Les choses se Corsent!
On
devrait inventer un nouveau mot pour exprimer que les choses se complexifient
dans le durcissement, quand on regarde la situation du Québec par rapport à ce
qui se passe ailleurs dans le Monde.
D’autant
plus qu’en examinant…je devrais dire en scrutant…le courant social politique
actuel, je ne lui trouve que peu d’affinités avec ce qui se passe ailleurs
lorsque les citoyens descendent dans les rues pour manifester.
Bien
sur que ce sont tout de même des manifestations, mais on s’entend pour
remarquer qu’entre le Printemps Arabe, donc ce qui s’est passé et se passe
encore en Tunisie, en Libye, en Égypte, au Yémen, au Bahreïn, et en Syrie, et
notre façon de faire ici au Québec, les comparaisons ne tiendraient pas
longtemps, quant au ton et à la violence des affrontements.
Même
qu’il y a quelques jours j’émettais l’avis que les policiers, au lieu de se
présenter face aux étudiants, casqués et bardés de boucliers et de masques,
seraient mieux avisés de se mêler à la foule, et ainsi d’accompagner les cortèges.
Ce qui leur permettrait d’écarter les fauteurs de trouble. Et j’ai vu hier
mardi soir, que c’était exactement ce qu’ils faisaient. Du moins si je m’en tiens aux images
télévisuelles.
Il
y a eu cet affrontement avec la C.L.A.C. à cause de la Fête des travailleurs, …mais
bon… pour le moment à part des arrestations il ne semble pas que notre ‘’Printemps
Érable’’ doive se changer en bain de sang. C’est une bonne chose.
Mais
attention, il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent contre ces ‘’désordres’’
et il y a de plus en plus de bonnes âmes, chauffées par les médias…surtout ceux
de la droite riche de ses privilèges…qui montent le ton, et voudraient que l’on
aille reconduire ces étudiants pas mal dérangeants à grands coups de pieds au
derrière, dans leurs classes.
D’ici
à ce qu’on les charge avec des motos, des chevaux, des balles de plastique, des
gaz lacrymogènes, qu’on les tabasse et qu’on les enfourne à grands coups de
matraques dans les paniers à salade, ou
vers les hôpitaux les plus proches, il n’y a qu’une décision ministérielle pour
ce faire.
Espérons
que M. Parent (le chef de la police de
Montréal) saura de son coté modérer ses troupes, et refusera de se faire le
complice de cette classe dirigeante, qui au fond ne dirige plus grand-chose.
On
peut très bien penser que le Gouvernement, qui dénonce la violence inexistante
à date des étudiants, ne se gênerait pas pour en blesser, et qui sait en
estropier plusieurs de ces jeunes qui l’exaspèrent.
Cette prétendue 'violence'' des
étudiants (pas même verbale) et qui tient dans de confondants débats sémantiques
serait donc aux yeux du Gouvernement quelque chose d’intolérable? Alors que de
son coté ce même Gouvernement pourrait fort bien ordonner à ses troupes de
sbires d’assommer, de maltraiter, de violenter physiquement des jeunes, garçons
et filles ?
Ils
n’osent pas encore, mais ce n’est pas la tentation qui leur manque. Et avec ces
voix affolées et autoritaires qui exigent maintenant la fin de la récréation,
le pire est possible.
À
écouter ces voix de la raison (la leur) qui veulent que tout ce tapage s’arrête
parce que ça nuit aux affaires (mon œil), j’ai comme le sentiment que si ça
tourne mal, ce sera de par la volonté du Gouvernement actuel et de ses maîtres.
Ensemble ils en rejetteront tous la faute sur des étudiants dont la moyenne
d’âge ne dépasse pas 20 ans. Dont les manifestations jusqu’ici, si elles
dérangent la circulation, ne sont pas violentes, mais pas du tout, chacun peut
s’en rendre compte de visu.
Voilà
maintenant que ce bon Lucien Bouchard fronce son gros sourcil, et exige en père
tonitruant que l’on fasse cesser ce désordre. Et avec lui l’ineffable Joseph
Facal, et tous ceux et celles qui
viennent maintenant prêter voix forte au
Gouvernement. Pas mal pour d’ex-péquistes entre autres!
J’écoutais
hier ces défenseurs de la Loi et l’Ordre, s’indigner que les étudiants au carré
rouge bafouent les injonctions de retour aux cours, pour ces étudiants au carré
vert qui les ont demandées. La police devrait intervenir et ouvrir le passage à
ces étudiants qui ne contestent pas !
Oui Monsieur! Faites cesser ce scandale!
Oui Monsieur! Faites cesser ce scandale!
N'importe quoi!
Bien
que les étudiants qui ne veulent pas participer aux démonstrations contre le
dégel des frais soient absolument dans leur droit, le problème de ces
injonctions à laquelle personne n’obéit n’est pas une affaire de
législation méprisée.
Depuis le début de cette crise qu’on dénonce le recours au judiciaire
pour juguler un conflit qui doit demeurer politique, la faute du discrédit qui
s’attachera désormais aux ordres de la Cour, retombera forcément sur ceux qui en
font un si mauvais usage.
Dans
le monde judiciaire d’ailleurs il y a des voix de juristes, d’avocats et même
de juges qui s’élèvent contre ces accrocs fait à la démocratie, dont celui du
droit de manifester. Que les étudiants contestataires aient torts d’empêcher
les autres de se rendre aux cours est une affaire qui se règlera éventuellement
dans les associations étudiantes, et leurs congrès internes.
Les
tribunaux n’ont rien à faire dans cette histoire, mis à part que de juger les
voyous qui cassent du mobilier, et qui ne sont pas membres des associations étudiantes.
Faudrait-il
donc au nom d’une certaine conception affolée du respect des lois à tous crins,
transformer les rues de Montréal et d’ailleurs en champs de batailles rangées?
Ajouter à la provocation, l’arrogance et l’incompétence pathétique de Mme Line
Beauchamp, l’ignominie de voir les enfants du Québec maltraités dans nos rues,
trainés ensanglantés par des brutes officielles vers les fourgons de
déblaiement?
Ce
qui se passe dans nos rues actuellement n’est pas une sotte saute d’humeur de
jeunes dévoyés mais bel et bien l’expression, contestable sans doute, d’un
mécon-tentement historique qui prend sa source et sa motivation dans le
pourrissement des élites autoproclamées.
Leurs épouvantables délits à ces voleurs, ces ‘’collusionneurs’’, ces trafiqueurs de la légalité, qui donc va s’en occuper?
Leurs épouvantables délits à ces voleurs, ces ‘’collusionneurs’’, ces trafiqueurs de la légalité, qui donc va s’en occuper?
Réponse?
Les étudiants contestataires actuels.
Ils
font un remarquable brassage de cage et il faudra bien les en féliciter un
jour. Quant aux autres étudiants, majorité ou pas, qui veulent que tout cela s’arrête
parce qu’ils vont perdre leur job d’été, on peut et on doit leur dire qu’étudier
ce n’est pas seulement se préparer à faire exactement comme les générations qui
les ont précédés.
Ils
ont eux aussi des responsabilités civiques. S’ils ne veulent pas en prendre
parce que c’est trop risqué, ils doivent bien s’attendre dès lors que les
choses changeront, à ce qu’ils n’auront pas le choix, ni voix au chapitre.
C’est
un pensez-y bien mes enfants, toutes tendances confondues.
Julien
Maréchal
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