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lundi 30 avril 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes ? (V)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes? (V)

Hé ben voilà on avance. La grève persiste avec les étudiants qui n’en démordent pas, alors que le Gouvernement, ou plutôt le Premier Ministre et la Ministre de l’Éducation s’entêtent.

Étrange n’est-ce pas qu’il n’y a pas si longtemps on ne comptait plus les articles des journaux donneurs de leçons, qui fustigeaient toute cette classe de jeunes paumés qui ne faisaient rien qui vaille, ‘’vedgeaient’’ comme on dit en se pognant le beigne dans une paresse intellectuelle et sociale satisfaite. Quel pauvre éducation grands dieux!... lui avions-nous donné à cette Jeunesse déconnectée, qui ne pensait que jeux vidéos, téléphones cellulaires pour dire des niaiseries à longueur de journée ? 
À twitter comme des malades pour bavarder interminablement au sujet de platitudes innommables ?

Puis voilà que oh surprise!...et aussi effarement...les voilà dans les rues par centaines de milliers ces jeunes, étudiants et travailleurs, accompagnés par ces maudits intellectuels et ces sakrament d’artistes, qui défendent une révolte autour de quelques sous par jour comme le dit cette pauvre Line Beauchamp. Il n’y a pas chez cette Ministre de l’Éducation la moindre empathie sincère  éclairée envers ‘’ses élèves’’, ‘’ses étudiants’’. Ceux et celles dont elle a la charge de parfaire la formation académique et sociale.
 Attention ici, il ne s’agit pas d’un quelconque ministère de recyclage de déchets ou de gestion des transports non, non…il s’agit bel et bien du Ministère de l’Éducation, qui est celui chargé de veiller à la formation au primaire des potaches, à l’élévation d’esprit des grands ados du secondaire, et enfin qui est responsable de la formation universitaire des gestionnaires et éducateurs de demain.
Ce n’est pas rien!
Que peut-il donc y avoir de plus formateur que cette prise remarquable de la parole de toute une génération qui se renouvelle dans la contestation, qui dérange enfin de vieilles consciences  satisfaites et repues, qui remet en question un ordre public périmé et corrompu ? 
Ils sont des dizaines de milliers, des centaines de milliers, y compris ceux qui ne participent pas et regardent passer la parade, à vivre une expérience de prise de conscience politique et sociale comme on en a pas vue depuis mille ans !
Quasiment depuis la Révolution Tranquille. La contestation étudiante actuelle n’est pas aussi turbulente que celle des années soixante, où tout un chacun se faisait matraquer et fourrer au panier à salade à grands coups de pieds dans le ventre. Jusqu’ici mis à part quelques bousculades et des écorchures mineures, quelques claques sur la gueule et des échauffourées folkloriques...dont quelques stupides débordements de voyous qui ont vu dans cette expression populaire l’occasion de se manifester en cassant quelques vitrines...les manifestations sont absolument civiques, responsables.

Et oui bien sur lorsqu’il y a jusqu’à 300,000 personnes dans les rues à manifester, on devrait s’attendre à ce que la ville bouillonne de rage, de bruits et de fureur. Or, rien de cela. On est loin, très loin des débordements sportifs comme je l’ai déjà dit.

Je regarde le jeune Gabriel Nadeau Dubois, le porte-parole de la C.L.A.S.S.E. et je trouve qu’il a beaucoup de classe en effet ce jeune dont on me dit qu’il a à peine 20 ans.

20 ans !...et il fait trembler d’indignation les chroniqueurs du Journal de Montréal, ceux de La Presse et du Soleil et de bien d’autres journaux, y compris quelques commentateurs pas trop éclairés du coté des médias électroniques. Il fait peur à la Ministre Line Beauchamp, au Premier Ministre Jean Charest. On veut, on demande, on exige sa tête, ce galeux ! Ce pestiféré ! Bref ce jeune fatigant. 
Et ce n’est pas un chef lui. Pas pantoute ! 
C’est un porte-parole. C’est un négociateur qui exprime ce que lui dictent ses commettants. Il le fait avec calme devant des adversaires hargneux, qui l’apostrophent l’invective à la bouche, le mépris condescendant dans la gestuelle affolée de dirigeants absolument perdus, dépassés, déphasées.

Est-il seulement possible d’imaginer qu’il puisse se donner quelque part au Collège, au C.E.G.E.P. ou à l’Université, un cours de prise de conscience socio-politique qui aurait le millième d’impact comme formation civique et politique, que cette école de la contestation qui se passe sous nos yeux ébahis ? 

Et dont l’impact se fait maintenant sentir ailleurs dans le Monde ? 
Ce qui se passe dans nos rues (et pas seulement dans les rues) a de plus en plus valeur d’enseignement pour bien d’autres jeunes méprisés ailleurs que chez nous. Et il s’en trouve parmi les gens soi-disant matures, parmi des aînés effarés, pour exiger maintenant que toute cette Jeunesse retourne en classe où elle sera priée de ne plus déranger. 
Pour comble de sottise on exige de ces citoyens nouveaux qu’ils fassent leur part alors qu’ils n’ont pas complétés leurs études, et n’ont pas les moyens financiers de payer quelque part que ce soit.

On les traite de profiteurs du système, de paresseux, d’enfants gâtés, alors qu’hier encore on les traitait d’amorphes, de sans-desseins, d’écervelés peu préoccupés par la Chose Publique. Maintenant qu’ils s’en occupent (et comment!) de cette Chose Publique, on voudrait qu’ils se taisent, on fait appel à la Police et aux tribunaux pour les mater, les faire en somme rentrer dans le  rang où ils doivent se tenir coi. 
Belle incohérence non?

Je propose qu’on instaure un prix substantiel de mérite civique, un prix de reconnaissance pour service rendu à la démocratie, à la patrie, à la république  (appelez-là cette société comme vous voudrez), et qu’on le donne avec beaucoup d’honneur et au mérite des associations étudiantes,  aux 3 porte-paroles de la F.E.U.Q., de la F.E.C.Q., de la C.L.A.S.S.E., Martine Desjardins, Léo Bureau Blouin, et Gabriel Nadeau Dubois.

En voilà un qui pourrait avoir la tête pas mal enflée avec toute la médiatisation dont il est l’objet, et qui la garde ma foi plutôt froide devant les grossières provocations de Mme Line Beauchamp et de notre pauvre Premier Ministre Jean Charest. Il  n'y a surtout que de bonnes âmes libérales confortablement installées dans les meilleures jobs dans les grands conglomérats de communications, pour approuver leur pitoyable démarche de gestionnaires, perdus dans les limbes de la comptabilité à la petite semaine.

Ces braves gens ne voient pas que ce qui se passe est extraordinaire, et ils exigent de l’ordinaire ennuyeux et satisfait, parce qu’on trouble leur sommeil et qu’on dérange leurs appétits.

Mais continuez à vomir votre misère intellectuelle sur la Jeunesse! 
Faites, faites!
À chaque article vous vous discréditez un peu plus.

C’est excellent !
Julien Maréchal
Un Québec libre avec ça?

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