Montréal, ville
assiégée par la sottise
Le ménage du printemps
se fera en novembre prochain.
Parce que bien évidemment dans l'état actuel des
choses, les élus à l'Hôtel de Ville de Montréal, ou du moins ce qu'il en reste,
n'osent pas faire trop de vagues. Il y a bien le Maire par intérim Michael Applebaum
qui pose des gestes, comme celui d'exclure une firme d'ingénieurs-conseil des
postulants aux contrats de la ville pour 5 ans, les autres annoncent des changements
(pour la plupart cosmétiques) dans la manière de faire les choses dans l'avenir.
Si le passé est garant de cet avenir, les mêmes
individus qui s'affichent depuis plus ou moins 10 ans au Conseil de Ville vont
tout simplement se représenter et pensent être élus. Une fois en place, ils feront
du pareil au même et nous n'en sortirons pas.
Le vocabulaire sera ajusté de même que la
gestuelle, mais la manière de faire les choses restera la même.
Passons donc aux actes.
Le règlement
P-6
Il est carrément indéfendable peu importe qu'une majorité
frileuse se soit prononcée pour son
maintien au dernier vote. En ce moment c'est la Police qui tient, c'est le cas
de le dire, le haut du pavé.
Bientôt il n'y aura plus moyen de descendre nulle
part dans les rues, sans devoir déposer au poste de police son itinéraire. Il y
a quelques jours la Police a interpellé des mamans et des bambins qui
traversaient la rue au feu vert, pour signifier aux automobilistes que l'intersection
De Lorimier et Saint Joseph est dangereuse pour les enfants.
La Police est intervenue en invoquant le règlement
P-6 pour interdire ces manifestations illégales. Le bon Ian Lafrenière, le
commandant coincé et engoncé dans sa dialectique emphatique pathétique, toujours
à défendre chez ses policiers les moindres gestes, surtout les plus abscons et
les plus brutaux, a marqué une pause, l'évidence étant que ses policiers sont
parfois des imbéciles, même si la chose ne se dit pas comme cela.
Ce règlement P-6 est devenu pour les policiers en
mal d'interventionnisme musclé, un prétexte constant à tous les abus.
Et ne venez pas me dire qu'ils appliquent ce
règlement à contrecœur. Il n'y a qu'à regarder ou lire les nouvelles, pour constater
que ces agents de police jouissent considérablement de l'expression de leur
force contre des citoyens inoffensifs.
Cela saute aux yeux. Il y a en ce moment de
nombreuses associations, des députés et des conseillers qui s'insurgent contre
cette dérive policière absolument malsaine. Mais de là à abroger ce règlement,
ou à tout le moins de l'amender, ils ne le font pas. Ils attendent qu'il y ait un ou des morts.
Pourquoi? Mais parce qu'ils ont peur de la Police,
et que la Police aime faire peur. Surtout aux citoyens ordinaires, qui sont
sans défenses face à leurs agissements de brutes.
Il faudra bien un jour ou l'autre, et le plus tôt
sera le mieux, faire disparaitre ce foutu règlement faiseur de troubles. Sauf
qu'entre temps, beaucoup de mal aura été fait, et beaucoup de braves gens
auront été interpellés, attaqués, matraqués, arrêtés, contusionnés, tuméfiés, blessés, affligés d'amendes
imbéciles, et ce sera aux tribunaux de faire le ménage dans les résultats de
cette dérive malsaine.
Les policiers eux, surtout ceux qui se seront
conduits comme des sauvages, et auront bousculés sans ménagements des passants,
en les accusant de voies de faits et d'obstruction, ou de résistance, seront
tous amnistiés quant à leur conduite scandaleuse, et même seront-ils félicités
pour leur excellent travail de répression.
Répression de quoi au juste? Mais répression du
droit de manifester et de contester démocratiquement des situations odieuses.
Ah mais c'est qu'on ne plaisante pas dans la
Police avec la démocratie!
D'abord dans la Police de la démocratie il n'y en a
pas.
Les policiers sont formés comme dans l'armée, et doivent
obéir.
Si on leur dit de tirer sur la foule ils vont tirer sur la foule.
Avec
des balles de plastiques, des bombes lacrymogènes, du poivre de Cayenne, des
balles assourdissantes. Ils se serviront de chevaux bardés d'armures anti projectiles.
Ils se mettront à cinq ou six pour renverser une frêle jeune fille qui résiste,
Ils bousculeront un étudiant jusqu'à lui casser les côtes ou le nez.
Pourquoi?
Mais parce qu'il est dans la rue, et n'a pas
demandé de permission pour y être. Mais surtout parce que taper sur des plus
faibles parce qu'on a du pouvoir, vous pensez s'ils vont s'en priver hein!
Me semble…!
Vous allez voir qu'un jour ou l'autre, histoire de
pousser au bout leur logique répressive, des dizaines, voire des centaines de
policiers, vont prendre en souricière une rue au complet.
Mettons Saint Denis
entre Mont-Royal et Roy, vont boucher les sorties aux rues adjacentes, et vont
interpeller tous les passants parce qu'ils seront plus de trois à déambuler sur
les trottoirs sans permission.
Vous riez? Vous pensez que ça ne se peut pas?
Vous vous trompez. Ils vont le faire d'une manière
ou d'une autre et probablement à petite échelle d'abord, et devant l'indolence
et l'inertie de la population, vont recommencer jusqu'à ce qu'ils testent la
limite de leurs interventions.
Pourquoi feraient-ils cela me demanderez-vous?
Mais parce que c'est jouissif que de mesurer sa
force en intimidant les autres. Cela se voit dans toutes les écoles, partout
sur la planète, à toutes les échelles. Il n'y a aucune raison pour les
policiers de Montréal de s'en prendre ainsi à de paisibles citoyens, mais du
moment que le règlement P-6 leur propose de le faire… ils vont se gêner?
Ben tiens.
Quant à Ian Lafrenière je l'ai déjà blâmé pour ses
interventions kafkaïennes
(il ne sait pas ce que ça veut dire mais c'est
pareil) il veut maintenant se faire passer pour une victime, parce que des
maladroits l'auraient ''menacé'' avec de mauvaises caricatures. Le pauvre homme
fait vraiment pitié. Il doit trembler de peur, lui qui est protégé par une armée
de cosaques, remplis de mépris et de haine pour les citoyens qu'ils ont charge
de protéger, et qu'ils agressent collectivement au plus petit et insignifiant
prétexte.
Faut-il qu'il y en ait des frustrés de la violence
dans les rangs de cette soldatesque malfaisante et incohérente.
Julien Maréchal
Montréal
1 commentaire:
Montréal le 9 mai 2013
Voici un commentaire, parfaitement subjectif et juste qui donne une image réelle de ce qui s,est passé et se passe encore dans nos rues.
Clément Doyer - Inscrit
9 mai 2013 07 h 07
À huis clos? Étude sociologique?
L'instauration d'un état policier par les libéraux, et le maintien de l'état policier par le PQ méritaient mieux que des sessions secrètes. Qui va venir blâmer les brutes policières qui s'assoyaient à quatre sur une petite fille de 50 kg? Qui va nommer et punir la gang de gros bras qui ont sévi impunément, et continueront de le faire sans se faire inquiéter. Non. On va "étudier " ce qui a pu causer ces débordements, peut-être blâmer Charest pour avoir attisé le feu par exprès. Ce n'est pas ce que nous voulons. Nous voulons voir des flics se faire confronter avec leurs gestes et se faire sacrer dehors du corps qui est supposé protéger les citoyens, et non les assommer. La déontologie? Ils l'ont oublié au vestiaire avant chaque sortie.
Nous voulons que cesse cet atmosphère de "T'es libre de ne pas être content, mais ferme ta gueule, et n'essaye surtout pas de manifester, P6, on a fait de l'overtime pour installer cette situation, maintenant on va aller chercher les centaines de milliers de dollars dans tes poches! Pis on va s'amuser à t'écoeurer et à te faire perdre ton temps, pour que tu comprennes bien qui mène au Québec, et à Montréal!" Nous voulons retrouver nos droits, notre liberté. Nous étions si bien au Québec, nous voilà écrasés. Suis-je assez clair?
Qui osera mettre ses culottes devant le syndicat des policiers? Y aura t'il quelqu'un? j'en doute fort.
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