Deuxième partie
La pulsion sexuelle
Il y a plusieurs mécanismes qui veillent à la continuité de
notre espèce. Il faut respirer, boire et manger, dormir et se reproduire. Puis
il faut se protéger des intempéries et des accidents. Nous partageons bien
évidemment beaucoup de ces contingences incontournables de la vie avec tous les
animaux. Mais qu’en est-il de notre sexualité ? On entre ici dans un domaine où
il faut distinguer entre reproduction et organisation sociale.
Chez les humains la reproduction est sans doute la fonction
qui est la plus civilisée, la plus ritualisée, la plus balisée qui soit. C’est un domaine bourré d’interdits qui n’existent pas chez les espèces animales. Il y a des exceptions comme ces couples d’oiseaux qui demeurent
ensemble toute leur vie, et que seule la mort sépare. Mais ici nous en sommes
toujours à une interprétation du comportement qui expose nos propres préjugés
anthropocentristes. Je le répète ce n’est pas un tort, c’est une limite qui
doit nous inciter à la retenue.
Il faut cependant remarquer ici que chez les animaux, la fonction
sexuelle joue plus qu’un effet mécanique de reproduction, là où certaines espèces animales
ont de toute évidence une hiérarchisation qui implique des rôles de dominants
sur des dominés. Ces manifestations plutôt spectaculaires, comme ces danses de
séductions, et ces confrontations possessives entre mâles, ou femelles dominantes, nous
informent que la sexualité chez les animaux ne s’arrête pas aux seuls
mécanismes reproducteurs. Sauf que chaque espèce a son rituel figé dans ses
démonstrations.
Dans les relations humaines, les interventions sexuelles
sont légions. Chez les humains modernes c'est d’abord une affaire
culturelle, économique. Il y a maintenant des milliers d’années que notre
sexualité ne joue plus le rôle exclusif de fonction reproductrice. Et que dire
de sa fonction fantasmatique ?
C’est devenu une fonction civilisatrice dans laquelle se
mêlent progrès sociaux et individuels, facteurs religieux, économiques, artistiques,
contraintes et libertés, préjugés, croyances, et tabous. Bref la sexualité, surtout celle des autres, c’est de
la politique.
Nous en sommes maintenant au point où la fonction
reproductrice peut être totalement évacuée de l’expérience sexuelle humaine. Dans un avenir proche, le rôle reproducteur des mères porteuses d’enfants, pourra lui
aussi être évacué du destin des femmes. On fera comme dans le ‘’Meilleur des
Mondes’’ des humains en flacons.
‘’ Oh mon flacon, si doux si bon si merveilleux,
oh mon flacon… etc.’’
Sur l’air de ‘’Oh mon papa.’’
Cela ne se fera peut-être pas sur une grande échelle, mais
déjà avec toutes les façons artificielles de concevoir des enfants, il faut
reconnaître que nous sommes allés très loin dans le domaine. Il n’y a qu’à
examiner toutes les méthodes de conception assistée pour s’en convaincre. Cela
demeure marginal certes, mais cela existe, et en matière de choix c’est la
liberté, notion éminemment philosophique, qui entre en jeu. Qui sait où cela
mènera éventuellement l’humanité ? Et que dire de la contraception qui vient
encore une fois complexifier toutes les données sexuelles ?
L’internet comme
facteur de déstabilisation citoyenne.
Depuis l’arrivée d'’Internet, tout ce qui touche de près
ou de loin à la sexualité est remis en question. Il faut bien se rendre à
l’évidence que sur Internet les tabous n’existent pas. Les interdits sont tous contournés, au grand
dam des moralistes, qui s’affolent devant de si profonds
changements. Là où si tout n’est pas permis, tout est essayé avec des
bonheurs et des malaises impossibles à répertorier.
On avance que l’Internet dans son ensemble c’est
pour plus de 50% de la sexualité (essentiellement de la pornographie). On
pourrait même dire que c’est de la sexualité révolutionnaire, au sein d'un média où ses
expressions minent les fondements de civilisations qui existent depuis des
millénaires.
Il suffit d’écrire pornographie sur Google pour voir
apparaître plus de 600 millions de sites qui traitent de sexualité. Ajoutez-y tous les moteurs de recherche et vous dépasserez le milliard. Avec
maintenant quelques milliards d’internautes (?) c’est l’ensemble du domaine de
l’Internet qui est affecté par la pornographie. Je ne sais absolument pas
combien il y a d’internautes et encore moins combien il y a d’utilisateurs
d’ordinateurs, qu’ils soient branchés ou pas.
Pour le meilleur et
pour le pire.
En fait j’avancerais ici que pour ce qui est de la
pornographie et de ses aspects voyeurs, tout cela n’est pas bien grave. Ce
qui l’est par contre c’est l’aspect ‘’contrôle des masses’’ qui implique de
nombreuses atteintes aux libertés.
Il n’y a pas si longtemps, à l’époque où l’Internet n’existait
pas du tout, chaque individu pouvait garder ses fantasmes, sa culture, son
éducation sexuelle pour lui (ou elle). Ceux et celles qui s’aventuraient en
marge des zones de la bienséance ritualisée, et fréquentaient ses lieux
d’ombres, pouvaient le faire avec pas mal de liberté. Du moment qu’elles
prenaient des précautions de discrétion susceptibles de les mettre à l’abri de
toutes les inquisitions.
Parlant d’ombres justement, on remarquera que pendant
longtemps la sexualité plus ou moins interdite se passait surtout la nuit. Le
Night-life reflète justement le caractère plus ou moins louche, plus ou moins
délinquant et interdit des pratiques sexuelles marginales, qui préfèrent la
nuit au jour. On se cache pour jouir.
Avec Internet ce n’est plus possible. Il n’y a pas un seul
ordinateur qui n’ait été touché, lié, atteint, d’autres diront infecté,
contaminé, par le virus de la pornographie. Même l’ordinateur du Pape contient
des images pornographiques n’en doutez pas. Alors présidents, députés, politiciens
et policiers, chefs de sectes, parents, éducateurs, hein ! Citoyens du monde
entier, tout le monde est concerné. Internet c'est la bibliothèque de référence mondiale. C'est l'encyclopédie du savoir et des activités humaines, animales, végétales et minérales de la planète. Pas un seul secteur du savoir et de l'activité humaine qui n'y échappe.
Bref les citoyens en matière de sexualité sur Internet, sont tous potentiellement susceptibles d’être traités en délinquants. Si la sexualité s’est largement libérée dans le théâtre, la peinture, la littérature, le cinéma et la télévision, de même que dans l'ensemble des activités humaines, cela n’est absolument rien en face des débordements inouïs de la Toile.
Bref les citoyens en matière de sexualité sur Internet, sont tous potentiellement susceptibles d’être traités en délinquants. Si la sexualité s’est largement libérée dans le théâtre, la peinture, la littérature, le cinéma et la télévision, de même que dans l'ensemble des activités humaines, cela n’est absolument rien en face des débordements inouïs de la Toile.
En matière de répression par exemple,
domaine privilégié des moralistes, il est rigoureusement impossible de
distinguer le ‘’délinquant’’ de son observateur qui le suit dans ses
navigations. Autant le citoyen qui s’aventure dans l’expérience pornographique sur Internet peut être considéré comme ‘’suspect’’ que celui qui le traque pour le
surveiller.
Depuis quelques décennies existent en location libre, et ce à
tous les coins de rues partout dans le Monde (ou presque) des clubs où on loue
des vidéos pornographiques. C’est tout-à-fait légal et encadré par des règles
de contrôle dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles sont très souples.
Tout le monde (y compris les enfants) y ont accès.
Les pouvoirs publics en tirent par ailleurs de juteuses redevances. Il y en a
pour tous les goûts et tous les âges. Maintenant que l’Internet a pris le
relais, ces centres de distributions libres de pornographie, ferment tous leurs
portes les uns après les autres. Pourquoi en effet, aller louer des films pornos quand on peut se rincer l’œil gratuitement sur Internet sana payer de droits, ou de taxes ? D'autant plus que l'Internet étant privé, cela épargne à ses utilisateurs cette gène qui accompagne les clients qui louent des films de sexe. Maintenant quand est-il de la qualité de ces films ?
La différence ici, très subtile, tient à ce que les films
pornos dans les clubs, sont censurés et étiquetés en fonction de leur audace
cinématographique. Dont l’accès est réservé aux adultes. Fragiles barrières
contre des dérives qualifiées de criminelles, impossibles à circonscrire
juridiquement dans un tel contexte. En fait quiconque un jour ou l’autre s’est
aventuré dans le local réservé des films XXX d’un club vidéo quelconque, a pu constater
qu’on pouvait y louer à peu près n’importe quoi. En toute légalité.
Sur Internet les films pornos sont eux aussi classés, mais on
ne sait ni par qui ni comment ? Certains sites sont étiquetés ‘’surs’’ mais on
ne sait pas de quelle sureté il s’agit ? Est-ce parce qu’ils sont légaux, ou
bien parce qu’ils mettent les utilisateurs à l’abri de poursuites criminelles
éventuelles ? Il ne se passe pas un jour sans qu’on ne lise dans les journaux
qu’Untel a été arrêté pour possession et distribution de matériel
pornographique ‘’juvénile’’.
Mais de quelle possession s’agit-il ?
De films pris sur Internet qui ont été téléchargés pour être ensuite copiés et distribués contre espèces à des mineurs ? Ou bien s’agit-il de productions de ce genre de films, où le prévenu est accusé d’avoir incité des mineurs à la débauche ?
De films pris sur Internet qui ont été téléchargés pour être ensuite copiés et distribués contre espèces à des mineurs ? Ou bien s’agit-il de productions de ce genre de films, où le prévenu est accusé d’avoir incité des mineurs à la débauche ?
Ou un mélange de tout cela ? En somme quoiqu’il y ait plus
d’un milliard de sites pornographiques sur Internet, le fait de les regarder,
de les télécharger et de les partager serait donc un crime dans certains cas ? Diable…cela fait
plus d’un milliard de criminels potentiels qui produisent des films de cul, et plus ou
moins cinq ou six milliards d’individus qui regardent ces scènes de baise et
d’enculage, et qui sont eux aussi autant de délinquants susceptibles d'être un jour interpellés, du fait qu’ils aiment regarder
des scènes de baise, de sexe.
Alors qu’il y en a des millions de ces scènes qui sont
projetées tous les jours dans autant de films, parfaitement reconnus dans
autant de festivals. Il est vrai que pour ce qui est des films avec des scènes
de nus, on se contente plus de suggérer que d’entrer dans les détails ? Et
c’est sans parler de ces clubs de danseuses, danseurs nus, qui s’exhibent dans
toutes les villes et villages, pour le délassement des passants et des
habitués.
Où tirer la ligne entre ce qui est suggestif et ce qui
est explicite ? Et surtout, oui surtout, pourquoi faire de si subtiles
distinctions, si ce n’est pour justifier des budgets de police, entretenir une
peur des autorités, faire planer sur chaque individu une sorte de menace sourde
?
S’il fallait compiler les effets de cette répression, on
constaterait qu’il y a chaque année au Canada, pour ne prendre que cet exemple,
quelques centaines, au plus quelques milliers d’individus, qui sont accusés à
des degrés divers, de production, de possession et de distribution de films
pornographiques.
Principalement des films mettant en cause des mineurs. Parce
qu’étant donné les lois canadiennes, on ne peut accuser quiconque du moindre
délit, du moment qu’il s’agit de pornographie faite, distribuée et regardée par
des adultes. Cependant on constate aussi que dans le domaine de la pornographie
juvénile, les amendes y sont minimes, les condamnations peu sévères. En somme
qu’il s’agit de comportements qui sont sanctionnés certes, à cause de leur caractère
outrancier, dégradant, mais qui ne sont pas vraiment considérés comme étant des
abominations, punissables des pires sentences. Dans beaucoup de pays, les amendes et condamnations ne sont pas comptabilisées avec un dossier criminel. On se contente d'interpellations pénales, comme c'est le cas pour les infractions au code de la route, ou les arrestations pour manifestations plus ou moins interdites.
On parle de quelques mois de prison, d’amendes de quelques
milliers de dollars, et au pire que le récidiviste soit inscrit sur une liste
plus ou moins infamante, s'il a fait l'objet d'une condamnation en vertu du code criminel. Bref on met dans ces opérations des budgets
considérables, des moyens extraordinaires, pour financer des entreprises de
dissuasions qui s’apparentent bien plus à des chasses aux sorcières qu’à une
campagne d’assainissement des mœurs.
D’abord ça ne fonctionne absolument pas comme toutes les
prohibitions. Cela crée par contre un climat de méfiance et de peur chez les
usagers, les internautes, qui est autrement plus malsain que la pornographie
elle-même. Parce que chacun va être à un moment donné soumis à une
investigation dont il n’aura pas conscience. Les pouvoirs policiers vont
s’introduire dans son ordinateur, vont violer son intimité, et s’ils n’y
trouvent pas de téléchargements pornographiques, ils trouveront autre chose
mais quoi ? Et de quel droit et pourquoi faire ?
On pense immédiatement, sans tomber dans la paranoïa du complot, que les services de surveillance, qu'ils soient policiers ou privés, peuvent parfaitement et très facilement, investir n'importe quel ordinateur ciblé, et non seulement fouiller la vie privée de la personne que l'on viole ainsi, mais en plus, si on ne trouve rien de répréhensible dans son ordinateur, en introduire frauduleusement, assez pour discréditer cette personne-là si c'est là le but recherché. Bien évidemment les services de surveillance vous jureront que jamais ces choses-là ne se font, alors qu'elles sont monnaie courante.
On pense immédiatement, sans tomber dans la paranoïa du complot, que les services de surveillance, qu'ils soient policiers ou privés, peuvent parfaitement et très facilement, investir n'importe quel ordinateur ciblé, et non seulement fouiller la vie privée de la personne que l'on viole ainsi, mais en plus, si on ne trouve rien de répréhensible dans son ordinateur, en introduire frauduleusement, assez pour discréditer cette personne-là si c'est là le but recherché. Bien évidemment les services de surveillance vous jureront que jamais ces choses-là ne se font, alors qu'elles sont monnaie courante.
Pour ces corps policiers protégés contre toutes les
poursuites, absous inconditionnellement de tous les abus qu’ils commettent, y compris des meurtres et des homicides, le prétexte pornographique est une
formidable aubaine. Ils peuvent s’en servir pour soutenir des causes de délations
abominables. Ils peuvent sur commande déstabiliser quiconque prétend à une carrière politique.
Les compagnies privées peuvent se servir de cet outil pervers pour espionner
à leur tour leurs employés.
Les ravages au contrat explicite entre le citoyen et
son État, au sujet de la protection dont il doit jouir en matière de liberté,
sont effroyables. C’est toute la société qui par de telles atteintes, bascule
dans la dictature étatique, l'État Policier. C’est l’installation d’un climat de peur, de
suspicion, avec son cortège de délations. En outre, cela favorise bien sur la
clandestinité, domaine le plus lucratif qui soit en matière d’exploitation
sexuelle ou autre.
Nous entrons ici est en réalité dans le domaine du contrôle
des masses et de l'intimidation envers les citoyens sur une très grande échelle. Ce genre de surveillance est dévastateur. Il s'apparente à ce qui se faisait de pire au Moyen-Âge sous l'Inquisition. Au point qu’il
doit être patent qu’il y a des groupes policiers qui doivent certainement
produire eux-mêmes des films pornos au caractère offensant, et avec en plus des
mineurs (ou des individus pouvant se faire passer pour des mineurs). De manière
à piéger des ‘’coupables’’ (entrappement, piègement) et ainsi justifier des budgets
parfaitement nuisibles.
Les salopards dans un tel contexte ne sont pas
ceux que l’on croit. Ce genre de pratique souvent dénoncée par des juges plus
éclairés que d’autres (en matière de drogue notamment) doit certainement être
très répandue dans les corps policiers. On pousse au crime pour justifier des
budgets répressifs. Le prétexte moral, utilisé ici comme argument protecteur
contre des influences néfastes, devient du fait des contradictions qu’il
implique, la plus ignoble couverture pour justifier des atteintes contre les
libertés d’exister, de penser, de choisir.
D’autant que depuis plus de 50 ans la lutte aux drogues
n’a rien réglé. Elle est un échec total. Toute cette répression n’a fait
qu’aggraver le problème. Les états progressistes se tournent maintenant vers la légalisation
de ces mêmes drogues, de manière à les encadrer plus efficacement. Sans pour
autant criminaliser des franges importantes de la population.Dans un tel contexte les dernières trouvailles du Gouvernement de Stephen Harper en matière de prostitution sont un recul de plus de 50 ans.
Il est certain que des corps de
police, craignant de voir fondre leurs budgets de répression, vont tout
faire pour se trouver de nouvelles croisades vertueuses. Histoire de garder la
main haute sur leurs juteuses affaires.
Tout ce qui traite de sexualité humaine étant depuis des
millénaires entaché de soupçons malveillants, on voit bien ici que la pornographie, représente une aubaine pour ces
croisés de la bienséance. Lesquels se frottent les mains de contentement, face
au potentiel énorme de si fructueuses affaires. Encore une fois sous le couvert
d’assainissement des mœurs, du prétexte de la vertu poussée au délire.
Dans le domaine des libertés encadrées ou pas, le poursuivi
ne se distingue du poursuivant que par sa vulnérabilité sociale et financière, et leurs motivations sont très proches.
Seuls les différencient les raisons de ceux qui agissent sous l’effet d’un
mandat (que la plupart du temps ils se sont accordés) de ceux qui agissent par
goût ou besoin personnel. Bien évidemment en cette matière il convient de
distinguer le simple voyeurisme, d’une volonté malfaisante qui poursuit des
buts ignobles.
Il n’existe pas un seul humain ayant un ordinateur, ou ayant
accès à un ordinateur branché sur Internet, qui n’ait été en contact avec une
forme ou une autre de pornographie. Et ces formes-là sont innombrables. A coté
d’Internet le Kamasoutra peut aller se faire voir.
En matière de sites pornos, le citoyen utilisateur est
logé à la même enseigne que ceux et celles qui en font la surveillance, au
prétexte d’en débusquer des coupables. Vous ne pouvez pas accuser qui que ce
soit de voyeurisme coupable sans en être un vous-même. C'est-à-dire d'être suspecté de voyeurisme.
Je fais cette distinction pour dire ici que celui qui regarde des films pornos, n’est pas obligatoirement ''coupable'' de voyeurisme. Il y a dans le mot voyeurisme un effet d’atteinte aux libertés individuelles. Personne ne songerait à stigmatiser un amoureux des nus de musées de voyeurisme. En matière de lois, de droits et d’Internet, tout est flou, bizarre, inquiétant et surtout très nouveau. Au fond le terme de voyeur, péjoratif à l’extrême, est ici inapproprié pour désigner en vrac tous ceux et celles qui fréquentent la Toile, pour y regarder des sites à contenus sexuels.
Je fais cette distinction pour dire ici que celui qui regarde des films pornos, n’est pas obligatoirement ''coupable'' de voyeurisme. Il y a dans le mot voyeurisme un effet d’atteinte aux libertés individuelles. Personne ne songerait à stigmatiser un amoureux des nus de musées de voyeurisme. En matière de lois, de droits et d’Internet, tout est flou, bizarre, inquiétant et surtout très nouveau. Au fond le terme de voyeur, péjoratif à l’extrême, est ici inapproprié pour désigner en vrac tous ceux et celles qui fréquentent la Toile, pour y regarder des sites à contenus sexuels.
On comprend ici qu’à moins d’être totalement bouché ou d’une
mauvaise foi impudente à l’extrême, qu’il y a une différence profonde entre
celui ou celle qui espionne ses semblables avec des jumelles, ou des
téléobjectifs branchés sur des caméra vidéos, et cette autre personne qui visionne à l’occasion des
films sexuels mis en ligne de façon volontaire, par des participants qui savent
ce qu’ils font, et qui agissent de leur plein gré, que ce soit gratuitement ou
contre rémunération.
Que ce soient des sites pornographiques ou
artistiques, ou encore ayant des vocations d’études générales ou spécialisées
au sujet des comportements humains étranges, atypiques aux limites du
supportable.
Je pense ici à ces films de scènes cannibales, ou ces
abominables ‘’snuff movies’’ qui montraient d’effroyables opérations de torture
et de mises à mort réelles d’humains. On entre ici dans les souterrains les
plus immondes du comportement humain.
Dans les films d’horreur, on y élabore aussi des scènes de
carnage qui sont insupportables. Elles sont toutefois permises et très
répandues, parce qu’elles sont du domaine de l’expression artistique, et qu’on
sait bien qu’il s’agit de trucages. Il n’en demeure pas moins que ces
‘’horreurs’’ ont leurs publics, et qu’on ne les interpelle pas pour leurs goûts
si curieux.
Pas plus qu’on ne fait grief à quiconque de regarder tous
ces films extrêmement violents, dans lesquels des individus de tous âges, des
deux sexes, de toutes les classes sociales s’interpellent le pistolet au poing,
et où on ne fait pas plus de cas d’une vie humaine qui si c’était celle d’une
fourmi.
Pourtant la mise à mort d’un humain quel qu’il soit, est en
matière d’interdit moral, le crime le plus effroyable qui soit. Malgré tout,
les films violents sont tous autorisés par les censeurs, qui n’y voient que du
divertissement. En somme le meurtre est dans le monde cinématographique un art
subtil, et l’expression sexuelle qui pourtant tue rarement, une perversion
innommable. Le fin du fin en matière de divertissement, est d'accoler ensemble des meurtres crapuleux sur fond d'exploitation sexuelle totalement déviante.
Une part importante du problème de la surveillance du web
étant ici que les subjectivités des surveillants constituent autant d’atteintes
aux droits et libertés si elles ne sont pas sévèrement encadrées. De manière à
prévenir des dérives à connotations moralistes dont on ignore la place qu’ils
tiennent dans un débat aussi vaste. Il y a tant et tant de morales dans ce
domaine, qu’on peut tout y interpréter d’une façon ou d’une autre, avec son
contraire. Ajoutons ici qu'un encadrement législatif rigoureux, capable de prévenir toutes les dérives et tous les débordements, est absolument impossible.
On doit bien aussi admettre que les policiers qui font de la
surveillance Internet, ne sont pas nécessairement formés pour distinguer et
départager les intentions de ceux qu’ils surveillent. Pourquoi des policiers
devraient-ils se charger d’une telle besogne ? En quoi un policier représenterait-il une sorte de citoyen, dont la formation le mettrait en matière de jugement moral, dans une classe à part, privilégiée, qui le situerait au-dessus des lois ?
Ça ne tient pas debout.
Ça ne tient pas debout.
Il faut que les lois interdisent
rigoureusement à toute personne en autorité, de se servir des sites pornos sur
Internet pour espionner, piéger et/ou accuser, des citoyens qui
s’adonnent à un passe-temps parfaitement normal et naturel. À savoir la contemplation
du corps humain dans ses ébats intimes. Il n’y a rien de répréhensible dans cela.
La mère du Pape
elle-même s’est fait engrosser de manière parfaitement naturelle. Elle a
copulé, baisé, entretenu des désirs charnels, et très probablement pris des
poses érotiques lors de ses ébats. Elle en a probablement tiré quelques
satisfactions épidermiques, lorsque son conjoint lui faisait l’amour. Tous les pape, et tous les pourfendeurs de la moralité, sont des produits du péché originel.
En quelque sorte, ces sites de surveillance, annoncent
exactement leurs choix (leurs préjugés moraux) et représentent des clientèles
religieuses ou civiles qui insistent de manière vicieuse, sur des nécessités ‘’morales’’
spécialisées. Leur rôle trouve sa légitimité par exemple en publiant des filtres parentaux. Ou encore en
avertissant les éventuels visiteurs qu’ils doivent s’identifier ou reconnaître
qu’ils sont majeurs. Ce sont de piètres barrières on le conçoit, parce que
personne ne peut raisonnablement savoir que tous les visiteurs sont exactement
ce qu’ils prétendent être. Mais de là à ce que les ''surveillants'' soient investis de pouvoirs quasi judiciaires, il y a une marge.
Ces filtres sont
là pour tenter de limiter d’éventuels dégâts, parfaitement impossibles à
décrire de manière objective. Personne ne prend ces mises en garde au sérieux.
On entre ici dans le domaine de l’hypocrisie la plus plate qui soit.
L'informatique étant le domaine de toutes les expériences, il faudrait que ces groupes qui œuvrent dans la morale, cette sorte d'entreprise de salubrité publique au caractère si subjectif, se forgent des outils qui leur permettrait de verrouiller, sans attenter aux libertés individuelles, les sites qui contiennent des éléments outrageants pour la dignité humaine.Le moteur de recherche Google fait de la censure et insiste dans ses pages de sexe pour signaler que des pages ont été retirées à la suite de dénonciations, de plaintes ou de signalements. Il y a donc une armée de citoyens qui visionnent constamment des sites pornos et signalent les plus offensants. Comment qualifier cette armée, ces vigiles de la bienséance et, quel rôle tiennent-ils dans ces occupations. On peut prudemment suggérer ici qu'ils agissent comme une sorte d'antidote au pire. Mais là, qui donc départagera les uns des autres?
Les ordinateurs, pour avoir envahi les moindres recoins de notre intimité, sont devenus à la fois un extraordinaire moyen d’élargir le spectre de notre liberté (ce qui est une excellente chose) mais aussi un formidable outil pour des pouvoirs totalitaires soucieux de subjuguer des masses, de surveiller tous les citoyens.
L'informatique étant le domaine de toutes les expériences, il faudrait que ces groupes qui œuvrent dans la morale, cette sorte d'entreprise de salubrité publique au caractère si subjectif, se forgent des outils qui leur permettrait de verrouiller, sans attenter aux libertés individuelles, les sites qui contiennent des éléments outrageants pour la dignité humaine.Le moteur de recherche Google fait de la censure et insiste dans ses pages de sexe pour signaler que des pages ont été retirées à la suite de dénonciations, de plaintes ou de signalements. Il y a donc une armée de citoyens qui visionnent constamment des sites pornos et signalent les plus offensants. Comment qualifier cette armée, ces vigiles de la bienséance et, quel rôle tiennent-ils dans ces occupations. On peut prudemment suggérer ici qu'ils agissent comme une sorte d'antidote au pire. Mais là, qui donc départagera les uns des autres?
Les ordinateurs, pour avoir envahi les moindres recoins de notre intimité, sont devenus à la fois un extraordinaire moyen d’élargir le spectre de notre liberté (ce qui est une excellente chose) mais aussi un formidable outil pour des pouvoirs totalitaires soucieux de subjuguer des masses, de surveiller tous les citoyens.
Cet aspect ne touche pas seulement
les sites pornos et leurs clientèles. Il y une autre sorte de
surveillance aigüe qui compile les tentatives de gens qui
s’approchent des sites gouvernementaux, surtout s’ils sont légaux et
mis en ligne pour informer. Pour informer seulement ? Voire…oh mânes de Kafka!
Il y a des mots, des expressions, toute une nomenclature stratégiquement significative, qui peut mettre la puce à l'oreille de grands ensembles de surveillance, qui ont les moyens et l'outillage requis, pour écouter chaque humain qui se sert d'un ordinateur. Débat très actuel.
En matière de protection des libertés individuelles, les pouvoirs publics sont actuellement complètement dépassés par la puissance de l’Internet qui pénètre profondément au cœur même des existences, et dévoile à des degrés divers tout un chacun.
Il y a des mots, des expressions, toute une nomenclature stratégiquement significative, qui peut mettre la puce à l'oreille de grands ensembles de surveillance, qui ont les moyens et l'outillage requis, pour écouter chaque humain qui se sert d'un ordinateur. Débat très actuel.
En matière de protection des libertés individuelles, les pouvoirs publics sont actuellement complètement dépassés par la puissance de l’Internet qui pénètre profondément au cœur même des existences, et dévoile à des degrés divers tout un chacun.
Avec Internet, les plus
grands délinquants en matière d’atteintes aux libertés individuelles ne sont
pas les citoyens, mais bel et bien les pouvoirs publics (voir les tribulations
de Julian Assange et celles d’Edward Snowden, deux exemples connus de
dénonciateurs de ces atteintes au droit des gens). Mais dans leurs cas précis, la question se pose aussi de savoir de quel droit ils se sont eux-même investis de celui de dénoncer leurs employeurs ? La réponse qu'ils offrent est que leur conscience les a poussé à mettre en garde les citoyens, contres des pratiques gouvernementales, la plupart du temps illégales, et qui s'élaborent au nom de la sécurité nationale.
On ne se contente pas
d’espionner les gens pour savoir s’ils se livrent à des débauches d’ordre
sexuelle, ou pour des raisons plus pointues en matière de sécurité. On les espionne aussi pour connaître leurs goûts de
consommateurs, pour les analyser dans leurs désirs et tendances. De façon à
pénétrer leur psyché, histoire de les exploiter, de les
circonscrire. Bref de limiter leur liberté pour des raisons pécuniaires. La
plupart du temps parfaitement grotesques, et plus ou moins ignobles. Comme les
faire chanter par exemple. Le plus souvent pour les harceler.
Dans les cas de ceux qui surveillent les autres, il y entre un ingrédient de viol des consciences et
d’atteintes aux libertés, lequel n’existait pas ou si peu, du temps de l’avant
Internet. Cette remarque est valable pour les profiteurs de l’Internet, exploiteurs, surveillants plus ou moins bien intentionnés, ou policiers.
Dans nos pays démocratiques où sont inscrites dans les
constitutions des lois pour protéger l’intimité et le libre arbitre des
citoyens, l’Internet vient remettre en question l’idée que l’on se fait de la
liberté comme valeur fondamentale de nos sociétés.
Avec Internet, n’importe qui en situation de pouvoir a le
moyen de s’attaquer à l’intégrité d’un citoyen. Avec en
prime, la possibilité extraordinaire (c’est le mot) de pouvoir le faire en
toute impunité, tout en mettant le citoyen visé sur la défensive.
En matière de sexe, peu importe comment on aborde le sujet,
nous sommes tous, du moment que nous opérons un ordinateur, des délinquants
potentiels, voir des coupables, jugés avant même d’avoir été entendus.
Contrairement aux préceptes généraux qui fondent nos codes
de lois, où l’individu est présumé innocent lorsqu’un soupçon pèse sur lui,
avec Internet et la pornographie, le seul fait de lier un citoyen à de la
pornographie le discrédite au départ. Il n’est pas nécessairement considéré
comme coupable d’un éventuel crime, mais il est toujours suspect, parce qu’il
est louche et surtout parce qu'il a été mis en cause, qu'on l'a pointé du doigt. C'est la même chose que le voisin qui regarde son voisin d'un œil malveillant, et qui le dénonce aux autorités au moindre soupçon. Lequel ? On ne sait pas !
Même s’il doit par la suite être reconnu non coupable, ou totalement innocenté de tout crime, les dommages faits à sa réputation, à sa qualité de citoyen, s’apparentent à ceux que subit toute personne (surtout une femmes ou uns enfant) qui est violée. On remarquera ici qu’en fin de compte, alors que la notion de viol mettait en cause des femmes comme victimes, et des hommes comme agresseurs, sur la Toile la donne change radicalement. En effet sur le Net même les hommes peuvent se faire violer, du fait qu’on va s’attaquer maintenant à leur intégrité à la fois physique et citoyenne.
Même s’il doit par la suite être reconnu non coupable, ou totalement innocenté de tout crime, les dommages faits à sa réputation, à sa qualité de citoyen, s’apparentent à ceux que subit toute personne (surtout une femmes ou uns enfant) qui est violée. On remarquera ici qu’en fin de compte, alors que la notion de viol mettait en cause des femmes comme victimes, et des hommes comme agresseurs, sur la Toile la donne change radicalement. En effet sur le Net même les hommes peuvent se faire violer, du fait qu’on va s’attaquer maintenant à leur intégrité à la fois physique et citoyenne.
On peut se remettre d’un viol, on peut en effacer les
conséquences physiques, on se remet difficilement des séquelles psychologiques
de telles atteintes. Il suffit qu'une auto patrouille s'arrête devant votre porte et que des policiers viennent y sonner, pour que la machine à rumeurs du voisinage élabore sur votre compte des soupçons malveillants.
Il en va de la pornographie comme de toute expérience
humaine. Elle comporte ses zones d’ombres et de lumière. La pornographie comme
expérience sexuelle individuelle et collective, remet en question des diktats
millénaires, et repense les rapports humains. Cette pornographie comporte un immense
espace de libéralisation des mœurs, au même titre que des progrès ont été
obtenu (de longue lutte) dans des domaines de tous temps controversés, tabous,
contre l’homosexualité par exemple.
Quant à la prostitution, aussi vieille que le Monde, c’est
probablement le domaine le plus inextricable en matière de contrôle, qui soit.
Après des millénaires de tentatives d’en civiliser les mœurs, la prostitution
semble être partout une expérience incontrôlable, impossible à réglementer, à
civiliser.
Il existe toujours deux clans qui s’affrontent, les pour et
les contres. Pas moyen de séparer les uns des autres. Dans le domaine de la
prostitution, les tenants d’une pratique encadrée sous la rubrique de
‘’travail’’ du sexe, travail réglementé comme toute autre activité commerciale,
les pour, sont constamment mis en échec par les contre. La frontière qui les
sépare n’est pas une question de santé, de salubrité publique, mais bel et bien
une affaire morale. Surtout une affaire politique.
C’est là que subsistent tous les malentendus. Les pour
voudraient, puisque la prostitution est un fait millénaire de société, la
discipliner dans un cadre légal qui en civiliserait les effets. Sans pour
autant en faire une promotion provocatrice qui indisposerait les bien-pensants.
Mais ces derniers ne l’entendent pas de cette oreille. Ils exigent, justement
parce qu’ils sont des bien-pensants, non seulement de vivre leurs existences
selon leurs préceptes, mais tiennent mordicus à imposer leur sens des valeurs à
tout le monde. Y compris ces délinquants du sexe qui les indisposent. Au fond
les moralisateurs sont les intolérants dans ce débat. Et ce sont les
‘’délinquants’’ du sexe libre qui sont les défenseurs des libertés et pas
seulement la leur. Dans tout moralisateur il y a un taliban qui sommeille.
La pornographie comporte aussi sa part inquiétante d’abus,
lorsqu’elle s’engage dans les domaines de l’exploitation des plus faibles par
les plus forts, plus rusés, et plus malins, dont les motivations sont
sordidement intéressées.
Le problème ici étant que lorsqu’il s’agit d’exploiter ses
semblables, il existe tout un droit coutumier qui encourage cette exploitation,
en quelque sorte balisée par l’acceptation générale.
Les gens de gauche politiquement engagés, vous diront avec
ferveur et une certaine justesse, que les ‘’affaires’’ quelles qu’elles soient,
sont toutes plus ou moins ignobles, parce qu’elles encouragent l’exploitation
de l’homme par l’homme. Ce qui n’empêche absolument pas que l’on fasse ici et
là à gauche comme à droite des ''affaires''. Et que les promoteurs soient traités comme des gens
parfaitement convenables et honorables.
Il y a dans ces domaines affairistes autant de dispositions
légales nécessaires afin de protéger et même de favoriser des façons de se
conduire qui font (justement) l’affaire de groupes bien organisés.
Lorsqu’on y mêle du sexe la donne change, parce que là on
pénètre sur les territoires du contrôle des masses et des individus. En matière de sexualité, tout un chacun est plus ou moins regardé
de travers. Il n’y a pas de sexualité parfaitement saine. Toute sexualité
comporte une part extravagante d’interdits, de frontières élastiques qui
tiennent à autant de cultures qui s’affrontent au soleil de la légitimité.
Si on pouvait soupeser le sentiment, la fonction, la pulsion
sexuelle, on y trouverait quelques pincées d’amour et d’échanges de fluides
corporels aux fins d’accomplissement de soi, qui flotteraient sur un océan d’obscénités.
Pour les tenants de la loi et de l’ordre (leur loi et leur
ordre) les nuances et les distinctions sont éminemment grossières. Elles sont
du domaine du blanc et du noir. Les teintes de gris et de couleurs y sont bannies.
Vous remarquerez ici que les homosexuels ont adopté le drapeau arc-en-ciel,
pour bien montrer qu’ils ne défendent pas seulement leur cause, mais celle de
la diversité sexuelle prise au sens le plus large qui soit.
Il n’y a pas plus borné, plus vicieux (c’est le cas de
le dire), qu’un individu qui s’arroge le pouvoir exorbitant de juger ses
semblables, puis ensuite de les condamner. Ce pourquoi il existe des tribunaux
où les causes contre les citoyens sont instruites par d’autres citoyens qui ne
sont pas nécessairement des juges. Peu importe ce que peuvent en dire des tribunaux légalement constitués, leurs jugements ne sont plus considérés comme valeur indiscutable. Au-delà de tous les appels, demeure toujours la pression civique, qui peut à tout moment descendre dans la rue et remettre en question des dogmes absolutistes.
Je ne parle pas
seulement des causes devant jury. Il y a toutes celles qui sont traitées
quotidiennement par les médias, la littérature, les arts. Lesquels forment des
forums, instruisent des recherches, interrogent des spécialistes et des non
spécialistes, et entretiennent un débat qui se situe bien au-dessus des lois.
Edward Snowden, poursuivi par les autorités de son pays
comme traître, voleur, délinquant de la sécurité nationale, passible de la peine
de mort, est proposé ailleurs comme candidat au Prix Nobel de la Paix. Il est
vilipendé par les autorités de son pays pour avoir dénoncé les abus policiers,
les atteintes aux libertés protégées par la constitution de son pays. Ceux-là
mêmes qui devraient le remercier, le décorer pour ses efforts envers la
promotion de cette liberté chérie, veulent au contraire le faire taire et le
tuer.
Il est obligé (un comble) de se réfugier sous la protection
d’un État notoirement reconnu depuis des décennies, comme champion des attaques
contre les libertés individuelles, et parfaitement corrompu. On nage en plein
délire.
Il y a d’autres exemples d’abus légaux contre des
expérimentateurs impliqués dans des causes humanitaires, qui ont été tout au
long de leurs existences trainés dans la boue par des bien-pensants, furieux
que l’on remettre en question des façons d’être qui pour eux sont sacrées. Le cas le plus célèbre étant celui d'Oscar Wilde.
On pense tout de suite ici aux combats pour le vote des
femmes, les droits des homosexuels, le droit à l’avortement et ses empoignades
homériques, entre tenants de toute gestation qui ne doit jamais être
interrompue (pro-vie) et tous les autres qui clament haut et fort que la
gestation est d’abord et avant tout une affaire de droit personnel et de
contrôle de son propre corps ( pro-choix).
Entre aussi ici en considération le droit de mourir dans la
dignité, les combats contre l’acharnement thérapeutique, ceux du suicide
assisté, celui qui touche le domaine éternellement controversé de la
prostitution, ou encore d’autres polémiques contre des pratiques magiques
ritualisées, comme la circoncision, l’infibulation, l’excision, encore
pratiquées de nos jours.
Le prétexte le plus fréquent pour intervenir contre des
personnes qui regardent des sites à connotation sexuelle, étant celui de la
pédophilie ou de la présomption pédophilique, qui mélange sans discernement la
sexualité des enfants pré-pubères, celle des adolescents qui pourtant ont des
droits reconnus. Comme par exemple l’âge du consentement sexuel (qui se situe
aux alentours de 14 ans).
Quant aux motivations de tous ceux et celles qui s’exhibent
sur la Toile pour autant de raisons qu’il y a d’individus, elles relèvent le
plus souvent d’une éducation peut-être maladroite, ou d’une fantasmagorie
expérimentale, peu importe. Il n’y a pas lieu de criminaliser tant et tant
d’individus qui pratiquent avec plus ou moins de bonheur, une sexualité
toujours changeante du moment que l’on grandit.
Il faut tout de même constater qu’il en va de la
pornographie comme du sport, de la religion, des jeux de hasard, de la
gastronomie et de l’alimentation. Des effets néfastes du sucre, du café et du tabac. Ou encore de
la consommation des drogues douces. Ce sont des activités qui provoquent des
accoutumances. Quelques-unes semblent incontrôlables, ou bien finissent par
s’estomper faute d’intérêt.
Dans le cas du tabac par exemple, au-delà de toutes les analyses culturelles d'époques qui en expliquent la consommation permanente, on voit bien que les fabricants de tabac sont exactement dans la même situation que les pushers de drogues. Le tabac a tué des masses considérables d'adeptes, de consommateurs. Depuis plus de 100 ans on criminalise les vendeurs de drogues, souvent sous d'excellentes raisons, mais on a laissé faire l'industrie du tabac qui jouit d'une tolérance étatique, du fait que le tabac est un formidable moyen d'engranger des taxes. Toute l'industrie du tabac a comploté pendant des décennies, afin de faire de leur produit, un moyen sur d'en rendre les usagers dépendants. Tous les moyens ont été utilisés.
Dans le cas du tabac par exemple, au-delà de toutes les analyses culturelles d'époques qui en expliquent la consommation permanente, on voit bien que les fabricants de tabac sont exactement dans la même situation que les pushers de drogues. Le tabac a tué des masses considérables d'adeptes, de consommateurs. Depuis plus de 100 ans on criminalise les vendeurs de drogues, souvent sous d'excellentes raisons, mais on a laissé faire l'industrie du tabac qui jouit d'une tolérance étatique, du fait que le tabac est un formidable moyen d'engranger des taxes. Toute l'industrie du tabac a comploté pendant des décennies, afin de faire de leur produit, un moyen sur d'en rendre les usagers dépendants. Tous les moyens ont été utilisés.
Cependant au-delà d’un certain seuil, lorsque l’habitude
s’en mêle au point que l’on ne peut plus s’en passer et que cela crée des
angoisses, de la culpabilité, qu’il faut se trouver de l’aide. À moins que l’on
ne soit doté d’une force de caractère conventionnelle, qui nous fait prendre
conscience de notre dépendance temporaire, et que l’on prenne les moyens pour
se désaliéner. La majorité des humains ne se situe pas dans cette frange. Ceux et celles qui n'arrivent pas à se désaliéner d'une dépendance, sont des malades, pas des criminels.
Tous les fumeurs ayant réussis à se désintoxiquer du tabac
et des drogues douces, de même que les buveurs d’alcool qui un jour ont cessé
de boire, vous diront qu’il n’y a pas vraiment de thérapie magique pour soigner
une dépendance. Il faut forcément y mettre du sien, faire intervenir sa
volonté. ceux qui y parviennent sont rares et sont l'objet d'une sorte d'admiration, presque de la vénération.
C’est beaucoup plus difficile dans d'autres domaines intrinsèquement liés à la condition humaine. On peut cesser de manger de façon boulimique, et ainsi arriver à maigrir. Les gros, les obèses, vous diront à quel point c’est difficile. Parce que cela tient surtout au fait que quoiqu’on fasse, on ne peut pas renoncer à manger sous peine de mort. Il faut dans de pareils cas trouver la voie médiane entre l’abus et le contrôle.
C’est beaucoup plus difficile dans d'autres domaines intrinsèquement liés à la condition humaine. On peut cesser de manger de façon boulimique, et ainsi arriver à maigrir. Les gros, les obèses, vous diront à quel point c’est difficile. Parce que cela tient surtout au fait que quoiqu’on fasse, on ne peut pas renoncer à manger sous peine de mort. Il faut dans de pareils cas trouver la voie médiane entre l’abus et le contrôle.
Par contre les drogues comme le tabac, qui ne sont pas indispensables à la vie, sont des éléments parasitaires de l’existence. Ils dérèglent des mécanismes naturels de protection de l’organisme. Ces
dépendances-là sont des maladies comme l’alcoolisme. Elles exigent des soins. C’est
pareil pour l’anorexie et la boulimie.
Cela va plus loin que le simple effort de volonté. Il y a
des gens qui sont accros aux sports, aux dépenses comme le magasinage outrancier,
les jeux de hasards, les jeux vidéos. Ou bien qui se défoncent dans l’exercice afin d’acquérir
un corps de rêve. Ces pathologies-là ne sont graves que si la personne impliquée
est en quelque sorte complice de sa dépendance, et ne voit pas qu’elle court à
sa perte prématurée.
C'est un problème psychologique. Il leur faut généralement un accident grave (une crise cardiaque, un AVC ou quelque chose du genre) pour allumer.
C'est un problème psychologique. Il leur faut généralement un accident grave (une crise cardiaque, un AVC ou quelque chose du genre) pour allumer.
Quant à ceux qui sont accros aux sites pornos, ils
ressemblent ni plus ni moins à ceux qui sont accros au cinéma, aux rencontres
dans des bars sportifs ou des clubs de danseuses. Enfin des choses
socialisantes qui remplissent des vides, comblent des besoins existentiels.
Dans ces cas-là, qui sont probablement les plus fréquents et les plus anodins,
le moyen de se détourner de ces pratiques lorsqu’elles deviennent malsaines sur
le plan de l’épanouissement personnel, consiste à diversifier ses intérêts. À
multiplier ses sorties en les variant, et en se liant avec un entourage dont
les divertissements sont à des lieues de ceux qui vous aliènent passagèrement.
Cela ne représente pas vraiment de difficulté. C’est une
affaire d’approche volontaire où il est toutefois recommandé de se faire aider.
Des amis, des connaissances, des lieux de partages sociaux suffiront dans la
plupart des cas. Se faire une maladie d’une manie passagère plus ou moins
envoutante, qui dure quelques années ou même toute une vie, est la pire façon
d’appréhender une situation devenue problématique. Encore ici d’autant
plus, qu’il en va de la sexualité comme le fait de boire, de dormir, de manger,
de respirer… on ne peut pas s’en passer sous peine de mourir.
Entre aussi dans ce domaine de la tolérance éclairée, les
cas de tous ces adultes qui ont eu ou pas une éducation
sexuelle performante et saine. On sait bien qu’en matière de sexualité où les
interdits sont innombrables, qu’il est impossible de faire la part des choses,
quant aux motifs qui poussent tel ou tel individu à regarder des sites sexuels,
qu’ils soient pornographiques ou pas. L’éducation sexuelle partout en Occident est
un échec patent depuis des siècles. Quant au reste du Monde cela dépasse le
cadre de mon propos.
Le seul fait qu'il existe un milliard de sites pornos, et qu'il soit impensable de mettre tous ses adeptes en prison, prouve que la pornographie remplit un besoin qui correspond à une normalité qui tarde toujours à s'établir. Que dire alors des ces autres milliards d'individus qui regardent de la pornographie ? Si on écoutait les moralisateurs on flanquerait au violon la moitié de l'humanité, et l'autre moitié en deviendrait les gardiens. Toute une société!
Le seul fait qu'il existe un milliard de sites pornos, et qu'il soit impensable de mettre tous ses adeptes en prison, prouve que la pornographie remplit un besoin qui correspond à une normalité qui tarde toujours à s'établir. Que dire alors des ces autres milliards d'individus qui regardent de la pornographie ? Si on écoutait les moralisateurs on flanquerait au violon la moitié de l'humanité, et l'autre moitié en deviendrait les gardiens. Toute une société!
De façon générale les législateurs et éducateurs s’entendent
pour baliser non pas le voyeurisme, mais surtout la possibilité de contacts
entre adultes malintentionnés qui s’attaquent physiquement à des jeunes, plus
ou moins innocents des conséquences de leurs actes. Tout le monde sait ici
qu’il y a également des adultes qui sont susceptibles d’être eux aussi piégés
par des prédateurs sexuels.
On fait la chasse aux prédateurs réels certes, mais dans un
domaine aussi complexe que celui de la sexualité, il faut nécessairement que
tout ce qui s’y rattache soit traité avec un sens de la nuance qui doit être
exempt de parti-pris moraux, puisés à même les réservoirs antiques des
interdits, dont la plupart sont carrément dépassés.
J’ai connu une personne qui est morte d’avoir pratiqué des
rituels sadomasochistes, sans savoir qu’elle mettait sa vie en danger. Alors
qu’il y en a quantité qui pratiquent des exercices sadomasochistes, et qui ma
foi ne s’en portent pas plus mal. En sexualité comme en tout il y a des risques
(dont les maladies vénériennes ou le SIDA) et beaucoup d’expérimentateurs
maladroits. Ce ne sont pas nécessairement des délinquants ou des criminels.
Pour ce qui est de la qualité visuelle, donc artistique si
on veut, des représentations pornographiques, il y en a qui sont d’une laideur
repoussante. La plupart sont d’une maladresse naïve.
Beaucoup sont grotesques, et une petite part puise ses expressions et
représentations dans la beauté des intervenants, la compétence des acteurs.
Mais que ce soit laid ou beau, il n’y a pas de crime dans l’affaire
pornographique d’une façon générale. Seuls les abus, les actes de violence, les
exploitations, méritent après examen sévère d’être sanctionnés.
Au XXIe Siècle la notion d’interdiction ne peut plus se
conjuguer aux syntaxes religieuses, aux tabous antiques, aux discriminations
raciales, aux limitations ethniques qui empoissonnent l’existence de millions
de citoyens, qui veulent se situer dans une mouvance progressiste et moderne.
La notion de bien et de mal au XXIe Siècle, surtout dans les
pays les plus avancés, ne peut absolument pas être traitée à partir de
conceptions archaïques intransigeantes. Dont les présupposés reposent sur une
vision de la vie en société qui n’a plus sa place dans un Monde qui comportera
bientôt plus de 8 milliards d’individus et quelques millions de cités,
villes et villages.
Aux premiers temps de la conquête du Nouveau Monde, les
européens ont colporté avec eux des maladies comme la vérole, ou le simple rhume, qui ont décimé les
populations indigènes des Amériques. Cependant ces européens ont hérité de ces
mêmes indigènes d’un fléau, la syphilis, qui les a eux aussi décimé, et leur a
empoisonné l’existence jusqu’aux débuts du XXe Siècle.
L’organisation du droit de l’Antiquité reposait sur un monde
essentiellement rural, où les plus grandes cités ne comportaient en moyenne que
quelques milliers d’individus. Sur une population mondiale de quelques dizaines
de millions d’individus, n’ayant que peu ou pas de contacts entre eux.
Au XXIe Siècle, certaines grandes agglomérations modernes
ont plus de citoyens que n’en comptaient autrefois des empires maintenant
disparus. Les antiques codes de bienséance établis afin de favoriser la vie
publique pour des populations citadines ou rurales de quelques milliers d’individus,
sont totalement ineptes dans des lieux, villes ou pays actuels, qui abritent
des centaines de millions d’individus.
Alors que la planète toute entière se cherche maintenant des
façons de vivre, qui doivent accommoder des masses incommensurables en termes
mathématiques. Où l’individu a plus de privilèges, de droits et de devoirs, que
les rois et les empereurs les plus opulents des temps anciens.
Vouloir continuer à traiter les citoyens actuels, dans
un cadre mondialiste, avec des préceptes dont l’élaboration remonte à des
millénaires, est de la pure sottise, une approche criminelle.
Avec la prolifération des voyages en avion, les risques attachés à des
contaminations épidémiques sont énormes. On craint ici et là avec raison la
propagation de grippes meurtrières, qui pourraient provoquer des hécatombes
dans les populations. Va-t-on pour autant interdire les voyages ?
En matière de sexualité, le brassage des cultures
offre au citoyen moderne, des modèles expérimentaux qui ne peuvent absolument
pas être jugés aux seuls mérites d’une quelconque moralité aux incidences
locales.
Les croisements culturels forcent les individus à se
remettre en question. Les voyages, s’ils posent des risques à la santé
planétaire, comportent aussi des avantages certains, en ce qu’ils font baisser
les tensions internationales. Grâce aux brassages des cultures et des gènes.
Cette ouverture planétaire à l’Autre ne fait bien évidemment
pas l’affaire de groupes plus frileux quant à l’avenir de leur culture (voir
surtout les religieux radicaux, sectaires, exclusifs) et la mondialisation paye un lourd tribut aux
refus traditionalistes qui s’expriment dans une fureur incontrôlable.
On remarquera ainsi que sur le web, il y a une quantité
astronomique de sites pornographiques qui traitent précisément des rencontres entre gens qui viennent d’horizon culturels pour le moins exotiques. C’est sans parler de ces millions d’autres sites qui n’ont rien de
pornographiques mais qui proposent des destinations enchanteresses dans
lesquelles percent à l’évidence des propositions de tourisme sexuel.
La résurgence actuelle (passagère) de vieilles religions qui
s’affrontent au finish dans l’arène de l’actualité mondiale, prouve largement
qu’il faut en finir avec ces vieilles peurs, ces vieilles conceptions, devenues
au fil des siècles, autant d’outrages envers la dignité humaine.
Ce ne sont que massacres, pogroms, nettoyages ethniques, racismes hallucinés qui étalent au grand jour une violence d’autant plus absurde, que ces vieilles conceptions sont vouées à la disparition la plus prochaine qui soit.
Ce ne sont que massacres, pogroms, nettoyages ethniques, racismes hallucinés qui étalent au grand jour une violence d’autant plus absurde, que ces vieilles conceptions sont vouées à la disparition la plus prochaine qui soit.
Ces attaques contre la modernité émanent de groupes arriérés
qui s’attardent dans un monde qui n’est plus le leur. Malheureusement ils
entrainent dans leurs dérives abominables, des milliers d’innocents qu’ils
fanatisent, et qui à leur tour font des victimes parmi des populations qui ne
sont même pas concernées par leurs aprioris imbéciles.
Ce qui a pour conséquence de provoquer chez les
autorités modernes une réaction de sécurité exacerbée qui met tout le monde en
danger.Julien Maréchal
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