La
Terre est un atome.
Conte astrophysique rigolo, inspiré d'une réflexion
à partir d'un rêve contrôlé, en date du jeudi matin 28 mars 2013
Attention,
malgré son déroulement sérieux, ce conte se veut divertissant.
Je suis
parti d'une démonstration que je faisais à un auditoire imaginaire, alors que
j'expliquais le fonctionnement d'un transformateur, en mettant en relief qu'un
tel instrument ne fonctionne que sur le courant alternatif. La fréquence
importe peu. Je rappelle ici que j'ai rêvé tout cela.
***
J'établissais
le rapport entre le circuit primaire, celui qui reçoit l'alimentation, et le ou
les circuits secondaires, qui transforment l'alimentation du circuit primaire
selon leurs propres configurations.
Avant de
parler du transformateur il faut expliquer ce que c'est. En électricité tout
comme en électronique, le transformateur remplit essentiellement un rôle de
bloc d'alimentation. Il en est le principal élément, avec les résistances, les
condensateurs, les disjoncteurs-fusibles, et ainsi de suite.)
En
Amérique le courant du secteur (les prises de courant de votre maison)
essentiellement appelé C.A. (pour courant alternatif) 220 et 110 volts,
est acheminé par des fils suspendus qui portent ce courant sur de très
grandes distances. Le C.D. (ou courant direct qu'on appelle aussi courant
continu), celui que l'on retrouve dans les accumulateurs de voitures par
exemple, ou dans toutes ces petites piles qui sont d'usage courant, ne peut pas
être transporté sur de longues distances, sous peine de voire son énergie
complètement absorbée et dissipée par les fils, qui vont chauffer et réduire à
néant l'énergie fabriquée ainsi.
La raison
en est qu'avec du courant continu, les fils chauffent, parce que le courant y
est intense. Il est difficile de fabriquer du courant à très haute tension en
continu. On a donc recours au courant alternatif. Pour cela il faut le
transformer. On commence par l'alternateur couplé à la centrale. Le courant
qu'il produit est envoyé tel quel à une bobine entourée d'un noyau de fer doux,
dans lequel il va circuler et changer de polarité (+-) soixante fois par
seconde. En Europe c'est 50 fois. C'est ce qu'on nomme le cycle (exprimé en
hertz).
Le
courant qui passe dans cette bobine est pareil tout au long de son passage. Si
on laisse la bobine comme telle, elle va chauffer, étant en court-circuit, et
va brûler. En fait elle finirait par fondre.
Par
contre si par-dessus on y met un autre enroulement, une autre bobine, qui en
est proche, mais isolée par des plaques de fer doux, à chaque alternance de
courant, l'électricité de la bobine primaire va induire dans la seconde, un
courant semblable, mais qui aura des caractéristiques particulières, lesquelles
dépendront du nombre d'enroulements du fil.
Ainsi une
bobine primaire de 100 tours de fil, et une bobine secondaire de mille tours de
fil. La bobine primaire si elle a un volt et un ampère, va induire dans la
seconde un courant de 10 volts et .1 ampère. Dans un transformateur, le rapport
dans les bobines est d'un voltage directement proportionnel au nombre de tours
de fil, et pour le courant d'un nombre inversement proportionnel au nombre de
tours de fil. Dans un transformateur, le fil du primaire sera dix fois plus
gros que le fil du secondaire, mais leurs poids seront équivalents. On comprend
alors qu'en élevant considérablement le voltage dans le transformateur, on
abaisse considérablement le courant dans ce même fil, et ainsi on peut utiliser
un fil plus mince et beaucoup moins dispendieux, pour le transport de
l'électricité sur de longues distances, parce que le voltage est très élevé et
le courant très bas.
C'est un
peu comme si vous utilisiez un tuyau très fin pour transporter de l'eau à une
grande distance. Avec un petit tuyau et une pression énorme, vous pouvez
acheminer une quantité d'eau considérable avec un matériel léger, du moment que
la pression y est très élevée. Dans cette image le diamètre du tuyau représente
le courant électrique et la pression le voltage. Je vous épargne des tas de
détails concernant le redressement des courants à haute tension, et leurs
fonctions en outillage, soudure, plasma et autres choses éminemment complexes,
qui n'ont par leur place dans un conte.
À la
suite de quoi ces fils ne chauffent presque plus. On peut alors transporter
cette énergie sur de très longues distances, avec une perte minimale. À
l'arrivée, on repasse ce haut voltage dans un transformateur inverse, et il
réduit le voltage en augmentant le courant, de manière que l'on retrouve ainsi
la tension et le voltage original, fourni par l'alternateur de la lointaine
centrale. On aura ainsi compris qu'on peut évidemment transformer ce courant alternatif,
jusqu'à lui faire donner des mesures aussi différentes que l'industrie le
réclame, pour toute sorte de raisons.
À savoir
qu'il y a trois sortes de transformateurs principaux. Ceux qui augmentent la
tension (le voltage) et par conséquent abaissent le courant (l'ampérage). Ceux
qui abaissent la tension, et par conséquent augmentent le courant. Puis les
transformateurs d'isolation qui ne transforment rien, mais qui permettent
d'isoler un circuit d'un autre, tout en alimentant les deux en même temps. Ces
transformateurs sont en quelque sorte, des fusibles de protection. Qui peuvent
soit bruler lors d'une surcharge, ou bien être couplés avec des disjoncteurs
qui neutralisent l'un ou l'autre circuit en cas de surcharge. On peut aussi
faire des transformateurs avec bobines secondaires variées afin d'obtenir
autant de tensions et de courant nécessaires à des travaux différents.
Puis mon
esprit s'est attardé à expliquer qu'en fait un transformateur, redonne à partir
de son primaire, la même énergie à son secondaire, tout en en modifiant les
paramètres de courant et de voltage, mais sans ajouter ou diminuer la puissance
(exprimée en watts), qui doit se retrouver intacte au secondaire, et égale à la
puissance émise par le primaire.
Mais
est-ce bien vrai ?
La réponse
est non. Pourquoi ?
Parce que
quoiqu'on fasse, lorsque le courant circule entre le primaire et le ou les
secondaires, il se fait une perte d'énergie. Celle-ci est due à la résistance
de l'ensemble. Cette résistance s'exprime en ohms, mesure de toute résistance,
de quelque appareil que ce soit, en électricité et en électronique. Cette
énergie perdue est présente sous forme de calories (de la chaleur).
La preuve
qu'il se fait une perte, est que tous les transformateurs chauffent, qu'ils
dissipent de l'énergie. On peut réduire cette perte d'énergie en augmentant la
qualité du transformateur, et en utilisant des métaux conducteurs moins
résistants.
Un
transformateur fait avec des fils de cuivre (comme c'est généralement le cas)
va chauffer plus, parce qu'il résiste plus au passage du courant, qu'un autre
fait avec du fil d'or par exemple. En effet l'or est bien meilleur conducteur
que le cuivre. Il y a aussi moyen de ramener cette perte énergétique à presque
rien, en utilisant des circuits refroidis à des températures approchant le zéro
absolu.
Poursuivant
cette démonstration je me suis attardé à la notion d'énergie qui est calculée
en joules (quant à la mesure de cette énergie), et en coulombs quant au passage
de cette énergie au niveau atomique, dans un conduit, ou si vous voulez un
circuit.
Maintenant
vous me direz pourquoi un transformateur pour expliquer que la Terre est un
atome ? Bonne question. Je vous signale que j'ai dit au départ que j'avais
construit ce conte sur un rêve, et chacun sait bien que les rêves sont
illogiques et biscornus. Mais bon il y a une filière quand même. D'autant plus
que la Terre est un énorme transformateur qui est entourée d'un formidable
champ magnétique qu'elle génère.
Partant
de là j'en suis arrivée à m'interroger sur le principe d'incertitude formulé
par Max Planck, qui énonce en résumant sommairement, que lorsque l'on étudie en
physique quantique un atome quelconque, il est impossible de connaître à la
fois la vitesse et la localisation de ses électrons, et aussi des particules
qui s'agitent dans le noyau de l'atome. Ce qui interdit de pouvoir déterminer
avec exactitude, le poids d'une particule, et sa situation dans un espace
donné. On peut peser l'atome, qui effectivement a un poids atomique, mais pas
ses composantes prise individuellement.
On peut
faire l'un ou l'autre, mais pas les deux en même temps. Ce qui fait que selon
la théorie de Newton, un corps lancé dans l'espace acquiert avec sa vitesse une
masse encore plus considérable, du fait de cette vitesse. Ainsi un poids d'une
livre par exemple, lancé dans l'espace à 100 kms/heure, brusquement arrêté par
un mur sur lequel serait posée une balance, affichera un poids considérablement
plus élevé pour cette livre que son poids à l'arrêt. Mais il y aura un rapport
direct entre le poids stationnaire, et sa masse lorsqu'il s'écrasera sur le
mur, laquelle sera calculée en fonction du poids original et de sa vitesse
précise.
Mais si
cela fonctionne pour un objet qui se meut dans un espace newtonien, cela ne
fonctionne plus dans un espace quantique, où la physique examine des particules
qui se déplacent aux alentours de la vitesse de la lumière. Nous entrons ici
dans la physique einsteinienne. C'est la relativité. C'est considérablement
plus complexe et aussi assez rigolo.
Bref en
examinant ainsi mon transformateur, je me suis mis à considérer la Terre, comme
étant une énorme particule en orbite autour de son noyau le Soleil. C'est
l'explication de Niels Bohr de l'atome, tirée de la vision de cet atome établit
par Ernest Rutherford.
Dans ce
modèle en effet, l'atome est vu comme un système planétaire, avec le noyau au
centre (comme un soleil) et les électrons en orbite autour (comme autant de
planètes) sur des cercles concentriques, qui vont du plus proche au centre, au
plus lointain sur la périphérie, au fur et à mesure que cet atome se
complexifie. Chaque planète ainsi considérée est un électron en orbite
autour de son noyau (le Soleil), mais qui reste sur sa couche concentrique, son
orbite.
Le plus
simple modèle étant l'atome d'hydrogène, qui a un seul électron en orbite
autour de son noyau, jusqu'aux atomes plus lourds comme celui de l'uranium, en
passant pas tous les atomes du tableau de Mendeleïev.
J'ai
alors compris en riant, ce qui m'a éveillé sans que je perde le souvenir de
cette rêverie, que notre situation d'êtres vivants pensants, accrochés à notre
particule terrestre, était pour le moins étonnante, et ne manque pas de
piquant, voir d'humour.
En effet,
pour continuer dans cette veine, nous sommes des sortes de sous particules qui
nous animons de façon chaotique par milliards sur cette énorme particule qu'est
notre Terre, laquelle nous emmène en voyage autour de notre noyau, le Soleil.
Or nous
arrivons à supputer (à partir de notre organisation chaotique cérébrale, tout aussi
électrique que la composition de notre Terre qui est notre énorme électron),
les lois physiques qui déterminent la composition chimique, donc
électromagnétique de la Terre, et de notre propre agglomérat d'atomes qui
forment notre conscience.
De quoi sont
composés non seulement notre électron (la Terre) et son noyau (le Soleil), mais
tous les autres gros électrons composites de notre galaxie, que sont ces autres
systèmes planétaires récemment découverts, et ces énormes noyaux que sont les
galaxies et les amas de galaxies, jusqu'à englober l'univers tout entier.
C'est
fort! Très fort. Remarquons par contre que pas un seul d'entre nous au cours
des âges n'aurait été capable d'un tel exploit de réflexion, ni même d'en
comprendre les outils que nous avons pourtant forgés pour en arriver là.
Ce qui
saute aux yeux, est que cette compréhension des choses que nous avons, vient de
cette capitalisation intellectuelle qui fait que chacun de nous, peut
emmagasiner dans son étrange cervelle, toutes les données morcelées en myriades
d'informations, glanées au cours des millénaires, et ainsi arriver à saisir,
même confusément (parce que cette aventure-là est loin d'être simple), la
composition de notre univers.
Seul nous
ne somme rien, et ce rien-là que nous sommes, arrive à réagir et à agir, comme
un plus grand tout. Du moment que l'on emmagasine assez d'information pour
provoquer chez chacun de nous, une sorte d'illumination-émergence qui vient
justement de cette accumulation de données, lesquelles prises une par une ne
veulent absolument rien dire de significatif. Alors qu'une fois assemblées
elles prennent une dimension cohérente de toute beauté.
C'est
très très fort!
Je me
suis réveillé en calculant ensuite le poids de la Terre autour de son Soleil,
et je me suis dit que comme elle était en mouvement (et comment !) il faudrait
pour en connaître la masse, l'immobiliser. J'ai tout-de-suite vu que cette
immobilisation est impensable dans notre univers, où tout bouge autour de tout…
Qu'en
somme nous ne connaissons pas du tout la masse de notre Terre, ni celle du
Soleil, et encore moins la taille, le poids et l'énergie de ce dernier. Ainsi
jamais nous n'arriverons, même avec les théories les plus pointues, à nous
situer physiquement (comme dans la physique) dans cet univers, et même
seulement sur notre Terre.
Du moment
qu'elle bouge (et elle bouge beaucoup, étant animée aux dernières nouvelles de
plus de 80 mouvements connus), nous sommes face au principe d'incertitude, et
nous y sommes cantonnés pour l'éternité.
Mais ça
n'empêche absolument pas qu'on puisse tripper collectivement, en multipliant
les données, en fomentant à partir de formules extraordinairement
merveilleuses, des théories extravagantes comme le BIG BANG, ou l'expansion de
l'Univers.
Déjà
qu'on comprend que les lois ''fondamentales'' de notre physique ne sont que
quatre, et qu'elles ne s'appliquent qu'à moins de 5% des composantes de notre
univers. Étrangement ici la biologie rejoint la physique, alors que je vous
fais remarquer que notre composition chimique repose elle aussi sur quatre
composantes dans notre ADN. Pour le moment du moins.
Quant à
tout le reste d'inconnu, nous avons devant nous de fort beaux jours à jouer les
supputateurs, et à nous bercer de la formidable illusion que nous sommes
quelque chose.
''Être ou
ne pas être comme disait l'autre?''
En fait
nous sommes des riens-du-tout songés, dans un univers extravagant, qui n'est
peut-être qu'un rêve comme le pensait l'Empereur Marc Aurèle. Rêve éveillé qui
émane de nos cervelles individuelles et collectives. Nous serions donc
d'extraordinaires rien-de-rien qui baignons dans un vaste et incommensurable
GRAND TOUT, où il fait bon penser et rêver.
J'adore
être vivant !
Comme
aurait dit Raymond Devos :
''Rien
c'est rien, mais moins que rien c'est déjà quelque chose !
Que
penser de ce quelque chose lorsqu'il est deux fois rien ?
Là, on
avance.
Et puis
ensuite trois fois rien c'est plus que deux fois rien !
Alors là
c'est du délire !
Ce qui
fait que trois fois rien multiplié par trois fois rien, c'est rien de
neuf."
Je me
dois d'ajouter ici pour les physiciens les plus avancés, que ce modèle d'atome
est aujourd'hui complètement dépassé. De là à ce qu'on s'aperçoive un jour,
lorsqu'on aura identifié les composantes de la matière sombre et de la matière
noire, que notre modèle planétaire est lui aussi complètement dépassé malgré
son évidente apparence, il n'y a qu'un pas (un gros) à franchir.
L'astrophysique
est une mystique extraordinairement exaltante.
Julien
Maréchal
Montréal
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