Montréal
le 18 janvier 2020
Un
cas qui n'en est pas un... pour rire.
''
Vous qui cherchez dans les croyances des réponses à votre angoisse
de vivre, apprenez que le Monde dans lequel nous vivons, se trouve
être cet ''Au-Delà'' que tant de personnes recherchent dans les
fables sectaires. Nous sommes, tous les vivants actuels, cet
''Au-Delà'' de toutes ces niaises religions, qui le situent dans un
espace-temps hors de la sphère du Cosmos. Le Ciel, le Paradis et
l'Enfer que chacun anticipe en attendant la Mort, et dont il espère
la continuation de son passage sur cette Terre, sur cette planète.
Nous en sommes l'incarnation (mot qui veut dire devenir chair,
autrement dit viande) nous qui existons actuellement avec tout ce qui
vit en même temps que nous. Tout ce qui se renouvelle depuis le
commencement des temps sur cet immense espace palpitant de mystères,
dont les témoignages du passé nous entretiennent. Chacun de vous
représente pendant son bref passage dans le grand cercle vital, ce
que tous ses ancêtres ont espérés dans la gloire immortelle, et
les transes coupables, qui engendrent l'espérance et la peur des
jugements de ses actes.'' Vos descendants seront à leur tour
l'Au-Delà de ce que vous êtes en ce moment, pendant votre
existence.''
Quant
on pense qu'il aura fallu plus de 4.5 milliards d'années depuis la
création de le Terre, l'apparition de la Vie, des animaux, la
disparition des dinosaures, l'éclosion des mammifères, celle des
primates, des humanoïdes, de la Conscience, de la Préhistoire, de
l'Histoire, pour en arriver après plus de mille civilisations, au
constat qui précède, on se dit que pfiou...c'est quelque chose que
d'être vivant et capable de penser. Que youpidou voilà enfin un
grand mystère d’éclairci, un de plus, et hourra... que l'on passe
à autre chose.
Je
l'ai pour ainsi dire toujours connu. Nous étions très proches. Je
connaissais ses moindres pensées, alors que s'il en savait beaucoup
à mon sujet, il se trouvait toujours en retard d'une appréciation
en ce qui me concernait. Ce qui ne m'indisposait guère, étant de
mon côté d'une nature compliquée. Nous sommes en vérité
complémentaires, comme il se doit entre parents et amis qui
s'estiment. C'est un amalgame plutôt rare, mais ça existe.
Dans
son entourage on le regardait volontiers avec cette sorte de
fascination amusée, qui fait que l'on dit d'Untel qu'il est
bizarre...en appuyant sur la tonalité des vocables...spécial...
voire vaguement inquiétant. Des esprits moins rapides, moins vites,
iraient jusqu'à dire à son endroit, que c’était un désaxé, un
malade, pourquoi pas un cinglé? Pas du genre dangereux, mais un fou
tout-de-même. Mais bon, on ne compte plus les uns qui posent des
jugements simplistes insultants sur les autres.
D'autres,
plus mesurés dans leurs jugements, parlaient d'une intelligence ou
d'une sensibilité atypique. Pour que ce que ça veut dire...enfin.
Quoi qu'il en soit, rien dans ces approches analytiques sommaires, ne
rend compte de son caractère. Le mieux ici étant de se référer à
la personne la mieux placée pour en définir les contours. I.e.
celui-là même dont je viens ici vous entretenir.
J'ai
avec lui tant et tant de conversations sur tous les sujets
imaginables. Il demeure intarissable sur des thèmes encyclopédiques.
Sa faculté d'analyse étant absolument remarquable. Au point, tenez,
que lorsqu'il se lance sur une échappée choisie, il développe ses
connaissances au fur et à mesure qu'il traite l'information qu'il
possède sur le cas donné. Et se corrige comme un athlète jamais
satisfait de ses performances.
Qui
recommence interminablement ses passes. Tout en changeant chaque fois
de perspective. De façon de faire, afin de peaufiner sa discipline.
S'il se trompe à l'occasion, il affirme que c'est parce qu'il se
trompe, qu'il se prend la main dans le sac à sottises, qu'il arrive
à comprendre un peu mieux chaque jour, le Monde qui l'entoure.
La
plupart des gens se racontent et partagent d'innombrables fantaisies,
de fadaises, auxquelles ils font mine de croire. Parce que pour le
commun des mortels, le Monde demeure incompréhensible. Ils vivent
dans une réalité factice, fuyant les responsabilités, redoutant de
manière superstitieuse, des puissances maléfiques dont ils
supposent et redoutent les terribles intentions. Mais soyons
rationnel ici, et considérons que la plupart des gens ne se posent
absolument pas de questions songées au sujet des mouvements de leurs
âmes. Ils et elles occupent machinalement leur rang, leur cocon
social délimité par leur éducation, et les influences subies. Ce
sont des plantes qui vivent de l'air du temps. Mais non je ne suis
pas méchant. Rigolade...
La
persistance en plein XXIe Siècle de toutes ces religions, fondées
par des illuminés il y a plus de 10,000 ans, prouve abondamment que
de considérables masses de croyants continuent d'adhérer à des
fantaisies lugubres, dont les entités fantasmagoriques les
interpellent encore. Quoique leurs ferveurs, leurs pratiques, ne
soient plus que de vagues maniérismes. Des folklores rituels si on
veut. Reliquats de temps révolus, dissous depuis dix mille ans. Il y
en a eu des religions... des milliers. Elles aussi ayant séduit des
millions d'adeptes sur des milliers d'années. Pour finalement
disparaître, et ne plus être que des thèmes de bandes dessinées,
de dessins animés, ou de films de monstres aux pouvoirs ridicules,
pour la plupart violents et malfaisants.
À
partir de quoi on se rendrait compte à quel point ces survivances
sont infantilisantes. Mais non, les derniers croyants sont toujours
manipulables, aussi naïf, aussi crédules. Pourtant les ferveurs
actuelles n'ont plus du tout la puissance d'évocation des anciens
temps.
La
modernité savantissime et technologique époustouflante actuelle,
qui détermine nos quotidiens, pose au croyant le plus aliéné, de
redoutables remises en questions. Ces doutes plus ou moins affreux
qui le sollicite, expliquent probablement chez les plus faibles, ces
poussées de fureurs, de violences, qui s'expriment par du
terrorisme, des attentats, des crises de rages sectaires.
Mon
ami me disait qu'étant réceptif en tout, il moissonnait en vrac,
connaissances vraies, approximatives et mensongères, de même que
bêtes à pleurer, dans un premier temps. Après quoi il devait faire
le tri de toute cette récolte, puis élaguer tout ce qui n'était
que platitudes et niaiseries. Dur tâche, mais combien exaltante. En
bout de ligne ajoutait-il, la récolte d'informations utiles,
s'avérait d'une indigence pathétique, d'une minceur diaphane.
Or,
parlant ouvertement de ses facultés, qui selon moi étaient pour le
moins singulières, il m'a assuré que contrairement à des rumeurs
qui lui étaient parvenues tout au long de sa vie, il n'avait jamais
considéré qu'il puisse être exceptionnel. Il refuse tous les
qualificatifs, enthousiastes ou dégradant, et se dit tout simplement
sain, équilibré. Certainement pas banal, ce qui serait injurieux,
mais pas plus extraordinaire. Ce qui serait exagéré, donc
insignifiant.
Selon
lui, la meilleure façon de vivre sa vie, son existence, est de
chercher en toutes choses l'équilibre dans le dépassement. Tout en
refusant les extravagances qui font d'un être, une personnalité
inquiète, désaxée, morbide, angoissée, torturée, déséquilibrée.
Qui cherche dans les extrêmes, et le plus souvent dans les évasions
maniaques et les dépendances, des remèdes aux malaises, aux
souffrances qu'elle s'impose.
Le
bonheur dit-il est la chose la plus accessible qui soit. La santé
d'un être vivant relève d'une mystérieuse force, encore à
comprendre, qui s'appelle la Vie, et qui règle admirablement les
fonctions organiques qui font d'un vivant, un vivant sain.
Encore
qu'il convient d’ajouter ici que chez l'humain, sa conscience, et
surtout sa conscience de soi, lui confère un statut particulier. Pas
au milieu de ses semblables, mais comparé à tous ces autres vivants
que sont les autres animaux, grands et petits.
On
remarque par ailleurs que dans la Nature, les grands groupes
d'animaux, des plus minuscules aux plus immenses, sur terre et dans
les océans, se passent totalement de potions, de médicaments, de
médecins, de traitements. Dans la Nature la règle c'est la santé
et l'équilibre. Tout ce qui émarge à cette grande loi, disparaît,
emporté par son incapacité à se maintenir à sa place, au sein
d'une niche écologique qui évolue certes, mais insensiblement la
plupart du temps. Ici encore l'humain se distingue des animaux, ayant
intégré dans ses comportements collectifs, la notion de compassion.
Qui lui fait une obligation morale de prendre soin de ses semblables,
accablés de déficiences passagères ou permanentes. La Nature de
son côté, je parle de sa nature brute, semble ignorer cette vertu.
Alors
qu'épisodiquement, sous une pression catastrophique, un changement
brusque impose dans l'ordre général une adaptation singulière. Qui
durera ou disparaîtra, entraînant avec elle une espèce entière.
Située dans un cadre donné tellement changeant, qu'il s'agira alors
d'une sorte de quitte ou double. Genre, ça passe ou ça casse.
On
peut dire que généralement l'évolution est un long fleuve
tranquille. Perturbé parfois par des crues ou des sécheresses
cataclysmiques, des bouleversements, des secousses sismiques plus ou
moins cycliques.
Chez
mon ami, sa confiance en lui-même est toujours demeurée
inaltérée...enfin disons presque. Il y a eu quelques éclipses. Il
se préoccupe très peu, pour ainsi dire jamais, de ce que l'on peut
dire à son sujet, en bien ou en mal. Toutefois, reconnaissant qu'il
a comme tout le monde de l'amour-propre, il préfère les compliments
aux insultes, et les bienfaits aux injures...rire.
Il
ajoute en souriant, qu'il se passe également de ces façons
alambiquées, qu'ont ses semblables d'entrer en contact les uns avec
les autres. Il aime la sérénité, et fuit l'originalité. Dont il
dit qu'il n'y a rien de plus banal. Chacun chacune se pensant
différent, il n'y a rien de plus commun que de se croire et pire
encore, de se dire original.
Il
m'a raconté qu'il avait dès son plus jeune âge, conçu le projet
d'être le meilleur homme du Monde. Il voulait acquérir toutes les
qualités qui font d'un homme un être attrayant, qui ne se distingue
des autres que par ses manières... non...ses vertus... non ce n'est
pas ça... plutôt par l'exemple qu'il voulait irradier. Ce n'est
pas encore tout-à-fait ça, mais ça y ressemble. Faute d'une
meilleure définition d'un projet si peu courant.
Mais
grandir au milieu de toute une société, de tout un peuple qui se
déconsidère en s'accablant de misères, qui se vautre dans
l'auto-mutilation psychologique, n'est pas une mince entreprise.
Le
Québec d'il y a 60 ans ne ressemblait en rien au pays actuel. Ses
citoyens francophones, fortement majoritaires, étaient sous la coupe
de gredins anglophones organisés en gangs de malfaiteurs. Pour qui
l'exploitation la plus éhontée des autres...ces autres étant ce
peuple de canadiens-français, qu'ils méprisaient ouvertement...
était le credo économique.
Ces
associations de profiteurs hautains, très peu nombreux, mais
détenant tous les postes de pouvoirs, avaient pour les aider dans
leurs entreprises criminelles de contraindre tout un peuple, des
alliés sortis des rangs de ce peuple. Qui se faisaient les complices
de ces misérables. En échange de quelques faveurs, de quelques
prébendes, de quelques postes plus ou moins prestigieux.
Mais
n'exagérons rien, c'était la même chose dans toutes les colonies
de la planète. Et encore de nos jours, il demeure toujours de ces
lieux malsains. Quant aux descendants actuels de ces coloniaux,
frustrés de leurs anciens avantages, il ne leur reste plus qu'une
attitude de dépit, qui leur fait s'opposer constamment aux progrès
de la majorité. Envers laquelle ils entretiennent une résistance
permanente qui fait d'eux des marginaux plus ou moins hargneux, plus
ou moins revendicateurs, d'anciens privilèges maintenant disparus.
Laissons-les à leurs jérémiades et passons.
Parlant
de notre majorité maintenant solidement établie dans ses droits, il
subsiste en ses replis, de sottes normes qui exsudent du
misérabilisme ostentatoire dans la vie de tous les jours. Dont les
représentations théâtrales en feuilletons télévisés débiles,
sont marquées du signe de la folie à la petite semaine, et
entretiennent un climat général de découragement, une atmosphère
démissionnaire.
Dans
un tel contexte, celui ou celle qui veut se démarquer par une
attitude confiante, est regardé avec suspicion. Dans certains cas
extrêmes, avec haine. Les gens malades, malheureux, détestent ceux
qui affichent une bonne santé. C'est vrai pour la maladie
physiologique, et aussi mentale.
Certains
veulent se démarquer par la force brutale, d'autres par un talent
distingué. D'autres encore par de la richesse, ou de la vanité,
axée atour de l'exercice d'une pulsion velléitaire quelconque. Rien
de tout cela chez mon ami. Il n'a jamais que je sache, accepté
d'entrer en compétition avec qui que ce soit. Il ne se connaît
qu'un adversaire digne de ses soins, et c'est lui-même.
Corollaire
de cette conscience aiguisée, il doit apprendre constamment à vivre
seul. Sauf que sa solitude n'est pas une contrainte accablante. Il
faut constater que les gens malheureux, ceux qui triment pour
surpasser leurs semblables, sont encore plus seuls. Leur isolement
entretenant chez eux un état de démoralisation permanente.
Il
voulait devenir chaque jour plus humain que la veille. Il ne se
passait pas chez lui une journée, qu'il n'aurait engrangé un détail
de plus, qui améliorerait son caractère. Il me donnait l'impression
d'être une sorte de chercheur à la curiosité exacerbée, qui se
promène dans la Nature, et déniche ici et là une plante, un
insecte, une configuration plante-insecte-animal étonnante à ses
yeux. Étonnante seulement parce qu'avant de la découvrir elle
demeure ordinaire quoique distincte. Au milieu de tant d'autres
configurations toutes aussi typées, toutes aussi spécifiques.
Pourtant simplement équilibrées, harmonisées en quelque sorte,
dans ce grand parterre qu'est la Vie sur notre Terre.
Il
est l'homme le plus aimable que je connaisse, et le plus facile à
vivre. Cependant, sa configuration cache, parce qu'il veut qu'il en
soit ainsi, une facette de sa personnalité à laquelle il vaut mieux
ne pas se frotter.
Non
pas qu'il conserve par devers lui un réservoir de violence refoulée,
dont il contiendrait les débordements par la puissance de sa
détermination. Plutôt parce que sa civilité exige qu'il ne puisse
être la pâture de stratagèmes malsains, que tant de voyous tissent
entre les mailles de nos sociétés.
Il
veut bien être bon, mais pas bonasse. Qu'il faut être fort et
puissant, sans qu'il soit nécessaire de toujours en faire étalage.
Mais cette puissance est là, en réserve de sa république
intérieure, et peut se manifester si cela devient nécessaire.
Le
tout étant sans contredit que s'il faut faire preuve d'énergie,
qu'elle demeure dosée, appropriée, et qu'un esprit de justice et
d'équilibre en soit les rennes. Pas question de manifestation
autoritaire débridée.
Il
dit que cette attitude est plus facile à vivre que ce que l'on en
pense généralement. Dans un monde aussi compliqué que le nôtre,
comparé aux temps passés, les contours de la vie en société sont
flous. L'harmonie collective est constamment perturbée par des flux
parasites, qui provoquent beaucoup de confusion. D'autant plus qu'une
vaste majorité d'individus sont en proies à d'innombrables mirages
qui troublent leurs sens, et faussent leurs jugements.
Voulant
être ''à la mode'', voulant être ''dans le coup'', les gens se
jettent comme des lemmings précipités au bas d'une falaise, dans
toutes sortes d'entreprises clinquantes. Consommations, excès,
recherches d'exotismes infantiles, tourisme de masse, jouissances
destructrices. Jeux étourdissants et dangereux. Risques insensés
totalement inutiles, n'ayant rien de commun avec la notion de
dépassement. Bref les gens sont des consommateurs bien avant d'être
des citoyens. Autrement dit des êtres menés par leurs estomacs et
leurs tripes.
Quant
à leur sexualité, vecteur de leur pérennité, ils s'en sont fait
une sorte de monstruosité beaucoup plus ridicule qu'elle n'est
dangereuse. En somme, au-delà de pratiques uniquement
spectaculaires, la sexualité humaine demeure assez convenue.
On
remarque que malgré une baisse statistique de la natalité, surtout
chez les nations les plus avancées économiquement, que jamais la
fécondité humaine n'a été si galopante. En un siècle, la
population mondiale, malgré des guerres et des pandémies atroces,
est passée d'un milliard d'individus, à plus de huit milliards. Et
cette tendance continue. Au milieu de ce déploiement, de ce
bourgeonnement vital, certaines pratiques sont causes de grandes
souffrances, et empêchent que l'on mette à jour, cette thématique
d'une éducation sexuelle de grande qualité dès le plus jeune âge,
qui tarde à s’installer dans les mœurs. Ça viendra.
Nous
ne sommes pas toujours dans des concepts aux prétentions
modernistes. Plutôt dans la mouvance d'une civilisation qui marche
vers un destin, varié d'expériences enrichissantes. Il y a de ça
bien sûr, mais pour des masses subjuguées par des tours de
passe-passe idéologiques du genre plutôt simplistes, dans la
répétition de simagrées conformistes, les existences prennent des
tours navrant.
De
ceux qui font de nos sociétés, des forums de fous et de folles, qui
s’épivardent dans des sparages obscènes, du genre drolatiques. De
tourbillonnements frénétiques, hystériques, dont l'issue ne peut
être rien d'autre que de la Maladie. Déclinée en une multitude de
pathologies, pour la plupart incurables, parce que toutes
imaginaires. Mais bon, étant donnée la floraison actuelle de
découvertes et de progrès dans tous les domaines, ne noircissons
pas un tableau qui malgré quelques défauts, demeure splendide.
Seulement
voilà. Tout n'est pas si simple.
Les
animaux vivent dans un présent éternel. Pour qui la notion de
passé et d'avenir n'existe pas plus que celle d'hier et de demain.
Suivez-moi, je suis capable d'autres élucubrations, soit dit en
toute bonhomie. Rire...
Les
humains ont depuis plusieurs millénaires, échappé aux contraintes
de cet instinct, qui pendant des millions d'années, alors qu'ils
évoluaient sans sans rendre compte vers un destin fabuleux, vivaient
en attendant, leurs existences, absolument pareilles aux autres
bêtes, aux autres animaux.
Puis
à la suite d'une série encore mal comprise d'événements je dirais
disjonctés, d'un point de vue strictement ''naturiste'', ces
étranges bibites humanoïdes, se sont mises à marcher sur deux
pattes, se sont emparés de bouts de bois, de morceaux de pierres, se
sont couverts de peaux de bêtes, et se sont comportées si
étrangement, qu'il leur a en quelque sorte, poussé une excroissance
étourdissante, un énorme cerveau.
Dont
les propriétés n'avaient rien en commun avec les fonctions
cérébrales animales, celles qui déterminent leur gymnastique
vitale. Ce cerveau a développé chez ces êtres bizarres, une
fonction inédite dans la Nature qui s'appelle l'idée de soi.
En
d'autres mots, les primates humanoïdes ont commencé à devenir des
humains. Les animaux ont tous de la conscience, mais il semblerait
que la vaste majorité sinon la totalité, n'a pas de conscience de
soi. Peut-être y a-t-il des animaux dits supérieurs, qui ont une
conscience embryonnaire d'eux, mais rien de comparable avec celle des
humains. Écartons-nous de ces spéculations hasardeuses, qui nous
entraîneraient loin de notre propos.
Puis
tout s'est passé très vite. À l'échelle géologique, notre
transmutation d'animaux instinctifs en humains pensants, s'est faite
en un éclair. En moins de 400,000 ans...rien du tout comparé à
l'âge de la Terre et à celle de la Vie sur cette Terre... ces
entités pensantes, d'abord frémissantes et lentes à comprendre ce
qui leur arrivait, ont évolué par capitalisation intellectuelle,
vers leur destin extraordinaire actuel. C'est une formulation qui
convient.
Les
humains ont pris toutefois leur temps. Sur ces 400,000 années
d'évolution changeante, les dernières 40,000 sont les plus riches
de nouveautés, et sur ces 40,000 années si riches, les tous
derniers millénaires renferment plus de changements que les
millénaires précédent, depuis l’émergence de la conscience
humaine.
Ajoutons
enfin que de ces derniers millénaires les plus récents, à peine
quelques centaines d'années auront suffit, pour sortir l'humanité
de ses dernières ornières animales.
Il
demeure quand même de vieux réflexes d'hébétude animale
résiduelle, conditionnés par des égarements compréhensibles.
Étant donné le degré encore patent d'ignorance qui mijote dans les
consciences. Les humains n'évoluent pas tous à la même vitesse.
Ils occupent ici et là des niches, plutôt des enclaves, dans
lesquelles persistent de vieilles croyances hallucinées qui peinent
à se détacher de la psyché la plus avant-gardiste. Comme de
vieilles peaux de mues qui s'attardent, accrochent, et fragilisent
l'individu.
Ces
vieilles habitudes finiront par disparaître, avec les derniers
sujets de ces ferveurs attardées. On ne les changera pas de leur
vivant. Mais la mort nous délivrera, et délivrera l'humanité, de
ces antiques superstitions. Oui bon je dis ça, mais la bêtise a
encore de beaux jours devant elle.
La
Nature toujours généreuse, a voulu sans le vouloir (clin d’œil)
que le renouvellement des classes chasse les opposants, aux progrès
inscrits dans la trame temporelle. Celle qui a patiemment au cours
des millénaires, façonné les espèces vivantes toujours en
constantes mutations. Ne perdons surtout pas l'espoir de voir les
choses s'améliorer. J'ai de mon côté parfois le sentiment que mon
agacement devant la persistance religieuse tourne à l'obsession. Je
vais devoir prendre des granules, et pourquoi pas me purger avec huit
grains d’hellébore. Soupir...
On
peut dire en tant qu'humains que nous avons eu beaucoup de chance, et
notre aventure ne fait que commencer. Voilà en quelques paragraphes,
posées les préoccupations de cet ami auquel je tiens par-dessus
tout, et avec lequel j'entretiens de si fructueux rapports. Ma
meilleure amie partage avec moi cette amitié si exceptionnelle.
Quant
à mon ami, il continue avec toujours la même détermination, dénuée
d'extravagances, sa quête d'un devenir meilleur. Quelques orages
passent parfois sur cette conscience équilibrée, alors qu'il doit
lui aussi faire face aux malfaisants et autres emmerdeurs qui
encombrent les chemins de la Connaissance. La paix est une affaire
quotidienne, un jardin qu'il faut sans cesse cultiver et
débroussailler. À la moindre négligence, les ronces prennent le
dessus.
Écartez-vous
poussières séculaires, le char de tous les progrès, tant
intérieurs qu'évident aux yeux de tous ceux qui ont des yeux pour
voir, passe superbement, annonçant de son retentissant klaxon aux
harmoniques extatiques, qu'il ne veut de mal à personne. Garez-vous!
Julien
Maréchal Lafantaisie
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