Printemps Québécois? Grèves étudiantes?
(IV)
Comme
le problème persiste, il faut donc y revenir. Ce n’est pas tous les printemps
que nous avons ainsi collectivement une telle occasion de nous parler, et d’accord
ou pas, ce qui est sain c’est justement de se parler.
Les médias dérapent
Dans
l’ensemble leur opinion semble de plus en plus défavorable à la cause des étudiants, alors qu'aux débuts on faisait seulement preuve d'étonnement devant leur résolution, leur détermination qu'on a même saluée. Bien sur qu’ici et là on déplore le cynisme attentiste du
Gouvernement de M. Charest, alors que celui-ci jouant la vierge offensée, vient
clamer la main sur le cœur qu’il n’a pas d’agenda caché en matière d’élections.
Ben voyons!
Il
va jusqu’à dire que Mme Marois est ignoble (c’est là son choix de vocabulaire,
avec grotesque et Cie) lorsqu’elle avance que le Premier Ministre laisse
pourrir une situation qu’il a créé, et qu’il pense pouvoir utiliser à son
avantage électoralement. M. Charest est un politicien habile personne n’en doute,
mais il ne pouvait pas prévoir au début de la révolte étudiante jusqu’où elle
irait.
Qu’il
tente maintenant d’en récupérer des effets pour tenter de se faire réélire ne
surprendra personne. D’autant plus que des élections il y en à de prévues par
la Loi d’ici un an au maximum. Comme d’autres l’ont souligné avant moi, je
doute que M. Charest attende l’automne prochain pour les faire ces élections
sur fond de Commission Charbonneau qui va forcément avoir de terribles
révélations à faire sur sa gouverne et celle de son parti le P.L.Q. à moins qu’il n’arrive
à la museler cette commission, pour le moins discrète depuis qu’elle existe.
Mme
Marois peut être maladroite et elle aussi tenter de se faire du capital politique
sur ce qui se passe, elle n’est pas ignoble ni grotesque, et ce choix malencontreux
de mots de la part de M. Charest traduit bien son désarroi et ses calculs.
Les
citoyens que nous sommes, ne sont pas tous dupes des sparages des politiciens,
et nous pouvons (pas toujours
massivement il est vrai) faire la différence entre le vrai et le faux.
Les
matamores de La Presse et les gérants d’estrades du Journal de Montréal
devraient se garder une grosse gêne lorsqu’ils s’expriment en leurs pages, et
pourfendent maintenant les actions des associations étudiantes. La Presse appartient au
conglomérat Power Corporation de la famille Desmarais, et un de ses gestionnaires le
plus notoire est précisément celui qui a fait perdre ''40 milliards de dollars'' à
la Caisse de Dépôts et Placement du Québec, le ci-devant Henri Paul Rousseau.
Je me suis toujours demandé comment il se faisait en effet que Power Corporation ait engagé au prix fort ce gestionnaire notoirement incompétent, alors que les affaires étant les affaires on se surprend avec raison d’un tel choix ?
Je me suis toujours demandé comment il se faisait en effet que Power Corporation ait engagé au prix fort ce gestionnaire notoirement incompétent, alors que les affaires étant les affaires on se surprend avec raison d’un tel choix ?
Il
y a là matière à réflexion. Une enquête publique sur l’affaire de la Caisse de
Dépôts et Placement du Québec à l’époque de la gestion d’Henri Paul Rousseau
serait fort instructive, du moment qu’on mettrait le nez dans les affaires des
participants à son portefeuille. Et plus précisément Power Corporation et ses
filiales.
Alors
les rodomontades des journalistes de La Presse et du Soleil contre les étudiants, on en prend
un peu et on en laisse beaucoup. Même chose pour le Journal de Montréal dont les
affronts à la liberté de presse au nom d’une quelconque rentabilité, ont
défrayé les chroniques pendant des années, lors du dernier lockout envers ses
journalistes, sans parler des choses pas claires qui se sont passées à Québec
autour du fameux Aréna de MM. Labeaume et P.K. Péladeau président de Québécor. Ceux
qui écrivent actuellement dans ces feuilles devraient modérer leurs propos agacés devant les revendications
des étudiants. Il n’y a pas si longtemps que ce sont eux ou leurs confrères en
lockout qui demandaient aux citoyens de les soutenir dans leur ‘’grève’’. Et leur
grève avec le lockout a duré bien plus longtemps que la révolte étudiante
actuelle.
Je
remarque aussi à quel point les médias insistent de plus en plus pour tenter de nous
faire croire, nous les citoyens, que la majorité de nos semblables est d’accord
avec l’augmentation des frais universitaires. Je suppose qu’à force de répéter
ces approximations qui ne reposent sur rien de concret, qu’ils espèrent… mais
quoi au juste? Ou bien ils ont des
instructions pour affirmer ces choses douteuses ?
Autour
de moi, alors que je me promène dans la ville et parle aux passants, l’écrasante
majorité appuie les étudiants alors que les médias disent le contraire.
Que se passe-t-il donc? Conflit de génération ?
Que se passe-t-il donc? Conflit de génération ?
Ce
sont ces mêmes médias qui il n’y a pas si longtemps dénonçaient la crise de la ''Dette'' afin de préserver l’avenir de la Jeunesse. Mais elle est précisément dans
la rue cette Jeunesse, et elle ne veut pas se faire refiler des dettes
générationnelles Branchez-vous Mes. Dames les donneurs et donneuses de leçons !
Je
trouve que les étudiants ( je parle bien sur ici de ceux et celles qui sont engagés dans le débat et mènent la contestation) font preuve de beaucoup de cohérence face aux manipulations
ignobles (ici c’est le mot juste) de politiciens et de commentateurs qui cassent du sucre sur le dos de la C.L.A.S.S.E. et pourfendent son porte parole, Gabriel Nadeau Dubois.
Un jeune de 20 ans qui semble bien seul contre cette horde hurlante de bien-nantis. Heureusement qu’il a aussi le soutien des siens et celui d’une frange non négligeable des citoyens qui sont tout aussi exaspérés que les étudiants devant les magouilles effarantes de tous ces entrepreneurs et gestionnaires incompétents (dont ceux qui administrent si mal les universités) qui nous volent depuis des lustres.
Un jeune de 20 ans qui semble bien seul contre cette horde hurlante de bien-nantis. Heureusement qu’il a aussi le soutien des siens et celui d’une frange non négligeable des citoyens qui sont tout aussi exaspérés que les étudiants devant les magouilles effarantes de tous ces entrepreneurs et gestionnaires incompétents (dont ceux qui administrent si mal les universités) qui nous volent depuis des lustres.
Il
faut toutefois ici féliciter ces autres commentateurs et analystes qui prennent
fait et cause pour la Jeunesse actuelle, nonobstant les dérapages, dont le pire
est celui de cette ‘’violence
gouvernementale inouïe’’ qui méprise depuis 74 jours sa Jeunesse descendue dans la rue
pour se faire entendre.
Tout
se paye et M. Charest pourrait en avoir la preuve bientôt. Je propose à tous les
étudiants actuels de se préparer aux prochaines élections, alors que
généralement les jeunes ne votent pas massivement.
Que le mot d’ordre pour les étudiants et avec eux la Jeunesse toute entière au prochain appel aux urnes, en soit un de participation massive.
Si vous ne le faite pas toutes vos actions n’auront pas servie à grand-chose. Il en va ici de la cohérence de votre démarche jusqu'ici exemplaire, et de votre sens politique. Votre heure est venue. Il était temps.
Que le mot d’ordre pour les étudiants et avec eux la Jeunesse toute entière au prochain appel aux urnes, en soit un de participation massive.
Si vous ne le faite pas toutes vos actions n’auront pas servie à grand-chose. Il en va ici de la cohérence de votre démarche jusqu'ici exemplaire, et de votre sens politique. Votre heure est venue. Il était temps.
S’il
fallait que M. Charest et le Parti Libéral soient réélus pour 4 ans, la preuve serait faite de l’immaturité
politique, sociale et collective des Québécois.
Ils
viendront ensuite se plaindre et on leur haussera les épaules de pitié et de
dégoût.
Printemps
Québécois ? Réveil de conscience ou balloune de mauvaise humeur passagère ?
Tenez
bon !
Julien
Maréchal
Et qu'on la fasse cette indépendance du Québec.
Et qu'on la fasse cette indépendance du Québec.
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