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lundi 23 juin 2008

Le rapport Bouchard Taylor est là

Rapport Bouchard Taylor sur les accommodements raisonnables.
Suite du 19 juin 2008
Voir le rapport lui-même au site www.accommodements.qc.ca


Nous sommes à la fin de juin 2008. Le rapport Bouchard Taylor sur la commission du même nom est sorti dernièrement, et les réactions n’ont pas tardé. Globalement elles sont négatives, parfois nuancées, et pour la plupart, presque toutes, marquées du sceau de l’opportunisme. Beaucoup de commentateurs, et pas parmi les plus sots, avouent candidement que leur réaction s’appuie sur une lecture extrêmement partielle du texte du rapport qui ne comprend pas moins de 350 pages.

Au risque d’énoncer ici des évidences, je soulignerai que ce rapport est cohérent, fait par des professionnels compétents, et bien que MM. Bouchard et Taylor, à titre d’intellectuels renommés n’aient fait là que le travail pour lequel ils avaient été engagés, on doit les remercier de s’être donné tant de peine, et d’avoir pris le temps qu’il fallait pour proposer un document honnête. A ce titre si le rapport a droit comme ses auteurs à l’estime des honnêtes gens, il doit être critiqué avec la même honnêteté intellectuelle. Autant dire ici sans gêne de se tromper, qu’il contient des irritants qui dénotent (pour ne pas dire qui trahissent) chez les auteurs un et même plusieurs parti-pris, dont quelques-uns s’expliquent par les personnalités en cause. Alors que d’autres sont extrêmement troublants, voire choquants.

Sautons immédiatement l’épisode loufoque des déclarations sensationnalistes du Journal ‘’The Gazette’’ de Montréal, qui n’en rate pas une quand il s’agit de mal faire, et qui a voulu pervertir le débat, en faisant paraitre des manchettes insultantes pour les Québécois francophones qui forment la majorité au pays du Québec. 

Chose qui agace depuis toujours cette feuille notoirement francophobe et raciste. Ses dirigeants, donneurs de leçons, n’ont pas eu cette décence élémentaire d’attendre que les auteurs du rapport sortent leur document pour, plusieurs jours avant cette sortie, en publier des extraits. Lesquels extraits, comme il fallait si attendre de la part de ces gens mal intentionnés, avaient l’air de jeter le blâme sur la majorité francophone du Québec. 
Jugée sommairement ainsi comme étant majoritairement intolérante, et sur le dos de laquelle devait retomber tout l’odieux (si odieux il y avait) d’un état de chose qui fait malaise ici comme ailleurs.

À savoir l’accueil et l’intégration des immigrants et le sort fait aux minorités. Notons en passant ici que le Journal ‘’The Gazette’’ est depuis toujours la voix de toux ceux qui ne se sont jamais intégrés au Québec Français.  Bien qu'il soit disparu de l'actualité, le Parti Égalité, ''défenseur'' des droits (lire ici des privilèges) de la minorité anglophone, finira bien un jour par renaître de ses cendres, pour entreprendre encore sa croisade contre le Français envers lequel ses membres rétrogrades entretiennent une haine viscérale.


La rédaction de cette feuille comporte néanmoins en son sein quelques exceptions pour faire bonne figure et donner le change, mais le ton de ce quotidien est carrément rhodésien quand il parle de façon condescendante et méprisante des Québécois. Le Monde entier sait que les Québécois sont les gens les moins racistes de la planète. Ces voix anglophones frustrées, qui ne représentent qu’elles-mêmes, persistent en dépit de toute intelligence, à publier des articles dont l’unique but est de tenter de déstabiliser les Québécois, en les faisant passer pour ce qu’ils ne sont pas. 

Oser ainsi donner des leçons de tolérance à quiconque quand ont est anglophone, canadien de surcroit, alors que les peuples issus de la Perfide Albion sont parmi les plus racistes de la Terre depuis des millénaires, faut avoir du culot. Le ridicule ne tue pas. 
Il faut donc éviter de se colleter avec ‘’The Gazette’’ puisque ce sont eux vraiment les racistes d’ici et les seuls vrais intolérants. Ce sont de grossiers manipulateurs, des menteurs qui se vautrent dans la propagande malsaine, et à qui on ne doit jamais accorder plus d’importance qu’ils n’en méritent. Oui en effet nous avons nos racistes, oui nous sommes embarrassés d'intolérants, et ils travaillent au journal ‘’The Gazette’’. Le journal ‘’The Gazette’’ est une immonde feuille de chou, un torchon, donc passons. Sa place est dans la poubelle au recyclage. Malheureusement cette publication haineuse est lue par une majorité d'allophones qui arrivent ici convaincus que l'anglais domine comme langue. Ils lisent donc ''The Gazette'' lequel journal est distribué gratuitement dans d'innombrables restaurants, de même que dans les collèges et universités, et ainsi pénètre profondément la psyché des nouveaux arrivants. Ses journalistes entretiennent la haine des francophones, et se font continuellement passer pour des victimes de l'intolérance française en Amérique. Un comble de perversion, de méchanceté et de manipulation.

Revenons au rapport des commissaires Gérard Bouchard et Charles Taylor.J’ai lu ce rapport dans sa version intégrale. Je l’ai trouvé fort intéressant, très instructif, rempli de détails quant au traitement que les médias font subir aux évènements. Cette partie du rapport qui jette une lumière crue sur la responsabilité des médias, quant aux causes de la crise des accommodements est lumineuse. Elle replace des évènements ayant fait l’actualité dans le passé dans leur contexte, et remet les choses dans une perspective éminemment plus juste. 

Les commissaires Bouchard et Taylor, appuyés par une équipe de recherchistes chevronnés, ont fait là du bon boulot. Toutefois, cette crise des accommodements, pour amplifiée qu’elle a pu être jusqu'à l'exagération, signifiait quelque chose du seul fait de son existence. Peu importe que le débat sur la place à faire aux immigrants ici comme ailleurs ait été dénaturé par des médias dont c’est le gagne pain que de faire des scandales. 
On peut certes déplorer que les médias de temps en temps dérapent, pour ma part cela ne m’étonne pas outre mesure. Si la Commission Bouchard Taylor n’avait comme résultat pour l’avenir que d’avoir su nous mettre en garde contre ces dérives médiatiques malsaines, elle aurait droit à notre reconnaissance. Cependant je dois ici à mon tour déplorer que cette même commission ait elle aussi dérapé. Pas tant dans son analyse de la situation des immigrants face aux citoyens d’ici et vice-versa, que dans ses conclusions et recommandations. La bêtise disait Gustave Flaubert, consiste à conclure. 

Je reproche donc aux commissaires Bouchard et Taylor, qu’après avoir fait un excellent travail d’analyse d’une situation appréhendée de conflit qu’ils ont su assez finement décortiquer dans ses mécanismes, ils en soient arrivés à des recommandations qui contredisent leur propre analyse.
Il est probable que mon analyse, venant d’un quelconque citoyen, moins bête qu’un autre, pourrait éclairer ces messieurs. Las, je sais fort bien qu’ils ne liront jamais mon texte. Ce pourquoi je le mets sur Internet en souhaitant que d’autres québécois en prennent connaissance. Ceci est ma contribution au débat passionnant que ce rapport nourrit.
Je remarque tout d’abord que le choix des deux commissaires est en lui-même assez révélateur de son esprit mi-figue mi-raisin. On a pris un souverainiste indépendantiste québécois notoire, auquel on a jumelé un fédéraliste canadien tout aussi notoire. C’était déjà provoquer, plutôt que de tenter une pédagogie civile, dans laquelle le débat sur l’indépendance du Québec aurait été le fait des citoyens, plutôt que celui des commissaires. 
Il était inévitable, voire souhaitable, que la commission itinérante qui s’est déplacée aux quatre coins du Québec, soit inondée de témoignages, de mémoires, qui devaient faire état des inquiétudes légitimes de la majorité francophone. Le contraire aurait été étonnant face aux défis qu’elle a à surmonter dans la sauvegarde de son identité. Et surtout dans l’amélioration de sa culture générale enrichie de nombreux apports extérieurs. Dans ce domaine, je l’affirme ici hautement, le Québec non seulement n’a de leçon à recevoir de personne, je parle ici du Québec Français, mais peut être cité en exemple dans le Monde entier, sur ce qu’il y a de mieux à faire lorsqu’il s’agit de préserver les droits de la majorité et ceux des minorités. Les maladresses des commissaires reflètent surtout leurs soucis personnels de se situer, tant le souverainiste que le fédéraliste, dans le contexte canadien. 

D’autant plus que cette commission n’a suscité aucun intérêt ailleurs au Canada. Preuve que cette problématique-là est bien québécoise et pas du tout canadienne. Or s'il y a un ailleurs qui aurait besoin de s'interroger sur ses travers d'intolérance raciste c'est bien le Canada Anglais. 

Au pays du Québec on a l'intelligence de se regarder, de se parler, de se critiquer. Certes au cours des audiences de la commission Bouchard Taylor il y a eu des défoulements, mais cette thérapie collective fut, est, et sera salutaire, enrichissante. Encore une fois, les québécois sortent grandis de cette expérience d'examen général. Insister, comme l'ont fait certains commentateurs trop prompts à discréditer la commission à cause de quelques témoignages discutables, sur des travers parfaitement locaux, absolument anecdotiques, ne fait que discréditer leurs auteurs.

Dans l'ensemble la Commission Bouchard-Taylor reconnait dans son rapport que les québécois sont accueillants, très ouverts à l'immigration, parfaitement respectueux des autres cultures, et résolus à préserver leur identité collective. En somme la Commission Bouchard-Taylor fait le constat clinique d'une société en santé qui s'interroge légitimement, comme toute société adulte, sur ses problématiques. 

Ce sont les conclusions du rapport je le répète ici, qui sont bancales, pas le rapport, et encore moins la société québécoise. Au fond c'est Gérard Bouchard le souverainiste et non pas l’intellectuel, qui s’est fait avoir par Charles Taylor non pas l’intellectuel, mais le fédéraliste. Je n'en veut pour preuve que depuis que le rapport est sortit, M. Charles Taylor pourtant signataire, ne s'exprime pas du tout, et laisse son confrère se débrouiller avec les critiques. Fi de la rigueur intellectuelle donc. Pas trop trop édifiant comme attitude, et pour ce qui est de la solidarité dans la tempête, ce pauvre Charles Taylor fait ici bien piètre figure. Mais c'est son affaire. Revenons au rapport et à ses conclusions.

L’affaire m’apparait comme étant plutôt cocasse si on ne s’en tient qu’aux deux commissaires. Elle est beaucoup plus déconcertante si on constate le sort qui est fait à la majorité française du Québec. Les portes-parole les plus respectés et les plus éclairés de chez nous, ont raison de dénoncer ce poids de la responsabilité des accommo-dements, que les commissaires ont voulu, maladroitement peut-être, mettre sur le dos de la majorité francophone.


Avoir réinvestit leur discours du concept éculé de canadien français, et s’être ainsi enfargés dans les fleurs du tapis de la sémantique politique québécoise, ne plaide pas trop en faveur de leur capacité de jugement. Comme quoi quand on est partisan d’une cause il vaut mieux défendre celle-ci et le faire sincèrement, plutôt que d’essayer de ménager, comme ils l’ont fait dans ce débat, le chou de la discorde linguistique, la chèvre de l’appétit des accommodements, le loup des fauteurs de troubles, le berger de la politique qui n’en peut mais, d’essayer de comprendre une situation complexe, et qui s’arrache les cheveux de désespoir, incapable qu’il est d’agir.

Le tout sous l’œil goguenard des observateurs étrangers qui restent perplexes à juste titre devant un débat, une problématique, aussi surréaliste. Ils sont fous ces Québécois! N’empêche, ils sont vachement sympathiques.


J’aime autant vous dire qu’ailleurs dans le Monde on ne prend pas autant de précaution qu’ici face à des problèmes semblables. Dans les Balkans, on l’a vu depuis vingt ans, la solution aux problèmes culturels, c'est le mur aux fusillés, le charnier aux opposants, les expulsions massives dites de nettoyages ethniques des mécontents de toute sorte. Et que ceux qui ne sont pas contents aillent se faire voir ailleurs. Comme au Québec par exemple ? Pourquoi pas ? C’est le pays par excellence des gens accommodants, celui des braves gens, pas trop regardants sur la couleur des mains de ceux qui viennent réclamer à leurs portes, une protection contre la brutalité de leurs semblables chez eux. 

En y regardant bien, les Québécois si bonasses d’ici, verraient bien que parmi ces réfugiés aux yeux remplis de larmes, il s’en trouve plusieurs qui ont les mains rouges du sang de leurs semblables. Méfiez-vous de ceux qui se posent en victimes et qui réclament à grands cris le respect de leurs droits. J’en ai vu dans ma vie des vraies victimes d’exactions. Elles étaient toutes silencieuses, modestes dans leurs attentes, reconnaissantes de l’accueil qu’on leur faisait. Contentes d’avoir échappé à un sort funeste. Il n’y a qu’au Québec que la majorité accepte ainsi de se faire faire la leçon par de grandes gueules qui ailleurs seraient tout simplement exterminées.

Tout cela pour dire simplement ici que c’est précisément parce que nous sommes des gens raisonnables qu’il faut refuser de se laisser intimider par des abuseurs. Nous n’avons pas choisi, pour régler nos différents, les voies de la violence et de la brutalité. Nous sommes des gens paisibles et civilisés et nous devons sévir avec justice, contre ceux qui cherchent à nous entrainer dans des débats malsains, comme il s’en trouve précisément dans de nombreux pays desquels émanent des demandeurs d’asile. Nous les recevons avec bonté et humanité. Qu’ils se gardent bien de venir nous insulter. Nous leur demandons de s’adapter à nos us et coutumes. C’est légitime et parfaitement honorable, pas du tout extravagant, et certainement pas intolérant. 

Avec le temps, comme nous en avons la saine habitude depuis des siècles, nous enrichirons notre culture de ce que les autres ont de meilleur à offrir. C’est une affaire de temps et de patience. Très peu une affaire de droits farouches susceptibles et blessés.La fausse crise de perception des accommodements raisonnables dénote un vrai malaise, et c’est là tout le mérite de la Commission Bouchard Taylor que de l’avoir mis en évidence.
À suivre…Les choses iront bien mieux aussitôt que le Québec sera indépendant. 
Bonne fête nationale à tous.24 Juin 2008
Julien Maréchal

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