La Corporation des Premières Assises Mondiales
Sur la Condition Humaine, Rallye 2000, Qué Inc. (1998)
Mots Clefs: Circulation automobile, Montréal, Québec, corruptions et scandales. Solutions.
Lien : http://julienmarechaldit.blogspot.com/
La circulation automobile à Montréal : un cauchemar à régler.
Par Julien Maréchal
4e partie
Ce texte, le 4e de la série est comme tous les autres acheminé d’abord au bureau de M. Jean Charest, qui à titre de Premier Ministre du Québec en est le premier décideur. Il est aussi envoyé au Ministre des Transports M. Pierre Moreau, et au Directeur du Transport de Montréal M. Claude Carette, ainsi qu’à d’autres responsables qui sont actifs à la Table de Concertation sur la Sécurité Routière, création du Ministère des Transports du Québec. Il sera enfin mis à la disposition du public sur le site Julien Maréchal dit, porte-parole de la Corporation de l’AMCH Rallye 2000 Québec Inc. Le public est invité ici à consulter cet ouvrage et ceux qui précèdent, et à faire lui aussi des suggestions et des commentaires.
Le développement durable
Penser la ville au XXIe Siècle c’est penser l’Humanité. La tendance à l’urbanisation non seulement ne ralentit pas depuis un siècle mais s’accélère. Les pays émergeants voient leurs grandes villes s’enfler démesurément de tous ces citoyens qui quittent les campagnes pour venir vivre en ville. C’est le cas de la Chine, maintenant devenue une des premières puissances économique de la planète, suivie par l’Inde, le Brésil, les Philippines, alors que la Russie tarde encore à se mettre au diapason des grandes forces industrielles et culturelles qui font la pluie et le beau temps dans l’opinion mondiale.
Le Québec est encore dans une sorte de flou sociopolitique alors que sa situation dans le Monde, pour enviable qu’elle soit, souffre de son manque d’autonomie, d’indépendance. Certes le Québec ne peut se comparer sur le plan humain à d’aussi grands ensembles que les précédents, mais son territoire apparenté en dimension à celui de l’Europe, le place parmi les endroits les plus prometteurs. Paradoxe important, si sa faible population ne lui donne pas l’autorité économique que confère la taille d’un marché, surtout lorsqu’il prend de l’expansion, par contre la grandeur de son territoire avec ses richesses fabuleuses le met à l’avant-garde des lieux susceptibles d’occuper un des tous premiers rangs dans le concert des nations. Au fond c’est précisément parce que son territoire est vaste et sa population faible, qu’il se distingue comme endroit susceptible de progrès spectaculaires.
D’autant plus que relativement parlant ses citoyens sont éduqués, scolarisés, alors que leur niveau de vie demeure exceptionnel dans un Monde affligé par le sous-développement. Mais ceci est un autre débat.
Le Québec n’a qu’une grande ville, Montréal, encore se compare-t-elle aux villes moyennes dans le Monde. La plupart des états Américains et Canadiens de même que les départements Français n’ont eux aussi qu’une grande ville, dont certaines ont le statut de chef-lieu. Quelques états ont plusieurs grandes villes, ce n’est pas la règle. Montréal avec ses 2 millions d’habitants et plus de 3 millions avec sa périphérie, c’est peu de chose comparé à Mexico, New York, Beijing, Sao Paulo et tant d’autres mégapoles.
Montréal c’est Lyon ou Prague, peut-être Boston ou Cleveland, bref une ville moyenne, ordinaire, peu peuplée, mais affligée d’une sur administration et d’une sous gouvernance. À Montréal, l’enflure administrative atteint des proportions surréalistes alors que quiconque jette un simple coup d’œil sur sa grille bureaucratique, tombe à la renverse devant cette foule d’administrateurs qui se pilent sur les pieds et se disputent la plus petite décision à prendre comme dans les plus antiques tribus. C’est le règne absolu du fonctionnariat poussé à ses plus absurdes limites. En parodiant une certaine publicité ‘’un fonctionnaire c’est bien, deux c’est trop’’.
Le problème de la circulation à Montréal est aussi celui des infrastructures de tout le Québec. Des décennies de négligence et voilà où nous en sommes. Il faut tout refaire. Les ponts tombent en ruines, les réseaux d’aqueducs pètent de partout à cause de leur vétusté. Les rues doivent être rouvertes et reprises en sous-œuvre parce que des quartiers entiers croulent de leur manques d’investissements. La laideur est endémique.
Sauf quelques expériences significatives, la mise au jour des façons de vivre ensemble dans une grande ville tardent. Au point qu’à Montréal on vit parfois comme dans une ville du Tiers-Monde.
L’eau sous les rues
Voila maintenant plus de 20 ans qu’on nous répète à chaque occasion de le faire, que le réseau d’aqueduc de Montréal perd 40% de ses eaux traitées à grands frais, malgré les centaines de millions qu’on y a investi depuis ce temps afin de boucher ses fissures.
De qui se moque-t-on ?
Ce 40 % est devenu un genre de mantra que chaque politicien interrogé répète comme une ritournelle, que chaque commentateur de la radio cite comme une évidence, mais qu’en est-il au juste dans la réalité ?
Personne ne le sait ou bien si quelqu’un le sait, n’en parle pas. Il est plus que probable qu’au contraire, le réseau d’aqueduc de Montréal est beaucoup plus performant qu’on ne le dit. N’empêche qu’il faut trop souvent, et à des heures indues, déterrer les tuyaux afin de colmater des brèches. La réalité est que vraisemblablement les réseaux construits depuis 50 ans sont en excellente condition, alors que ceux qui datent de plus de 50 ans à 100 ans ont mal vieillis du fait des errements des administrateurs qui les ont pris comme allant de soi et ne se sont pas souciés de les respecter. Il y a donc des secteurs fragilisés alors que d’autres doivent nécessairement être très performants. À quand une carte de l’état du réseau que l’on cesse de dire des bêtises et de répéter des clichés culpabilisants?
Au fond notre réseau doit pouvoir se comparer à celui des autres grandes villes. Mais on répète ces clichés, ces platitudes, histoire d’aller chercher à Québec ou à Ottawa des sommes extravagantes pour continuer de payer ceux qui creusent des trous partout, et ne font rien de vraiment significatif, puisque de toute façon de l’aveu même des responsables, on perd toujours 40% de notre belle eau quoiqu’on fasse.
On a encore vu il n’y a pas si longtemps une belle démonstration de cette ineptie chez nos dirigeants, alors que la saga des compteurs d’eau a défrayé les manchettes en suscitant partout l’indignation et la colère des citoyens. Pourtant cette idée de compteurs d’eau ne comportait pas que des inconvénients. Encore une bonne idée mal gérée. Il parait que dans la ville de Québec on a réussi à en poser partout de ces compteurs, pour une fraction du prix demandé par les entrepreneurs de Montréal.
Affaire louche !
Comble de l’absurde, on évoque la possibilité de dédommager ces entreprises loufoques et malfaisantes, au prétexte qu’elles n’ont pas pu engranger leurs mirifiques profits basés sur de fausses déclarations, des devis trompeurs. Bref les accapareurs s’indignent sur la place publique qu’on ait osé les dépouiller des fruits éventuels de leurs rapines.
Alors que c’est la Ville de Montréal qui doit les poursuivre et leur faire payer chèrement leurs magouilles qui retardent la mise en place de mesures de contrôle des eaux, et prive la ville de moyens substantiels de revenus. Depuis que l’administration du Maire Tremblay, sous la pression des médias et du public a révoqué le contrat des compteurs d’eau, les entreprises visées ont eue l’impudence d’évoquer des dédommagements à recevoir de quelques 75 millions de dollars. Depuis elles ont abaissé leurs prétentions à quelques 4 millions.
C’est complètement fou!
Or à mon avis les pertes que la Ville de Montréal encoure à cause de ce dossier mal fichu doivent être comptabilisables et comptabilisées. Non seulement il ne faudrait pas payer un sou à ces agences malsaines et ces compagnies de voleurs, mais au contraire les poursuivre pour malversations, et leur faire payer le prix fort de leurs tentatives de détournements de fonds, appelons les choses par leur nom.
Au lieu de prêter une oreille complaisante à leurs cris de vierges offensées.
Dernière heure :
J’apprends par Radio Canada ce matin 17 janvier 2012, que la Ville de Montréal en est arrivée à une entente avec le consortium GÉNIeau (Firme Dessau et Société Simard Beaudry de M. Tony Accurso que tout le monde connait bien), et qu’elle accepte de verser en dédommagements plus de $7,000,000.00 (7 millions de dollars) à ce consortium, à titre de compensation pour la rupture du contrat suite aux dénonciations faites d’abord par les médias aux débuts de cette affaire scandaleuse. D’autant plus scandaleuse que la Ville de Montréal avait déjà versé un peu plus de 3 millions de dollars en autres compensations. Ce qui fait que cette gang de voleurs est quand même partie avec plus de 11 millions de dollars de l’argent des contribuables, et que la Ville de Montréal se retrouve à la case départ, avec un projet de mise en service de compteurs d’eau qu’il faut entièrement reprendre. Comme arnaque hein… chapeau les avocats!
Certains ‘’planificateurs audacieux’’ nous laissent à penser qu’en insistant auprès d’Ottawa ou Québec pour obtenir des fonds devenus nécessaires à toutes les réfections, qu’on soulagerait d’autant les citoyens de Montréal en gelant les taxes foncières à défaut de les abaisser. C’est évidemment faux puisqu’au lieu de payer plus de taxes à Montréal le contribuable en paiera plus à Ottawa ou Québec. Cette façon locale de voir les choses ne fait que changer le mal de place et ajoute à la confusion. Au lieu d’une administration plus ou moins compétente pour régler les problèmes de l’eau et ceux de la circulation qui vont de pair, on a affaire à 3 paliers décisionnels qui se disputent continuellement à grands renforts d’études songées, alors que rien ou presque de patent ne se fait.
D’ailleurs pour ce qui est des taxes, force nous est de constater que quoiqu’on dise à leur sujet, elles ne font qu’augmenter et ce à tous les niveaux. L’euphémisme le plus répandu en matière de taxation tous azimuts, consiste en fait à répéter sur tous les tons que si elles augmentent continuellement, elles augmentent moins vite qu’elles n’augmenteraient si on agissait autrement. Ben oui !
Donc, entourloupette sémantique, on se fait dire que l’administration coutera toujours plus cher, mais que sans cette administration cela couterait encore plus cher. On n’en sort pas. En somme nous devons à titre de contribuables nous satisfaire et nous considérer chanceux que si les taxes n’augmentent pas aussi vite (quoiqu’elles augmentent toujours) nous subissons des baisses parce que nous épargnons sur les augmentations. Nous sommes ici en pleine rhétorique loufoque. Ce qui s’appelle prendre le monde pour des valises qu’on peut emplir n’importe comment, avec n’importe quoi.
La chaussée recouvre des trésors
Que vient faire l’automobile dans un portrait si accablant ? Ben justement les voitures, et surtout les gros camions, roulent sur la chaussée qui recouvre à la fois les aqueducs (les tuyaux d’eau) les réseaux de fils électriques, de gaz, de communication et même de vapeur à chauffage pour le Centre-ville, ainsi que les égouts et les drains pluviaux. Sans oublier de mentionner que Montréal (hiver oblige) a un énorme réseau souterrain, dans lequel des millions d’usagers vaquent chaque jour.
Nos routes ont été tracées il y a plus de 100 ans et construites avec les critères de l’époque. En des temps où la circulation était loin d’être celle d’aujourd’hui. Surtout à des époques successives où depuis ces 100 ans l’automobile reine n’a pas cesser de présider à toutes les planifications.
Mais bien évidemment la quantité de voitures qui roulent actuellement dans les rues de Montréal double aux dix ans. Il doit y en avoir plus de 4 millions qui se déplacent quotidiennement dans les rues.
C’est plus que la population parce que bien sur Montréal est un nœud de rencontre routier important dans le réseau Canadien et Nord Américain. C’est le lieu de passage obligé de toute la circulation lourde entre l’Ouest du Pays et les Maritimes.
Cette surenchère de poids et de vibrations, démantibule un peu plus chaque jour des installations souterraines toujours fragiles, qui exigent beaucoup de respect. On a déversé pendant 40 ans dans les égouts des millions de tonnes de sels de calcium, et on s’étonne (avec candeur) que tout soit rouillé.
Même chose pour le pont Champlain autre exemple. Curieusement le pont Jacques Cartier, lui aussi en fer et en béton, résiste aux outrages du temps, bien qu’ayant presque le double de l’âge du pont Champlain. Et que dire du pont Victoria, tout en fer et en pierres pour ses assises, qui supporte la circulation ferroviaire et automobile, et qui date de plus de 120 ans ?
Ces infrastructures sont les artères vitales de ce grand être qu’est notre ville. Elles sont le système nerveux des nécessités les plus essentielles, et on les piétine sans vergogne. On les secoue comme des pruniers en automne. On les fait vibrer par autant de petits tremblements de terre. On les inonde de produits hautement corrosifs, et en fin de compte des installations faites pour durer 100 ans et plus s’abiment en une génération, souvent moins.
Quelques personnes parmi les mieux informées, savent qu’un gros camion de 30 ou 40 tonnes provoque autant d’usure à la chaussée que le passage de quelques 40,000 automobiles. Exemple la rue Saint Denis qui est continuellement occupée de ces énormes fardiers qui lui ont creusé des ornières malgré le béton et l’asphalte, tout comme un chemin de campagne où passent des tracteurs de fermes. Imaginez le dégât en dessous de cette rue qui n’en peut mais. La rue Saint Denis est loin d’être la seule à subir de tels affronts.
Trop de gros camions, c’est trop!
Que faire ?
Limiter considérablement les chargements, et de préférence en ville utiliser de plus petits camions. Des 6 roues de 5 à 10 tonnes au lieu de ces monstres de 40 tonnes et parfois plus. Quant à ces horreurs qui véhiculent dans un vacarme d’enfer tous ces conteneurs de 30 ou 40 tonnes, on devrait carrément les interdire, et obliger les responsables des installations portuaires à y aménager des entrepôts, où les récipiendaires de ces monstres viendraient y chercher leurs marchandises (la nuit) avec de plus petits camions. Ne me dites pas que c’est trop compliqué, trop coûteux, cela se fait depuis des lustres avec les trains de marchandises, énormes machines pourtant assez discrètes. Pour ce qui est des coûts demandez-vous ce que ça coûte chaque fois qu’il faut déterrer un égout ou refaire un pavage ?
Il existe à Montréal une officine(?) qui surveille (timidement) les surcharges, mais de toute évidence, à regarder les rues creusées de tranchées, encombrées de nids de poule, fissurées et ravagées par les décollements d’asphalte, il y a des gens qui ne font pas le travail pour lequel ils sont payés. Ce qui manque ce n’est pas encore une fois ici, de l’autoritarisme qui ne mènerait à rien, mais cette sorte d’éthique générale faite de fierté et de compétence qui s’appelle la rigueur.
Cela se mesure aux résultats, aux constats, aux sommes investies pour entretenir la ville en permanence. En tant que citoyens nous n’avons pas à être les otages des associations de camionnage, au prétexte que si on limite leurs épouvantables inconvénients, ils vont nous le faire payer en augmentant les prix de transports. Le chantage, non merci.
Encore là avec une fiscalité repensée, les gouvernements peuvent parfaitement compenser les frais, réels et non pas imaginaires, qui seront tributaires des changements nécessaires. Quant aux irresponsables ils payeront tout simplement leur quotte part au prorata de leur négligence. Que celui qui brise une route du fait de ses surcharges, se prenne une bonne assurance, parce qu’il devra payer la totalité des réparations.
Trop de voitures. Trop de lourds camions qui font le travail du rail sans en avoir les équipements beaucoup plus résistants. Une ville se doit de posséder un équipement qui lui soit propre, qui soit adapté. Ce n’est pas le cas.
Combien de fois n’ais-je pas vu pour réparer le toit d’une maison ordinaire haute de 24 pieds (8 mètres) qu’on y ait fait venir une grue capable de soulever 20 tonnes à 100 pieds de hauteur, et qui déplace un baquet de 300 livres, pour y monter des rouleaux de papier goudronnés, et un peu de gravier à toiture. Totalement irresponsable!
Développement durable
Ces dernières années ont vu s’élaborer le concept de ‘’développement durable’’ qui dit bien ce qu’il veut dire. Des mesures qui feront en sorte que les appareillages dureront longtemps avec un minimum d’entretien. Égouts, aqueducs, revêtements des routes, conduits de transmissions des fils électriques, tuyaux de gaz, tunnels de métro qui eux aussi souffrent de toutes ces vibrations qui les minent. Le développement durable implique que les progrès doivent être constants partout, et cela exige le respect des infrastructures. Le concept de développement durable vise plus particulièrement les progrès humains, donc économiques et sociaux. Il peut aussi être appliqué aux infrastructures. Tout se tient, et les interdépendances entre différents secteurs d’activités sont fines et complexes.
Viaducs, ponts et chaussées, et ainsi de suite. Il faut développer une mentalité du respect de ces choses, parce que c’est chacun de nous qui les payons, autant sinon plus de nos vies et de notre temps d’existence que de nos argents. Il faut aussi repenser tout cela et ne pas abuser de ces expédients coûteux que sont les infrastructures souterraines lorsqu’on peut s’en passer.
Villages dans la ville, sans autos.
Il en va de même pour des quartiers entiers qui pourraient et devraient être réaménagés sans qu’il soit même question d’y laisser circuler des automobiles. Le test pourrait se faire avec le projet GriffinTown qui s’élabore en ce moment, et qui pourrait devenir en même temps une vitrine spectaculaire de ce développement durable dont on parle tant.
Des quartiers sans autos ?
Hérésie diront les thuriféraires absolutistes de la bagnole !
Hérésie ou pas il faudra un jour ou l’autre en venir là. Sinon on les empile les unes par-dessus les autres ces auto-là, et alors pour ce qui en sera de la circulation…vous m’avez compris.
À quand des quartiers où les piétons pourront déambuler sans penser aux autos qui risquent de les frapper à chaque coin de rue ?
Donc des quartiers avec des sentiers, couverts ou pas, mais pas de rues.
Pourquoi pas?
Des villes sans voitures…. Avec des tramways, des pistes cyclables, des sentiers piétonniers, voilà qui fait rêver non?
Il parait qu’en Allemagne et ailleurs en Europe, on commence à en bâtir de ces quartiers débarrassés des voitures qui doivent demeurer en permanence en dehors des lieux habités. Le hic encore une fois est que là où on a eu l’intelligence et l’audace de procéder, on en a fait des lieux réservés aux élites payantes. C’est nettement passer comme on dit, à coté du chemin.
Pourquoi pas pour tout le monde, partout au Québec et pourquoi pas à Montréal ? Certains quartiers pourraient fort bien voir leurs rues recouvertes de 2 pieds de terre, sans qu’on ne touche à l’asphalte ou au béton, et ainsi gazonnées, avec une profusion de plantes ou de végétaux utilitaires, devenir ces quartiers sans autos. Les économies potentielles en évitant les frais qu’exige la circulation des autos, compenseraient largement les réaménagements urbains ainsi faits à peu de frais. Sans parler de la qualité de vie qui s’en trouverait grandement améliorée. Que l’on commence par faire quelques projets pilotes en englobant des quadrilatères entiers, fait de plusieurs rues recouvertes, en gardant d’autres rues sur les périphéries où les autos circuleront. On verra bien ce qu’il est possible de faire sans tout chambarder. On gardera bien sur ouverts les regards d’égouts, les puisards d’eau, lesquels demeureront fonctionnels tout comme les bornes fontaines et le réseau d’aqueduc et de gaz. L’aménagement de tels quartiers coutera moins cher que son sempiternel déblaiement de neige chaque année. Imaginez qu’il ne reste à déblayer que les trottoirs sur lesquels circuleront de petites voiturettes électriques pour ceux et celles qui ont une mobilité réduite. Quant à la neige ainsi poussée de coté, elle restera sur place jusqu’au printemps où elle s’écoulera lentement par le réseau pluvial. Plus de sel, plus de calcium, à peine un peu de concassé (récupérable au printemps) pour sécuriser les trottoirs. Pour ceux qui l’ignoreraient, le budget annoncé de l’enlèvement de la neige pour 2012 (soit du 1er janvier au 31 décembre) est de 150 millions de dollars.
Autant de neige de moins à pelleter en hiver. On marchera dessus et on ne s’en portera pas plus mal. La neige, ça se gère autant en hiver qu’au printemps quand ça fond. Et ça protège du gel profond.
Et puis quoi, notre pays ce n’est pas un pays c’est l’hiver !
Autant vivre avec que de lui faire une guerre perpétuelle.
Ce serait certainement plus propre également.
Nos rues actuellement après une chute de neige ?
Pfiou! Tu parles d’un marécage gluant !
Quant aux sommes qu’il faut dépenser pour ramasser tout cela, c’est l’équivalent du budget annuel de certaines villes dans le Monde, voire même d’états entiers. Complètement démentiel!
Sans parler du sel d’épandage qui donne le cancer aux infrastructures, aux voitures, au mobilier urbain; qui salope vos vêtements et déchiquète prématurément vos bottines. Pas tannés non?
Quant à la collecte des déchets par exemple, elle sera d’autant simplifiée qu’on mettra en place des mesures de recyclages qui aboutiront en quelques années à sa totale disparition. On trouvera dans chaque quartier des recycleurs spécialisés qui feront la collecte de tout ce qui se recycle et ma foi, si on y pense sérieusement, tout se recycle.
Les objections
D’abord la première de toutes : ‘’ Oui de tels améliorations sont sans doute souhaitables, mais ça va changer mes habitudes, bouleverser ma vie. Comment je vais faire pour m’adapter à tout cela ?’’
Il y a 100 ans, à peine plus, c’est le cheval qui régnait en maître absolu dans le transport, puis le bœuf qui labourait les champs, alors qu’on s’éclairait au gaz, à la chandelle, au fanal. Vous n’imaginez pas les protestations indignées de corporations de l’époque qui criaient aux abus, alors que des pans entiers de l’économie d’alors ont basculé dans notre modernité automobile. Disparition des charrons, des palefreniers, des chevaux et des carrioles. Toute une façon de vivre également qui a été emportée avec les changements dus à l’automobile. C’est vrai, c’est exact, et tout cela ne s’est pas fait dans la joie je vous l’accorde.
Cependant ce virage vers la modernité a compensé les emplois perdus dans les domaines de la traction animale, par ceux de l’automobile. Avons-nous gagné au change?
Difficile à dire. J’imagine mal une ville comme Montréal de nos jours avec deux ou 3 millions de voitures tirées par des chevaux. L’image qui se dégage de la ville aux débuts du XXe Siècle à sa fin est passablement déroutante un siècle à peine plus tard.
Dans l’ensemble oui certainement. Considérons tout de même qu’aux débuts du XXe Siècle Montréal n’a pas 100,000 habitants. Et pour certains nostalgiques romantiques en mal de passé, je les laisse à leurs rêveries alors qu’ils négligeront forcément que cent mille voitures (même polluantes) remplacées par cent mille chevaux qui crottent et qui pissent partout… je ne sais pas si vous êtes capables de vous faire une image de la chose ? Essayez pour voir.
En 1900, pas de super marchés, pas de voitures, pas d’autoroutes, pas de radio, de téléphones, ou si peu, pas de télévision, pas d’avions sauf quelques coucous pour suicidaires. Certainement pas d’Internet, encore moins de toute cette panoplie d’objets qui nous semblent si communs, alors qu’ils jetteraient à terre d’admiration (ou d’épouvante c’est au choix) nos ancêtres les plus immédiats. Réfléchissez qu’en 100 ans seulement nous nous sommes adaptés à des conditions d’existences qui étaient totalement impensables aux gens du XIXe Siècle, pourtant un siècle fécond en innovations.
Seuls quelques poètes et écrivains visionnaires (Jules Verne, H.G Wells) se faisaient une idée pas trop délirante de ce que l’avenir réservait, et encore plaçaient-ils cet avenir bien plus loin que de nos jours. Bref toutes les prospectives des temps passés ont été enfoncées, et les prophètes des 18e et 19e siècles semblent bien timides au regard des réalisations actuelles.
Adapter notre ville (Montréal) aux réalités actuelles ne demandera pas tant de renoncement que cela. Bien au contraire. Seulement vous avez raison, il vous faudra changer comme vous avez changé depuis 15 ans, alors que maintenant c’est le téléphone mobile qui vous occupe, c’est l’Internet qui vous permet de communiquer et de vous instruire ainsi que de vous divertir. Demain vous voyagerez instantanément corps et esprit d’un bout à l’autre du Système Solaire.
Faites-en des objections, elles alimenteront le débat, elles critiqueront les délires, elles aideront à y voir plus clair du moment que vous resterez calmes.
Votre mode de vie actuel, alors que vous pestez dans les embouteillages, ne venez surtout pas me dire que vous y tenez mordicus, je ne vous croirai pas, et vous non plus vous n’y croyez pas vraiment lorsque vous faites mine de le défendre.
Note sur la sécurité :
Tenez, en voici une belle objection que l’on pourrait faire contre la proposition de fermer des quartiers à la circulation, et où on n’enlèverait la neige en la tassant que là où passent des piétons ou de petits véhicules de service.
Comment les gros camions de pompiers vont-ils faire pour se rendre sur les lieux d’un incendie s’il n’y a pas moyen de pénétrer dans le quartier? Le problème se teste déjà sur le Plateau Mont Royal.
Bonne question non? Bien! Vous apprendrez qu’un camion de pompier est plus souvent immobilisé qu’utilisé, et qu’en somme moins on les utilise plus cela prouve que la ville est sécuritaire parce qu’il y a moins d’incendies.
D’autre part un camion de pompier, même de taille modeste, coûte des centaines de milliers de dollars et parfois plus d’un million de dollars. Une caserne moyenne doit représenter des investissements d’immobilisation de plusieurs millions (des dizaines) et une masse salariale considérable en plus de l’entretien de tout cela.
Ce n’est pas trop payé certes, parce que de tels équipements durent au moins un demi-siècle, et que ces investissements au nom de la sécurité, se justifient entièrement.
Mais bon on pourrait faire beaucoup mieux, en installant dans les quartiers, non pas des casernes de pompiers avec des pompiers qui attendent le prochain feu ou le prochain accident, mais des stations de pompage d’eau avec des boyaux et de l’équipement pour éteindre les feux, équipements dits de proximité. Comme il y en a d’ailleurs dans tous les gros bâtiments.
Au fond un camion de pompier c’est d’abord des pompes et des tuyaux qui se déplacent. Si on en installe de ces sous-stations avec des pompes dans les quartiers pas trop loin des maisons, capables en quelques minutes d’être déployées et mises en service, on ajoute à l’efficacité. Une borne fontaine c’est bien, mais une station de pompage avec, même petite, c’est mieux et ça ne prend pas vraiment de place. C’est encore mieux si on forme des brigades de pompiers volontaires qui peuvent agir en tout temps, et à qui on peut fournir la gestion de telles petites stations, et encourager ici et là des exercices entre citoyens pourquoi pas.
Je pense que de telles stations, légères et susceptibles d’être améliorées au fil des ans, coûteraient pas mal moins cher que des gros camions, et seraient beaucoup plus efficaces. Disons qu’il s’agit ici d’une réflexion qui mériterait qu’on s’y attarde. Elle s’inscrirait aussi dans d’autres économies d’échelle comme les marges plus minces des budgets d’enlèvement de la neige.
Pour ce qui est des ordures c’est beaucoup plus frappant si on met en place rapidement le principe qui consiste à tout recycler, à tout récupérer, et à faire disparaître le ramassage et l’enfouissement des déchets. Il faudra en venir là, les choses vont déjà dans ce sens. Il faudrait accélérer ces processus dynamiques.
Pourquoi une telle réflexion sur les feux et les déchets? Parce que des camions de pompiers, de même que des camions de vidangeurs sont d’énormes équipements automobiles, et qu’ils prennent beaucoup de place. Si utiles qu’ils soient personne n’en doute, ils causent aussi leur part d’inconvénients à la circulation.
Faire quelque chose, agir!
Il faut faire beaucoup de ces quelques choses. Pour commencer il faut écrire comme je le fais ici sa vision des changements possibles, proposer des alternatives. Ne vous gênez surtout pas pour écrire aux maires, aux députés, aux ministres, aux journaux, aux médias. Ils ne vous écouteront pas mais vous vous ferez entendre.
Et un bulletin de vote ça sert à quelque chose…parfois.
Bref prenez le temps de rêver un peu. Vous vous sentirez mieux et vous verrez qu’en fin de compte les grands esprits, dont le vôtre, finissent par se rencontrer et s’accorder.
J’ai entendu à la rentrée (septembre 2011) quelqu’un d’important (?) dire à la télévision que les stationnements incitatifs étaient tous pleins aux abords des transports en commun, et qu’on n’y trouvait plus de place pour y garer toutes ces voitures de gens qui adoptent les trains de banlieues pour entrer en ville.
C’est fort louable à eux et elles, il faut les féliciter.
Ne pourrait-on pas leur faire comprendre qu’au lieu de venir seuls avec leur voiture jusqu’à la gare, ils pourraient venir à 3 ou 4 avec un covoiturage en amont?
Il y en aurait en masse de la place pour les voitures restantes? Là encore quelles sommes fabuleuses n’épargneront-ils pas ces usagers en laissant leur auto à la maison? Regardez le flot des voitures, 9 fois sur 10 les chauffeurs y sont seuls. Le voilà votre problème. Il est là sous vos yeux. Ça ne se règlera pas avec des péages partout, n’en déplaise à Monsieur le Maire.
‘’Une remarque ici s’impose. Le lundi 21 novembre 2011 à Radio Canada un sondage Léger Marketting nous apprend que plus de 69% des automobilistes à Montréal sont favorables à une forme de péage. Sauf qu’on ne s’entend pas sur ce qu’il convient de faire de ces sommes. Les réaffecter au transport en commun, ou les investir dans l’amélioration constante du réseau routier ou les deux? Mais le plus curieux de ce sondage est cette découverte que parmi les usagers inconditionnels de la voiture, il y a un pourcentage étonnant de gens qui trouvent de l’agrément aux bouchons de circulation, et affirment que ces moments passés dans les embouteillages leur sont une source de plaisir. Je suppose qu’ils y trouvent du temps de détente, où ils écoutent de la musique, vaquent à certaines occupations, bref que ce temps n’est pas aussi perdu qu’on pourrait le penser à première vue. Je trouve cette constatation pour le moins étonnante et plutôt cocasse. Ainsi il y aurait beaucoup d’automobilistes qui, prisonniers des bouchons de circulation, s’y conduisent en fin de compte avec résignation, et mieux encore s’en accommodent comme tel ou tel animal pris au piège et domestiqué, finit par se trouver bien du nouveau sort d’esclavage relatif qui lui est fait. Curieuse chose que la nature humaine hein!’’
Puis cette même personne a enchaîné en disant que les trains de banlieues étaient pleins à craquer. Alors là bravo ! Où est le problème ?
C’est si difficile que cela d’atteler d’autres wagons même s’ils ne sont pas de la toute dernière mode, en attendant de pouvoir renouveler les équipements ?
C’est ce qu’on appelle se noyer dans un verre d’eau!
Il doit y en avoir quelques milliers de ces voitures sur des voies de garages, qui pourraient reprendre du service en attendant. Un peu de ménage ici, un climatiseur là, que diable le matériel roulant des chemins de fer est assez robuste pour avoir pu être parqué pendant quelques années, sans qu’il soit devenu complètement inutilisable. D’autant plus que les équipements ferroviaires en Amérique du Nord sont tous plus ou moins compatibles. Ils exigent peu d’adaptation d’une région à l’autre.
Le Métro de Montréal a plus de 45 ans, et en attendant les nouveaux wagons, on entretient les vieux et ça marche. En Europe certaines lignes de trains dit omnibus, qui desservent des lieux-dits éloignés, utilisent toujours le même matériel en service depuis 70 ans quand ce n’est pas plus, et tout cela fonctionne très bien avec un entretien au jour le jour.
S’il n’y en a plus aux environs de Montréal de ces wagons, il y en a ailleurs en Amérique.
Suffit de chercher. Vous les aurez à vil prix puisqu’ils ne servent plus. Solution temporaire certes, mais solution quand même non ? On vient juste d’inaugurer dans Charlevoix un train de luxe, dont les wagons achetés aux USA et rénovés, datent des années 50.
Mettez donc un homme là-dessus ?
Avec un vérificateur derrière.
Sait-on jamais hein!
SÉCURITÉ !
Autre objection qui m’a été faite d’innombrables fois, surtout par des policiers (en uniforme ou pas il y en a partout) qui prétendent que d’encourager le covoiturage c’est ouvrir la porte aux agressions multiples, parce qu’ainsi on fait monter avec soi des étrangers au sujet desquels on ne sait rien ou presque. D’où danger !
Houhou la belle peur que vous nous faite messieurs du ciboulot sécuritaire! Les gens font du pouce depuis que la carriole existe. Quant au fait de voyager sur le pouce (quel risque hein et quel danger!) où sont-elles les hordes de victimes pantelantes de ces agressions épouvantables ailleurs que dans vos petites têtes de pusillanimes, ou au cinéma de séries C ?
C’est quand la dernière fois où quelqu’un a été maltraité, tué par un chauffeur ou un pousseur indélicat ?
Ces événements-là sont si rares qu’ils font la manchette quand ça se produit, et cela ce n’est presque jamais. Le covoiturage et le pouce au contraire facilitent la communication, font reculer la peur de l’Autre, et ma foi, en plein jour à deux ou quatre par voiture, voulez-vous bien me dire comment le pousseur aliéné va pouvoir opérer sans se faire jeter dehors par la portière en pleine course ? De même le chauffeur dément à la recherche d’une victime dont il veut boire le sang ?
Ces peurs-là c’est n’importe quoi, et c’est si peu intelligent comme objections que ça ne saurait se comparer aux milliers de vies épargnées par le partage de l’auto, au prétexte négatif de ces quelques incidents appréhendés qui sont à vrai dire indéfendables. Affaire de Croquemitaine. Bouh j’ai peur!
Je n’ai abordé ce sujet que pour l’épuiser.
Les intersections
Alors là je vais en étonner plus d’un, plus d’une.
Tout le monde a entendu un jour ou l’autre parce que cela se répète depuis 100 ans, que si les gens se font frapper par les voitures, c’est parce qu’ils ne traversent pas aux intersections.
Vous m’en direz tant !
On fait des campagnes pour dire aux gens de traverser à ces intersections parce que c’est plus sécuritaire. En somme ce ne serait pas la voiture qui serait dangereuse, mais les piétons qui se jettent devant.
Le piéton a le droit de marcher, de déambuler dans sa ville où il vit. Il devrait pouvoir badauder et flâner à sa guise en rêvassant, sans risquer de se faire tuer par un bolide conduit par un imbécile, et c’est lui qu’on accuse de nuire à la circulation? Alors que c’est de toute évidence la circulation qui nuit aux piétons.
Le monde à l’envers! Une ville pour les autos et mort aux piétons, voilà les ennemis! C’est donc ben intelligent hein! Hey que c’est fin ! Et on répète qu’aux intersections tout va bien!
Hé ben non ce n’est justement pas le cas !
L’endroit le plus dangereux pour traverser une rue c’est précisément une intersection. Ce lieu où chacun se rencontre avec des intentions de directions diamétralement opposées. Tourne à droite, à gauche, arrêts et changements de sens aux minutes, cyclistes, autobus qui bouchent la vue, gros camions qui tournent en prenant l’espace de dix voitures, mémères qui crapahutent en poussant une marchette, petites mamans avec des carrosses, régiments de bébés attachés ensemble qui trottinent sous la férule des gardiennes de jardins d’enfance, et tout ce monde se cherche un passage dans ces foules qui s’agglutinent où ?
Justement aux carrefours.
Foules avec le cellulaire à la main maintenant, qui traversent sans regarder.Baladeurs aux oreilles pour être plus sourd que son voisin.
Le moindre regard intelligent posé sur l’ensemble des statistiques des accrochages, de gens qui se font renverser par des voitures, lesquelles se rentrent dedans, montre que ça se passe surtout aux intersections.
Parce que c’est là que se font les choix de directions, et que personne, ou presque, ne va au même endroit. C’est là qu’il faut freiner, tourner, continuer, changer de voie. Personne ne pouvant vraiment avoir dix yeux pour regarder dans toutes les directions, les accidents aux intersections sont inévitables parce qu’elles sont conçues pour en avoir.
Quant aux passages piétons, personne à Montréal ne les respectent, pas même la Police. Les stops sont plus ou moins facultatifs, laissés à l’appréciation de chacun selon son humeur. D’une manière très généralisée l’humeur d’un automobiliste est massacrante, et bien évidemment la voiture cause des massacres.
Je ne viens pas non plus ici encourager tout le monde à traverser n’importe où, encore que je sois sensible au fait qu’ailleurs au Canada lorsqu’un piéton met le pied dans la rue, les autos s’immobilisent pour le laisser passer.
À Montréal on vous fonce carrément dessus en vous hurlant des obscénités.
Que faire alors ?
Lire le chapitre sur les cours de conduite automobile sur 4 à 6 ans (une heure par semaine) qui doivent impérativement se donner au Secondaire et au CEGEP, et former de nouvelles générations de conducteurs plus attentifs. Leur inculquer de la courtoisie, à partir de laquelle il faut faire l’éducation de tous ces malappris certes, mais surtout leur enseigner et leur faire comprendre que causer des accidents quand on a la responsabilité d’une voiture, a un prix.
Et quel prix !
Ensuite, repenser la signalisation.
Il y a 50 ans à Montréal il y avait peu de sens uniques. Tout le monde tournait à gauche sur des rues et des avenues qui étaient toutes à double sens. Le cafouillis total. Ces pratiques sont aujourd’hui disparues. La décision de faire prendre à l’automobiliste en tournant toujours à sa droite les rues latérales à sens unique aux grandes artères, a été un bon exemple de ce qu’il fallait faire.
Il faut faire beaucoup mieux à commencer par réduire considérablement la circulation. On n’en sort pas.
Certes les feux de circulation avec priorité aux piétons et aux cyclistes aident, mais ce qui aiderait vraiment serait que les automobiles ne rencontrent pas les piétons, que les cyclistes ne se mélangent pas aux automobilistes, et que la circulation ne s’arrête pas, surtout aux intersections.
Comment faire?
C’est difficile mais pas impossible. L’idée maitresse qui préside à cette étude est qu’il faut constamment réduire les risques. Il va forcément exister des intersections et elles devront être aménagées et contrôlées sévèrement c’est entendu. Mais l’amélioration des choses passe nécessairement par une réorganisation à grande échelle où on séparera piétons, cyclistes et autos, partout où il est possible de le faire. Partout où la configuration des rues le permet, dégager complètement les voies où s’entassent les voitures stationnées. Oui oui dégager toutes les rues de tous ces stationnements. Commencer par les grands axes. Donner aux voitures qui roulent, assez de place pour que sans devoir s’immobiliser complètement, l’automobiliste qui arrive par une rue transversale puise s’intégrer par la droite à la circulation, sans que celle-ci ne soit interrompue. Il faudra donc envisager aussi de pouvoir inverser le trafic sur certaines artères stratégiques selon les heures de pointes, et même selon les encombrements, surtout lorsqu’il faut gérer des situations d’urgences, comme des manifestations, des incendies, des travaux, des accidents et ainsi de suite.
Reprenons…
Oui mais ça ne marchera pas si l’automobiliste doit complètement traverser l’artère. Alors il devra d’abord s’intégrer à la circulation, puis changer de voie et accéder au quartier à atteindre en utilisant les grands axes qui seront munis de feux de dégagement à gauche comme à droite, pour pouvoir pénétrer dans les quartiers. De plus il faut encourager la pratique de toujours planifier son trajet avant de s’engager dans la circulation, pour éviter de devoir improviser à chaque coin de rue. Le GPS commence à remplir ce rôle quoiqu’il faille l’utiliser avec modération, son utilisation qui cause des distractions, étant sujette à caution.
Il est bien évident que de pareilles mesures ne peuvent pas être étendues à tout le territoire de Montréal ni même à toutes les artères, et surtout pas tout le temps. On pourrait par exemple synchroniser aux heures d’affluence, les feux de circulation dans le sens du dégagement rapide des voitures vers les boulevards périphériques, vers les ponts, vers les autoroutes, afin d’évacuer rapidement le flot de ceux et celles qui doivent retourner dans leurs banlieues. Cela voudrait dire que pendant plus ou moins 15 minutes, les feux resteraient bloqués dans la direction qui facilite l’évacuation rapide des voitures. Comme ça moins de freinage, une circulation plus fluide ininterrompue aux quarts d’heures.
Bien sur qu’il y aura alternativement des conducteurs qui seront immobilisés pendant le temps d’attente qui profitera à d’autres, mais quoiqu’il en soit ces automobilistes sont tous actuellement immobilisés dans ces horribles bouchons, et laissent tourner leurs moteurs en avançant au pas. S’ils étaient mis en attente aux quarts d’heures, ils arrêteraient leur moteur, pourraient se livrer à des activités sans danger puisque la voiture ne bouge pas, et ensuite à leur tour dégager rapidement les lieux pendant qu’un autre contingent attendra son tour de circuler. L’effet sera de dégager en quelques minutes de pointe au maximum, et avec un minimum d’encombrement, ce qui prend actuellement 2 à 3 heures. Ajoutez à cela les autres mesures comme le covoiturage avec la diminution considérable des voitures à un seul chauffeur, et vous avez là la formule, non pas idéale bien sur, mais enfin une formule gagnante d’amélioration des conditions actuelles de cette circulation qui ne circule plus.
Et surtout utiliser l’ordinateur chargé de réglementer la circulation aux avantages de chacun.
Cela causera des inconvénients aux piétons qui attendent aux coins des rues, mais avec la mesure qui permet aux voitures des rues transversales de s’insérer dans le trafic sans s’arrêter, cet inconvénient-là serait mineur, d’autant plus qu’au lieu que les feux changent aux minutes, on y installera, comme cela se fait déjà, des boutons d’arrêt des voitures pour les piétons.
Ce n’est pas parfait comme mesure mais en favorisant le dégagement par les artères qui permettent d’accéder au Boulevard Métropolitain direction Nord en fin de journée par exemple, on videra la ville plus rapidement à l’heure de pointe.
Je vous parle ici de mesures qui visent à ramener la période de pointe qui dure de 6.30 AM à 8.30 AM (parfois plus) à quelques minutes (le soir en sens contraire de 16heures à 18.30heures c’est pareil) mettons une demi-heure au plus, et que cela se fasse avec plus de fluidité. Une période de pointe où la circulation est plus dense certes, mais pourquoi pas la même période sans bouchons, sans que la circulation même plus dense ne s’arrête ?
Je vous nomme quelques rues où cela serait possible, il y en a d’autres. Saint Laurent, Saint Denis, Papineau, Boulevard Saint-Michel, Pie IX, et ainsi de suite vers l’Est. Viau, Lacordaire, etc.
Dans l’ouest c’est plus compliqué parce qu’il y a peu de grands axes qui dégagent le Centre-ville vers le nord. Pensons au Boulevard Décarie qui se nourrit du trop plein de l’Échangeur Turcot et va le déverser quelque kilomètres plus au nord sur le Métropolitain en direction de la 13 ou de la 15. Cette surcharge explique que le Boulevard Métropolitain soit toujours engorgé entre Décarie et l’autoroute 15 surtout.
De même le flot du Métropolitain direction ouest engorge complètement le Boulevard Décarie direction sud.
Puis il y a la rue de Bleury (l’avenue Du Parc) il y a l’Acadie et Rockland, mais ces artères sont peu pratiques parce qu’elles ne font pas le lien direct entre le Centre-ville et les grands axes. L’avenue du Parc s’arrête à Jean Talon, l'Acadie commence à Beaumont, et Rockland commence dans le quartier Outremont
Toutefois elles peuvent rendre quelques services en les couplant avec l’ensemble du réseau. C’est ici affaire de spécialistes armés d’ordinateurs contrôleurs capables de réagir rapidement aux changements de circulation.
Cela devient moins évident au nord de Jean Talon. Reste la Côte des Neiges qui va vers Jean Talon qui mène à la rue de La Savane, et rejoint le nœud Décarie Laurentien et Métropolitain. Le Boulevard Décarie lui-même, et plus loin le Boulevard Cavendish. Ces deux derniers servent aussi de dégorgement à l’autoroute souterraine Ville Marie, et la Côte de Liesse.
Cela tient au fait que le Centre-ville de Montréal est précisément dans l’axe de deux grandes artères Nord-Sud, la rue Saint Laurent et la rue Saint Denis. Entre l’avenue du Parc et la Côte des Neiges le parc Mont Royal fait obstacle, d’autant plus que le Boulevard Camilien Houde qui traverse la montagne, ne débouche à son tour que sur l’Avenue du Parc à la hauteur de Mont-Royal, alors qu’en sens inverse il vient perturber la circulation en provenance du Centre-ville et accable la Côte des Neiges et le chemin de la Reine Marie qui mène à Décarie.
Vers l’est il y a la rue Notre Dame (que l’on tarde depuis 10 ans à aménager en boulevard urbain) et qui est assez large pour accommoder un énorme trafic. Il faudrait se concentrer sur l’aménagement d’au moins ces 3 axes aux heures de pointe. Les transformer en voies semi-rapides (60km/h) prioritaires aux 15 minutes matin et soirs. Avec photo-radars pour calmer les excités.
Cela c’est d’abord une affaire de conduite automobile faite par des gens éduqués en ce sens. Et le soutien de la radio pour guider tout ce beau monde.
C’est l’affaire de quelques années (pourquoi pas quelques mois ?) avec des cours au Secondaire, l’usage intelligent du GPS, et surtout la conscience qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser sa voiture quand on peut aller à pied ou en bicycle ou en taxi ou en transport en commun. Cependant j’ai proposé au début de cette étude des solutions immédiates, applicables par Décret en moins de 3 mois.
EDUCATION d’abord, tout est là.
Tous ces changements vont coûter très chers.
Celui-là m’a été servi par une sorte de philosophe de l’épargne pour qui la notion de stabilité économique rime avec immobilité.
Moins d’investissements, moins de dépenses, plus d’argent en banque, bref on entre ici dans le monde idéal du rien faire au meilleur prix. Cette attitude-là est beaucoup plus répandue qu’on ne le pense.
Évidemment elle ne repose sur rien de crédible.
Au début des années 60 alors que l’Équipe du Tonnerre de Jean Lesage prenait le pouvoir à Québec et amorçait ce qui allait devenir la Révolution Tranquille, le budget de la Province de Québec était de 500 millions de dollars. Pas plus.
Aujourd’hui il dépasse les 82 milliards de dollars soit 164 fois plus qu’il y a 50 ans. Or le coût de la vie d’aujourd’hui n’est pas 164 fois plus élevé qu’à l’époque. Il peut avoir triplé ou même quadruplé dans certains secteurs, mais essentiellement c’est la richesse générale qui s’est considérablement élargie, et ce peu importe les dettes de l’État ou les dettes personnelles. De même les services gouvernementaux actuels sont sans commune mesure avec ceux d’il y a 50 ou 60 ans.
De toute façon l’épargne collective des Québécois dépasse et largement encore, l’ensemble de leurs dettes, de même que leurs patrimoines respectifs compensent, même pour les générations à venir, la totalité des dettes existantes. Les discours alarmants au sujet des dettes étatiques sont bien plus de l’enflure verbale que le reflet d’une réalité économique significative.
Mais ça fait toujours son petit effet de parler des nécessités de se serrer la ceinture, de parler de crise pour pouvoir faire peur au citoyen, bref de répéter ad nauseam les clichés les plus convenus sur l’état des finances publiques, sans oublier le discours larmoyant au sujet des générations futures, des enfants à venir, à qui il faut léguer des états financiers sains et patati et patata.
Discours creux, vides de sens, et surtout vides de décisions à prendre pour éviter justement que ces générations-là ne sombrent dans la misère la plus noire qui soit.
M. de Talleyrand disait en son temps que tout ce qui est exagéré est insignifiant. Toujours pertinent!
Dans 20 ans le budget du Québec dépassera le montant actuel du budget du Canada, et ce dernier atteindra d’autres sommets. (À moins que… j’y reviendrai).
Les problèmes actuels ne sont nullement des questions d’argent. Enfin si quand même un peu, puisque l’argent reflète l’activité humaine, mais au fond cette activité humaine ne se traduit pas seulement en bilans financiers et en opérations comptables. Ce sont les véritables progrès humains qui conditionnent l’activité économique dans un pays sain, vigoureux, soucieux d’avancements.
Curieusement lorsque l’on regarde ailleurs, les mêmes discours culpabilisants accablent continuellement les New-Yorkais, les Bostonnais, les Torontois, les Parisiens, les Londoniens. Il n’y a pas un seul état sur Terre où la corruption ne soit endémique, où les collusions n’y soient accablantes, ou la démission et l’incompétence des autorités ne soient dénoncées sur tous les tons. Chaque état, chaque ville, chaque quartier, partout dans le Monde, a ses chantres et ses détracteurs.
Le Québec summum de la pourriture? Voyons donc!
À écouter certains apôtres de la sinistrose, le Québec ne serait ni plus ni moins qu’une abominable foire d’empoigne où la corruption règnerait en maîtresse absolue. Des études statistiques récentes, vraisemblablement faites par des agences responsables (dont Transparency International) placent le Canada (donc le Québec avec lui) entre le 6ième et 10ième rang mondial sur plus de 179 au chapitre de la corruption, là ou la France se situe entre le 21ième et le 26ième rang. Les premiers rangs étant occupés par les pays Scandinaves. Dans cette échelle plus vous occupez un rang élevé, plus vous êtes corrompu. L’Angleterre est plus ou moins au 20ième rang, les USA au 23ième rang, Israël au 30ième rang, le Chili comme les USA, les pays arabes sont tous plus ou moins entre les 40ièmes et 60ièmes rangs. Certains pays ne sont même pas inscrits dans ces bilans les chiffres manquant absolument. Je signale ici en passant que cet indice ne reflète que les activités des secteurs publics. Sans surprise la Grèce est au 56ième rang, et l’Italie occupe le 41ième rang.
Morosité planifiée ?
Nous nous faisons servir interminablement surtout à la télévision, de ces émissions qui insistent (à partir de cas pathétiques nullement représentatifs du bien-être général) pour nous dire à quel point nous sommes mal-fichus, malades, déprimés, suicidaires, endettés, corrompus et ainsi de suite.
Bref on a souvent l’impression au Québec, que nous sommes la société la plus arriérée, la plus pauvre, la plus taxée, la plus corrompue, la moins éduquée, enfin que nous trainons interminablement la patte aux concours des réussites exemplaires.
Ce n’est pas vrai, et en comparant des choses comparables tout en tenant compte de notre spécificité culturelle (que nous sommes seuls à pouvoir apprécier à sa juste valeur) je vous affirme qu’au Québec on y vit bien mieux qu’ailleurs au Canada ou en Amérique, et tant qu’à faire, partout ailleurs dans le Monde.
Agents de l’absurde.
Méfiez vous de ces chaires patentées qui de Toronto ou Vancouver nous décrivent en termes déprimants, à partir de concepts culturels douteux et d’études spécieuses, qui ne reposent sur rien d’autre que d’abominables préjugés. Je pense plus particulièrement ici à C.D. Howe et l’Institut Simon Fraser de Vancouver. Ces agences se sont fait une spécialité d’examiner le Québec sous l’angle des problèmes qui sont au fond ceux de tous les états et de toutes les villes du Monde. Mais il entre dans leur ton, un je ne sais quoi de dévalorisant qui laisse à penser qu’au Québec s’il y a des problèmes ils sont pires qu’ailleurs du fait justement que nous sommes Québécois, francophones, donc différents, donc forcément mal-fichus.
Le plus pénible n’étant pas tellement ces études loufoques, mais le fait qu’ici et là dans nos journaux et nos agences (La Presse, Le Soleil, Conseil du Patronat) même celles qui sont publiques, l’on cite ces instituts et on leur donne ainsi une crédibilité qu’elles ne méritent absolument pas. C’est évidemment là un abominable réflexe de colonisé. J’imagine mal la chaire de sociologie de l’UQAM, se penchant sur un quartier défavorisé de Vancouver, et étant citée là-bas comme oracle. Les citoyens de Vancouver ou de Toronto n’accorderont jamais la moindre attention aux études émanant du Québec, à moins qu’elles n’accablent à leur tour la société Québécoise.
Repenser la Ville de Montréal
Réorganiser notre seule grande ville n’est pas une corvée herculéenne, ni une utopie grandiloquente, encore moins une tâche impossible. De plus cette réorganisation ne peut absolument pas être le reflet de la pensée d’un quelconque Julien Maréchal qui fait de son mieux pour vous ouvrir les yeux. Vous avez votre part à faire et je dois supposer que des idées vous en avez aussi.
Les solutions couplées aux idées suggérées ici sont dans l’air du temps. Mon mérite si j’en ai un, se bornera probablement à les énoncer correctement de manière à favoriser ailleurs des réflexions plus osées, plus avant-gardistes que les miennes.
Sans préjuger avec fatuité de la justesse des propositions que j’avance ici, je dirais simplement que mon effort s’inscrit dans une mouvance actuelle de repenser les façons de faire. Il y a probablement certaines de mes propositions qui seraient irréalisables, et qui sait si d’autres ne seraient pas carrément plus nuisibles qu’utiles…c’est possible. Cependant beaucoup de ces suggestions sont basées sur des recherches sérieuses et font consensus dans beaucoup de milieux informés. Ce qui compte ici est que chacun se rende compte qu’il a sa part de responsabilité, et que les changements souhaités fassent partie du discours ambiant. Le laisser faire dans la grogne impuissante généralisée ne nous mène nulle part.
Ça va nuire aux commerces
Les réformes vont faire baisser les affaires !
C’est totalement faux !
Par exemple sur les rues Saint-Denis et Saint Laurent (et bien d'autres) le stationnement y est interdit aux heures de pointes de même que les arrêts. En facilitant l’entrée des voitures par les rues transversales on dégage les rues avoisinantes. Surtout si on y prohibe le stationnement et qu’on le remplace par ces stationnements aux bouts des ruelles, là où il y aura des places réservées au public. Quant aux commerces qui s’ouvrent et qui ferment le temps d’une saison ou deux, c’est dans l’ordre des choses.
Et puis quoi encore ?
Devons-nous toujours lier commerces et voitures ?
Le taxi n’a pas été inventé pour rien.
Il vous dépose, vous faites vos achats, vous en prenez un autre. Ce n’est pas si compliqué du moment où les taxis seront collectifs, moins chers, attachés aux commerces et ainsi de suite.
Un taxi qui part de la station de Métro Mont-Royal et vous dépose au coin de Jarry et Saint Laurent coûte $12.00 et plus. C’est beaucoup trop !
Oui bien sur l’essence est chère, la voiture aussi, et le chauffeur doit pouvoir payer son taxi à son propriétaire c’est entendu. Mais s’il passe 80% de son temps à rouler à vide parce que les gens refusent d’y monter parce qu’il est trop cher, le voilà bien avancé.
On n’a pas cessé d’augmenter les tarifs des taxis depuis des décennies, et le résultat est que les gens les prennent de moins en moins, que les chauffeurs n’en vivent plus. On pourrait commencer par réduire au bénéfice des chauffeurs les taxes sur l’essence, et du même coup abaisser leurs tarifs. Cela en ferait déjà un transport en commun plus attrayant et aiderait au dégagement des rues. Si je sais qu’à partir du Centre-ville jusque chez moi aux environs du Marché Jean Talon, un taxi ne va pas me coûter plus que $5.00, je vais le considérer comme plus efficace que l’autobus à $2.50, et je vais le prendre plus souvent.
Chaque mesure doit avoir pour but premier de faciliter les transports en commun et/ou collectifs, bref de réduire l’usage immodéré de la voiture. D’en faire avec du bon sens un outil de libération du citoyen et non pas comme c’est le cas actuellement un objet d’aliénation et d’esclavage.
Il faut cesser de considérer l’auto comme fétiche et de la penser en ville en fonction de son utilisation prioritaire. On le sait maintenant, on le voit tous les jours, quand il y en a trop c’est trop, ça n’avance plus.
C’est bien une voiture, c’est chouette une voiture, mais il faut la discipliner.
Changer spectaculairement la façon de s’en servir.
Tout le monde y gagnera à la longue, surtout les automobilistes.
Exemples de choses possibles afin d’améliorer la circulation.
Permettre sur les grands axes, ceux qui sont larges (à 4 voies et plus, exemple le Boulevard René Lévesque) de stationner les voitures en les plaçant en chevrons plutôt qu’à la queue leu leu, en les mettant non pas au bord des trottoirs, mais dans la deuxième ligne de circulation, de manière à permettre aux conducteurs de s’insérer au stationnement sans manœuvrer de créneau. Toujours sur des sens uniques bien évidemment. Après quoi on quitte en avançant dans la première ligne, et on peut ainsi à la prochaine intersection s’intégrer au flot de la circulation grâce à un marquage et un balisage adéquat. Sans jamais devoir reculer.
Cette approche du stationnement en chevron ressemble à celui des supermarchés où les voitures circulent lentement en surveillant les piétons qui sortent des boutiques avec des paquets.
Un peu comme ceci, / / / / / / \ \ \ \ \ mais beaucoup plus inclinés.
Zones de courtoisie quoi, les accidents y sont rarissimes, et peu conséquents.
Certes il y aura moins de place pour circuler à certains endroits, mais on y gagnera au change parce que cette façon de procéder va dégager les artères sur de longues distances, du moment que le stationnement sera concentré à certains endroits stratégiques.
L’habitude, et la priorité absolue aux piétons, fera le reste. Au lieu de 4 ou 6 voies on en aura 2 ou 4, mais comme les autres mesures élimineront la moitié des autos, et éviteront en plus que l’auto qui se dégage ne trouble la circulation, ce sera autant de gagné. Il est certain que de telles mesures qui n’exigent aucun investissement que de la peinture sur la chaussée, auront quelque mérite.
À condition toutefois qu’on y bannisse la manie du parcomètre maudit. Éliminer le stationnement le long des routes c’est aussi éliminer tous les parcomètres sauf dans certains stationnements, et encore…bref je suis comme vous tous, je déteste les parcomètres qui sont autant d’irritants, et qui nuisent totalement à la circulation et à la vie en commun. Ce sont d’immondes gobe-sous qui en plus d’indisposer tout le monde sans jamais améliorer la circulation bien au contraire, prétendraient aux dires de leurs promoteurs, remplir les coffres des administrations.
Foutaises! Sophismes! Les parcomètres coûtent plus qu’ils ne rapportent, et là n’est pas la question. Qu’ils rapportent des sous ou pas, du moment qu’ils sont nuisibles, qu’ils irritent et exaspèrent tous les citoyens, ils sont à proscrire. On ne va tout de même pas continuer à payer pour se faire emmerder!
Il faudra adapter le stationnement en chevrons, et le principal effet sécuritaire sera celui d’éviter que les gens ne se fassent happer par des autos qui vous arrachent votre porte et vous emportent avec. Les cyclistes apprécieront cette mesure là où elle sera encouragée, d’autant plus qu’on leur aménagera d’autres pistes, surtout aux endroits où ils ne rencontreront ni automobiles ni piétons. Il serait grand temps de mettre à profit ces ruelles où personne ne passe ou presque, et qui quadrillent la ville au point qu’elles pourraient servir de pistes cyclables, en reliant ensemble par la cour arrière en quelque sorte, les quartiers. Mais revenons au stationnement des autos.
Pour que cela fonctionne au mieux il faut songer à l’angle d’un tel stationnement afin d’éviter les manœuvres complexes d’entrée et de dégagement. Plus l’angle de stationnement est ouvert moins la voiture prend de place et plus elle est facile à dégager sans manœuvres compliquées.
Je vous ferai un dessin si ça vous chauffe les méninges.
Est-ce faisable ? Réponse oui.
Pas partout évidemment mais là où c’est possible. Et c’est possible à bien des endroits. Il n’y a pas de petits profits en matière de fluidité de la circulation.
Le contrôle des foules et la gestion des transports en commun.
Tout ce qui ralentit la bonne marche des déplacements au prétexte de faire payer les usagers est à revoir. Par exemple au Métro (l’autobus c’est pareil) où je ne sais pourquoi on s’entête à coups de centaines de millions à imaginer des systèmes coûteux pour fabriquer, mettre en place, gérer, policer, faire payer chaque passage à chaque usager.
C’est-y assez bête ça !
Enlevez-moi ces guichets, ces tourniquets, ces guérites, cette police du billet à poinçonner, et toute cette panoplie imbuvable de l’utilisation au compte goutte d’équipements qui coûtent des milliards, alors que de toute façon les systèmes de transports publics sont toujours à hurler misère, et n’arrivent pas à équilibrer leurs fins de mois.
Les prix des transports en commun se défraient avec une fiscalité générale, et une redistribution au mérite selon les villes, leurs équipements respectifs.
Point final !
L’automobiliste taxé aux fins de transport en commun qui vitupère parce que lui n’utilise pas les transports en commun, oublie de se faire remarquer que c’est parce qu’il y a des transports en commun qu’il peut circuler (même mal) avec sa voiture. En payant pour le transport en commun il se dégage du terrain de manœuvre. De quoi se plaint-il cet égoïste?
Ce raisonnement est valable pour tous le pays. Que le Québec en entier paye pour que la circulation soit fluide tout le temps à Montréal, c’est tout le Québec qui est gagnant parce que Montréal ce grand centre, est l’estomac du Québec (relisez la fable de La Fontaine inspirée de Ménénius Agrippa : ‘’Les membres et l’estomac’’. Baisser les frais à Montréal c’est les baisser partout. Certains égoïsmes de banlieues et autres mesquineries de rangs, déshonorent la noble notion du partage.
Le payement au billet ou à la carte.
Est-ce qu’on vous fait payer chaque verre d’eau au prétexte que l’équipement d’adduction d’eau coûte cher? Payez-vous les vidangeurs chaque fois qu’ils ramassent vos ordures ? Si on laissait faire ces bougres de planificateurs déments, il faudrait peser chaque poubelle, et attendre que chaque maison ou commerce paye sa facture avant de partir avec les vidanges. Même Popa n’a pas pensé à de telles idioties. Pourtant de pareilles mesures se murmurent et se concoctent dans les officines les plus surréalistes, les plus malsaines, chargées des rentrées de fonds pour les administrations municipales. Elles ne savent plus quoi inventer pour mal faire.
Non pas que l’idée de faire payer les consommateurs pour la collecte de leurs vidanges soit une mauvaise chose en soit bien au contraire, si cela peut éradiquer à la longue les sites d’enfouissements, et donner une seconde vie à tout ce qui est recyclable. Ce sont là des objectifs louables mais il y a la manière. Pourquoi ne pas regarder ailleurs où déjà ces choses se font ?
Questions de gouvernance.
Qu’on se le dise, tout ce qui est planifié dans le seul but d’augmenter les rentrées d’argent des municipalités, part sur de mauvaises prémices, inaptes à régler des problèmes réels. Répétons encore une fois que le bien-être des citadins est la philosophie qui doit régir les décisions administratives.
Je suis toujours renversé par ces discours de politiciens qui alarment leurs concitoyens, en évoquant continuellement des catastrophes économiques qui ne reposent sur rien de concret. Une ville ce n’est pas une entreprise privée qui doit être rentable comme une compagnie avec des actionnaires. Une ville, est-il seulement nécessaire d’insister ici, est une entreprise sociale de vie en commun, et sa raison d’être est d’offrir des services aux citoyens qui en somme sont les seuls actionnaires (si on veut) de ses services.
Au meilleur prix, et non pas au prix fort.
Quel intérêt, quelle philosophie anime donc ces politiciens qui ne parlent que de rentabilité, de budgets à élaborer, comme s’ils cherchaient à dégager pour leur ‘’commerce ou entreprise’’ une marge de profits. Une ville bien administrée devrait au fil des ans arriver à constamment diminuer ses frais, tout en augmentant ses services. Bref il faut développer des réflexes économiques de saine gestion, au lieu de se perdre en considérations nébuleuses au sujet de l’augmentation constante du coût de la vie. Il y a quelque chose de vicié dans de telles approches gestionnaires, qui n’arrivent pas à boucher les nids de poule, à colmater les brèches des aqueducs, à entretenir ponts et chaussées, et à offrir des services de proximité aux citoyens. Ceux-ci sont constamment menacés de réductions des services et d’augmentations de taxes.
Qu’est-ce que c’est que cette dérive malfaisante?
Ils ont beau dire et faire, ils manquent toujours d’argent, les effectifs de fonctionnaires ainsi que leurs rétributions augmentent constamment. Les coûts des moindres projets sont toujours dépassés dans des proportions hallucinantes. On ne parle que de gaspillages, de collusions, de mauvaise administration, de coulage et puis quoi encore? S’il y a gaspillage, coulage, corruption, collusion, c’est qu’il y a d’abord et avant tout incompétence crasse. De telles dérives prouvent en fin de compte que les budgets sont gonflés de tous ces abus. Qu’il y a non pas des manques d’argent, mais que bien au contraire c’est justement la taille éhontée des budgets qui favorise le pillage des ressources fiscales.
Les citoyens ne sont pas au départ des délinquants potentiels qu’il convient d’avoir constamment à l’œil, et qui ne méritent que suspicion et surveillance. On peut même arguer que c’est probablement le contraire qui est vrai. À savoir que les délinquants ne sont pas les citoyens, mais des employés publics à tous les niveaux, qui profitent des largesses des contribuables, et qui abusent de leurs prérogatives, tout en ‘’se pognant le beigne’’ comme le disait il n’y a pas si longtemps, un Jean-Luc Mongrain, excédé devant la paresse et l’arrogance de certains cols bleus. Inutile de jeter le blâme sur les cols bleus ou blancs ou rose, c’est toute la mécanique administrative, le système, qui est coincé, qui grince, qui dérape. Les citoyens n’existent pas pour la ville La ville existe pour eux. Pas le contraire.
À suivre….
Julien Maréchal
Montréal le 26 janvier 2012