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dimanche 14 octobre 2012

''Qui sème le vent récolte la tempête''


L’affaire Stéfanie Trudeau (Matricule SPVM 728) et les médias sociaux.

Alors là comme il fallait s’y attendre, on passe  sans transition de l’indignation légitime, à la fois de la population et des médias devant les débordements de cette pauvre fille, aux appels au meurtre, rien de moins. 

D’une dérive individuelle imbécile, nous voilà dans la manifestation encore plus idiote du lynchage comme aux temps hideux du Far-West. Malgré que les autorités policières, à commencer par le chef Parent, se soient dissociées des agissements de leur employée (et a tenu à présenter des excuses aux victimes) décidément fort perturbée par ses préjugés.  

Du fait divers grotesque et insensé, nous voilà dans le vaudeville ubuesque et haineux. Les manifestants des derniers 10 mois se sont fait suffisamment tapés dessus. Leur patience trouve ici sa limite. Le temps des règlements de comptes est arrivé. D'abord Jean Charest,  les entrepreneurs véreux, puis les magouilleurs politiques, et enfin les brutes policières.  
Tout un ménage à faire, mais il y a la manière.

Sur Twitter et Facebook, s’il y en a beaucoup pour être capables de faire la part des choses, et demander simplement le renvoi de cette policière, de même que sa mise en accusation pour ses agressions répétées, on assiste à un déferlement de haine vicieuse, là où les imbéciles malfaisants (et bien-pensants) se font l’écho déformé de cette malheureuse, et proposent comme solution au problème, ni plus ni moins que de la mettre à mort. 

À défaut de quoi, tels les talibans et autres excités de tous les sectarismes, y compris ceux des rangs chrétiens fondamentalistes, abrutis de foi et de lâcheté, ils se chargeront peut-être de la détruire elle et sa famille. Bref ils ont lancé une fatwa contre une malade. C’est du joli!

Pauvre Stéfanie Trudeau qui en se posant ainsi en exaspérée de cette culture qu’elle ne comprend pas, a bousculé un nid de vipères, et fait sortir de l’ombre tous les scolopendres de la déraison. 

La responsabilité des autorités policières, qui tolèrent depuis toujours dans leurs rangs quelques-uns de ces Cro-Magnon et de ces Harpies méchantissimes, ont une écrasante responsabilité dans le désordre actuel, et les débordements que cette triste saga suscite.

Dans la Police où la retenue est généralement la règle, surtout quand il ne se passe rien qui vaille en matière de manifestations individuelles et collectives, on connait les excités, les morons, et autres tarés qui font tache dans le peloton généralement débonnaire de la Police.

Dans une manifestation, surtout quand elle est politique, les attentats contre la raison sont légions. On comprend qu’encadrer une manifestation qui risque à tout bout de champ de dégénérer en émeute, ne soit pas chose facile. Surtout quand c’est la Police qui, par ses accoutrements intimidants, sa gestuelle agressive, sa pression provocante, s’efforce de mettre le feu aux poudres.

Histoire de justifier ainsi sa raison d’être. Il faut dire cependant,  malgré les quelques casseurs opportunistes qui se glissent parmi les manifestants, que la majorité d'entre eux demeurent paisibles, quoique très expressifs. 
Une manifestation politique, on s'entend là-dessus, ce n'est pas un défilé de la Saint Patrick, de la Fierté Gaie, ou du Père Noël. C'est entre ces derniers et celui de la Coupe Stanley.

Vrai aussi que chez la gent policière, on ne se défoule pas à matraque que veux-tu sur quiconque, à chaque sortie du bon peuple dans la rue, comme ce fut le cas honteux de ce fameux Samedi de la Matraque le 10 octobre 1964, de sinistre mémoire pour les plus vieux. Ou encore lors des sommets à Seattle, Québec, Montebello, Toronto et...Montréal...dernièrement. 
Mais on sent bien qu'il ne manque pas grand chose pour que ces anciennes pratiques ne redeviennent une sorte de norme.

Des Stéfanie Trudeau et autres écartés du même acabit, il y en a pas mal trop dans la Police. On doit espérer qu’ils sont moins nombreux statistiquement que dans la population en général. Évidemment les policiers se recrutent d’abord dans la population hein! Le moyen de faire autrement?

Mais ce qu’on voit dans l’affaire Stéfanie Trudeau sur les réseaux sociaux, n’est ni plus ni moins la preuve (que les corps de police ne manqueront pas d’exploiter), qu’il y a dans la population autant de fous qu’il y en a dans la Police. De là à ce que les corps policiers et les législateurs investissent maintenant les médias sociaux pour y faire régner, même par la brutalité, la Loi et l’Ordre, il n’y a qu’un pas et il sera vite franchit.

À moins que de manière tonitruante les internautes clament haut et fort de par leur nombre, qu’ils sont contre toutes les violences et qu’ils n’en veulent pas dans les médias sociaux.

Il est plus que temps de mettre sur pied un corps civil exclusif qui se chargera de surveiller la Police.
Quant à la matricule 728, qu'on la punisse, qu'on la soigne, mais qu'on l'écarte. Il se pourrait qu'à force de sémantique acrobatique ce soit elle qui devienne la seule victime (voire la martyre de la loi et de l'ordre) à plaindre, de cet attentat contre l'intelligence des choses. Si j'étais vraiment cynique j'avancerais que ceux qui la menacent pourraient bien être ceux-là même qui veulent en faire une victime, histoire de noyer le poisson.
Fin de cette pénible histoire ? Certainement pas !

Julien Maréchal

2 commentaires:

julien marechal a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
julien marechal a dit...

Mercredi le 20 février 2013

Et bien voilà, Stéphanie Trudeau, matricule 728, vient d'être internée dans un institut psychiatrique hier, au motif qu'elle aurait proféré des menaces envers l'institution policière.

Quand je vous disais qu'on en ferait une victime, après qu'elle eut agressé si sauvagement des citoyens paisibles. L'entourloupette est totale et ça va passer comme une lettre à la poste.
Et ses victimes? Vont-elles quand même être poursuivies au motif qu'elles ont résisté à leur arrestation? Si on ne les poursuit pas il faudra les dédommager. Je gage qu'on va les poursuivre et pourquoi pas aussi les blâmer? Ce ne serait pas la première fois, ni la dernière que des victimes seraient accusées d'avoir provoqué leur agresseur.
Hé misère!
Julien Maréchal