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mercredi 27 avril 2016

L'indépendance n'est pas pour tout le monde ! SOUPIR shhhh!



Montréal le mercredi 27 avril 2016

Suite à un encart publié par Sol Zanetti d’Option Nationale, j’ai relevé quelques échanges entre Clément Sauriol, qui tient un blogue sur la ville de Montréal,  et Sylvain Drolet qui je vous le signale est professeur (il dit teacher sur son site… Teacher chez Campus Notre-Dame-de-Foy (CNDF) et Teacher chez Maitrise des petits chanteurs de québec. Sic!

Je vous reproduis in extenso les échanges, sans rien y changer. Je vous laisse juge. Je commente à la fin.

Dans la cadre des discussions sur un Québec indépendant.


Sylvain Drolet : Quel est la différence entre être dans une province corrompue ou dans un pays corrompu.
Tant qu'on me proposera de bâtir un pays avec les politiciens qu'on a, bien que je sois favorable à l'indépendance, je voterai contre.
Si on laisse nos élus actuels avec leurs vieilles habitudes écrire une constitution, ils l'écriront pour eux contre la majorité. C'est aussi ça protéger ses acquis.

Clément Sauriol: Je peux répondre à ça. D'abord la corruption n'est pas une affaire de pays ou de province, c'est quelque chose de très variée qui touche la condition humaine. Des gens corrompus il n'y en a pas seulement chez les politiciens. Il y en chez les individus indépendamment des classes sociales. Il y en a dans les familles, les entreprises, les associations de bienfaisance. On en trouve chez les dévots. De plus est corrompue une personne qui est perçue dans un groupe donné, comme étant du genre égoïste, arriviste, magouilleuse. Encore plus, une personne corrompue tranche sur la morale ambiante acceptable. Penser faire un pays avec le Québec dans un Monde où la corruption et les magouilles seront bannies des mœurs, c'est faire preuve d'angélisme et d'idéalisme quelque peu infantiles. On ne compte plus les idéaux vertueux qui se sont changés en totalitarismes intransigeants, et qui ont élaboré des schèmes apocalyptiques autour du concept douteux de l'homme nouveau. On ne compte plus les sectes qui prêchent une pareille approche. Bien sur qu'il faut penser l'humain en termes responsables et sans doute altruistes. C'est ce qu'on attend des politiciens... qu'ils soient responsables, imputables, dévoués, honnêtes, voire scrupuleux dans leurs actes. On attend d'eux qu'ils soient des saints civils en quelque sorte. Mais ça c'est une question d'éducation, pas une affaire de province ou de pays. Pour ce qui est du Québec indépendant versus un Québec provincial, le premier comporte une dimension sociale responsable de ses prises de décisions devant sa communauté, et celles du Monde Entier. C'est une entité adulte. Pas nécessairement, parfaite, surtout pas parfaite, mais qui prend au suffrage universel des décisions susceptibles de favoriser le bien commun. C'est faisable aussi avec un Québec provincial, mais ce dernier demeure une entité mineure, soumise aux dictats d'une puissance paternaliste, tutélaire, qui lui dicte ses conduites. Le Québec, nation maintenant âgée de plus de 481 ans n'a jamais connue la maturité comme groupe d'humains émancipés et adultes. C'est pour ça qu'il faut faire du Québec un pays. Après on en fera quelque chose de vertueux. On verra alors que la vertu, c'est différent d'un individu à un autre. La maturité consistera alors à mettre en place des mécanismes capables de distinguer ce qui est le plus avantageux pour tous. C'est du travail d'adultes... libres... qui devront faire des choix, et qui parfois se tromperont. Hé oui c'est ça la condition humaine assumée.

Chantal Malacort:  Bien entendu chaque chose en son temps.


Sylvain Drolet: Une constitutions n'est pas une liste d'épicerie qu'on peut modifier au gré de nos besoins. Une fois que Péladeau et compagnie nous auront imposé leur vision d'un pays on ne pourra pas revenir en arrière ou très laborieusement. La constitution doit être issue du peuple qui aura à vivre sous elle. Si nous ne somme pas assez matures en tant que peuple pour décider dans quel genre d'état nous voulons vivre, ça ne vaut même pas la peine de seulement songer à en faire un. Je ne crois pas, comme on veut nous le faire croire, que nous soyons capable d'élire des représentants un jour, qui s'empressent de ne représenter que leur parti une fois élus, et que le lendemain nous soyons trop ignares et incompétents pour décider des lois que nous jugeons équitables et justes pour la majorité. Me faire représenter est une affaire de confiance. Surtout pour une décision capitale comme la fondation d'un pays. Une question de confiance que la majorité d'entre nous n'avons plus. Quand j'entends un politicien, la première question, et parfois la seule, que je me pose c'est, qu'a-t-il vraiment derrière la tête. S'ils sont médiocres présentement pourquoi deviendraient ils subitement visionnaires quand viendra le temps d'écrire la loi des lois. Je suis d'accord pour éduquer, ce qui présuppose du temps et de la patience et qui présuppose que notre système d'éducation soit adéquat, ouvert et promouvant l'esprit critique. Ce qui n'est pas le cas pour le moment. Malheureusement le désir de voir le pays naître est empreint d'impatience et ce n'est pas en brusquant ceux qui ne sont pas du même avis que nous réussirons à rallier la grande majorité des individus nécessaires pour qu'un sondage référendaire soit valable. Ce n'est pas avec une majorité simple de 50% plus 1 voie que le projet de pays prendra son essor. Ça prendra au moins les trois quarts des citoyens qui adhéreront au projet autrement nous en sortirons plus divisés qu'unis et à la première occasion on nous proposera de réintégrer la confédération canadienne. On nous propose 2018 pour un référendum si une coalition souverainiste prend le pouvoir. Alors je pose ma question fétiche. Qu'on ils derrière la tête. Mon hypothèse est qu'on veut s'assurer que la base des indépendantistes convaincus, qui varie entre 35 et 40% de l'électorat, vote dans le sens voulu pour conserver des sièges et peut-être, avec un peu de chance, former un gouvernement. Comment rallier les 40 à 45% qui manquent en seulement deux ans? C'est tout simplement fantaisiste. À tout prendre, laisser les libéraux au pouvoir avec leur façon ultra partisane, mercantile et inhumaine de gérer l'état, a plus de chance de convaincre les Québécois de s'unir que de confier la bride de l'état à une bande tout aussi médiocre qu'eux. Il y a plus de chance que le pays se fasse dans ces conditions, une fois que la majorité des gens qui souffrent des décisions partisanes de notre soit disant élite se seront réveillé et diront c'est assez et qu'ils iront s'asseoir devant le parlement. Ce qui risque de se passer dans la violence et d'entacher le processus d'indépendance d'une aura de rébellion. Le pire ennemi de l'indépendance c'est la vitesse. Tant que nous n'aurons pas compris et intégré que la démocratie doit être soigné et protégé par de l'implication, même si la politique c'est barbant, nous irons d'échec en échec. Mon humble avis.
 
Clément Sauriol: Voilà un propos intéressant, qui comporte pas mal d'éléments qui méritent réflexion. Notre ami Sylvain nous invite à patienter, et à bien réfléchir avant de nous lancer ''à l'aventure'' dans un projet d'indépendance qui doit se faire autour d'une constitution populaire...''populiste ?...'' Qui donc va l'écrire cette constitution, et pourquoi au juste s'en faire une ? J'ai déjà abordé le sujet en soulignant moi aussi comme le fait Sylvain, qu'une constitution est un document fondateur redoutable. C'est bien beau et très idéaliste de dire que la constitution devra être écrite et votée par le Peuple. Mais quel Peuple ? Qui donc est du Peuple et qui ne l'est pas ? Ce ne sont pas monsieur et madame tout le monde qui vont la concocter cette constitution. Ce seront des spécialistes, des juristes, des intellectuels, des professionnels de l'argumentaire politique et philosophique. Dans une discussion sur un projet de pays, il s'y inscrit bien autre chose que des variables raisonnables et raisonnées. Une grande part du pays à venir tient d'un sentiment qui n'a rien de logique. Le sentiment d'appartenance à une nation procède de la magie en quelque sorte. L'amour du pays s'explique avec des raisons qui ne sont pas toutes raisonnables. Il y entre beaucoup d'affection, de sentimentalisme. Comment décider de la fondation d'un pays en imposant au départ aux citoyens, qu'ils soupèsent bien, chacun d'entre eux, toutes les conséquences actuelles et à venir ? C'est très exactement la même chose mais en beaucoup plus grand, que l'émancipation des enfants lorsqu'ils deviennent adultes. S'ils devaient attendre d'avoir entre les mains toutes les données d'un succès assuré de leur vie d'adulte ''avant de s'y engager'' ils resteraient toute leur vie sous la tutelle de leurs parents. Nous ne sommes pas ici au Québec des gens qui commencent leur apprentissage d'émancipation. Le projet de pays au Québec commence à se faire vieux. Allons-nous mourir culturellement, fondus dans un creuset d'insignifiance, parce que nous n'aurons pas voulu (c'est trop risqué) nous faire confiance ? Je ne me fais pas d'illusions, un Québec indépendant du fait de l'éducation actuelle de ses citoyens, aura ses problèmes, ses magouilleurs, ses corrompus. Mais bon, des discussions à couper les cheveux en huit et en seize, cela fait plus de 50 ans qu'on les fait. Un jour ou l'autre il faut se brancher. Après quoi on aura tout le temps voulu et nécessaire pour se tailler un pays à notre convenance. Mais c'est comme toute entreprise, comme tout champ que l'on laboure et qu'on sème. Même les nouveaux parents, dépourvus d'expérience, se font des enfants sans savoir au juste ce qu'ils vont devenir. Dans le lot il y aura des malins, des crapules, des braves gens, et la plupart seront vraisemblablement ordinaires, avec ici et là quelques génies. On ne sait pas ce que ça va donner, mais on y met du sien, on fait appel au travail, aux bonnes volontés et on y va. Réfléchir avant d'agir ? Mais bien sur j'en suis ! Mais nous réfléchissons sérieusement à ce pays depuis la Révolution Tranquille. Maintenant il faut y aller. 481 ans d'enfance et d'adolescence, c'est tout de même beaucoup non! Rires !

***

Julien Maréchal:

D’abord les textes de Sylvain sont farcis de fautes d’orthographes. Et la syntaxe en est très boiteuse, tout comme le raisonnement qui procède de ces textes. Cela dénote chez lui de la nonchalance et de la négligence. C’est assez  fatiguant chez quelqu’un qui veut que l’on fasse l’indépendance, mais qui y met moultes conditions…les siennes. Cependant tous ses arguments avancent que nous ne sommes pas prêts. En somme il se décrit là très bien. De toute évidence son argumentaire comporte des éléments tellement brouillons, qu’on a de la misère à en suivre les déroulements. C’est confus, mais on y décerne la logique d’une sorte de peureux qui exige d’être totalement rassuré avant de voter OUI pour la création de son pays. Sylvain représente pas mal de gens. Il est une voix parmi tant d’autres de ces gens hésitants, qui même après des années de réflexion, n’arrivent pas à prendre une décision. Nous sommes ici au pays des pusillanimes. Il y en a pas mal de ces gens-là qui forment un peuple (une masse inerte) dans le peuple. Probablement ces 45 % d’indécis auxquels il fait allusion. Ça va être long mon Sylvain! Au fond ces gens-là voteront pour se faire un pays, quand on leur apportera bien cuits dans la bouche, les éléments, la nourriture essentielle, avec laquelle on fait les paradis sur Terre. Pour ces gens-là, pas question de les mettre en place ces conditions parfaites. Pas question de faire l’éducation des politiciens ou des citoyens. Il leur faut des garanties de succès, et ne comptez pas sur eux pour qu’ils en proposent eux-mêmes. Ce sont de purs attentistes. Ils veulent le meilleur du Monde dans un monde imparfait, et refuseront leur appui tant et aussi longtemps que toutes les conditions préalables à la fondation d’un pays parfait ne seront pas réunies. Quelles sont ces conditions? Ils n’en savent rien, mais les exigent de tous ceux qui veulent leurs suffrages. Ce sont donc des trembleurs. Ce qui est le plus remarquable dans les propos de Sylvain, et compte tenu de la qualité plus que douteuse de ses interventions, est qu’il fut un professeur. Un éducateur. Ayoye !



Quant à Clément Sauriol, on peut être ou ne pas être d’accord avec sa position. Sauf qu’elle a le mérite d’être claire, et qu’elle s’exprime dans une langue écrite qui respecte le français, et qui dit que : ‘’ Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément.’’ (Boileau l’Art Poétique)
Quant à savoir s’il a lui des choses à proposer, en vue de la construction d’un pays, il n’y a qu’à relire sa page Facebook et son blogue sur la mairie de Montréal. C’est plein de suggestions, et remplis de façons de procéder, en plus de je ne sais plus combien d’interventions qu’il fait continuellement, alors qu’il s’adresse parfois à toute l’Assemblée Nationale par le biais des propositions qu’il y achemine. Dans ces échanges, l’un est passif et l’autre actif ! Devinez qui est qui ?
Julien Maréchal 

Suite de cette intéressante discussion: 


Rémi Lesmerises Voilà des propos bien hautains et qui tentent de discréditer l'avis et les arguments d'une autre personnes sur la base de la qualité linguistique, alors qu'il n'a lui-même pas fait la preuve de sa supériorité sur ce point (supériorité qui n'a de toute façon aucune importance dans un débat d'idées et non de syntaxe)...

Pourtant, ce Sylvain Drolet a apporté des éléments plus qu'intéressants et la facilité avec lesquels vous les avez rejetés du revers la main est plus que déconcertant et pourrait laisser penser à un manque d'ouverture d'esprit. Les inquiétudes de Sylvain sont tout à fait légitimes et s'appuient sur une telle multitude de faits et d'observation que de le nier me semble inexplicable. Je listerai ici les inquiétudes que je partage et je me permettrai pour terminer de vous offrir une solution, afin de ne pas me mériter le titre d'attentiste ou de passif...

1- Les politiciens sont corrompus. Soit. Ils ne le sont peut-être pas tous, mais il est connu que le pouvoir corrompt. Pourquoi alors laisser les gens au pouvoir écrire les règles qui encadrent ce même pouvoir? En des termes simples, pour être sûr de bien me faire comprendre, les politiciens sont en flagrant conflit d'intérêt quant à l'écriture d'une future constitution pour un Québec indépendant. Il ne leur revient pas de le faire. Le rôle principal d'une constitution est de définir et d'instituer le contrôle de ce pouvoir par le peuple. Toutes les constitutions occidentales ont été rédigées par des politiciens, des aristocrates et des oligarques. Nous voyons tous ensemble les résultats catastrophiques que cela a occasionné. Nous en sommes à appeler démocratie le fait de voter à tous les 4-5 ans pour choisir qui seront nos maîtres, parmi une liste de personnes que nous n'avons pas choisi. Puis nous avons le droit de nous taire. Jamais il n'est permis aux citoyens de se prononcer sur les lois adoptées, ni même d'en proposer. Il est beaucoup plus facile de laisser ce travail à des "experts", le peuple (populiste dirait Clément Sauriol...) n'ayant pas les compétences pour savoir ce qui est bien pour lui... Ce qui résulte en des gouvernements qui écrivent des lois contre les intérêts du peuple sans que ce dernier ne puisse rien y faire. Bien sûr, il y a des gens corrompu parmi le peuple, il y a des criminels, des racistes, des gens de la pire engeance, mais ils ne sont pas majoritaires. L'élection favorise l'accession au pouvoir de ceux qui le recherchent. Des personnes narcissiques à tendance mégalomane. Loin de moi l'idée de généraliser ici, mais ceux qui e rendront au somment seront ceux qui exprimeront le plus ces traits de caractère.
2- Pourquoi laisser un parti politique décider de ce qu'aura l'air le futur pays du Québec. Pourquoi imposer cette idée aux gens? Les derniers sondages parlent d'un soutient à l'indépendance qui ne dépasse pas 40%, et c'est encore plus faible chez les jeunes. Il ne vous est pas venu à l'esprit que le taux de participation aux élection (lui aussi beaucoup plus bas chez les jeunes) était relié à cette baisse de popularité de l'option indépendantiste? Ce cynisme et cette désillusion envers la chose politique sont, à mon avis, responsables de cette désaffection du mouvement indépendantiste. Les gens, comme Sylvain Drolet, ne voient pas l'avantage de créer un pays alors que les problèmes fondamentaux resteront les mêmes (contrôle des décisions politiques par l'oligarchie et mépris de la volonté des citoyens). Pour parler crûment, se faire fourrer par des canadiens ou des québécois, ça fait mal de la même façon (oups, vais-je me faire taxer d'analphabète?)... La seule façon de rallier les gens, c'est de s'attaquer à cette cause primordiale qui explique tous les problèmes que nous vivons, jour après jour (corruption, environnement, pauvreté, mauvais services, etc.). Cette cause est notre impuissance politique. Je ne parle pas de l'impuissance de l'Assemblée Nationale face à la Chambre des communes, mais de l'impuissance du peuple face à l'élite politique et économique. C'est une cause commune à tous les peuples de la terre.
Allons-y maintenant avec une piste de solution, solution pour laquelle je mets beaucoup d'énergie et de temps. Comme je l'ai écrit plus haut, la constitution d'un État établit, entre autres choses, les limites et contrôles des différents pouvoirs (législatif, exécutif, économique, militaire,policier, etc.) qui composent la société. Ces contrôles ne doivent pas, comme je l'ai également mentionné plus haut, être écrit par des gens en conflit d'intérêt. Qui est alors le mieux placé pour s'assurer que le peuple reste maître de ses institutions? Le peuple? Trop facile? Pourtant, c'est bien le seul qui est en mesure de limiter le pouvoir de ses représentants. Évidemment, on me sortira l'argument de l'incompétence... Le pauvre petit peuple incapable de savoir ce qui est bien pour lui. Pour celui qui veut que nous sortions de l'adolescence, voilà un magnifique tremplin!
 Il est la portée de tous de définir ce qu'il souhaite comme société, il ne faut pas de compétence particulière. Tant mieux si cette constitution est écrite dans un langage simple et accessible, ça fera changement et peut-être le peuple s'y intéressera-t-il davantage! Tout cela pour dire que de réunir les citoyens autour d'un projet collectif où ils auront à définir le type de société qu'ils veulent (les contrôles du pouvoir, l'ampleur de leur implication dans les décisions prises en leur nom) a toutes les chances de rallier une majorité beaucoup plus forte que 40% de la population, et une grande majorité de jeunes par surcroît. Si cette nouvelle constitution voulue par le peuple ne peut s'appliquer à l'intérieur du cadre fédéral canadien, alors il y aura création d'un nouveau pays, le Québec, conformément à la volonté populaire. Voilà ce qu'on appelle la souveraineté, et non l'indépendance...

Cette vieille idée et tout à fait utopique voulant qu'on fasse l'indépendance et décidions ce qu'on veut par la suite ne fait plus recette. Il faut arrêter de chercher le messie qui nous y mènera. Il est de la responsabilité de chacun de prendre conscience que le peuple ne retrouvera sa souveraineté que lorsqu'il la réclamera. L'élite ne redonnera jamais la souveraineté au peuple, même suite à l'indépendance nationale. Elle protégera ses acquis, dans un cadre provincial ou national, cela reviendra au même.
Et de grâce, à l'avenir prenez la peine de vous arrêter un peu plus aux idées et moins au contenu, vous y gagnerez, c'est promis!
***
Réponse :
Merci Rémi de cette intervention qui va me donner l’occasion de peaufiner ma critique. J’espère que vous apprécierez.
D’abord vous pouvez bien me dire que la grammaire, l’orthographe, la syntaxe, et en somme les qualités linguistiques écrites ou parlées n’ont  aucune importance dans un débat d’idées, vous me semblez … compte tenu de la qualité de votre propre intervention…capable de bien vous rendre compte qu’une telle position est intenable, si vous venez m’affirmer que les idées sont importantes, et que la langue utilisée pour les émettre ces idées-là n’a pas d’importance. Ça ne fait pas tellement cohérent. Surtout si comme j’ai cru le comprendre, vous êtes impliqué dans la composition d’une éventuelle constitution pour un Québec…peut-être…indépendant. Je dois espérer que cette constitution, si jamais elle prend forme, sera écrite dans une langue appropriée. Je veux bien qu’elle soit aussi écrite dans un langage que tout le monde peut comprendre, mais cela implique qu’il faudra certainement que la structure de cette langue…le français?...sera impeccable. Je dis ça comme ça…
Voyons donc! Pas de langage, pas d’idées. Un langage boiteux et les idées sont boiteuses. On fait des idées avec du langage, et en passant, les idées et le contenu de ces idées c’est la même chose. La langue française, utilisée sur la planète par des milliers de cénacles, des milliers d’institutions, des centaines de millions d’individus heureux de la posséder, y compris parmi les plus populaires et les plus populistes, passe pour être la plus belle, la plus efficace. En somme c’est un joyau qui n’appartient pas uniquement aux francophones, mais à l’humanité tout entière. Ce point étant posé, voyons voir.
Je ne prétends certainement pas posséder le nec plus ultra en matière d’expression d’idées avec un vocabulaire totalement idoine, je fais mon possible. Cela commence par le respect de mes interlocuteurs, et pour ce, je fais la chasse aux fautes, aux tournures alambiquées, emphatiques, gonflées. Mais oui j’en fais des fautes, j’essaye de ne pas faire exprès.
Je n’ai nullement rejeté les idées de Sylvain Drolet du revers de la main. Je les ai mises au complet sur ma page, avec celles de son interlocuteur. J’ai laissé aux lecteurs, dont vous-même, le soin de juger de la valeur des deux, me contentant d’y mettre ma propre appréciation qui est ce qu’elle est, et semble vous déplaire…mais bon, je trouve votre réaction exagérée.
Quant à la multitude de ces faits que vous évoquez et qui appuieraient son argumentaire, il serait intéressant qu’au-delà des clichés les plus convenus, que vous puissiez appuyer vos dires. Je vous dis ça en toute gentillesse. Je vais en examiner quelques-uns, de ces clichés.
1-    Les politiciens ne sont pas tous corrompus. Ils sont représentatifs de ceux et celles qui les ont élus, dans le contexte démocratique qui est le nôtre et ma foi, tout imparfait qu’il soit il a ses vertus. Vous reconnaissez vous-même qu’ils ne sont pas tous corrompus. Ici je viens vous dire que vous n’êtes pas le premier, ni le seul, à confondre l’intelligence, la compétence et le dévouement de ces élus, avec de la corruption. Comme disait ma grand-mère :’’ Il y a du monde dans le Monde qu’est pas du monde, ça prend ben du monde pour faire un Monde, et on n’a pas tous la même idée !’’
2-     La très grande majorité d’entre eux (les politiciens) ne sont pas corrompus. Ils sont parfois intelligents, désintéressés, généreux. Souvent insignifiants, suiveux, affairistes, carriéristes, maladroits. Cependant ce ne sont pas tous des crapules. Il y a aussi des époques qui sont plus favorables que d’autres à l’éclosion des talents. C’est vrai dans tous les domaines. La plupart du temps les cuvées sont ordinaires. Pas mauvaises, ni excellentes, simplement moyennes, et aussi hélas, médiocres? Cela étant dit, comme cliché…venir me dire une platitude du genre que le pouvoir corrompt, et qu’il corrompt tout le temps…on croirait entendre Pierre Eliot Trudeau, qui aimait répéter celui-là, qu’il avait copié chez Lord Acton, un de ses maîtres à penser.

Tout le monde a du pouvoir, et la majorité l’exerce avec l’intelligence qu’elle possède, parce que c’est dans la nature des choses. Les parents ont du pouvoir sur leurs enfants. Les éducateurs en ont sur leurs élèves. Les savants en ont sur les ignorants, et les lettrés en ont sur les analphabètes. Je ne vous traite pas ici comme tel, je vous fais une remarque. On se calme! Je suis peut-être hautain, mais je ne vois pas en quoi vous seriez habilité à me le dire. C’est une question de point de vue. Et de ton! Mais bien entendu nous sommes ici dans un débat d’adultes. Sans nous injurier on peut confronter vigoureusement nos points de vue. Je ne vais pas m’évanouir parce qu’un contradicteur me dit des choses! Qu’il y ait des gens qui exercent mal le pouvoir qui leur est confié, parce qu’ils sont maladroits, ignorants, inexpérimentés, c’est aussi une sorte de règle universelle. Cela ne fait pas d’eux et d’elles tous des corrompus.
3-    Pourquoi laisser aux politiciens le pouvoir d’écrire les lois? Mais parce qu’ils sont élus pour ça. Rien ne vous empêche de militer, de travailler au sein d’une association, d’un parti, de produire des propositions, des résolutions, de les faire voter, et ainsi de suite, hormis vos propres limitations. Vous me dites que vous y travaillez et que cette constitution vous tient à cœur ? Je vous dis bravo!
Vous pouvez même vous présenter au lieu de vous faire représenter! Comment voulez-vous faire autrement? Ah oui les faire voter ces fameuses lois parfaites, par le peuple! Voilà le grand mot noble lâché. Mais le peuple on lui fait dire ce que l’on veut. Tout le monde parle au nom du peuple! Il a remplacé les dieux anciens. Il est la référence  de tous ceux et celles qui n’ont pas accès aux pouvoirs, aux décisions. Le seul peuple qui soit représentatif, le mot le dit, est celui qui est composé de la totalité des gens qui s’impliquent dans la ‘’Res Publica’’ la Chose Publique, bref la république, prise ici comme terme démocratique générique. C’est vieux comme les civilisations. Partout dans toutes les sociétés, il y a des gens qui s’impliquent (de toutes petites minorités) et d’autres qui suivent (de vastes majorités).  Ce n’est ni méprisant ni hautain de le dire, c’est vrai !
4-    Par ailleurs, dans nos sociétés modernes (mot qui veut dire être de son temps) au Canada seulement (y compris au Québec et  dans toutes les villes et les commissions scolaires) il y a au moins de 40 % à 95% des gens qui ne votent pas. Ils ne participent en rien à cette Chose Publique. Ils sont pris par mille et une tracasseries quotidiennes, et pour eux la politique ce n’est pas barbant du tout, c’est quelque chose qui ne les intéresse pas. Quant aux jeunes? Laissons-les à leurs expériences. Passé 18 ans, ce sont des adultes, et je doute que s’ils ne votent pas que ce serait la faute de l’option indépendantiste. Ça comme sottise, c’en est une grosse pardonnez-moi de vous le faire remarquer. Bref, ces abstentionnistes, dont les nombres varient considérablement d’un niveau de pouvoir à un autre, sont eux aussi ce peuple dont vous parlez beaucoup, tout aussi vivant que les autres peuples, qui ne participent pas. Il est composé de dizaines (centaines) de millions de citoyens qui ont autant de droits que les autres, et qui eux aussi font des choix. Dont celui de s’abstenir. Choix que je juge sévèrement, et qu’il m’arrive de désapprouver. Mais c’est là leur affaire.
5-     Je passe sur votre remarque que toutes les constitutions ont été écrites par des corrompus, des oligarques, bref de la racaille. L’Histoire est pleine de ces empoignades entre possédants et possédés, entre tyrans et exploités. Je vous suggère la lecture de la Servitude Volontaire (ça date, mais c’est toujours utile) et vous jugerez si ce texte, écrit par un jeune homme de 19 ans est hautain.
6-    Des tribuns et des excités qui prétendent parler au nom du peuple, j’en rencontre tous les jours. Dans le tas, il y en a qui sont inspirants. La plupart disent n’importe quoi, et le disent très mal. Quant à savoir si le peuple a des compétences, on dira non. Non pas parce qu’il est incompétent, pas vraiment, mais parce que les peuples sont des entités abstraites, des fourre-tout généraux de citoyens et d’humains aux intérêts convergents, divergents, hétéroclites, éparpillés. Il n’y a pas d’unité dans la notion de peuple. Pas plus que dans celle de société ou de civilisation. Chaque fois que l’on prétend parler au nom du peuple, ou de lui prêter des idées qui n’appartiennent qu’à soi, on dit des sottises, ne vous en déplaise. Lorsque vous exprimez des vues sur la politique, soyez un peu plus modeste dans vos prétentions, et apportez votre pierre à l’édifice de cette civilisation que vous voulez voire idéale (utopique). Comme vous le voyez, je sais moi aussi manier le cliché, mais j’y mets des chicanes, des barrières, des guillemets. Je suis prudent avec mes clichés. Des fois que j’indisposerais mes vis-à- vis hein!
7-    Ben oui, le suffrage universel (l’élection comme vous le dites avec cette espèce de moue quelque peu dégoutée que je devine chez vous) favorise ceux et celles qui recherchent le pouvoir. Et vous laissez entendre très clairement que c’est mal, que c’est malsain, que ça ne devrait pas exister. Seul le peuple (Souverain, taratata sonnez trompettes) devrait avoir du pouvoir. Mais quel peuple ? Le vôtre? Le sien? L’autre là-bas qui ne dit presque rien? Ou cet autre-là qui vocifère? Ou encore cet autre-là qui se lamente et qui se désole que c’en est une grande pitié?
8-    Mettons que je pousse un peu fort sur l’ironie, et dites-moi ce que vous proposez vous, au-delà de paroles ronflantes et idéalisées? Il faut tout réformer? Mettre en place les conditions les plus avantageuses afin (avant) de faire le pays que tout le monde souhaite? Vous trouvez que c’est une vieille idée ‘’dépassée’’ que de vouloir d’abord s’affranchir des lourdes tutelles qui sont responsables des désordres que l’on veut conjurer? Depuis quand la Liberté et le fait de se vouloir un pays…ne serait-ce que de ne vouloir que ça…seraient des idées dépassées? L’indépendance serait une survivance d’un passé qui s’attarde? Vous lui préférez la souveraineté? Comme coupage de cheveux en 32 mon ami vous vous posez là? Vous rendez-vous compte de l’énormité que vous proférez? Et qu’est-ce que le messie a à voir avec la Liberté?
9-    En somme comme beaucoup de gens hésitants vous nous dites, comme le fait remarquer M. Sauriol, que pour vous et vos semblables, il vous faut avant de vous faire un pays, des garanties que ce pays-là sera exemplaire. Qu’il procédera d’une constitution écrite par le peuple ‘’votre conception du peuple’’. Sinon rien à faire! Je n’irai pas plus loin. J’ai écrit un livre sur l’indépendance du Québec. Il s’intitule ‘’Québec Troisième Round’’, il est à la Bibliothèque Nationale du Québec et sera…du moins on y travaille…publié bientôt. Probablement  en version Internet, de manière à le mettre à la portée de toutes les bourses. Vous verrez c’est très inspirant. Je ne suis pas le peuple moi, mais je fais mon possible avec mes lumières.

Je vous salue mon bon Monsieur! Et au plaisir!
Je pense que nous sommes tout de même tous dans ces échanges, des indépendantistes, souverainistes et autres séparatistes. On devrait s’entendre au-delà des virgules et des points d’exclamations! Rires…

Julien Maréchal