans une ville du Tiers-Monde.

L’eau sous les rues
Voila maintenant plus de 20 ans qu’on nous répète à chaque occasion de le faire, que le réseau d’aqueduc de Montréal perd 40% de ses eaux traitées à grands frais,  malgré les centaines de millions qu’on y a investi depuis ce temps afin de boucher ses fissures. 
De qui se moque-t-on ?
Ce 40 % est devenu un genre de mantra que chaque politicien interrogé répète comme une ritournelle, que chaque commentateur de la radio cite comme une évidence, mais qu’en est-il au juste dans la réalité ?
Personne ne le sait ou bien si quelqu’un le sait,  n’en parle pas. Il est plus que probable qu’au contraire, le réseau d’aqueduc de Montréal est beaucoup plus performant qu’on ne le dit. N’empêche qu’il faut trop souvent, et à des heures indues, déterrer les tuyaux afin de colmater des brèches. La réalité est que vraisemblablement les réseaux construits depuis 50 ans sont en excellente condition, alors que ceux qui datent de plus de 50 ans à 100 ans ont mal vieillis du fait des errements des administrateurs qui les ont pris comme allant de soi et ne se sont pas souciés de les respecter. Il y a donc des secteurs fragilisés alors que d’autres doivent nécessairement être très performants. À quand une carte de l’état du réseau que l’on cesse de dire des bêtises et de répéter des clichés culpabilisants?

Au fond notre réseau doit pouvoir se comparer à celui des autres grandes villes. Mais on répète ces clichés, ces platitudes, histoire d’aller chercher à Québec ou à Ottawa des sommes extravagantes pour  continuer  de payer ceux qui creusent des trous partout, et ne font rien de vraiment significatif, puisque de toute façon de l’aveu même des responsables, on perd toujours 40% de notre belle eau quoiqu’on fasse.
On a encore vu il n’y a pas si longtemps une belle démonstration de cette ineptie  chez nos dirigeants, alors que la saga des compteurs d’eau a défrayé les manchettes en suscitant partout l’indignation et la colère des citoyens. Pourtant cette idée de compteurs d’eau ne comportait pas que des inconvénients. Encore une bonne idée mal gérée. Il parait que dans la ville de Québec on a réussi à en poser partout de ces compteurs, pour une fraction du prix demandé par les entrepreneurs de Montréal.
Affaire louche !
Comble de l’absurde, on évoque la possibilité de dédommager ces entreprises loufoques et malfaisantes, au prétexte qu’elles n’ont pas pu engranger leurs mirifiques profits basés sur de fausses déclarations, des devis trompeurs. Bref les accapareurs s’indignent sur la place publique qu’on ait osé les dépouiller des fruits éventuels de leurs rapines.
Alors que c’est la Ville de Montréal qui doit les poursuivre et leur faire payer chèrement leurs magouilles qui retardent la mise en place de mesures de contrôle des eaux, et prive la ville de moyens substantiels de revenus. Depuis que l’administration du Maire Tremblay, sous la pression des médias et du public  a révoqué le contrat des compteurs d’eau, les entreprises visées ont eue l’impudence d’évoquer des dédommagements à recevoir de quelques 75 millions de dollars. Depuis elles ont abaissé leurs prétentions à quelques 4 millions.
C’est complètement fou!
Or à mon avis les pertes que la Ville de Montréal encoure à cause de ce dossier mal fichu doivent être comptabilisables et comptabilisées. Non seulement il ne faudrait pas payer un sou à ces agences malsaines et ces compagnies de voleurs, mais au contraire les poursuivre pour malversations, et leur faire payer le prix fort de leurs tentatives de détournements de fonds, appelons les choses par leur nom.
Au lieu de prêter une oreille complaisante à leurs cris de vierges offensées.

Dernière heure :
J’apprends par Radio Canada ce matin 17 janvier 2012, que la Ville de Montréal en est arrivée à une entente avec le consortium GÉNIeau (Firme Dessau et Société Simard Beaudry de M. Tony Accurso que tout le monde connait bien), et qu’elle accepte de verser en dédommagements plus de $7,000,000.00  (7 millions de dollars) à ce consortium, à titre de compensation pour la rupture du contrat suite aux dénonciations faites d’abord par les médias aux débuts de cette affaire scandaleuse. D’autant plus scandaleuse que la Ville de Montréal avait déjà versé un peu plus de 3 millions de dollars en autres compensations. Ce qui fait que cette gang de voleurs est quand même partie avec plus de 11 millions  de dollars de l’argent des contribuables, et que la Ville de Montréal se retrouve à la case départ, avec un projet de mise en service de compteurs d’eau qu’il faut entièrement reprendre. Comme arnaque hein… chapeau les avocats!

Certains ‘’planificateurs audacieux’’ nous laissent à penser qu’en insistant auprès d’Ottawa ou Québec pour obtenir des fonds devenus nécessaires à toutes les réfections, qu’on soulagerait d’autant les citoyens de Montréal en gelant les taxes foncières  à défaut de les abaisser. C’est évidemment faux puisqu’au lieu de payer plus de taxes à Montréal le contribuable en paiera plus à Ottawa ou Québec. Cette façon locale de voir les choses ne fait que changer le mal de place et ajoute à la confusion. Au lieu d’une administration plus ou moins compétente pour régler les problèmes de l’eau et ceux de la circulation qui vont de pair, on a affaire à 3 paliers décisionnels qui se disputent continuellement à grands renforts d’études songées, alors que rien ou presque de patent ne se fait.
D’ailleurs pour ce qui est des taxes, force nous est de constater que quoiqu’on dise à leur sujet, elles ne font qu’augmenter et ce à tous les niveaux. L’euphémisme le plus répandu en matière de taxation tous azimuts, consiste en fait à répéter sur tous les tons que si elles augmentent continuellement, elles augmentent moins vite qu’elles n’augmenteraient si on agissait autrement. Ben oui !
Donc, entourloupette sémantique, on se fait dire que l’administration coutera toujours plus cher, mais que sans cette administration cela couterait encore plus cher. On n’en sort pas. En somme nous devons à titre de contribuables nous satisfaire et nous considérer chanceux que si les taxes n’augmentent pas aussi vite (quoiqu’elles augmentent toujours) nous subissons des baisses parce que nous épargnons sur les augmentations. Nous sommes ici en pleine rhétorique loufoque. Ce qui s’appelle prendre le monde pour des valises qu’on peut emplir n’importe comment, avec n’importe quoi.

La chaussée recouvre des trésors
Que vient faire l’automobile dans un portrait si accablant ? Ben justement les voitures, et surtout les gros camions, roulent sur la chaussée qui recouvre à la fois les aqueducs (les tuyaux d’eau) les réseaux de fils électriques, de gaz, de communication et même de vapeur à chauffage pour le Centre-ville, ainsi que les égouts et les drains pluviaux. Sans oublier de mentionner que Montréal (hiver oblige) a un énorme réseau souterrain, dans lequel des millions d’usagers vaquent chaque jour.
Nos routes ont été tracées il y a plus de 100 ans et construites avec les critères de l’époque. En des temps où la circulation était loin d’être celle d’aujourd’hui. Surtout  à des époques successives où depuis ces 100 ans l’automobile reine n’a  pas cesser de présider à toutes les planifications.
Mais bien évidemment la quantité de voitures qui roulent actuellement dans les rues  de Montréal double aux dix ans. Il doit y en avoir plus de 4 millions qui se déplacent quotidiennement dans les rues.
C’est plus que la population parce que bien sur Montréal est un nœud de rencontre routier important dans le réseau Canadien et Nord Américain. C’est  le lieu de passage obligé de toute la circulation lourde entre l’Ouest du Pays et les Maritimes.
Cette surenchère de poids et de vibrations,  démantibule un peu plus chaque jour des installations souterraines toujours fragiles, qui exigent beaucoup de respect. On a déversé pendant 40 ans dans les égouts des millions de tonnes de sels de calcium, et on s’étonne  (avec candeur) que tout soit rouillé.
Même chose pour le pont Champlain autre exemple. Curieusement le pont Jacques Cartier, lui aussi en fer et en béton, résiste aux outrages du temps, bien qu’ayant presque le double de l’âge du pont Champlain. Et que dire du pont Victoria, tout en fer et en pierres pour ses assises, qui supporte la circulation ferroviaire et automobile, et qui date de plus de 120 ans ?

Ces infrastructures sont les artères vitales de ce grand être qu’est notre ville. Elles sont le système nerveux des nécessités les plus essentielles, et on les piétine sans vergogne. On les secoue comme des pruniers en automne. On les fait vibrer par autant de petits tremblements de terre. On les inonde de produits hautement corrosifs, et en fin de compte des installations faites pour durer 100 ans et plus s’abiment en une génération, souvent moins.
Quelques personnes parmi les mieux informées, savent qu’un gros camion de 30 ou 40 tonnes provoque autant d’usure à la chaussée que le passage de quelques 40,000 automobiles. Exemple la rue Saint Denis qui est continuellement occupée de ces énormes fardiers qui lui ont creusé des ornières malgré le béton et l’asphalte, tout comme un chemin de campagne où passent des tracteurs de fermes. Imaginez le dégât en dessous de cette rue qui n’en peut mais. La rue Saint Denis est loin d’être la seule à subir de tels affronts.

Trop de gros camions, c’est trop!
Que faire ? 
Limiter considérablement les chargements, et de préférence en ville utiliser de plus petits camions. Des 6 roues de 5 à 10 tonnes au lieu de ces monstres de 40 tonnes et parfois plus.  Quant à ces horreurs qui véhiculent dans un vacarme d’enfer tous ces conteneurs de 30 ou 40 tonnes, on devrait carrément les interdire, et obliger les responsables des installations portuaires à y aménager des entrepôts, où les récipiendaires de ces monstres viendraient y chercher leurs marchandises (la nuit) avec de plus petits camions. Ne me dites pas que c’est trop compliqué, trop coûteux, cela se fait depuis des lustres avec les trains de marchandises, énormes machines pourtant assez discrètes. Pour ce qui est des coûts demandez-vous ce que ça coûte chaque fois qu’il faut déterrer un égout ou refaire un pavage ?
Il existe à Montréal une officine(?) qui surveille (timidement) les surcharges, mais de toute évidence, à regarder les rues creusées de tranchées, encombrées de nids de poule, fissurées et ravagées par les décollements d’asphalte, il y a des gens qui  ne font pas le travail pour lequel ils sont payés. Ce qui manque ce n’est pas encore une fois ici, de l’autoritarisme qui ne mènerait à rien, mais cette sorte d’éthique générale faite de fierté et de compétence qui s’appelle la rigueur.
Cela  se mesure aux résultats, aux constats, aux sommes investies pour entretenir la ville en permanence. En tant que citoyens nous n’avons pas à être les otages des associations de camionnage, au prétexte que si on limite leurs épouvantables inconvénients, ils vont nous le faire payer en augmentant les prix de transports. Le chantage, non merci.
Encore là avec une fiscalité repensée, les gouvernements peuvent parfaitement compenser les frais, réels et non pas imaginaires, qui seront tributaires des changements nécessaires. Quant aux irresponsables ils payeront tout simplement leur quotte part au prorata de leur négligence. Que celui qui brise une route du fait de ses surcharges, se prenne une bonne assurance, parce qu’il devra payer la totalité des réparations.
Trop de voitures. Trop de lourds camions qui font le travail du rail sans en avoir les équipements beaucoup plus résistants. Une ville se doit de posséder un équipement qui lui soit propre, qui soit adapté. Ce n’est pas le cas.
Combien de fois n’ais-je pas vu pour réparer le toit d’une maison ordinaire haute de 24 pieds (8 mètres) qu’on y ait fait venir une grue capable de soulever 20 tonnes à 100 pieds de hauteur, et qui déplace un baquet de 300 livres, pour y monter des rouleaux de papier goudronnés, et un peu de gravier à toiture. Totalement irresponsable!

Développement durable
Ces dernières années ont vu s’élaborer le concept de ‘’développement durable’’ qui dit bien ce qu’il veut dire. Des mesures qui feront en sorte que les appareillages dureront longtemps avec un minimum d’entretien. Égouts, aqueducs, revêtements des routes, conduits de transmissions des fils électriques, tuyaux de gaz, tunnels de métro qui eux aussi souffrent de toutes ces vibrations qui les minent. Le développement durable implique que les progrès doivent être constants partout, et cela exige le respect des infrastructures. Le concept de développement durable vise plus particulièrement les progrès humains, donc économiques et sociaux. Il peut aussi être appliqué aux infrastructures. Tout se tient, et les interdépendances entre différents secteurs d’activités sont fines et complexes.

Viaducs, ponts et chaussées, et ainsi de suite. Il faut développer une mentalité du respect de ces choses, parce que c’est chacun de nous qui les payons, autant sinon plus de nos vies et de notre temps d’existence que de nos argents. Il faut aussi repenser tout cela et ne pas abuser de ces expédients coûteux que sont les infrastructures souterraines lorsqu’on peut s’en passer.

Villages dans la ville, sans autos.
Il en va de même pour des quartiers entiers qui pourraient et devraient être réaménagés sans qu’il soit même question d’y laisser circuler des automobiles. Le test pourrait se faire avec le projet GriffinTown qui s’élabore en ce moment, et qui pourrait devenir  en même temps une vitrine spectaculaire de ce développement durable dont on parle tant.
Des quartiers sans autos ?
Hérésie diront les thuriféraires absolutistes de la bagnole !
Hérésie ou pas il faudra un jour ou l’autre en venir là. Sinon on les empile les unes par-dessus les autres ces auto-là, et alors pour ce qui en sera de la circulation…vous m’avez compris.
À quand des quartiers où les piétons pourront déambuler sans penser aux autos qui risquent de les frapper à chaque coin de rue ?
Donc des quartiers avec des sentiers, couverts ou pas, mais pas de rues.
Pourquoi pas?
Des villes sans voitures…. Avec des tramways, des pistes cyclables, des sentiers piétonniers, voilà qui fait rêver non?
Il parait qu’en Allemagne  et ailleurs en Europe, on commence à en bâtir de ces quartiers  débarrassés des voitures qui doivent demeurer en permanence en dehors des lieux habités. Le hic encore une fois est que là où on a eu l’intelligence et l’audace de procéder, on en a fait des lieux réservés aux élites payantes. C’est nettement passer comme on dit, à coté du chemin.

Pourquoi pas pour tout le monde, partout au Québec et pourquoi pas à Montréal ?  Certains quartiers pourraient fort bien voir leurs rues recouvertes de 2 pieds de terre, sans qu’on ne touche à l’asphalte ou au béton, et ainsi  gazonnées,  avec une profusion de plantes ou de végétaux utilitaires, devenir ces quartiers sans autos. Les économies potentielles en évitant les frais qu’exige la circulation des autos, compenseraient largement les réaménagements urbains ainsi faits à peu de frais. Sans parler de la qualité de vie qui s’en trouverait grandement améliorée. Que l’on commence par faire quelques projets pilotes en englobant des quadrilatères entiers, fait de plusieurs rues recouvertes, en gardant d’autres rues sur les périphéries où les autos circuleront. On verra bien ce qu’il est possible de faire sans tout chambarder. On gardera bien sur ouverts les regards d’égouts, les puisards d’eau, lesquels demeureront fonctionnels tout comme les bornes fontaines et le réseau d’aqueduc et de gaz. L’aménagement de tels quartiers coutera moins cher que son sempiternel déblaiement de neige chaque année. Imaginez qu’il ne reste à déblayer que les trottoirs sur lesquels circuleront de petites voiturettes électriques pour ceux et celles qui ont une mobilité réduite. Quant à la neige ainsi poussée de coté, elle restera sur place jusqu’au printemps où elle s’écoulera lentement par le réseau pluvial. Plus de sel, plus de calcium, à peine un peu de concassé (récupérable au printemps) pour sécuriser les trottoirs. Pour ceux qui l’ignoreraient, le budget annoncé de l’enlèvement de la neige pour 2012 (soit du 1er janvier au 31 décembre) est de 150 millions de dollars.
Autant de neige de moins à pelleter en hiver. On marchera dessus et on ne s’en portera pas plus mal. La neige, ça se gère autant en hiver qu’au printemps quand ça fond. Et ça protège du gel profond.
Et puis quoi, notre pays ce n’est pas un pays c’est l’hiver ! 
Autant vivre avec que de lui faire une guerre perpétuelle.
Ce serait certainement plus propre également.
Nos rues actuellement après une chute de neige ?
Pfiou! Tu parles d’un marécage gluant !
Quant aux sommes qu’il faut dépenser pour ramasser tout cela, c’est l’équivalent du budget annuel de certaines villes dans le Monde, voire même d’états entiers.  Complètement démentiel!
Sans parler du sel d’épandage qui donne le cancer aux infrastructures, aux voitures, au mobilier urbain; qui salope vos vêtements et déchiquète prématurément vos bottines. Pas tannés non?
Quant à la collecte des déchets par exemple, elle sera d’autant simplifiée qu’on mettra en place des mesures de recyclages qui aboutiront en quelques années à sa totale disparition. On trouvera dans chaque quartier des recycleurs spécialisés qui feront la collecte de tout ce qui se recycle et ma foi, si on y pense sérieusement, tout se recycle.  
Les objections
D’abord la première de toutes : ‘’ Oui de tels améliorations sont sans doute souhaitables, mais ça va changer mes habitudes, bouleverser ma vie. Comment je vais faire pour m’adapter à tout cela ?’’
Il y a 100 ans, à peine plus, c’est le cheval qui régnait en maître absolu dans le transport, puis le bœuf qui labourait les champs, alors qu’on s’éclairait au gaz, à la chandelle, au fanal. Vous n’imaginez pas les protestations indignées de corporations de l’époque qui criaient aux abus, alors que des pans entiers de l’économie d’alors ont basculé dans notre modernité automobile. Disparition des charrons, des palefreniers, des chevaux et des carrioles. Toute une façon de vivre également qui a été emportée avec les changements dus à l’automobile. C’est vrai, c’est exact, et tout cela ne s’est pas fait dans la joie je vous l’accorde.
Cependant ce virage vers la modernité  a compensé les emplois perdus dans les domaines de la traction animale, par ceux de l’automobile. Avons-nous gagné au change?
Difficile à dire. J’imagine mal une ville comme Montréal de nos jours avec deux ou 3 millions de voitures tirées par des chevaux. L’image qui se dégage de la ville aux débuts du XXe Siècle à sa fin est passablement déroutante un siècle à peine plus tard.
Dans l’ensemble oui certainement. Considérons tout de même qu’aux débuts du XXe Siècle Montréal n’a pas 100,000 habitants. Et pour certains nostalgiques romantiques en mal de passé, je les laisse à leurs rêveries alors qu’ils négligeront forcément que cent mille voitures (même polluantes) remplacées par cent mille chevaux qui crottent et qui pissent partout… je ne sais pas si vous êtes capables de vous faire une image de la chose ? Essayez pour voir.
En 1900, pas de super marchés, pas de voitures, pas d’autoroutes, pas de radio, de téléphones, ou si peu, pas de télévision, pas d’avions sauf quelques coucous pour suicidaires. Certainement pas d’Internet, encore moins de toute cette panoplie d’objets qui nous semblent si communs, alors qu’ils jetteraient à terre d’admiration (ou d’épouvante c’est au choix) nos ancêtres les plus immédiats. Réfléchissez qu’en 100 ans seulement nous nous sommes adaptés à des conditions d’existences qui étaient totalement impensables aux gens du XIXe Siècle, pourtant un siècle fécond en innovations.
Seuls quelques poètes et écrivains visionnaires (Jules Verne, H.G Wells) se faisaient  une idée pas trop délirante de ce que l’avenir réservait, et encore plaçaient-ils cet avenir bien plus loin que de nos jours. Bref toutes les prospectives des temps passés ont été enfoncées, et les prophètes des 18e et 19e siècles semblent bien timides au regard des réalisations actuelles.

Adapter notre ville  (Montréal) aux réalités actuelles ne demandera pas tant de renoncement que cela. Bien au contraire. Seulement vous avez raison, il vous faudra changer comme vous avez changé depuis 15 ans, alors que maintenant c’est le téléphone mobile qui vous occupe, c’est l’Internet qui vous permet de communiquer et de vous instruire ainsi que de vous divertir. Demain vous voyagerez instantanément corps et esprit d’un bout à l’autre du Système Solaire.
Faites-en des objections, elles alimenteront le débat, elles critiqueront les délires, elles aideront à y voir plus clair du moment que vous resterez  calmes.
Votre mode de vie actuel, alors que vous pestez dans les embouteillages, ne venez surtout pas me dire que vous y tenez mordicus, je ne vous croirai pas, et vous non plus vous n’y croyez pas vraiment lorsque vous faites mine de le défendre.
Note sur la sécurité :
Tenez, en voici une belle objection que l’on pourrait faire contre la proposition de fermer des quartiers à la circulation, et où on n’enlèverait la neige en la tassant que là où passent des piétons ou de petits véhicules de service.
Comment les gros camions de pompiers vont-ils faire pour se rendre sur les lieux d’un incendie s’il n’y a pas moyen de pénétrer dans le quartier? Le problème se teste déjà sur le Plateau Mont Royal.
Bonne question non? Bien! Vous apprendrez qu’un camion de pompier est plus souvent immobilisé qu’utilisé, et qu’en somme moins on les utilise plus cela prouve que la ville est sécuritaire parce qu’il y a moins d’incendies.
D’autre part un camion de pompier, même de taille modeste, coûte des centaines de milliers de dollars et parfois plus d’un million de dollars.  Une caserne moyenne doit représenter des investissements d’immobilisation de plusieurs millions (des dizaines) et une masse salariale considérable en plus de l’entretien de tout cela.
Ce n’est pas trop payé certes, parce que de tels équipements durent au moins un demi-siècle, et que ces investissements au nom de la sécurité, se justifient entièrement.
Mais bon on pourrait faire beaucoup mieux, en installant dans les quartiers, non pas des casernes de pompiers avec des pompiers qui attendent le prochain feu ou le prochain accident, mais des stations de pompage d’eau avec des boyaux et de l’équipement pour éteindre les feux, équipements dits de proximité. Comme il y en a d’ailleurs dans tous les gros bâtiments.
Au fond un camion de pompier c’est d’abord des pompes et des tuyaux qui se déplacent. Si on en installe de ces sous-stations avec des pompes dans les quartiers pas trop loin des maisons, capables en quelques minutes d’être déployées et mises en service, on ajoute à l’efficacité.  Une borne fontaine c’est bien, mais une station de pompage avec, même petite, c’est mieux et ça ne prend pas vraiment de place. C’est encore mieux si on forme des brigades de pompiers volontaires qui peuvent agir en tout temps, et à qui on peut fournir la gestion de telles petites stations, et encourager ici et là des exercices entre citoyens pourquoi pas.
Je pense que de telles stations, légères et susceptibles d’être améliorées au fil des ans, coûteraient pas mal moins cher que des gros camions, et seraient beaucoup plus efficaces. Disons qu’il s’agit ici d’une réflexion qui mériterait qu’on s’y attarde. Elle s’inscrirait aussi dans d’autres économies d’échelle comme les marges plus minces des budgets d’enlèvement de la neige.
Pour ce qui est des ordures c’est beaucoup plus frappant si on met en place rapidement le principe qui consiste à tout recycler, à tout récupérer, et à faire disparaître le ramassage et l’enfouissement des déchets. Il faudra en venir là, les choses vont déjà dans ce sens. Il faudrait accélérer ces processus dynamiques.
Pourquoi une telle réflexion sur les feux et les déchets? Parce que des camions de pompiers, de même que des camions de vidangeurs sont d’énormes équipements automobiles, et qu’ils prennent beaucoup de place. Si utiles qu’ils soient personne n’en doute, ils causent aussi leur part d’inconvénients à la circulation.
Faire quelque chose, agir!
Il faut faire beaucoup de ces quelques choses. Pour commencer il faut écrire comme je le fais ici sa vision des changements possibles, proposer des alternatives. Ne vous gênez surtout pas pour écrire aux maires, aux députés, aux ministres, aux journaux,  aux médias. Ils ne vous écouteront pas mais vous vous ferez entendre.
Et un bulletin de vote ça sert à quelque chose…parfois.
Bref prenez le temps de rêver un peu. Vous vous sentirez mieux et vous verrez qu’en fin de compte les grands esprits, dont le vôtre, finissent par se rencontrer et s’accorder.
J’ai entendu à la rentrée (septembre 2011) quelqu’un d’important (?) dire à la télévision que les stationnements incitatifs étaient tous pleins aux abords des transports en commun, et qu’on n’y trouvait plus de place pour y garer toutes ces voitures de gens qui adoptent les trains de banlieues pour entrer en ville.
C’est fort louable à eux et elles, il faut les féliciter.
Ne pourrait-on pas leur faire comprendre qu’au lieu de venir seuls avec leur voiture jusqu’à  la gare, ils pourraient venir à 3 ou 4 avec un covoiturage en amont?
Il y en aurait en masse de la place pour les voitures restantes? Là encore quelles sommes fabuleuses n’épargneront-ils pas ces usagers en laissant leur auto à la maison? Regardez le flot des voitures, 9 fois sur 10 les chauffeurs y sont seuls. Le voilà votre problème. Il est là sous vos yeux. Ça ne se règlera pas avec des péages partout, n’en déplaise à Monsieur le Maire.

‘’Une remarque ici s’impose. Le lundi 21 novembre 2011 à Radio Canada un sondage Léger Marketting nous apprend que plus de 69% des automobilistes à Montréal sont favorables à une forme de péage. Sauf qu’on ne s’entend pas sur ce qu’il convient de faire de ces sommes. Les réaffecter au transport en commun, ou les investir dans l’amélioration constante du réseau routier ou les deux? Mais le plus curieux de ce sondage est cette découverte que parmi les usagers inconditionnels de la voiture, il y a un pourcentage étonnant de gens qui trouvent de l’agrément aux bouchons de circulation, et affirment que ces moments passés dans les embouteillages leur sont une source de plaisir. Je suppose qu’ils y trouvent du temps de détente, où ils écoutent de la musique, vaquent à certaines occupations, bref que ce temps n’est pas aussi perdu qu’on pourrait le penser à première vue. Je trouve cette constatation pour le moins étonnante et plutôt cocasse. Ainsi il y aurait beaucoup d’automobilistes qui, prisonniers des bouchons de circulation, s’y conduisent en fin de compte avec résignation, et mieux encore s’en accommodent comme tel ou tel animal pris au piège et domestiqué, finit par se trouver bien du nouveau sort d’esclavage relatif qui lui est fait. Curieuse chose que la nature humaine hein!’’

Puis cette même personne a enchaîné en disant que les trains de banlieues étaient pleins à craquer. Alors là bravo ! Où est le problème ?
C’est si difficile que cela d’atteler d’autres wagons même s’ils ne sont pas de la toute dernière mode, en attendant de pouvoir renouveler les équipements ?
C’est ce qu’on appelle se noyer dans un verre d’eau!
Il doit  y en avoir quelques milliers de ces voitures  sur des voies de garages, qui pourraient reprendre du service en attendant. Un peu de ménage ici, un climatiseur là, que diable le matériel roulant des chemins de fer est assez robuste pour avoir pu être parqué pendant quelques années, sans qu’il soit devenu complètement inutilisable. D’autant plus que les équipements ferroviaires en Amérique du Nord sont tous plus ou moins compatibles. Ils exigent peu d’adaptation d’une région à l’autre.
Le Métro de Montréal a plus de 45 ans, et en attendant les nouveaux wagons, on entretient les vieux et ça marche. En Europe certaines lignes de trains dit omnibus, qui desservent des lieux-dits éloignés, utilisent toujours le même matériel en service depuis 70 ans quand ce n’est pas plus, et tout cela fonctionne très bien avec un entretien au jour le jour.
S’il n’y en a plus aux environs de Montréal de ces wagons, il y en a ailleurs en Amérique. 
Suffit de chercher. Vous les aurez à vil prix puisqu’ils ne servent plus. Solution temporaire certes, mais solution quand même non ? On vient juste d’inaugurer dans Charlevoix un train de luxe, dont les wagons achetés aux USA et rénovés, datent des années 50.
Mettez donc un homme là-dessus ?
Avec un vérificateur derrière.
Sait-on jamais hein!
SÉCURITÉ !
Autre objection qui m’a été faite d’innombrables fois, surtout par des policiers (en uniforme ou pas il y en a partout) qui prétendent que d’encourager le covoiturage c’est ouvrir la porte aux agressions multiples, parce qu’ainsi on fait monter avec soi des étrangers au sujet desquels on ne sait rien ou presque. D’où danger !
Houhou la belle peur que vous nous faite messieurs du ciboulot sécuritaire! Les gens font du pouce depuis que la carriole existe. Quant au fait de voyager sur le pouce (quel risque hein et quel danger!) où sont-elles les hordes de victimes pantelantes de ces agressions épouvantables ailleurs que dans vos petites têtes de pusillanimes, ou au cinéma de séries C ? 
C’est quand la dernière fois où quelqu’un a été maltraité, tué par un chauffeur ou un pousseur indélicat ?
Ces événements-là sont si rares qu’ils font la manchette quand ça se produit, et cela ce n’est presque jamais. Le covoiturage et le pouce au contraire facilitent la communication, font reculer la peur de l’Autre, et ma foi, en plein jour à deux ou quatre par voiture, voulez-vous bien me dire comment le pousseur aliéné va pouvoir opérer sans se faire jeter dehors par la portière en pleine course ? De même le chauffeur dément à la recherche d’une victime dont il veut boire le sang ?
Ces peurs-là c’est n’importe quoi, et c’est si peu intelligent comme objections que ça ne saurait se comparer aux milliers de vies épargnées par le partage de l’auto, au prétexte négatif de ces quelques incidents appréhendés qui sont à vrai dire indéfendables. Affaire de Croquemitaine. Bouh j’ai peur!
Je n’ai abordé ce sujet que pour l’épuiser.

Les intersections
Alors là je vais en étonner plus d’un, plus d’une.
Tout le monde a entendu un jour ou l’autre parce que cela se répète depuis 100 ans, que si les gens se font frapper par les voitures, c’est parce qu’ils ne traversent pas aux intersections.
Vous m’en direz tant !
On fait des campagnes pour dire aux gens de traverser à ces intersections parce que c’est plus sécuritaire. En somme ce ne serait pas la voiture qui serait dangereuse, mais les piétons qui se jettent devant.
Le piéton a le droit de marcher, de déambuler dans sa ville où il vit. Il devrait pouvoir badauder et flâner à sa guise en rêvassant, sans risquer de se faire tuer par un bolide conduit par un imbécile, et c’est lui qu’on accuse de nuire à la circulation? Alors que c’est de toute évidence la circulation qui nuit aux piétons.
Le monde à l’envers! Une ville pour les autos et mort aux piétons, voilà les ennemis! C’est donc ben intelligent hein! Hey que c’est fin ! Et on répète qu’aux intersections tout va bien!
Hé ben non ce n’est justement pas le cas !
L’endroit le plus dangereux pour traverser une rue c’est précisément une intersection. Ce lieu où chacun se rencontre avec des intentions de directions diamétralement opposées. Tourne à droite, à gauche, arrêts et changements de sens aux minutes, cyclistes, autobus qui bouchent la vue, gros camions qui tournent en prenant l’espace de dix voitures, mémères qui crapahutent en poussant une marchette, petites mamans avec des carrosses,  régiments de bébés attachés ensemble qui trottinent sous la férule des gardiennes de jardins d’enfance, et tout ce monde se cherche un passage dans ces foules qui s’agglutinent où ? 
Justement aux carrefours.
Foules avec le cellulaire à la main maintenant, qui traversent sans regarder.Baladeurs aux oreilles pour être plus sourd que son voisin.
Le moindre regard intelligent posé sur l’ensemble des statistiques des accrochages, de gens qui se font renverser par des voitures, lesquelles se rentrent dedans, montre  que ça se passe surtout aux intersections.

Parce que c’est là que se font les choix de directions, et que personne, ou presque, ne va au même endroit. C’est là qu’il faut freiner, tourner, continuer, changer de voie. Personne ne pouvant vraiment avoir dix yeux pour regarder dans toutes les directions, les accidents aux intersections sont inévitables parce qu’elles sont conçues pour en avoir.
Quant aux passages piétons, personne à Montréal ne les respectent, pas même la Police. Les stops sont plus ou moins facultatifs, laissés à l’appréciation de chacun selon son humeur. D’une manière très généralisée l’humeur d’un automobiliste est massacrante, et bien évidemment la voiture cause des massacres.
Je ne viens pas non plus ici encourager tout le monde à traverser n’importe où, encore que je sois sensible au fait qu’ailleurs au Canada lorsqu’un piéton met le pied dans la rue, les autos s’immobilisent pour le laisser passer.
À Montréal on vous fonce carrément dessus en vous hurlant des obscénités.
Que faire alors ?
Lire le chapitre sur les cours de conduite automobile sur 4 à 6 ans (une heure par semaine) qui doivent impérativement se donner au Secondaire et au CEGEP, et former de nouvelles générations de conducteurs plus attentifs. Leur inculquer de la courtoisie, à partir de laquelle il faut faire l’éducation de tous ces malappris certes, mais surtout leur enseigner et leur faire comprendre que causer des accidents quand on a la responsabilité d’une voiture, a un prix.
Et quel prix !
Ensuite, repenser la signalisation.
Il y a 50 ans à Montréal il y avait peu de sens uniques. Tout le monde tournait à gauche sur des rues et des avenues qui étaient toutes à double sens. Le cafouillis total.  Ces pratiques sont aujourd’hui disparues. La décision de faire prendre à l’automobiliste en tournant toujours à sa droite les rues latérales  à sens unique aux grandes artères, a été un bon exemple de ce qu’il fallait faire.
Il faut faire beaucoup mieux à commencer par réduire considérablement la circulation. On n’en sort pas.
Certes les feux de circulation avec priorité aux piétons et aux cyclistes aident, mais ce qui aiderait vraiment serait que les automobiles ne rencontrent pas les piétons, que les cyclistes ne se mélangent pas aux automobilistes, et que la circulation ne s’arrête pas, surtout aux intersections.
Comment faire?
C’est difficile mais pas impossible. L’idée maitresse qui préside à cette étude est qu’il faut constamment réduire les risques. Il va forcément exister des intersections et elles devront être aménagées et contrôlées sévèrement c’est entendu. Mais l’amélioration des choses passe nécessairement par une réorganisation à grande échelle où on séparera piétons, cyclistes et autos, partout où il est possible de le faire. Partout où la configuration des rues le permet, dégager complètement les voies où s’entassent les voitures stationnées. Oui oui dégager toutes les rues de tous ces stationnements. Commencer par les grands axes. Donner  aux voitures qui roulent, assez de place pour que sans devoir s’immobiliser complètement, l’automobiliste qui arrive par une rue transversale puise s’intégrer par la droite à la circulation, sans que celle-ci ne soit interrompue. Il faudra donc envisager aussi de pouvoir inverser le trafic sur certaines artères stratégiques selon les heures de pointes, et même selon les encombrements, surtout lorsqu’il faut gérer des situations d’urgences, comme des manifestations, des incendies, des travaux, des accidents et ainsi de suite.
Reprenons…
Oui mais ça ne marchera pas si l’automobiliste doit complètement traverser l’artère. Alors il devra d’abord s’intégrer à la circulation, puis changer de voie et accéder au quartier à atteindre en utilisant les grands axes qui seront munis de feux de dégagement à gauche comme à droite, pour pouvoir pénétrer dans les quartiers. De plus il faut encourager la pratique de toujours planifier son trajet avant de s’engager dans la circulation, pour éviter de devoir improviser à chaque coin de rue. Le GPS commence à remplir ce rôle quoiqu’il faille l’utiliser avec modération, son utilisation qui cause des distractions, étant sujette à caution.
Il est bien évident que de pareilles mesures ne peuvent pas être étendues à tout le territoire de Montréal ni même à toutes les artères, et surtout pas tout le temps. On pourrait par exemple synchroniser aux heures d’affluence, les feux de circulation dans le sens du dégagement rapide des voitures vers les boulevards périphériques, vers les ponts, vers les autoroutes, afin d’évacuer rapidement le flot de ceux et celles qui doivent retourner dans leurs banlieues. Cela voudrait dire que pendant plus ou moins 15 minutes, les feux resteraient bloqués dans la direction qui facilite l’évacuation rapide des voitures. Comme ça moins de freinage, une circulation plus fluide ininterrompue aux quarts d’heures.
Bien sur qu’il y aura alternativement des conducteurs qui seront immobilisés pendant le temps d’attente qui profitera à d’autres, mais quoiqu’il en soit ces automobilistes sont tous actuellement immobilisés dans ces horribles bouchons, et laissent tourner leurs moteurs en avançant au pas. S’ils étaient mis en attente aux quarts d’heures, ils arrêteraient leur moteur, pourraient se livrer à des activités sans danger puisque la voiture ne bouge pas, et ensuite à leur tour dégager rapidement les lieux pendant qu’un autre contingent attendra son tour de circuler. L’effet sera de dégager en quelques minutes de pointe au maximum,  et avec un minimum d’encombrement, ce qui prend actuellement 2 à 3 heures. Ajoutez à cela les autres mesures comme le covoiturage avec la diminution considérable des voitures à un seul chauffeur, et vous avez là la formule, non pas idéale bien sur, mais enfin une formule gagnante d’amélioration des conditions actuelles de cette circulation qui ne circule plus.
Et surtout utiliser l’ordinateur chargé de réglementer la circulation aux avantages de chacun.
Cela causera des inconvénients aux piétons  qui attendent aux coins des rues, mais avec la mesure qui permet aux voitures des rues transversales de s’insérer dans le trafic sans s’arrêter, cet inconvénient-là serait mineur, d’autant plus qu’au lieu que les feux changent aux minutes, on y installera, comme cela se fait déjà, des boutons d’arrêt des voitures pour les piétons.
Ce n’est pas parfait comme mesure mais en favorisant le dégagement par les artères qui permettent d’accéder au Boulevard Métropolitain direction Nord en fin de journée par exemple, on videra la ville plus rapidement à l’heure de pointe.
Je vous parle ici de mesures qui visent à ramener la période de pointe qui dure de 6.30 AM à 8.30 AM  (parfois plus) à quelques minutes (le soir en sens contraire de 16heures à 18.30heures c’est pareil) mettons une demi-heure au plus, et que cela se fasse avec plus de fluidité. Une période de pointe où la circulation est plus dense certes, mais pourquoi pas la même période sans bouchons, sans que la circulation même plus dense ne s’arrête ?
Je vous nomme quelques rues où cela serait possible, il y en a d’autres. Saint Laurent, Saint Denis, Papineau, Boulevard Saint-Michel, Pie IX, et ainsi de suite vers l’Est. Viau, Lacordaire, etc.
Dans l’ouest c’est plus compliqué parce qu’il y a peu de grands axes qui dégagent le Centre-ville vers le nord.  Pensons au Boulevard Décarie qui se nourrit du trop plein de l’Échangeur Turcot et va le déverser quelque kilomètres plus au nord  sur le Métropolitain en direction de la 13 ou de la 15.  Cette surcharge explique que le Boulevard Métropolitain soit toujours engorgé entre Décarie et l’autoroute 15 surtout.
De même le flot du Métropolitain direction ouest engorge complètement le Boulevard Décarie direction sud.
Puis il y a la rue de Bleury  (l’avenue Du Parc)  il y a l’Acadie et Rockland, mais ces artères sont peu pratiques parce qu’elles ne font pas le lien direct entre le Centre-ville et les grands axes. L’avenue du Parc s’arrête à Jean Talon, l'Acadie commence à Beaumont, et Rockland commence dans le quartier Outremont
Toutefois elles peuvent rendre quelques services en les couplant avec l’ensemble du réseau. C’est ici affaire de spécialistes armés d’ordinateurs contrôleurs capables de réagir rapidement aux changements de circulation.
Cela devient  moins évident  au nord de Jean Talon. Reste la Côte des Neiges qui va vers Jean Talon qui mène à la rue de La Savane, et rejoint le nœud Décarie Laurentien et  Métropolitain. Le Boulevard Décarie lui-même, et plus loin le Boulevard Cavendish. Ces deux derniers servent aussi de dégorgement à l’autoroute souterraine Ville Marie, et la Côte de Liesse.
Cela tient au fait que le Centre-ville de Montréal est précisément dans l’axe de deux grandes artères Nord-Sud, la rue Saint Laurent et la rue Saint Denis. Entre l’avenue du Parc et la Côte des Neiges le parc Mont Royal fait obstacle, d’autant plus que le Boulevard Camilien Houde qui traverse la montagne, ne débouche à son tour que sur l’Avenue du Parc à la hauteur de Mont-Royal, alors qu’en sens inverse il vient perturber la circulation en provenance du Centre-ville et accable la Côte des Neiges et le chemin de la Reine Marie qui mène à Décarie.
Vers l’est il y a la rue Notre Dame (que l’on tarde depuis 10 ans à aménager en boulevard urbain) et qui est assez large pour accommoder un énorme trafic. Il faudrait se concentrer sur l’aménagement d’au moins ces 3 axes aux heures de pointe. Les transformer en voies semi-rapides (60km/h) prioritaires aux 15 minutes  matin et soirs. Avec photo-radars pour calmer les excités.
Cela c’est d’abord une affaire de conduite automobile faite par des gens éduqués en ce sens. Et le soutien de la radio pour guider tout ce beau monde.
C’est l’affaire de quelques années (pourquoi pas quelques mois ?) avec des cours au Secondaire, l’usage intelligent du GPS, et surtout la conscience qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser sa voiture quand on peut aller à pied ou en bicycle ou en taxi ou en transport en commun.  Cependant j’ai proposé au début de cette étude des solutions immédiates, applicables par Décret en moins de 3 mois.
EDUCATION d’abord, tout est là.

Tous ces changements vont coûter très chers.
Celui-là m’a été servi par une sorte de philosophe de l’épargne pour qui la notion de stabilité économique rime avec immobilité.
Moins d’investissements, moins de dépenses, plus d’argent en banque, bref on entre ici dans le monde idéal du rien faire au meilleur prix. Cette attitude-là est beaucoup plus répandue qu’on ne le pense.
Évidemment elle ne repose sur rien de crédible.
Au début des années 60 alors que l’Équipe du Tonnerre de Jean Lesage prenait le pouvoir à Québec et amorçait ce qui allait devenir la Révolution Tranquille, le budget de la Province de Québec était de 500 millions de dollars. Pas plus.
Aujourd’hui il dépasse les 82 milliards de dollars soit 164 fois plus qu’il y a 50 ans. Or le coût de la vie d’aujourd’hui n’est pas 164 fois plus élevé qu’à l’époque. Il peut avoir triplé ou même quadruplé dans certains secteurs, mais essentiellement c’est la richesse générale qui s’est considérablement élargie, et ce peu importe les dettes de l’État ou les dettes personnelles. De même les services gouvernementaux actuels sont sans commune mesure avec ceux d’il y a 50 ou 60 ans.
De toute façon l’épargne collective des Québécois dépasse et largement encore, l’ensemble de leurs dettes, de même que leurs patrimoines respectifs compensent, même pour les générations à venir, la totalité des dettes existantes. Les discours alarmants au sujet des dettes étatiques sont bien plus de l’enflure verbale que le reflet d’une réalité économique significative.
Mais ça fait toujours son petit effet de parler des nécessités de se serrer la ceinture, de parler de crise pour pouvoir faire peur au citoyen, bref de répéter ad nauseam les clichés les plus convenus sur l’état des finances publiques, sans oublier le discours larmoyant au sujet des générations futures, des enfants à venir, à qui il faut léguer des états financiers sains et patati et patata.
Discours creux, vides de sens, et surtout vides de décisions à prendre pour éviter justement que ces générations-là ne sombrent dans la misère la plus noire qui soit.
M. de Talleyrand disait en son temps que tout ce qui est exagéré est insignifiant. Toujours pertinent!
Dans 20 ans le budget du Québec dépassera le montant actuel du budget du Canada, et ce dernier atteindra d’autres sommets. (À moins que… j’y reviendrai).
Les problèmes actuels ne sont nullement des questions d’argent. Enfin si quand même un peu, puisque l’argent reflète l’activité humaine, mais au fond cette activité humaine ne se traduit pas seulement en bilans financiers et en opérations comptables. Ce sont les véritables progrès humains qui conditionnent l’activité économique dans un pays sain, vigoureux, soucieux d’avancements.
Curieusement lorsque l’on regarde ailleurs, les mêmes discours culpabilisants accablent continuellement les New-Yorkais, les Bostonnais, les Torontois, les Parisiens, les Londoniens. Il n’y a pas un seul état sur Terre où la corruption ne soit endémique, où les collusions n’y soient accablantes, ou la démission et l’incompétence des autorités ne soient dénoncées sur tous les tons. Chaque état, chaque ville, chaque quartier, partout dans le Monde, a ses chantres et ses détracteurs.
Le Québec summum de la pourriture? Voyons donc!
À écouter certains apôtres de la sinistrose, le Québec ne serait ni plus ni moins qu’une abominable foire d’empoigne où la corruption règnerait en maîtresse absolue. Des études statistiques récentes, vraisemblablement faites par des agences responsables (dont Transparency International) placent le Canada (donc le Québec avec lui) entre le 6ième et 10ième  rang  mondial  sur plus de 179 au chapitre de la corruption, là ou la France se situe entre le 21ième et le 26ième rang. Les premiers rangs étant occupés par les pays Scandinaves. Dans cette échelle plus vous occupez un rang élevé, plus vous êtes corrompu. L’Angleterre est plus ou moins au 20ième rang, les USA au 23ième rang, Israël au 30ième rang, le Chili comme les USA, les pays arabes sont tous plus ou moins entre les 40ièmes  et 60ièmes rangs. Certains pays ne sont même pas inscrits dans ces bilans les chiffres manquant absolument. Je signale ici en passant que cet indice ne reflète que les activités des secteurs publics. Sans surprise la Grèce est au 56ième rang, et l’Italie occupe le 41ième rang.
Morosité planifiée ?
Nous nous faisons servir interminablement surtout à la télévision, de ces émissions qui insistent (à partir de cas pathétiques nullement représentatifs du bien-être général) pour nous dire à quel point nous sommes mal-fichus, malades, déprimés, suicidaires, endettés, corrompus et ainsi de suite.
Bref on a souvent l’impression au Québec, que nous sommes la société la plus arriérée, la plus pauvre, la plus taxée, la plus corrompue, la moins éduquée, enfin que nous trainons interminablement la patte aux concours des réussites exemplaires.
Ce n’est pas vrai, et en comparant des choses comparables tout en tenant compte de notre spécificité culturelle (que nous sommes seuls à pouvoir apprécier à sa juste valeur) je vous affirme qu’au Québec on y vit bien mieux qu’ailleurs au Canada ou en Amérique, et tant qu’à faire, partout ailleurs dans le Monde.

Agents de l’absurde.
Méfiez vous de ces chaires patentées qui de Toronto ou Vancouver nous décrivent en termes déprimants, à partir de concepts culturels douteux et d’études spécieuses, qui ne reposent sur rien d’autre que d’abominables préjugés. Je pense plus particulièrement ici à C.D. Howe et l’Institut Simon Fraser de Vancouver. Ces agences se sont fait une spécialité d’examiner le Québec sous l’angle des problèmes qui sont au fond ceux de tous les états et de toutes les villes du Monde. Mais il entre dans leur ton, un je ne sais quoi de dévalorisant qui laisse à penser qu’au Québec s’il y a des problèmes ils sont pires qu’ailleurs du fait justement que nous sommes Québécois, francophones, donc différents, donc forcément mal-fichus. 
Le plus pénible n’étant pas tellement ces études loufoques, mais le fait qu’ici et là dans nos journaux et nos agences (La Presse, Le Soleil, Conseil du Patronat) même celles qui sont publiques, l’on cite ces instituts et on leur donne ainsi une crédibilité qu’elles ne méritent absolument pas. C’est évidemment là un abominable réflexe de colonisé. J’imagine mal la chaire de sociologie de l’UQAM, se penchant sur un quartier défavorisé de Vancouver, et étant citée là-bas comme oracle. Les citoyens de Vancouver ou de Toronto n’accorderont jamais la moindre attention  aux études émanant du Québec, à moins qu’elles n’accablent à leur tour la société Québécoise.
Repenser la Ville de Montréal
Réorganiser notre seule grande ville  n’est pas une corvée herculéenne, ni une utopie grandiloquente, encore moins une tâche impossible. De plus cette réorganisation ne peut absolument pas être le reflet de la pensée d’un quelconque Julien Maréchal qui fait de son mieux pour vous ouvrir les yeux. Vous avez votre part à faire et je dois supposer que des idées vous en avez aussi.
Les solutions couplées aux idées suggérées ici sont dans l’air du temps. Mon mérite si j’en ai un, se bornera probablement à les énoncer correctement de manière à favoriser ailleurs des réflexions plus osées, plus avant-gardistes  que les miennes.
Sans préjuger avec fatuité de la justesse des propositions que j’avance ici, je dirais simplement que mon effort s’inscrit dans une mouvance actuelle de repenser les façons de faire. Il y a probablement certaines de mes propositions qui seraient irréalisables, et qui sait si d’autres ne seraient pas carrément plus nuisibles qu’utiles…c’est possible. Cependant beaucoup de ces suggestions sont basées sur des recherches sérieuses et font consensus dans beaucoup de milieux informés. Ce qui compte ici est que chacun se rende compte qu’il a sa part de responsabilité, et que les changements souhaités fassent partie du discours ambiant. Le laisser faire dans la grogne impuissante généralisée ne nous mène nulle part.

Ça va nuire aux commerces
Les réformes vont faire baisser les affaires !
C’est totalement faux !
Par exemple sur les rues Saint-Denis et Saint Laurent (et bien d'autres) le stationnement y est interdit aux heures de pointes de même que les arrêts. En facilitant l’entrée des voitures par les rues transversales on dégage les rues avoisinantes. Surtout si on y prohibe le stationnement et qu’on le remplace par ces stationnements aux bouts des ruelles, là où il y aura des places réservées au public.  Quant aux commerces qui s’ouvrent et qui ferment le temps d’une saison ou deux, c’est dans l’ordre des choses. 
Et puis quoi encore ?
Devons-nous toujours lier commerces et voitures ?
Le taxi n’a pas été inventé pour rien.
Il vous dépose, vous faites vos achats, vous en prenez un autre. Ce n’est pas si compliqué du moment où les taxis seront collectifs, moins chers, attachés aux commerces et ainsi de suite.
Un taxi qui part de la station de Métro Mont-Royal et vous dépose au coin de Jarry et Saint Laurent coûte $12.00 et plus. C’est beaucoup trop !
Oui bien sur l’essence est chère, la voiture aussi, et le chauffeur doit pouvoir payer son taxi à son propriétaire c’est entendu. Mais s’il passe 80% de son temps à rouler à vide parce que les gens refusent d’y monter parce qu’il est trop cher, le voilà bien avancé.
On n’a pas cessé d’augmenter les tarifs des taxis depuis des décennies, et le résultat est que les gens les prennent de moins en moins, que les chauffeurs n’en vivent plus. On pourrait commencer par réduire au bénéfice des chauffeurs les taxes sur l’essence, et du même coup abaisser leurs tarifs. Cela en ferait déjà un transport en commun plus attrayant et aiderait au dégagement des rues. Si je sais qu’à partir du Centre-ville jusque chez moi aux environs du Marché Jean Talon, un taxi ne  va pas me coûter plus que $5.00, je vais le considérer comme plus efficace que l’autobus à $2.50, et je vais le prendre plus souvent.
Chaque mesure doit avoir pour but premier de faciliter les transports en commun et/ou collectifs, bref de réduire l’usage immodéré de la voiture. D’en faire avec du bon sens un outil de libération du citoyen et non pas comme c’est le cas actuellement un objet d’aliénation et d’esclavage.
Il faut cesser de considérer l’auto comme fétiche et de la penser en ville en fonction de son utilisation prioritaire. On le sait maintenant, on le voit tous les jours, quand il y en a trop c’est trop, ça n’avance plus.
C’est bien une voiture, c’est chouette une voiture, mais il faut la discipliner. 
Changer spectaculairement la façon de s’en servir.
Tout le monde y gagnera à la longue, surtout les automobilistes.

Exemples de choses possibles afin d’améliorer la circulation.
Permettre sur les grands axes, ceux qui sont larges (à 4 voies et plus, exemple le Boulevard René Lévesque) de stationner les voitures en les plaçant en chevrons plutôt qu’à la queue leu leu,  en les mettant non pas au bord des trottoirs, mais dans la deuxième ligne de circulation, de manière à permettre aux conducteurs de s’insérer au stationnement sans manœuvrer de créneau. Toujours sur des sens uniques bien évidemment. Après quoi on quitte  en avançant dans la première ligne, et on peut ainsi à la prochaine intersection s’intégrer au flot de la circulation grâce à un marquage et un balisage adéquat. Sans jamais devoir reculer.
Cette approche du stationnement en chevron ressemble à celui des supermarchés où les voitures circulent lentement en surveillant les piétons qui sortent des boutiques avec des paquets.
Un peu comme ceci, / / / / / /   \ \ \ \ \  mais beaucoup plus inclinés.
Zones de courtoisie quoi, les accidents y sont rarissimes, et peu conséquents.
Certes il y aura moins de place pour circuler  à certains endroits, mais on y gagnera au change parce que cette façon de procéder va dégager les artères sur de longues distances, du moment que le stationnement sera concentré à certains endroits stratégiques.
L’habitude, et la priorité absolue aux piétons, fera le reste. Au lieu de 4 ou 6 voies on en aura 2 ou 4, mais comme les autres mesures élimineront la moitié des autos, et éviteront en plus que l’auto qui se dégage ne trouble la circulation, ce sera autant de gagné. Il est certain que de telles mesures qui n’exigent aucun investissement que de la peinture sur la chaussée, auront quelque mérite.
À condition toutefois qu’on y bannisse la manie du parcomètre maudit. Éliminer le stationnement le long des routes c’est aussi éliminer tous les parcomètres sauf dans certains stationnements, et encore…bref je suis comme vous tous, je déteste les parcomètres qui sont autant d’irritants, et qui nuisent totalement à la circulation et à la vie en commun. Ce sont d’immondes gobe-sous qui  en plus  d’indisposer tout le monde sans jamais améliorer la circulation bien au contraire, prétendraient aux dires de leurs promoteurs, remplir les coffres des administrations.
Foutaises! Sophismes! Les parcomètres coûtent plus qu’ils ne rapportent, et là n’est pas la question. Qu’ils rapportent des sous ou pas, du moment qu’ils sont nuisibles, qu’ils irritent et exaspèrent tous les citoyens, ils sont à proscrire. On ne va tout de même pas continuer à payer pour se faire emmerder!
Il faudra adapter le stationnement en chevrons, et le principal effet sécuritaire sera celui d’éviter que les gens ne se fassent happer par des autos qui vous arrachent votre porte et vous emportent avec. Les cyclistes apprécieront cette mesure là où elle sera encouragée, d’autant plus qu’on leur aménagera d’autres pistes, surtout aux endroits où ils ne rencontreront ni automobiles ni piétons. Il serait grand temps de mettre à profit ces ruelles où personne ne passe ou presque, et qui quadrillent la ville au point qu’elles pourraient servir de pistes cyclables, en reliant ensemble par la cour arrière en quelque sorte, les quartiers. Mais revenons au stationnement des autos.
Pour que cela fonctionne au mieux il faut songer à l’angle d’un tel stationnement afin d’éviter les manœuvres complexes d’entrée et de dégagement. Plus l’angle de stationnement est ouvert moins la voiture prend de place et plus elle est facile à dégager sans manœuvres compliquées.
Je vous ferai un dessin si ça vous chauffe les méninges.
Est-ce faisable ? Réponse oui.
Pas partout évidemment mais là où c’est possible. Et c’est possible à bien des endroits. Il n’y a pas de petits profits en matière de fluidité de la circulation.

Le contrôle des foules et la gestion des transports en commun.
Tout ce qui ralentit la bonne marche des déplacements au prétexte de faire payer les usagers est à revoir. Par exemple au Métro  (l’autobus c’est pareil) où je ne sais pourquoi on s’entête à coups de centaines de millions à imaginer des systèmes coûteux pour fabriquer, mettre en place, gérer, policer, faire payer chaque passage à chaque usager.
C’est-y assez bête ça !
Enlevez-moi ces guichets, ces tourniquets, ces guérites, cette police du billet à poinçonner, et toute cette panoplie imbuvable de l’utilisation au compte goutte d’équipements qui coûtent des milliards, alors que de toute façon les systèmes de  transports publics sont toujours à hurler misère, et n’arrivent pas à équilibrer leurs fins de mois.
Les prix  des transports en commun se défraient avec une fiscalité générale, et une redistribution au mérite selon les villes, leurs équipements respectifs. 
Point final !
L’automobiliste taxé aux fins de transport en commun qui vitupère parce que lui n’utilise pas les transports en commun, oublie de se faire remarquer que c’est parce qu’il y a des transports en commun qu’il peut circuler (même mal) avec sa voiture. En payant pour le transport en commun il se dégage du terrain de manœuvre. De quoi se plaint-il cet égoïste?
Ce raisonnement est valable pour tous le pays. Que le Québec en entier paye pour que la circulation soit fluide tout le temps à Montréal, c’est tout le Québec qui est gagnant parce que Montréal ce grand centre,  est l’estomac du Québec (relisez la fable de La Fontaine inspirée de Ménénius Agrippa : ‘’Les membres et l’estomac’’. Baisser les frais à Montréal c’est les baisser partout. Certains égoïsmes de banlieues et autres mesquineries de rangs, déshonorent la noble notion du partage.

Le payement au billet ou à la carte.
Est-ce qu’on vous fait payer chaque verre d’eau au prétexte que l’équipement d’adduction d’eau coûte cher?  Payez-vous les vidangeurs chaque fois qu’ils ramassent vos ordures ?  Si on laissait faire ces bougres de planificateurs déments, il faudrait peser chaque poubelle, et attendre que chaque maison ou commerce paye sa facture avant de partir avec les vidanges. Même Popa  n’a pas pensé à de telles idioties. Pourtant de pareilles  mesures se murmurent et se concoctent dans les officines les plus surréalistes, les plus malsaines, chargées des rentrées de fonds pour les administrations municipales. Elles ne savent plus quoi inventer pour mal faire.
Non pas que l’idée de faire payer les consommateurs pour la collecte de leurs vidanges soit une mauvaise chose en soit bien au contraire, si cela peut éradiquer à la longue les sites d’enfouissements, et donner une seconde vie à tout ce qui est recyclable. Ce sont là des objectifs louables mais il y a la manière. Pourquoi ne pas regarder ailleurs où déjà ces choses se font ? 

Questions de gouvernance.
Qu’on se le dise, tout ce qui est planifié dans le seul but d’augmenter les rentrées d’argent des municipalités, part sur de mauvaises prémices, inaptes à régler des problèmes réels. Répétons encore une fois que le bien-être des citadins est la philosophie qui doit régir les décisions administratives. 
Je suis toujours renversé par ces discours de politiciens qui alarment leurs concitoyens, en évoquant continuellement des catastrophes économiques qui ne reposent sur rien de concret. Une ville ce n’est pas une entreprise privée qui doit être rentable comme une compagnie avec des actionnaires. Une ville, est-il seulement nécessaire d’insister ici,  est une entreprise sociale de vie en commun, et sa raison d’être  est d’offrir des services aux citoyens qui en somme sont les seuls actionnaires (si on veut) de ses services. 
Au meilleur prix, et non pas au prix fort.
Quel intérêt, quelle philosophie anime donc ces politiciens qui ne parlent que de rentabilité, de budgets à élaborer, comme s’ils cherchaient à dégager pour leur ‘’commerce ou entreprise’’ une marge de profits. Une ville bien administrée devrait au fil des ans arriver à constamment diminuer ses frais, tout en augmentant ses services. Bref il faut développer des réflexes économiques de saine gestion, au lieu de se perdre en considérations nébuleuses au sujet de l’augmentation constante du coût de la vie. Il y a quelque chose de vicié dans de telles approches gestionnaires, qui n’arrivent  pas à boucher les nids de poule, à colmater les brèches des aqueducs, à entretenir ponts et chaussées, et à offrir des services de proximité aux citoyens. Ceux-ci sont constamment menacés de réductions des services et d’augmentations de taxes. 
Qu’est-ce que c’est que cette dérive malfaisante?
Ils ont beau dire et faire, ils manquent toujours d’argent, les effectifs de fonctionnaires ainsi que leurs rétributions augmentent constamment. Les coûts des moindres projets sont toujours dépassés dans des proportions hallucinantes. On ne parle que de gaspillages, de collusions, de mauvaise administration, de coulage et puis quoi encore? S’il y a gaspillage, coulage, corruption, collusion, c’est qu’il y a d’abord et avant tout incompétence crasse. De telles dérives prouvent en fin de compte que les budgets sont gonflés de tous ces abus. Qu’il y a non pas des manques d’argent, mais que bien au contraire c’est justement la taille éhontée  des budgets qui favorise le pillage des ressources fiscales.
Les citoyens ne sont pas au départ des délinquants potentiels qu’il convient d’avoir constamment à l’œil, et qui ne méritent que suspicion et surveillance. On peut même arguer que c’est probablement le contraire qui est vrai. À savoir que les délinquants ne sont pas les citoyens, mais des employés publics à tous les niveaux, qui profitent des largesses des contribuables, et qui abusent de leurs prérogatives, tout en ‘’se pognant le beigne’’ comme le disait il n’y a pas si longtemps, un Jean-Luc Mongrain, excédé devant la paresse et l’arrogance de certains cols bleus. Inutile de jeter le blâme sur les cols bleus ou blancs ou rose, c’est toute la mécanique administrative, le système, qui est coincé, qui grince, qui dérape. Les citoyens n’existent pas pour la ville  La ville existe pour eux. Pas le contraire.
À suivre….
Julien Maréchal
Montréal le 26 janvier 2012