L’éducation au
sommet des préoccupations des Québécois (1).
Les leçons vont-elles servir?
Il le faut, les Québécois (es) devraient, après
l’effervescence du Printemps Érable, pouvoir jouir d’un répit salutaire, à la
fois dans la contestation étudiante, et aussi dans l’entêtement des autorités.
Notamment ici dans le cas du Gouvernement du Parti Québécois qui aura fort à
faire s’il veut obtenir l’approbation de toutes les parties concernées, à la
suite du Sommet de l’Éducation qui s’annonce sur fond de grogne.
J’ai affiché tout au long de la contestation étudiante de
2012, un parti pris nécessaire pour la jeunesse de chez nous. Ses ténors,
Gabriel Nadeau Dubois, Martine Desjardins, et Léo Bureau Blouin, on su faire
vibrer tout le Québec, en soutenant, contre l’arrogance du Gouvernement de M.
Charest, une attitude digne, alors que pleuvaient sur eux des accusations de
sédition, d’encouragement à la violence. Pendant qu’on leur tapait dessus dans
les rues.
Tout le monde a vu, grâce aux médias conventionnels et
sociaux, que la violence était du coté des autorités. Je ne reviendrai pas
là-dessus, les articles précédents en font un écho suffisant. Maintenant c’est
le Parti Québécois, qui a pris lui aussi fait et cause pour sa jeunesse, qui
doit livrer la marchandise.
Un bémol toutefois, alors même si je continue de penser que
ce sont les étudiants encore une fois qui ont le ton juste, il faut se
dissocier de certains porte-paroles de l’A.S.S.E. (nouveau nom de ce qui
demeure de militants de la C.L.A.S.S.E.), qui profèrent des mots intimidants,
dans un débat où ils n’ont pas de place. J’ai entendu un de ces leaders, ma foi
moins inspirant que son prédécesseur, s’étonner que le Gouvernement ne donne
pas suite à ce qu’il appelle l’ultimatum
de l’A.S.S.E.
Il ne s’en cache même pas. Ce vocabulaire dans le contexte
actuel est grossier et risque de démotiver beaucoup de citoyens(nes) qui
appuient les étudiants dans leur ensemble.
Comment ose-t'on exiger de participer à des négociations en
brandissant des ultimatums, des mises en demeure, presque des menaces de
désordre public?
Passe encore que l’on manifeste, c’est nécessaire et sain.
Mais proférer des injonctions, des mises en demeure, avant même de participer,
on peut se demander, non mais pour qui se prennent-ils ces immatures-là?
Tout au long du Printemps Érable, ce qui dominait dans l’exigence
du discours étudiant, était que le gouvernement accepte de négocier. Qu’il
mette la table pour une discussion tous azimuts. Nous y voilà. Le précédent
gouvernement ayant eu la tête trop dure, a été renvoyé. Le Parti Québécois a
soutenu les étudiants et a été porté au pouvoir. Celui-ci est fragile, mais
voudrait-on retourner bientôt aux jours récents d’un autre gouvernement Libéral?
J’en doute.
Certes dans un contexte effroyable de corruption endémique,
de gaspillages et de vols des fonds publics au profit de gangsters, de
politiciens et de fonctionnaires corrompus, comme on en voit tous les jours à
la Commission Charbonneau, les étudiant ne doivent pas se laisser intimider par ces appels pathétiques à la raison, alors que le ménage dans les
finances publiques ne fait que commencer.
Ce combat pour la gratuité universitaire est nécessaire.
Même le Ministre Pierre Duchesne en convient. Cette gratuité se fera tôt ou
tard. Pourquoi pas maintenant? Quant aux modalités, aux détails de son
application, qui devront nécessairement s’étendre sur quelques années, c’est
justement là l’affaire de ce Sommet sur l’Éducation.
Il y a plus dans ce débat qu’une vulgaire affaire de gros
sous. Il y va de l’avenir de l’éducation, de son accessibilité au plus grand
nombre. On en est rendu à s’affoler qu’advenant la gratuité, on se retrouve
avec 25,000 étudiants de plus dans les universités. Un non-sens absolu.
Le problème avec les dirigeants actuels de l’A.S.S.E. est qu’ils
exigent que le gouvernement se plie à tous leurs caprices. C’est déraisonnable
et ils ne donnent pas là l’exemple rafraichissant de leurs prédécesseurs.
Heureusement qu’à la
F.E.U.Q. et ailleurs, on est moins dogmatique. Il y a de l’espoir.
Vers la gratuité, encore qu’il s’agit plutôt d’un partage
collectif de la note générale de l’Éducation Supérieure, et que les discussions
commencent. On a hâte d’en savoir plus.
Que chacun se calme et au travail !
Maintenant!
Julien Maréchal
Montréal
2 commentaires:
En fait, dans l'attitude de l'ASSE, on peut vraiment se demander si leur revendication n'est pas valide que pour le temps où ils sont eux-mêmes étudiants.
Une fois établis dans la société, membres d'une classe moyenne, ils seront les premiers à demander que les étudiants d'alors assument le prix fort de l'éducation.
Bref, sentir l'opportunisme et le conflit d'intérêt plus que ça, tu meurs.
Mardi le 19 février 2013
Tu as peut-être raison Jean Marie, mais jusqu'à preuve du contraire, et pour montrer qu'on ne désespère pas complètement de la nature humaine dans ce qu'elle a parfois de meilleur, accordons-leur le bénéfice du doute.
Julien Maréchal
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