Printemps Québécois? Grèves étudiantes?
(V)
Hé
ben voilà on avance. La grève persiste avec les étudiants qui n’en démordent
pas, alors que le Gouvernement, ou plutôt le Premier Ministre et la Ministre de
l’Éducation s’entêtent.
Étrange
n’est-ce pas qu’il n’y a pas si longtemps on ne comptait plus les articles des
journaux donneurs de leçons, qui fustigeaient toute cette classe de jeunes
paumés qui ne faisaient rien qui vaille, ‘’vedgeaient’’ comme on dit en se
pognant le beigne dans une paresse intellectuelle et sociale satisfaite. Quel
pauvre éducation grands dieux!... lui avions-nous donné à cette Jeunesse
déconnectée, qui ne pensait que jeux vidéos, téléphones cellulaires pour dire
des niaiseries à longueur de journée ?
À twitter comme des malades pour bavarder interminablement au sujet de platitudes innommables ?
À twitter comme des malades pour bavarder interminablement au sujet de platitudes innommables ?
Puis
voilà que oh surprise!...et aussi effarement...les voilà dans les rues par
centaines de milliers ces jeunes, étudiants et travailleurs, accompagnés par
ces maudits intellectuels et ces sakrament d’artistes, qui défendent une
révolte autour de quelques sous par jour comme le dit cette pauvre Line
Beauchamp. Il n’y a pas chez cette Ministre de l’Éducation la moindre empathie
sincère éclairée envers ‘’ses élèves’’,
‘’ses étudiants’’. Ceux et celles dont elle a la charge de parfaire la
formation académique et sociale.
Attention ici, il ne s’agit pas d’un
quelconque ministère de recyclage de déchets ou de gestion des transports non, non…il
s’agit bel et bien du Ministère de l’Éducation, qui est celui chargé de veiller
à la formation au primaire des potaches, à l’élévation d’esprit des grands ados
du secondaire, et enfin qui est responsable de la formation universitaire des
gestionnaires et éducateurs de demain.
Ce
n’est pas rien!
Que
peut-il donc y avoir de plus formateur que cette prise remarquable de la parole
de toute une génération qui se renouvelle dans la contestation, qui dérange
enfin de vieilles consciences satisfaites et repues, qui remet en
question un ordre public périmé et corrompu ?
Ils
sont des dizaines de milliers, des centaines de milliers, y compris ceux qui ne
participent pas et regardent passer la parade, à vivre une expérience de prise
de conscience politique et sociale comme on en a pas vue depuis mille ans !
Quasiment depuis la Révolution Tranquille. La contestation étudiante actuelle n’est pas aussi turbulente que celle des années soixante, où tout un chacun se faisait matraquer et fourrer au panier à salade à grands coups de pieds dans le ventre. Jusqu’ici mis à part quelques bousculades et des écorchures mineures, quelques claques sur la gueule et des échauffourées folkloriques...dont quelques stupides débordements de voyous qui ont vu dans cette expression populaire l’occasion de se manifester en cassant quelques vitrines...les manifestations sont absolument civiques, responsables.
Quasiment depuis la Révolution Tranquille. La contestation étudiante actuelle n’est pas aussi turbulente que celle des années soixante, où tout un chacun se faisait matraquer et fourrer au panier à salade à grands coups de pieds dans le ventre. Jusqu’ici mis à part quelques bousculades et des écorchures mineures, quelques claques sur la gueule et des échauffourées folkloriques...dont quelques stupides débordements de voyous qui ont vu dans cette expression populaire l’occasion de se manifester en cassant quelques vitrines...les manifestations sont absolument civiques, responsables.
Et
oui bien sur lorsqu’il y a jusqu’à 300,000 personnes dans les rues à manifester,
on devrait s’attendre à ce que la ville bouillonne de rage, de bruits et de
fureur. Or, rien de cela. On est loin, très loin des débordements sportifs
comme je l’ai déjà dit.
Je
regarde le jeune Gabriel Nadeau Dubois, le porte-parole de la C.L.A.S.S.E. et je
trouve qu’il a beaucoup de classe en effet ce jeune dont on me dit qu’il a à
peine 20 ans.
20
ans !...et il fait trembler d’indignation les chroniqueurs du Journal de
Montréal, ceux de La Presse et du Soleil et de bien d’autres journaux, y
compris quelques commentateurs pas trop éclairés du coté des médias
électroniques. Il fait peur à la Ministre Line Beauchamp, au Premier Ministre
Jean Charest. On veut, on demande, on exige sa tête, ce galeux ! Ce pestiféré ! Bref ce jeune fatigant.
Et ce n’est pas un chef lui. Pas pantoute !
C’est un porte-parole. C’est un négociateur qui exprime ce que lui dictent ses commettants. Il le fait avec calme devant des adversaires hargneux, qui l’apostrophent l’invective à la bouche, le mépris condescendant dans la gestuelle affolée de dirigeants absolument perdus, dépassés, déphasées.
C’est un porte-parole. C’est un négociateur qui exprime ce que lui dictent ses commettants. Il le fait avec calme devant des adversaires hargneux, qui l’apostrophent l’invective à la bouche, le mépris condescendant dans la gestuelle affolée de dirigeants absolument perdus, dépassés, déphasées.
Est-il
seulement possible d’imaginer qu’il puisse se donner quelque part au Collège,
au C.E.G.E.P. ou à l’Université, un cours de prise de conscience socio-politique qui
aurait le millième d’impact comme formation civique et politique, que cette
école de la contestation qui se passe sous nos yeux ébahis ?
Et
dont l’impact se fait maintenant sentir ailleurs dans le Monde ?
Ce qui se passe dans nos rues (et pas seulement dans les rues) a de plus en plus valeur d’enseignement pour bien d’autres jeunes méprisés ailleurs que chez nous. Et il s’en trouve parmi les gens soi-disant matures, parmi des aînés effarés, pour exiger maintenant que toute cette Jeunesse retourne en classe où elle sera priée de ne plus déranger.
Pour comble de sottise on exige de ces citoyens nouveaux qu’ils fassent leur part alors qu’ils n’ont pas complétés leurs études, et n’ont pas les moyens financiers de payer quelque part que ce soit.
Ce qui se passe dans nos rues (et pas seulement dans les rues) a de plus en plus valeur d’enseignement pour bien d’autres jeunes méprisés ailleurs que chez nous. Et il s’en trouve parmi les gens soi-disant matures, parmi des aînés effarés, pour exiger maintenant que toute cette Jeunesse retourne en classe où elle sera priée de ne plus déranger.
Pour comble de sottise on exige de ces citoyens nouveaux qu’ils fassent leur part alors qu’ils n’ont pas complétés leurs études, et n’ont pas les moyens financiers de payer quelque part que ce soit.
On
les traite de profiteurs du système, de paresseux, d’enfants gâtés, alors
qu’hier encore on les traitait d’amorphes, de sans-desseins, d’écervelés peu
préoccupés par la Chose Publique. Maintenant qu’ils s’en occupent (et comment!)
de cette Chose Publique, on voudrait qu’ils se taisent, on fait appel à la
Police et aux tribunaux pour les mater, les faire en somme rentrer dans le rang où ils doivent se tenir coi.
Belle
incohérence non?
Je
propose qu’on instaure un prix substantiel de mérite civique, un prix de
reconnaissance pour service rendu à la démocratie, à la patrie, à la
république (appelez-là cette
société comme vous voudrez), et qu’on le donne avec beaucoup d’honneur et au
mérite des associations étudiantes, aux
3 porte-paroles de la F.E.U.Q., de la F.E.C.Q., de la C.L.A.S.S.E., Martine Desjardins, Léo Bureau Blouin,
et Gabriel Nadeau Dubois.
En
voilà un qui pourrait avoir la tête pas mal enflée avec toute la médiatisation
dont il est l’objet, et qui la garde ma foi plutôt froide devant les grossières
provocations de Mme Line Beauchamp et de notre pauvre Premier Ministre Jean
Charest. Il n'y a surtout que de bonnes âmes libérales confortablement installées dans
les meilleures jobs dans les grands conglomérats de communications, pour
approuver leur pitoyable démarche de gestionnaires, perdus dans les limbes de
la comptabilité à la petite semaine.
Ces
braves gens ne voient pas que ce qui se passe est extraordinaire, et ils
exigent de l’ordinaire ennuyeux et satisfait, parce qu’on trouble leur sommeil
et qu’on dérange leurs appétits.
Mais
continuez à vomir votre misère intellectuelle sur la Jeunesse!
Faites, faites!
Faites, faites!
À
chaque article vous vous discréditez un peu plus.
C’est
excellent !
Julien
Maréchal
Un
Québec libre avec ça?
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