Le vendredi 3 janvier 2020
Première...
2019 est terminée, 2020
commence...
Je vais faire une chose
rarissime chez moi, alors que généralement lorsque je suis dans une
phase critique... fruit d'un agacement déterminé par toutes ces
insufférables atteintes au bon sens et à la dignité humaine qui
nous accablent de partout... je tempère mon impatience, par un
jugement posé, soucieux de nuances choisies.
Ici c'est la colère qui
me dicte cette première prestation de 2020.
Vient parfois me chercher,
un refoulement de bile, suite à un inconfort gastrique, une pulsion
de hargne, que j'évacue dans mon journal personnel, histoire de ne
pas ennuyer mes proches, amis et parents, ainsi que mes
correspondants sur Facebook et ailleurs, avec mes sautes d'humeur.
Ou bien quand je m'y
astreint... histoire de laisser fuser de la vapeur... j'y met cette
indispensable dose d'humour quelque peu grinçant, qui donne à mes
sorties un ton chaleureux, quoique parfaitement indigné.
Parce que oui vraiment il
y a de quoi s'emporter à chaque souffle, quand on prend la mesure de
la quantité effroyable de conneries que véhiculent les médias.
Plus particulièrement ceux qui se font des revenus en diamants, dans
le domaine de l'inculture.
À la télévision,
l'année 2019, sans être exceptionnelle côté bêtises et sottises,
fut une année remarquable, quant à la quantité phénoménale de
cochonneries qui nous y furent déversées dessus au tombereau, comme
autant de pots de chambres fumants et glaireux.
D'ailleurs beaucoup
l'auront remarqué (ouf tout de même!)
Pour ne prendre que la
dernière prestation de la dernière heure de l'année, juste avant
le coup de minuit, annonçant la nouvelle année, on nous a servis un
Bye Bye d'une indigence cataclysmique, d'une vulgarité, d'une
grossièreté aux relents de charnier, au cours duquel les
imbéciles... ceux qui ont concoctés ces immondes prestations...
s'en sont donnés à fond, afin de nous démontrer... des fois qu'on
ne l'aurait pas remarqué...à quel point cette télévision (surtout
celle de l'État...un comble puisqu'elle nous appartient
collectivement) est devenue une abominable usine à infantiliser le
bon peuple.
Lequel, malgré tout,
devant tant et tant d'agressions, garde toutefois chez quelques
résistants à ces agressions grotesques et constantes, une attitude
réprobatrice et lucide.
Cette machine à fabriquer
de la folie, tente désespérément de faire de nous tous, des
crétins finis. Tous justes bons à être manipulés, exploités,
abrutis, afin que nous perdions tout sens des réalités.
Je jette parfois ici et là
un coup d'oeil, sur les effroyables feuilletons racontant ces vécus
navrants, misérabilistes. À partir de scénarios mettant en scène
des tous-croches, des malheureux, des abuseurs et des victimes
pantelantes, qui se maganent au quotidien, se haïssent, braillent et
pleurnichent sans cesse d'impuissances. Qui se déchirent en effet,
et parfois s'entretuent pour des broutilles.
Je connais autour de moi
des personnes apparemment sensées, qui regardent ces prestations
avec cette sorte d'avidité fascinée, qui leur fait perdre de vue,
que tous ces racontars mis en scène, ne sont nullement de la
réalité, mais autant de contes élaborés par des scripteurs. Au
fond de l'illusion, du tape-àl-l'oeil, du théâtre... et du très
mauvais.
Et pourtant ces même
spectateurs et spectatrices, traitent dans leurs propos les plus
courants, les péripéties de leurs personnages préférés, avec la
conviction que toutes ces histoires inventées, sont le reflet d'une
vaste réalité. Au point que les jeux des ''acteurs'' sont
totalement confondus avec la trame dramatique du jeu. À son tour
enrobée d'une fausse aura de réel.
J'en connais de ces
téléspectateurs-trices qui s'inspirent de ces mésaventures, pour
la plupart sordides, et calquent leurs exitences sur ces
représentations, au demeurant insignifiantes. Semaines après
semaines, et sur de longues années, ils et elles vivent dans un
univers ludique, imaginé, avatar d'un petit écran qui les réduits
aux états de zombies.
Chicanes de couples
disparates, fugues d'enfants débraillés et atones, parents
maltraités, voleurs et fumiers d'occasions, violeurs de corps et de
consciences, malfaisants, mals-élevés. Petits esprits mesquins,
rageurs, dévoyés. Tous ces feuilletons sont autant de débordements
de stupidités, qu'on veut nous présenter comme étant ''notre''
réalité.
Des fous, des folles, des
hallucinés, des déclassé(e)s, des malades, impossibles à jamais
soigner, à jamais guérir. Des âmes perdues dans des limbes de
violences conjugales, d'histoires de cul répugnantes de bassesses,
de complots d'entreprises miteuses, de petits patrons vicieux,
d'arnaqueurs de bas étages, versus des employés frustrés,
incompétents, hébétés, assommés de mépris. Des échanges
inhumains entre les protagonistes de ces histoires gluantes. Autant
d'aliénés, tous méritants de la camisole de force et du cabanon,
voir de la réclusion criminelle.
Je suis abasourdi par le
constat, que ces abominables émissions (il y en a des centaines
juste au Québec) soient suivies par des foules immenses, baveuses de
stupeur, mesmérisées devant les débordements de ces sagas
malsaines, gorgées de crimes et d'insanités purulentes. De ces
épisodes visqueux, aux cours desquels, autant de furies et de
furieux s'insultent, se maltraitent, se déchirent, se haïssent. Les
visages déformés par les rictus de la méchanceté et de la
culpabilité. Les faciès ravagés par les larmes de tous les dépits,
dans un perpétuel déversement de manifestations ridicules,
névrosées, psychotiques... c'est laid, hideux au cube, à la
puisance mille...
L'horreur que ça
m'inspire ne se traduit pas en mots assez forts, susceptibles de
témoigner de mon indignation, de mon incompréhension, devant de
telles entreprises de démolitions de la psyché commune de tout un
peuple.
Laissez faire ici de venir
me dire que c'est partout pareil ailleurs dans le Monde, je le sais.
Cela prouve qu'en fin de
compte, ce peuple du Québec pour lequel j'ai pourtant beaucoup
d'affection, est aussi vulnérable aux efforts de décérébration
que tous les peuples de la Terre, et se voit lui aussi malaxé dans
cette gigantesque et fantastique oeuvre d'anéantissement des
consciences.
Et ne venez surtout pas me
dire ici, que les âmes individuelles de ce peuple, ne sont pas
responsables des atteintes qu'on leurs portent. Ce serait faire la
part trop belle à l'innocence populaire. Au-delà d'un certain seuil
ce n'est plus de l'innocence. C'est carrément de l'ignorance
assumée, et la plus crasse qui soit.
Disait Plume : ''
L'ignorance, c'est l'bonheur!''
À moins que justement je
ne me trompe, et qu'en effet nos concitoyens ne se rendent absolument
pas compte qu'on les bafouent avec tant d'effronterie. Auquel cas ils
sont les complices involontaires et enthousiastes de ces méfaits,
qui les réduisent au statut le plus infamant d'adultes infantilisés,
abrutis, et contents de l'être.
Bonne année 2020 à tous
et à toutes.
Clément Sauriol
P.S. : Un coup de chapeau
à Laurent Turcot (Canal Savoir 29) dont les chroniques historiques
lumineuses témoignent éloquemment de l'intelligence à son
meilleur. Bravo!
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