Jeudi le 9
janvier 2020
Toujours la
question de l'Indépendance du Québec.
Le temps des
éteignoirs.(Version longue)
Cette
question de notre Indépendance aura été récemment traitée avec
une légèreté qui ne fait pas honneur à certains et certaines de
ceux et celles qui pendant des décennies s'en sont fait les apôtres.
Étrangement
des intellectuels des deux sexes, sortis des rangs de cette mouvance
indépendantiste qui faisait leur fierté, ont été ces dernières
années, les pires éteignoirs en la matière. Ne cessant de répéter
jusqu'à la nausée, à quel point leur projet avait été écrasé
finalement, par les forces qu'ils et elles s'étaient donnés comme
mission de combattre et de défaire.
Que l'on me
comprenne bien ici. Il ne s'agit pas de stigmatiser en vrac tout le
mouvement indépendantiste qui demeure vigoureux, comme ce fut
démontré lors des dernières élections fédérales. Je vise cette
cohorte de défaitistes qui tiennent des chroniques et des antennes,
et sapent par leurs propos désabusés, le climat de la ferveur
indépendantiste qui n'a jamais été aussi appuyé par un nombre
grandissant de sympathisants. Par exemple le Parti Québécois,
décimé en terme de députés, conserve plus de 50,000 membres, soit
plus que tous les autres partis. Quant au Bloc Québécois réduit à
4 députés, il a repris du poil de la bête aux dernières
élections, et en compte maintenant plus de 30.
La démission
des frustrés est telle, qu'ils regardent maintenant leur passé
comme une aventure qui aurait pu, qui aurait dû réussir, et qui
s'avère sans lendemains...chose archie fausse, mais que voulez-vous
hein, quand la vue baisse et que l'oreille est moins alerte
n'est-ce-pas?
Ils n'ont
pas cette force morale que donne la conviction du plus Grand Bien,
pour passer le flambeau à la nouvelle génération, dont ils
espèrent sans trop y croire, qu'elle va s'investir dans le prochain
combat pour la Liberté. Alors que la victoire est à leur portée.
Mais comme ils sont fatigués hein ? Comme ils sont vidés de leurs
énergies. Comme ils aspirent maintenant au repos des retraités.
Terme qui les décrit entièrement. Des retraités........ des gens
qui font retraite. Comme un bataillon en déroute. Mais la Grande
Armée des inconditionnels est toujours là...alors quoi?
70% des
québécois francophones, et un pourcentage montant d'arrivants
récents de notre histoire, adhèrent à cette cause qui les dépasse
tous. Les laisser tomber est la pire des fautes. Et cela au moment
même où le système fédéraliste est en pleine décomposition.
Ce n'était
pas une petite affaire que de sortir tout un peuple de sa léthargie
centenaire, de le lancer sur la voie féconde de l'émancipation.
Deux siècles de soumission ne s'effacent pas à partir d'une unique
poussée de ferveur et de fierté nationaliste. C'est plus souvent
l'affaire d'une ou deux générations. Maintenant nous y sommes.
Sauf qu'il
se trouve, comme il fallait s'y attendre, que cette ferveur tardive
qui nous distingue de tous les peuples de la Terre, devait
inéluctablement rencontrer de puissantes résistances. Les premiers
séparatistes devenus ensuite des souverainistes, puis des
indépendantistes, portaient haut avec éloquence la nécessité de
leurs aspirations. La liste est longue et admirable de ceux et celles
qui ont porté le flambeau de la Liberté en terre Québécoise.
Combien de batailles engagées, certaines perdues, et d'autres
gagnées avec panache?
En cinquante
ans, les québécois se sont débarrassés de leurs bâts de porteurs
d'eau. De leurs défroques de fidèles, engourdis par les sermons
insignifiants et lénifiants d'un clergé attardé dans des croyances
absurdes, des dévotions passéistes. En une génération, les
québécois ont pris confiance. Ils ont mis à l'honneur leur langue
et leur culture. Ils se sont imposés dans le Monde comme une
mouvance créatrice absolument originale. Que de chemin parcouru
depuis les temps duplessistes et la Révolution Tranquille (pas si
tranquille que ça en fait).
Les échos
de ces bouleversements positifs majeurs se font toujours entendre.
Malheureusement, des élites auto-proclamées d'aujourd'hui,
considèrent à tort (elles ont mille fois tort) que cette question
de l'indépendance n'a plus la cote, et se résignent à le déplorer,
quand elles ne font pas dans la démission.
Elles
prêchent maintenant la soumission nouvelle, au nom d'impératifs
générationnels supposés, vagues à souhait. À propos desquels ces
vieilles barbes déboussolées disent carrément n'importe quoi. Ces
gueux affirment effrontément que la jeunesse actuelle n'a que faire
du projet de pays qui fut leur raison d'être. Façon pour le moins
ignoble de les traiter d'innocents, voir d'imbéciles irrécupérables.
Comment
peut-on au seuil de cet âge qui annonce la sagesse, être à ce
point désabusé des choses essentielles, et aller jusqu’à
renoncer veulement à ses responsabilités devant les générations
montantes?
Quel funeste
exemple d'à-plat-ventrisme à donner! Quelle pitoyable rhétorique,
que celle qui se fait le mégaphone de puissances étrangères
hostiles, elles-même au bord de toutes les faillites, économiques,
intellectuelles, sociales et morales !
Oui oui je
parle de ce Canada en décomposition avancée, endetté, n'ayant pas
d'influence internationale, coincé entre une présidence américaine
vulgaire, agressive et arriérée d'une part, et d'autre part un
dragon chinois puissant et déterminé. Pour qui cette petite
population du Canada n'est rien d'autre qu'un terroir économique à
conquérir. D'un côté le marteau américain, et de l'autre
l’enclume chinoise.
Pendant que
le Canada sombre dans le chaos des ghettos les plus funestes, on
assiste ici à une mouvance rétrograde qui, n'ayant plus
d'adversaires dignes à combattre, se replie sur ses avancées, et
fait dans l'apologie d'un présent, qui ne tardera pas à devenir
parfaitement médiocre, si rien n'est fait pour raviver cette
confiance, que les meilleurs d'entre nous ont élaboré depuis un
demi siècle.
Quand
j’entends ces quelques ténors égarés, ailleurs au Canada, venir
vomir leurs imprécations xénophobes envers les québécois, alors
qu'ils noircissent leurs feuilles de choux locales de leurs
divagations, au sujet de notre nationalisme, je me dis qu'il n'y a
vraiment pas de limites à la sottise. Sinon celle de nos analystes
d'estrades qui s'émeuvent constamment des propos grossiers que l'on
tient sur nous dans certaines gazettes minables chez nous et ailleurs
au Canada.
Alors que
ces écartés ne parlent pas ce français qui est la première langue
officielle de leur pays dans les temps historiques. Eux qui ne sont
jamais venus au Québec, dont ils ignorent tout, l’histoire, les
mœurs, l'économie, les valeurs civiques. À les voir vociférer
leurs niaiseries arrogantes, on croit entendre de vieilles rengaines
séniles, à propos de batailles et de conquêtes inabouties,
dégueulées au son des cornemuses, sous les horribles étendards et
autres oriflammes clinquants, de l'antique et perfide Albion. Ce
n'est pas seulement laid, c'est d'un pénible, d'un ridicule...
houache, caca!
De
pitoyables sujets de sa Majesté, qui suivent avec passion les
feuilletons empesés et moisis d'une famille royale passéiste,
figée. De la pure connerie! Descendants des loyalistes ayant refusés
l'aventure républicaine américaine, ils ont en horreur tout ce qui
de près ou de loin ressemble à de la liberté.
Je me
demande aussi comment il se fait qu'il n'y a pas parmi les
intellectuels canadiens, surtout dans l'Ouest, des têtes pensantes
qui se chargeraient de temps en temps de rectifier les mensonges dont
on accable les foules locales hébétées, à propos de ce Québec
qui est le berceau de leur pays?
Les citoyens
de l'Ouest canadien sont-ils donc à ce point pervertis par de la
propagande haineuse et envieuse, qu'ils sont collectivement
incapables de faire la part des choses, et se laissent ainsi
manipuler de manière si accablante ? Pourtant voyez-vous, alors que
je m'interroge de manière empathique envers ces pauvres gens, je
constate toutefois que ma commisération s'arrête à ces quelques
constats. Ce n'est pas mon affaire que de tenter une ultime fois de
leur faire entendre raison. Qu'ils se débrouillent avec leur merde.
Reprenons!
On nous
affirme que l'idée d'indépendance n'étant plus à la mode (la
faute à qui?) il nous faut trouver d'autres débouchés à notre
besoin d'affirmation. Pourquoi et au nom de quoi devrait-on renoncer
à un idéal pour s'en faire un autre? Ne peut-on entretenir
plusieurs pensées fécondes? Nos âmes perdues acceptent leur
apparent recul politique, champignon purulent de la dernière
désinformation en date, comme un signe des temps, et renoncent à
leur idéal.
Que de
lâchetés, que de démissions sordides! Qu'il est donc hideux de
voir ainsi toute cette misère de résignation des temps passés,
ressouder des soupiraux de la vieille histoire, et ainsi envahir du
fait de ces démissionnaires bouffis d'honneurs et de commissions
juteuses, les tribunes des ondes.
J'ose
espérer que la Jeunesse va se détourner avec dégoût de ces vieux
bouffons séniles, de ces vieilles tartes peinturlurées, et ne
tardera plus à prendre conscience que les réalisations de leurs
aspirations écologiques et sociales, passent par la plus grande
Liberté possible. Celle qui ne leur sera acquise, que s'ils agissent
de manière indépendante, de concert avec toutes ces autres
indépendances, avec lesquelles ils ont tant en commun.
Comment
désaliéner les masses de leurs abominables chaînes consuméristes,
s'il n'y a pas pour soutenir de tels efforts, les leviers
indispensables de la maîtrise de ses politiques? Desquels sont
absolument tributaires les moyens d'agir efficacement que confère le
statut international de nation libre ?
Des
colonisés, autrement dit des serfs, soumis aux diktats de maîtres
impassibles et arrogants devant leurs légitimes aspirations,
n'arriveront jamais à rien qui vaille. Au plus, pour calmer leurs
frustrations, leur offrira-t-on ici et là quelques miettes tombant
de la table des nantis. Regardez ces foules qui défilent, pancartes
revendicatrices haut perchées à bouts de bras. Elles posent des
demandes, des supplications. Autant de cris du cœur qui voudraient
fléchir les détenteurs de pouvoir. Ces manifestations plutôt
naïves, espèrent que leur nombre arrivera à émouvoir les monstres
sans-cœur et sans-âmes qui détiennent les pouvoirs. Peines
perdues, les potentats jouissent confortablement du désarroi des
masses, et se satisfont d’être détestés, puisqu'ils sont riches
de la pauvreté généralisée.
On ne change
pas des systèmes infâmes, pervertis, pourris, par des décennies
d'abus. On les renverse et on les remplace. La démocratie peut-elle
en venir à bout sans trop de violences et de désordres? J'aimerais
bien que ce soit possible. Il faut que ce soit possible.
On l'a vu à
la COP Madrid-Chili, les ''grands'' de ce Monde se fichent éperdument
des manifestations de ces légions de citoyens, qui descendent dans
les rues, pour protester contre des politiques, et surtout des
agissements qui ne sont rien d'autres que criminels. Les puissants ne
sont forts que parce que leurs adversaires sont faibles. Trop
souvent leurs adversaires se comportent en victimes.
Pourtant me
direz-vous les manifestations de rues donnent des résultats. Sans
doute, sauf qu'il faut bien constater au vu des résultats , que ces
manifestations sont autant d'éternels recommencements. Des quantités
incommensurables d'énergies dépensées en cris de protestations,
pour obtenir ici et là quelques maigres victoires qui n'arrivent
pourtant pas à changer profondément des mœurs politiques, qui
retombent inlassablement dans leur vieilles habitudes, dans leurs
indécrottables fourberies, dans leurs corruptions structurelles
inaltérées.
Je vous
signale jeunesse québécoise attentive et impatiente, que la jeune
Greta Thunberg, pour laquelle vous avez tant d'admiration, est issue
d'un tout petit pays. Riche bien sur, ce qui n'est pas un crime ni
une faute, mais avant tout libre et indépendant. La prestation de
cette fillette du pays, eut été autrement plus faible, et sans
doute serait passée inaperçue, si elle n'avait été qu'une gamine
sortie d'un trou colonisé quelconque. Méditez ça, vous en sortirez
grandis.
La Suède,
la Norvège la Finlande et le Danemark sont des pays plus petits en
territoires et aussi en populations, que le Québec. Mais ils sont
parmi les plus riches et les plus avancés, parce qu'ils sont tous
indépendants. La vraie richesse c'est l'indépendance... sous toutes
ses formes.
Les pays
Africains par exemple, sont devenus indépendants territorialement,
en se décolonisant des puissances européennes. Mais ils n'ont pas
fait leurs indépendances économiques et culturelles, donc
psychologiques, intérieures. Étant toujours aliénés par des
croyances, qui les maintiennent en l'état d'asservissement moral,
surtout religieux.
Fumier sur
lequel poussent toutes les dictatures, tous les despotismes. Irak,
Iran, Arabie Saoudite, Yémen, Algérie, Libye, Tunisie, Liban,
Syrie, Turquie, Soudan, j'en passe...la plupart des pays africains et
ceux de la sphère d'influence Russe, ces lointains anciens
satellites que le Monde Entier ignore. La liste est longue de ces
enclaves morales dépassées, dans lesquelles on s'entretuent
continuellement, aux noms de croyances et d'intérêts dont
l'ignominie intrinsèque n'est plus à démontrer. J'allais oublier
l'Amérique du Sud et l'Amérique Centrale.
Vous pensez
bien que méprisant ainsi ouvertement des croyances aussi délétères,
que je me ferais lapider si je tombais entre les pattes de ces
furieux. Pourtant je plains beaucoup plus que je ne les blâme ces
foules éperdues, qui cherchent dans leurs religions respectives, ce
réconfort à leurs misères sociales.
Les
religions ne font pas que véhiculer de la haine et de l'ignorance.
Elles ont aussi produit en quantité de belles âmes. Il y a dans ces
abandons passéistes, des relents de dépassements et d'espoirs qui
opèrent encore, quoique fort dilués dans de l'anarchie généralisée.
Certains pays ne sont tout simplement plus gouvernables, et sont
laissés en proies aux pires désordres. Les États ayant tous
abdiqués. Circonstances aggravantes, ceux qui tiennent les crachoirs
propagandistes sont tous des coquins. Des furieux, qui touillent les
pires chaudrons, dans lesquels mijotent les plus affreux
ressentiments.
C'est cette
racaille internationale, autant en Occident qu'en Orient, qu'il faut
museler, et pourquoi pas éradiquer, comme autant de bêtes
malfaisantes. Je ne parle pas ici de violence ajoutée, mais de
politique plus humaine, de politiques humanistes. Cela passe par
l'élaboration d'institutions civiles puissantes, gouvernées par des
citoyens éduqués, capables de faire contrepoids aux errements
étatiques privés et sectaires.
Les
québécois sont autrement plus libres culturellement, et
indépendants d'esprits. Il leur manque cruellement cette
indépendance politique...qui va de pair avec le contrôle total de
leurs finances... qui tient à leur statut de province, au sein d'un
ensemble qui n'est rien d'autre qu'un état colonisateur attardé.
C'est la même chose avec quelques nuances, pour toutes les provinces
canadiennes.
Ainsi il y a
plus de cohérence sociale au Québec que partout ailleurs au Canada.
Vive une
Jeunesse Libre!
Vive un
Québec LIBRE!
Julien
Maréchal
P.S.: Vous
êtes tous et toutes invités à partager largement ce texte.