Montréal le mercredi 27 avril 2016
Suite à un encart publié par Sol Zanetti d’Option Nationale,
j’ai relevé quelques échanges entre Clément Sauriol, qui tient un blogue sur la
ville de Montréal, et Sylvain Drolet qui
je vous le signale est professeur (il dit teacher sur son site… Teacher chez Campus
Notre-Dame-de-Foy (CNDF) et Teacher chez Maitrise des
petits chanteurs de québec. Sic!
Je vous reproduis in extenso les échanges, sans rien y
changer. Je vous laisse juge. Je commente à la fin.
Dans la cadre des discussions sur un Québec indépendant.
Sylvain
Drolet : Quel est la différence entre être dans
une province corrompue ou dans un pays corrompu.
Tant qu'on me proposera de bâtir un pays avec les politiciens qu'on a, bien que je sois favorable à l'indépendance, je voterai contre.
Si on laisse nos élus actuels avec leurs vieilles habitudes écrire une constitution, ils l'écriront pour eux contre la majorité. C'est aussi ça protéger ses acquis.
Tant qu'on me proposera de bâtir un pays avec les politiciens qu'on a, bien que je sois favorable à l'indépendance, je voterai contre.
Si on laisse nos élus actuels avec leurs vieilles habitudes écrire une constitution, ils l'écriront pour eux contre la majorité. C'est aussi ça protéger ses acquis.
Clément
Sauriol: Je peux répondre à ça. D'abord la
corruption n'est pas une affaire de pays ou de province, c'est quelque chose de
très variée qui touche la condition humaine. Des gens corrompus il n'y en a pas
seulement chez les politiciens. Il y en chez les individus indépendamment des
classes sociales. Il y en a dans les familles, les entreprises, les
associations de bienfaisance. On en trouve chez les dévots. De plus est
corrompue une personne qui est perçue dans un groupe donné, comme étant du
genre égoïste, arriviste, magouilleuse. Encore plus, une personne corrompue
tranche sur la morale ambiante acceptable. Penser faire un pays avec le Québec
dans un Monde où la corruption et les magouilles seront bannies des mœurs,
c'est faire preuve d'angélisme et d'idéalisme quelque peu infantiles. On ne
compte plus les idéaux vertueux qui se sont changés en totalitarismes
intransigeants, et qui ont élaboré des schèmes apocalyptiques autour du concept
douteux de l'homme nouveau. On ne compte plus les sectes qui prêchent une
pareille approche. Bien sur qu'il faut penser l'humain en termes responsables
et sans doute altruistes. C'est ce qu'on attend des politiciens... qu'ils
soient responsables, imputables, dévoués, honnêtes, voire scrupuleux dans leurs
actes. On attend d'eux qu'ils soient des saints civils en quelque sorte. Mais
ça c'est une question d'éducation, pas une affaire de province ou de pays. Pour
ce qui est du Québec indépendant versus un Québec provincial, le premier
comporte une dimension sociale responsable de ses prises de décisions devant sa
communauté, et celles du Monde Entier. C'est une entité adulte. Pas
nécessairement, parfaite, surtout pas parfaite, mais qui prend au suffrage
universel des décisions susceptibles de favoriser le bien commun. C'est
faisable aussi avec un Québec provincial, mais ce dernier demeure une entité
mineure, soumise aux dictats d'une puissance paternaliste, tutélaire, qui lui
dicte ses conduites. Le Québec, nation maintenant âgée de plus de 481 ans n'a
jamais connue la maturité comme groupe d'humains émancipés et adultes. C'est
pour ça qu'il faut faire du Québec un pays. Après on en fera quelque chose de
vertueux. On verra alors que la vertu, c'est différent d'un individu à un
autre. La maturité consistera alors à mettre en place des mécanismes capables
de distinguer ce qui est le plus avantageux pour tous. C'est du travail
d'adultes... libres... qui devront faire des choix, et qui parfois se
tromperont. Hé oui c'est ça la condition humaine assumée.
Chantal Malacort: Bien entendu chaque chose en son temps.
Sylvain Drolet: Une constitutions n'est pas une liste d'épicerie qu'on peut modifier au gré de nos besoins. Une fois que Péladeau et compagnie nous auront imposé leur vision d'un pays on ne pourra pas revenir en arrière ou très laborieusement. La constitution doit être issue du peuple qui aura à vivre sous elle. Si nous ne somme pas assez matures en tant que peuple pour décider dans quel genre d'état nous voulons vivre, ça ne vaut même pas la peine de seulement songer à en faire un. Je ne crois pas, comme on veut nous le faire croire, que nous soyons capable d'élire des représentants un jour, qui s'empressent de ne représenter que leur parti une fois élus, et que le lendemain nous soyons trop ignares et incompétents pour décider des lois que nous jugeons équitables et justes pour la majorité. Me faire représenter est une affaire de confiance. Surtout pour une décision capitale comme la fondation d'un pays. Une question de confiance que la majorité d'entre nous n'avons plus. Quand j'entends un politicien, la première question, et parfois la seule, que je me pose c'est, qu'a-t-il vraiment derrière la tête. S'ils sont médiocres présentement pourquoi deviendraient ils subitement visionnaires quand viendra le temps d'écrire la loi des lois. Je suis d'accord pour éduquer, ce qui présuppose du temps et de la patience et qui présuppose que notre système d'éducation soit adéquat, ouvert et promouvant l'esprit critique. Ce qui n'est pas le cas pour le moment. Malheureusement le désir de voir le pays naître est empreint d'impatience et ce n'est pas en brusquant ceux qui ne sont pas du même avis que nous réussirons à rallier la grande majorité des individus nécessaires pour qu'un sondage référendaire soit valable. Ce n'est pas avec une majorité simple de 50% plus 1 voie que le projet de pays prendra son essor. Ça prendra au moins les trois quarts des citoyens qui adhéreront au projet autrement nous en sortirons plus divisés qu'unis et à la première occasion on nous proposera de réintégrer la confédération canadienne. On nous propose 2018 pour un référendum si une coalition souverainiste prend le pouvoir. Alors je pose ma question fétiche. Qu'on ils derrière la tête. Mon hypothèse est qu'on veut s'assurer que la base des indépendantistes convaincus, qui varie entre 35 et 40% de l'électorat, vote dans le sens voulu pour conserver des sièges et peut-être, avec un peu de chance, former un gouvernement. Comment rallier les 40 à 45% qui manquent en seulement deux ans? C'est tout simplement fantaisiste. À tout prendre, laisser les libéraux au pouvoir avec leur façon ultra partisane, mercantile et inhumaine de gérer l'état, a plus de chance de convaincre les Québécois de s'unir que de confier la bride de l'état à une bande tout aussi médiocre qu'eux. Il y a plus de chance que le pays se fasse dans ces conditions, une fois que la majorité des gens qui souffrent des décisions partisanes de notre soit disant élite se seront réveillé et diront c'est assez et qu'ils iront s'asseoir devant le parlement. Ce qui risque de se passer dans la violence et d'entacher le processus d'indépendance d'une aura de rébellion. Le pire ennemi de l'indépendance c'est la vitesse. Tant que nous n'aurons pas compris et intégré que la démocratie doit être soigné et protégé par de l'implication, même si la politique c'est barbant, nous irons d'échec en échec. Mon humble avis.
Clément
Sauriol: Voilà un propos intéressant, qui
comporte pas mal d'éléments qui méritent réflexion. Notre ami Sylvain nous
invite à patienter, et à bien réfléchir avant de nous lancer ''à l'aventure''
dans un projet d'indépendance qui doit se faire autour d'une constitution
populaire...''populiste ?...'' Qui donc va l'écrire cette constitution, et
pourquoi au juste s'en faire une ? J'ai déjà abordé le sujet en soulignant moi
aussi comme le fait Sylvain, qu'une constitution est un document fondateur
redoutable. C'est bien beau et très idéaliste de dire que la constitution devra
être écrite et votée par le Peuple. Mais quel Peuple ? Qui donc est du Peuple
et qui ne l'est pas ? Ce ne sont pas monsieur et madame tout le monde qui vont
la concocter cette constitution. Ce seront des spécialistes, des juristes, des
intellectuels, des professionnels de l'argumentaire politique et philosophique.
Dans une discussion sur un projet de pays, il s'y inscrit bien autre chose que
des variables raisonnables et raisonnées. Une grande part du pays à venir tient
d'un sentiment qui n'a rien de logique. Le sentiment d'appartenance à une
nation procède de la magie en quelque sorte. L'amour du pays s'explique avec
des raisons qui ne sont pas toutes raisonnables. Il y entre beaucoup
d'affection, de sentimentalisme. Comment décider de la fondation d'un pays en
imposant au départ aux citoyens, qu'ils soupèsent bien, chacun d'entre eux,
toutes les conséquences actuelles et à venir ? C'est très exactement la même
chose mais en beaucoup plus grand, que l'émancipation des enfants lorsqu'ils
deviennent adultes. S'ils devaient attendre d'avoir entre les mains toutes les
données d'un succès assuré de leur vie d'adulte ''avant de s'y engager'' ils
resteraient toute leur vie sous la tutelle de leurs parents. Nous ne sommes pas
ici au Québec des gens qui commencent leur apprentissage d'émancipation. Le
projet de pays au Québec commence à se faire vieux. Allons-nous mourir
culturellement, fondus dans un creuset d'insignifiance, parce que nous n'aurons
pas voulu (c'est trop risqué) nous faire confiance ? Je ne me fais pas
d'illusions, un Québec indépendant du fait de l'éducation actuelle de ses
citoyens, aura ses problèmes, ses magouilleurs, ses corrompus. Mais bon, des
discussions à couper les cheveux en huit et en seize, cela fait plus de 50 ans
qu'on les fait. Un jour ou l'autre il faut se brancher. Après quoi on aura tout
le temps voulu et nécessaire pour se tailler un pays à notre convenance. Mais
c'est comme toute entreprise, comme tout champ que l'on laboure et qu'on sème.
Même les nouveaux parents, dépourvus d'expérience, se font des enfants sans
savoir au juste ce qu'ils vont devenir. Dans le lot il y aura des malins, des
crapules, des braves gens, et la plupart seront vraisemblablement ordinaires,
avec ici et là quelques génies. On ne sait pas ce que ça va donner, mais on y
met du sien, on fait appel au travail, aux bonnes volontés et on y va.
Réfléchir avant d'agir ? Mais bien sur j'en suis ! Mais nous réfléchissons
sérieusement à ce pays depuis la Révolution Tranquille. Maintenant il faut y
aller. 481 ans d'enfance et d'adolescence, c'est tout de même beaucoup non!
Rires !
***
Julien Maréchal:
D’abord les textes de Sylvain sont farcis de
fautes d’orthographes. Et la syntaxe en est très boiteuse, tout comme le raisonnement
qui procède de ces textes. Cela dénote chez lui de la nonchalance et de la
négligence. C’est assez fatiguant chez
quelqu’un qui veut que l’on fasse l’indépendance, mais qui y met moultes
conditions…les siennes. Cependant tous ses arguments avancent que nous ne
sommes pas prêts. En somme il se décrit là très bien. De toute évidence son
argumentaire comporte des éléments tellement brouillons, qu’on a de la misère à
en suivre les déroulements. C’est confus, mais on y décerne la logique d’une
sorte de peureux qui exige d’être totalement rassuré avant de voter OUI pour la
création de son pays. Sylvain représente pas mal de gens. Il est une voix parmi
tant d’autres de ces gens hésitants, qui même après des années de réflexion,
n’arrivent pas à prendre une décision. Nous sommes ici au pays des pusillanimes.
Il y en a pas mal de ces gens-là qui forment un peuple (une masse inerte) dans
le peuple. Probablement ces 45 % d’indécis auxquels il fait allusion. Ça va
être long mon Sylvain! Au fond ces gens-là voteront pour se faire un pays,
quand on leur apportera bien cuits dans la bouche, les éléments, la nourriture
essentielle, avec laquelle on fait les paradis sur Terre. Pour ces gens-là, pas
question de les mettre en place ces conditions parfaites. Pas question de faire
l’éducation des politiciens ou des citoyens. Il leur faut des garanties de
succès, et ne comptez pas sur eux pour qu’ils en proposent eux-mêmes. Ce sont
de purs attentistes. Ils veulent le meilleur du Monde dans un monde imparfait,
et refuseront leur appui tant et aussi longtemps que toutes les conditions
préalables à la fondation d’un pays parfait ne seront pas réunies. Quelles sont
ces conditions? Ils n’en savent rien, mais les exigent de tous ceux qui veulent
leurs suffrages. Ce sont donc des trembleurs. Ce qui est le plus remarquable
dans les propos de Sylvain, et compte tenu de la qualité plus que douteuse de
ses interventions, est qu’il fut un professeur. Un éducateur. Ayoye !
Quant à Clément Sauriol, on peut être ou ne pas
être d’accord avec sa position. Sauf qu’elle a le mérite d’être claire, et qu’elle
s’exprime dans une langue écrite qui respecte le français, et qui dit que :
‘’ Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire
viennent aisément.’’ (Boileau l’Art Poétique)
Quant à savoir s’il a lui des
choses à proposer, en vue de la construction d’un pays, il n’y a qu’à relire sa
page Facebook et son blogue sur la mairie de Montréal. C’est plein de
suggestions, et remplis de façons de procéder, en plus de je ne sais plus
combien d’interventions qu’il fait continuellement, alors qu’il s’adresse
parfois à toute l’Assemblée Nationale par le biais des propositions qu’il y achemine.
Dans ces échanges, l’un est passif et l’autre actif ! Devinez qui est qui ?
Julien Maréchal
Suite de cette intéressante discussion:
Suite de cette intéressante discussion:
Rémi
Lesmerises Voilà des propos bien hautains et qui
tentent de discréditer l'avis et les arguments d'une autre personnes sur la
base de la qualité linguistique, alors qu'il n'a lui-même pas fait la preuve de
sa supériorité sur ce point (supériorité qui n'a de toute façon aucune
importance dans un débat d'idées et non de syntaxe)...
Pourtant,
ce Sylvain Drolet a apporté des éléments plus qu'intéressants et la facilité
avec lesquels vous les avez rejetés du revers la main est plus que déconcertant
et pourrait laisser penser à un manque d'ouverture d'esprit. Les inquiétudes de
Sylvain sont tout à fait légitimes et s'appuient sur une telle multitude de
faits et d'observation que de le nier me semble inexplicable. Je listerai ici
les inquiétudes que je partage et je me permettrai pour terminer de vous offrir
une solution, afin de ne pas me mériter le titre d'attentiste ou de passif...
1- Les politiciens sont corrompus. Soit. Ils ne le sont peut-être pas tous, mais il est connu que le pouvoir corrompt. Pourquoi alors laisser les gens au pouvoir écrire les règles qui encadrent ce même pouvoir? En des termes simples, pour être sûr de bien me faire comprendre, les politiciens sont en flagrant conflit d'intérêt quant à l'écriture d'une future constitution pour un Québec indépendant. Il ne leur revient pas de le faire. Le rôle principal d'une constitution est de définir et d'instituer le contrôle de ce pouvoir par le peuple. Toutes les constitutions occidentales ont été rédigées par des politiciens, des aristocrates et des oligarques. Nous voyons tous ensemble les résultats catastrophiques que cela a occasionné. Nous en sommes à appeler démocratie le fait de voter à tous les 4-5 ans pour choisir qui seront nos maîtres, parmi une liste de personnes que nous n'avons pas choisi. Puis nous avons le droit de nous taire. Jamais il n'est permis aux citoyens de se prononcer sur les lois adoptées, ni même d'en proposer. Il est beaucoup plus facile de laisser ce travail à des "experts", le peuple (populiste dirait Clément Sauriol...) n'ayant pas les compétences pour savoir ce qui est bien pour lui... Ce qui résulte en des gouvernements qui écrivent des lois contre les intérêts du peuple sans que ce dernier ne puisse rien y faire. Bien sûr, il y a des gens corrompu parmi le peuple, il y a des criminels, des racistes, des gens de la pire engeance, mais ils ne sont pas majoritaires. L'élection favorise l'accession au pouvoir de ceux qui le recherchent. Des personnes narcissiques à tendance mégalomane. Loin de moi l'idée de généraliser ici, mais ceux qui e rendront au somment seront ceux qui exprimeront le plus ces traits de caractère.
1- Les politiciens sont corrompus. Soit. Ils ne le sont peut-être pas tous, mais il est connu que le pouvoir corrompt. Pourquoi alors laisser les gens au pouvoir écrire les règles qui encadrent ce même pouvoir? En des termes simples, pour être sûr de bien me faire comprendre, les politiciens sont en flagrant conflit d'intérêt quant à l'écriture d'une future constitution pour un Québec indépendant. Il ne leur revient pas de le faire. Le rôle principal d'une constitution est de définir et d'instituer le contrôle de ce pouvoir par le peuple. Toutes les constitutions occidentales ont été rédigées par des politiciens, des aristocrates et des oligarques. Nous voyons tous ensemble les résultats catastrophiques que cela a occasionné. Nous en sommes à appeler démocratie le fait de voter à tous les 4-5 ans pour choisir qui seront nos maîtres, parmi une liste de personnes que nous n'avons pas choisi. Puis nous avons le droit de nous taire. Jamais il n'est permis aux citoyens de se prononcer sur les lois adoptées, ni même d'en proposer. Il est beaucoup plus facile de laisser ce travail à des "experts", le peuple (populiste dirait Clément Sauriol...) n'ayant pas les compétences pour savoir ce qui est bien pour lui... Ce qui résulte en des gouvernements qui écrivent des lois contre les intérêts du peuple sans que ce dernier ne puisse rien y faire. Bien sûr, il y a des gens corrompu parmi le peuple, il y a des criminels, des racistes, des gens de la pire engeance, mais ils ne sont pas majoritaires. L'élection favorise l'accession au pouvoir de ceux qui le recherchent. Des personnes narcissiques à tendance mégalomane. Loin de moi l'idée de généraliser ici, mais ceux qui e rendront au somment seront ceux qui exprimeront le plus ces traits de caractère.
2-
Pourquoi laisser un parti politique décider de ce qu'aura l'air le futur pays
du Québec. Pourquoi imposer cette idée aux gens? Les derniers sondages parlent
d'un soutient à l'indépendance qui ne dépasse pas 40%, et c'est encore plus
faible chez les jeunes. Il ne vous est pas venu à l'esprit que le taux de
participation aux élection (lui aussi beaucoup plus bas chez les jeunes) était
relié à cette baisse de popularité de l'option indépendantiste? Ce cynisme et
cette désillusion envers la chose politique sont, à mon avis, responsables de
cette désaffection du mouvement indépendantiste. Les gens, comme Sylvain
Drolet, ne voient pas l'avantage de créer un pays alors que les problèmes
fondamentaux resteront les mêmes (contrôle des décisions politiques par
l'oligarchie et mépris de la volonté des citoyens). Pour parler crûment, se
faire fourrer par des canadiens ou des québécois, ça fait mal de la même façon
(oups, vais-je me faire taxer d'analphabète?)... La seule façon de rallier les
gens, c'est de s'attaquer à cette cause primordiale qui explique tous les
problèmes que nous vivons, jour après jour (corruption, environnement,
pauvreté, mauvais services, etc.). Cette cause est notre impuissance politique.
Je ne parle pas de l'impuissance de l'Assemblée Nationale face à la Chambre des
communes, mais de l'impuissance du peuple face à l'élite politique et
économique. C'est une cause commune à tous les peuples de la terre.
Allons-y
maintenant avec une piste de solution, solution pour laquelle je mets beaucoup
d'énergie et de temps. Comme je l'ai écrit plus haut, la constitution d'un État
établit, entre autres choses, les limites et contrôles des différents pouvoirs
(législatif, exécutif, économique, militaire,policier, etc.) qui composent la
société. Ces contrôles ne doivent pas, comme je l'ai également mentionné plus
haut, être écrit par des gens en conflit d'intérêt. Qui est alors le mieux
placé pour s'assurer que le peuple reste maître de ses institutions? Le peuple?
Trop facile? Pourtant, c'est bien le seul qui est en mesure de limiter le
pouvoir de ses représentants. Évidemment, on me sortira l'argument de
l'incompétence... Le pauvre petit peuple incapable de savoir ce qui est bien
pour lui. Pour celui qui veut que nous sortions de l'adolescence, voilà un
magnifique tremplin!
Il est la portée de tous de définir ce qu'il
souhaite comme société, il ne faut pas de compétence particulière. Tant mieux
si cette constitution est écrite dans un langage simple et accessible, ça fera
changement et peut-être le peuple s'y intéressera-t-il davantage! Tout cela
pour dire que de réunir les citoyens autour d'un projet collectif où ils auront
à définir le type de société qu'ils veulent (les contrôles du pouvoir,
l'ampleur de leur implication dans les décisions prises en leur nom) a toutes
les chances de rallier une majorité beaucoup plus forte que 40% de la
population, et une grande majorité de jeunes par surcroît. Si cette nouvelle
constitution voulue par le peuple ne peut s'appliquer à l'intérieur du cadre
fédéral canadien, alors il y aura création d'un nouveau pays, le Québec,
conformément à la volonté populaire. Voilà ce qu'on appelle la souveraineté, et
non l'indépendance...
Cette vieille idée et tout à fait utopique voulant qu'on fasse l'indépendance et décidions ce qu'on veut par la suite ne fait plus recette. Il faut arrêter de chercher le messie qui nous y mènera. Il est de la responsabilité de chacun de prendre conscience que le peuple ne retrouvera sa souveraineté que lorsqu'il la réclamera. L'élite ne redonnera jamais la souveraineté au peuple, même suite à l'indépendance nationale. Elle protégera ses acquis, dans un cadre provincial ou national, cela reviendra au même.
Cette vieille idée et tout à fait utopique voulant qu'on fasse l'indépendance et décidions ce qu'on veut par la suite ne fait plus recette. Il faut arrêter de chercher le messie qui nous y mènera. Il est de la responsabilité de chacun de prendre conscience que le peuple ne retrouvera sa souveraineté que lorsqu'il la réclamera. L'élite ne redonnera jamais la souveraineté au peuple, même suite à l'indépendance nationale. Elle protégera ses acquis, dans un cadre provincial ou national, cela reviendra au même.
Et de
grâce, à l'avenir prenez la peine de vous arrêter un peu plus aux idées et
moins au contenu, vous y gagnerez, c'est promis!
***
Réponse :
Merci
Rémi de cette intervention qui va me donner l’occasion de peaufiner ma
critique. J’espère que vous apprécierez.
D’abord
vous pouvez bien me dire que la grammaire, l’orthographe, la syntaxe, et en
somme les qualités linguistiques écrites ou parlées n’ont aucune importance dans un débat d’idées, vous
me semblez … compte tenu de la qualité de votre propre intervention…capable de
bien vous rendre compte qu’une telle position est intenable, si vous venez
m’affirmer que les idées sont importantes, et que la langue utilisée pour les
émettre ces idées-là n’a pas d’importance. Ça ne fait pas tellement cohérent.
Surtout si comme j’ai cru le comprendre, vous êtes impliqué dans la composition
d’une éventuelle constitution pour un Québec…peut-être…indépendant. Je dois
espérer que cette constitution, si jamais elle prend forme, sera écrite dans
une langue appropriée. Je veux bien qu’elle soit aussi écrite dans un langage
que tout le monde peut comprendre, mais cela implique qu’il faudra certainement
que la structure de cette langue…le français?...sera impeccable. Je dis ça
comme ça…
Voyons
donc! Pas de langage, pas d’idées. Un langage boiteux et les idées sont
boiteuses. On fait des idées avec du langage, et en passant, les idées et le
contenu de ces idées c’est la même chose. La langue française, utilisée sur la
planète par des milliers de cénacles, des milliers d’institutions, des
centaines de millions d’individus heureux de la posséder, y compris parmi les
plus populaires et les plus populistes, passe pour être la plus belle, la plus
efficace. En somme c’est un joyau qui n’appartient pas uniquement aux
francophones, mais à l’humanité tout entière. Ce point étant posé, voyons voir.
Je ne
prétends certainement pas posséder le nec plus ultra en matière d’expression
d’idées avec un vocabulaire totalement idoine, je fais mon possible. Cela
commence par le respect de mes interlocuteurs, et pour ce, je fais la chasse aux
fautes, aux tournures alambiquées, emphatiques, gonflées. Mais oui j’en fais des
fautes, j’essaye de ne pas faire exprès.
Je n’ai
nullement rejeté les idées de Sylvain Drolet du revers de la main. Je les ai mises
au complet sur ma page, avec celles de son interlocuteur. J’ai laissé aux
lecteurs, dont vous-même, le soin de juger de la valeur des deux, me contentant
d’y mettre ma propre appréciation qui est ce qu’elle est, et semble vous
déplaire…mais bon, je trouve votre réaction exagérée.
Quant
à la multitude de ces faits que vous évoquez et qui appuieraient son
argumentaire, il serait intéressant qu’au-delà des clichés les plus convenus,
que vous puissiez appuyer vos dires. Je vous dis ça en toute gentillesse. Je
vais en examiner quelques-uns, de ces clichés.
1- Les politiciens ne sont pas tous corrompus. Ils sont
représentatifs de ceux et celles qui les ont élus, dans le contexte démocratique
qui est le nôtre et ma foi, tout imparfait qu’il soit il a ses vertus. Vous
reconnaissez vous-même qu’ils ne sont pas tous corrompus. Ici je viens vous
dire que vous n’êtes pas le premier, ni le seul, à confondre l’intelligence, la
compétence et le dévouement de ces élus, avec de la corruption. Comme disait ma
grand-mère :’’ Il y a du monde dans le Monde qu’est pas du monde, ça prend
ben du monde pour faire un Monde, et on n’a pas tous la même idée !’’
2- La très grande
majorité d’entre eux (les politiciens) ne sont pas corrompus. Ils sont parfois
intelligents, désintéressés, généreux. Souvent insignifiants, suiveux, affairistes,
carriéristes, maladroits. Cependant ce ne sont pas tous des crapules. Il y a
aussi des époques qui sont plus favorables que d’autres à l’éclosion des
talents. C’est vrai dans tous les domaines. La plupart du temps les cuvées sont
ordinaires. Pas mauvaises, ni excellentes, simplement moyennes, et aussi hélas,
médiocres? Cela étant dit, comme cliché…venir me dire une platitude du genre
que le pouvoir corrompt, et qu’il corrompt tout le temps…on croirait entendre
Pierre Eliot Trudeau, qui aimait répéter celui-là, qu’il avait copié chez Lord
Acton, un de ses maîtres à penser.
Tout le monde a du pouvoir, et la majorité l’exerce avec l’intelligence
qu’elle possède, parce que c’est dans la nature des choses. Les parents ont du
pouvoir sur leurs enfants. Les éducateurs en ont sur leurs élèves. Les savants
en ont sur les ignorants, et les lettrés en ont sur les analphabètes. Je ne
vous traite pas ici comme tel, je vous fais une remarque. On se calme! Je suis
peut-être hautain, mais je ne vois pas en quoi vous seriez habilité à me le
dire. C’est une question de point de vue. Et de ton! Mais bien entendu nous
sommes ici dans un débat d’adultes. Sans nous injurier on peut confronter
vigoureusement nos points de vue. Je ne vais pas m’évanouir parce qu’un
contradicteur me dit des choses! Qu’il y ait des gens qui exercent mal le
pouvoir qui leur est confié, parce qu’ils sont maladroits, ignorants, inexpérimentés,
c’est aussi une sorte de règle universelle. Cela ne fait pas d’eux et d’elles
tous des corrompus.
3- Pourquoi laisser aux politiciens le pouvoir d’écrire les
lois? Mais parce qu’ils sont élus pour ça. Rien ne vous empêche de militer, de
travailler au sein d’une association, d’un parti, de produire des propositions,
des résolutions, de les faire voter, et ainsi de suite, hormis vos propres
limitations. Vous me dites que vous y travaillez et que cette constitution vous
tient à cœur ? Je vous dis bravo!
Vous pouvez même vous présenter au lieu de vous faire
représenter! Comment voulez-vous faire autrement? Ah oui les faire voter ces
fameuses lois parfaites, par le peuple! Voilà le grand mot noble lâché. Mais le
peuple on lui fait dire ce que l’on veut. Tout le monde parle au nom du peuple! Il
a remplacé les dieux anciens. Il est la référence de tous ceux et celles qui n’ont pas accès aux
pouvoirs, aux décisions. Le seul peuple qui soit représentatif, le mot le dit,
est celui qui est composé de la totalité des gens qui s’impliquent dans la
‘’Res Publica’’ la Chose Publique, bref la république, prise ici comme terme
démocratique générique. C’est vieux comme les civilisations. Partout dans
toutes les sociétés, il y a des gens qui s’impliquent (de toutes petites
minorités) et d’autres qui suivent (de vastes majorités). Ce n’est ni méprisant ni hautain de le dire,
c’est vrai !
4- Par ailleurs, dans nos sociétés modernes (mot qui veut
dire être de son temps) au Canada seulement (y compris au Québec et dans toutes les villes et les commissions
scolaires) il y a au moins de 40 % à 95% des gens qui ne votent pas. Ils ne
participent en rien à cette Chose Publique. Ils sont pris par mille et une
tracasseries quotidiennes, et pour eux la politique ce n’est pas barbant du
tout, c’est quelque chose qui ne les intéresse pas. Quant aux jeunes?
Laissons-les à leurs expériences. Passé 18 ans, ce sont des adultes, et je
doute que s’ils ne votent pas que ce serait la faute de l’option
indépendantiste. Ça comme sottise, c’en est une grosse pardonnez-moi de vous le
faire remarquer. Bref, ces abstentionnistes, dont les nombres varient
considérablement d’un niveau de pouvoir à un autre, sont eux aussi ce peuple dont
vous parlez beaucoup, tout aussi vivant que les autres peuples, qui ne
participent pas. Il est composé de dizaines (centaines) de millions de citoyens
qui ont autant de droits que les autres, et qui eux aussi font des choix. Dont
celui de s’abstenir. Choix que je juge sévèrement, et qu’il m’arrive de
désapprouver. Mais c’est là leur affaire.
5- Je passe sur votre
remarque que toutes les constitutions ont été écrites par des corrompus, des
oligarques, bref de la racaille. L’Histoire est pleine de ces empoignades entre
possédants et possédés, entre tyrans et exploités. Je vous suggère la lecture
de la Servitude Volontaire (ça date, mais c’est toujours utile) et vous jugerez
si ce texte, écrit par un jeune homme de 19 ans est hautain.
6- Des tribuns et des excités qui prétendent parler au nom du
peuple, j’en rencontre tous les jours. Dans le tas, il y en a qui sont
inspirants. La plupart disent n’importe quoi, et le disent très mal. Quant à
savoir si le peuple a des compétences, on dira non. Non pas parce qu’il est
incompétent, pas vraiment, mais parce que les peuples sont des entités
abstraites, des fourre-tout généraux de citoyens et d’humains aux intérêts
convergents, divergents, hétéroclites, éparpillés. Il n’y a pas d’unité dans la
notion de peuple. Pas plus que dans celle de société ou de civilisation. Chaque
fois que l’on prétend parler au nom du peuple, ou de lui prêter des idées qui
n’appartiennent qu’à soi, on dit des sottises, ne vous en déplaise. Lorsque
vous exprimez des vues sur la politique, soyez un peu plus modeste dans vos
prétentions, et apportez votre pierre à l’édifice de cette civilisation que
vous voulez voire idéale (utopique). Comme vous le voyez, je sais moi aussi
manier le cliché, mais j’y mets des chicanes, des barrières, des guillemets. Je
suis prudent avec mes clichés. Des fois que j’indisposerais mes vis-à- vis
hein!
7- Ben oui, le suffrage universel (l’élection comme vous le
dites avec cette espèce de moue quelque peu dégoutée que je devine chez vous)
favorise ceux et celles qui recherchent le pouvoir. Et vous laissez entendre
très clairement que c’est mal, que c’est malsain, que ça ne devrait pas
exister. Seul le peuple (Souverain, taratata sonnez trompettes) devrait avoir du
pouvoir. Mais quel peuple ? Le vôtre? Le sien? L’autre là-bas qui ne dit
presque rien? Ou cet autre-là qui vocifère? Ou encore cet autre-là qui se
lamente et qui se désole que c’en est une grande pitié?
8- Mettons que je pousse un peu fort sur l’ironie, et
dites-moi ce que vous proposez vous, au-delà de paroles ronflantes et
idéalisées? Il faut tout réformer? Mettre en place les conditions les plus
avantageuses afin (avant) de faire le pays que tout le monde souhaite? Vous
trouvez que c’est une vieille idée ‘’dépassée’’ que de vouloir d’abord
s’affranchir des lourdes tutelles qui sont responsables des désordres que l’on
veut conjurer? Depuis quand la Liberté et le fait de se vouloir un pays…ne
serait-ce que de ne vouloir que ça…seraient des idées dépassées? L’indépendance
serait une survivance d’un passé qui s’attarde? Vous lui préférez la
souveraineté? Comme coupage de cheveux en 32 mon ami vous vous posez là? Vous
rendez-vous compte de l’énormité que vous proférez? Et qu’est-ce que le messie
a à voir avec la Liberté?
9- En somme comme beaucoup de gens hésitants vous nous dites,
comme le fait remarquer M. Sauriol, que pour vous et vos semblables, il vous
faut avant de vous faire un pays, des garanties que ce pays-là sera exemplaire.
Qu’il procédera d’une constitution écrite par le peuple ‘’votre conception du
peuple’’. Sinon rien à faire! Je n’irai pas plus loin. J’ai écrit un livre sur
l’indépendance du Québec. Il s’intitule ‘’Québec Troisième Round’’, il est à la
Bibliothèque Nationale du Québec et sera…du moins on y travaille…publié
bientôt. Probablement en version
Internet, de manière à le mettre à la portée de toutes les bourses. Vous verrez
c’est très inspirant. Je ne suis pas le peuple moi, mais je fais mon possible
avec mes lumières.
Je vous salue mon bon Monsieur! Et au plaisir!
Je pense que nous sommes tout de même tous dans ces
échanges, des indépendantistes, souverainistes et autres séparatistes. On
devrait s’entendre au-delà des virgules et des points d’exclamations! Rires…
Julien Maréchal
5 commentaires:
Voilà donc ma réponse à votre réponse (!) et dans laquelle je m’attarderai à nos divergences d’opinion, mais aussi, point intéressant, à ceux qui selon moi se ressemblent.
Vous débutez votre commentaire en expliquant votre position sur l’importance de la langue. Comme vous l’avez souligné, j’aime bien écrire, cela a toujours été une source de fierté et je trouve également qu’une belle plume permet d’exprimer avec justesse et élégance les idées et réflexions qui sont les nôtres. J’encourage toujours les gens à bien écrire et j’apprécierais vraiment que ce moyen de communication retrouve ses lettres de noblesses, malheureusement noyées dans un système d’éducation médiocre et une société où la vitesse l’emporte sur la qualité. Néanmoins, et c’est là où je diverge de point de vue avec vous, il y a malheureusement beaucoup de personnes qui ne possèdent pas cette habileté, cette connaissance ou cet intérêt de la langue française en général et de l’écriture en particulier. Ces personnes, pour plusieurs tout à fait intelligentes et ayant des opinions réfléchies, ne méritent pas mon désintérêt pour cette raison. Je suis d’accord qu’il faut parfois faire un effort supplémentaire pour bien comprendre leur point de vue et ne pas hésiter à poser davantage de questions sur les éléments qui nous semblent à prime abord incompréhensibles, mais pour l’avoir expérimenté à de multiples reprises, on se rend compte qu’il y a souvent beaucoup à gagner d’un tel exercice. De plus, voyant cet intérêt qu’on leur porte, ils cherchent alors à donner plus souvent leur avis, s’exercent à le faire de façon plus claire (c’est en forgeant qu’on devient forgeron) et deviennent éventuellement des personnes valorisées et impliquées. De les rabrouer publiquement en se moquant de leurs difficultés n’est aucunement pédagogique, respectueux ou constructif. Vous avez peut-être même blessé cet homme, le détournant de ces questions qui nous concernent tous. En ce qui concerne la constitution, il est évident qu’il faut qu’elle soit rédigée dans un français impeccable et juste, mais sans complexité juridique inutile.
Pour ce qui est de la multitude de faits qui soutiennent ma perception de la corruption de nos élus, en voici quelques-uns, en vrac : Trudeau a utilisé des sociétés à numéro afin de répartir la fortune familiale et ainsi se protéger de l’impôt, Couillard a utilisé les Îles Jersey pour mettre à l’abri de l’impôt des sommes considérables, PKP a utilisé le même stratagème avec les actifs de sa compagnie Vidéotron, Normandeau est accusée d’avoir participé à du financement électoral illicite, idem pour Sam Hamad, la création monétaire a été laissée entre les mains du privé à partir de 1974 par P.E.T., décision antidémocratique à la source de l’ampleur monstrueuse de la dette nationale actuelle, l’aveu par Chrétien qu’il ne regrette rien de ce qu’il a fait dans l’affaire des commandites, et pour terminer, le majestueux spectacle que nous a offert la commission Charbonneau où des politiciens de pacotilles et autres mafieux ont défilé la mémoire soudainement envolée devant une juge sidérée et un avocat lui-même corrompu. Est-ce suffisant ou dois-je en plus aller faire quelques recherches pour étayer mon point de vue? Car je n’ai écrit ici que ce qu’il me venait facilement en mémoire.
Le texte sera en plusieurs section, il est trop long! Voir la suite dans les commentaires suivants...
Rémi Lesmerises
(suite)
Donc, selon votre point de vue, les politiciens ne sont pas tous corrompu. Peut-être, dépendamment de l’échelle, et de la définition de la corruption. Pour moi, sont corrompus tous ceux qui prennent des décisions en fonction de leurs intérêts personnels ou en fonction de retours d’ascenseurs. Ces cas sont beaucoup plus difficiles à identifier et sont souvent même malheureusement légaux. Néanmoins, ils n’en sont pas moins dommageables et vont à l’encontre du bien commun. Ce qui m’amène au point du pouvoir qui corrompt. Vous avez beau ne pas être d’accord et lui attribuer le titre de cliché, de nombreuses études comportementales, tant expérimentales qu’observationnelles, réalisées chez l’humain le prouvent (je vous recommande une rapide recherche sur Google Scholar avec les mots-clé suivant : social, power, abuse, human. Vous y trouverez tout ce dont vous avez besoin, si vous lisez l’anglais, sinon il faudra vous rabattre sur la littérature scientifique française, beaucoup moins étoffée, à mon plus grand regret d’ailleurs…). Même dans le cas où le pouvoir ne serait pas source de corruption, vous admettez vous-même que parmi les politiciens on en retrouve de toutes sortes et que l’élection favorise l’accession au pouvoir de ceux qui le recherchent (donc qui ont déjà un faible pour celui-ci et selon moi beaucoup enclin à s’y laisser corrompre). Pourquoi alors leur laisser autant de pouvoir? Il me semble que la question se pose? Certes il y a des malhonnêtes et des truands dans la société mais ils n’ont pas ce pouvoir, au contraire, on les réprime, on les juge et on les emprisonne, on ne leur donne pas un salaire et une pension! Et surtout on ne leur permet pas d’écrire des lois! Donc en élevant certains individus au-dessus des autres, et l’élection est sans doute la pire façon de le nommer, on donne trop de pouvoir à ces gens. La représentation est une tricherie par laquelle on a donné l’impression aux gens qu’ils avaient un quelconque pouvoir sur les décisions. Il n’en est rien! Vous vous amuserez à faire des corrélations entre le temps d’antenne et l’espace médiatique en général qu’on les différents partis au cours d’une élection et leurs résultats lors du vote. Vous verrez alors l’illusion de choix que nous avons. Sans compter, car vous n’avez pas fait mention de cet élément pourtant primordial, le fait que nous n’avons absolument rien à dire entre deux élections, aucun moyen d’avoir le moindre pouvoir de renverser une décision. Même les élections ne nous donnent pas ce pouvoir car les politiciens ne sont pas tenus de remplir leurs promesses! Ne pas le voir me semble être un aveuglement volontaire, ou un conflit d’intérêt.
Voilà comment je vois les choses. Je ne veux absolument pas que personne parle au nom du peuple, mais bien que ce soit lui qui s’exprime enfin. Je ne présume pas de la qualité de ses décisions, seulement qu’il n’aura que lui à blâmer. Cette participation aux décisions poussera chaque personne à prendre le temps de s’instruire, de se forger une opinion sur des sujets auxquels elle n’avait jamais pris le temps de s’arrêter. Ce serait un formidable moyen d’éducation national, de responsabilisation et d’élévation des consciences. Évidemment, tout cela va de pair avec un arrêt de la propagande. Il faut donc que les sources d’information ne soient plus détenues par des intérêts particuliers (souvent des plus puissants), et que le système d’éducation développe dès l’enfance un esprit critique (le plus important selon moi), la capacité de débattre d’opinions contraires dans le respect et l’implication sociale. Je vous invite à aller lire, si le cœur vous en dit, ce que j’ai écrit précédemment sur ma vision d’une constituante démocratique (https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=218087691885015&id=100010513570123).
Rémi Lesmerises
(suite)
Concernant le taux de participation et l’indépendance, je vois que je me suis mal exprimé (ce qui rejoint votre point sur la langue mais qui rejoint le mien sur l’importance de chercher à mieux comprendre les autres…). Je ne mets pas sur le dos de l’option indépendantiste cette baisse de participation aux élections. Je voulais plutôt faire un parallèle entre la baisse du soutien à l’indépendance et la baisse, chez la population, de l’impression de pouvoir changer les choses par l’élection. Je partage tout à fait le point de vue des gens quant à la quasi impossibilité de changer les choses en élisant des politiciens. Ce sont eux qui nous ont menés à ce qu’on a aujourd’hui, avec tous leurs privilèges et toute notre impuissance, il serait totalement utopique de croire que le changement viendra d’eux. Nous présenter nous-même? Impossible d’y arriver, nous allons à l’encontre de force beaucoup trop puissantes pour espérer y arriver (espace médiatique inaccessible, recherches bidons pour discréditer, fonds impossibles à accumuler, etc.). Donc pourquoi voter si cela ne sert à rien? Pourquoi appuyer l’indépendance si les mêmes personnes seront encore aux commandes? Mêmes idées, même combat! Je le réitère, les gens participeront s’ils voient qu’ils peuvent avoir une influence sur les décisions qui seront prises. Voter pour une personne qui décidera à votre place n’est pas réellement démocratique, voter pour une décision l’est. C’est d’ailleurs beaucoup plus motivant en encourageant de savoir qu’on pourra faire partie de la décision.
Pour ce qui est des constitutions écrites par des oligarques et des aristocrates, vous passez bien vite en effet… Un peu de recherche ne vous ferait pas de tort, à mon avis. De la constitution américaine en passant par les nombreuses versions que la France s’est dotée au cours du temps, jusqu’à celle du Canada, jamais la démocratie n’a été au cœur de la vision des rédacteurs. Il faut aller voir les écrits de l’époque pour réaliser qu’au contraire, ils avaient la démocratie en sainte horreur et qu’on ne devait au grand jamais laisser la populace prendre les décisions (je vous conseille de lire Dupuis-Déri et Guillemin à ce sujet). Ils ont donc trouvé la formule idéale, l’élection. L’élection parmi évidemment ceux qui ont les moyens de se la payer, donc eux les aristocrates et les oligarques. Cela donnait l’illusion aux gens qu’ils avaient le pouvoir de décider, alors qu’ils choisissaient seulement leur maître parmi un échantillon choisi (sélectionné, trié par le système) pour eux à l’avance. Cela donnait ensuite le champ libre aux représentant de faire tout ce qu’ils voulaient, ces derniers se réfugiant sous le couvert de la volonté populaire (évidemment, ils ont été élus!) pour faire taire toute opposition. Ce système a encore cours aujourd’hui et il n’a été appelé « démocratie » que depuis les années ’30, un peu partout dans le monde.
Contrairement à ce que vous semblez vouloir m’apposer comme étiquette, je ne suis pas un tribun, quelqu’un qui veut parler au nom du peuple. Au contraire, je veux lui laisser la possibilité de le faire, ce dont l’élection de représentants l’empêche si efficacement. Non le peuple n’a pas de compétences particulières, mais il les a toutes parmi lui, parmi ses composantes hétéroclites et individuelles. Collectivement il peut arriver à une connaissance d’un sujet qu’un petit groupe n’aura jamais. De toute façon, comme je l’ai écrit dans mon premier commentaire, il ne faut pas de compétences particulières pour faire un choix de société. Il faut des sources d’informations multiples, du temps pour s’informer et pour échanger sur les différentes visions et opinions et finalement pour décider. Cet assemblage varié et tiraillé qu’est le peuple (nommez le comme vous voulez, citoyens, individus vivant sur un même territoire, etc.) en pourra alors en venir alors à identifier les éléments communs qu’il partage, dans le respect des différences qui le séparent.
Rémi Lesmerises
(suite et fin)
Quant à l’idée de l’indépendance, sans être dépassée, elle ne veut rien dire si les gens qui l’obtiennent ne sont pas souverains. La distinction entre ces deux termes est fondamentale. L’État peut être indépendant (n’a de compte à rendre à aucune puissance supérieure) alors que le peuple sous lui peut être dans la servitude. Sans dire que c’est ce que nous vivons, même si selon moi on pourrait facilement argumenter sur ce point, il faut réaliser que les québécois ne sont pas souverains. Accéder à l’indépendance nationale éliminera certes un palier de maîtres, et nous pourrions nous en contenter en se disant que d’avoir des maîtres qui nous ressemblent est déjà une belle réussite, mais nous ne pourrions pas dire que nous sommes souverains. Changer à petites doses un système malade avec des solutions mijaurées ne peut que nous démontrer leur inutilité et permettre le maintien de ce système. Il faut parfois faire table rase et repartir à neuf. Cela s’est déjà vu dans l’histoire et je crois sincèrement que nous y sommes rendus. La monarchie a été abattue pour être remplacée par un simulacre de démocratie. Maintenant il faut finir le travail et s’assurer que cette fois le pouvoir ne restera pas entre les mains d’une élite.
En voilà suffisamment pour aujourd’hui! En terminant, comme vous dites, c’est en échangeant qu’on se rend compte bien que souvent nos objectifs sont les mêmes, même si le chemin préconisé pour s’y rendre peut parfois différer!
Rémi Lesmerises
Montréal le 15 mai 2016
Merci beaucoup Rémi pour ces textes. Il est bon que les gens s'impliquent. Je n'en démord pas, vous êtes un idéaliste, et ma foi pourquoi pas? C'est bien mieux que de n'être qu'un rien du tout passif et geignard, comme il y en a tant. Je vous félicite pour votre implication citoyenne, et je le fais sans la moindre condescendance. Je suis d'accord avec vous qu'il faut hausser le degré d'éducation sociale, donc politique des gens. C'est l'affaire d'une centaine d'années, et ma foi, je le dis ici avec une ironie mordante que vous excuserez, parce que vous êtes intelligent, et que vous savez lire entre les lignes. En somme nous aurons notre souveraineté, comme il vous plait d'appeler le projet de pays que vous chérissez, que ça va nous prendre un petit cent ans, et encore si on commence maintenant. Et que l'on garde le cap sur cet idéal qu'il faut atteindre à force de patience et de détermination, bravo!Et ça c'est sans compter qu'au cours des cent prochaines années, rien ne viendra de nos adversaires pour contrecarrer nos projets. Après tout le Québec a attendu 481 ans pour devenir un pays, alors qu'il s'est développé (mal) sous des tutelles paternalistes (colonialistes). Il peut bien attendre encore un petit cent ans avant que les beaux jours n'arrivent. Souhaitons-nous bonne chance et bon courage, nous en aurons besoin. Au plaisir!
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