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vendredi 1 juin 2012

Printemps Québécois ? Crise Sociale au Québec !



Printemps Québécois ? Crise Sociale au Québec? (XIV)

1er Juin 2012

Des sujets de réflexion à n’en plus finir !

Il y aurait au moment où j’écris ce 14e texte, assez de matière sur l’ébullition sociale-politique actuelle chez nous, pour écrire un très bon bouquin à l’usage d’un peu tout le monde.
Indépendamment qu’on ait une position sur le conflit étudiant, alors qu’on les appuie ou qu’on les vilipende, ou que pour la plupart ceux et celles qu’on appelle la majorité silencieuse, regardent toute cette agitation et demeurent plutôt amusés et perplexes, devant un débat pour le moins surréaliste.
Mais bon nous sommes ce que nous sommes et franchement je nous trouve remarquablement exceptionnels si je peux me permettre ce semi pléonasme. Et pour ce qui est de la patience nous n’avons de leçons à ne recevoir de personne. C’est nous qui en donnons au Monde Entier.

Remue méninges généralisé

Je veux ici pour commencer faire remarquer à tous ceux qui réagissent dynamiquement à ce brassage d’idées, que ce qui nous arrive collectivement n’est pas banal. Surtout quand on nous compare à ces ailleurs dans le Monde où les choses se passent de manière abominablement violentes lorsqu’il y a choc des cultures. Presque partout, au Moyen Orient, en Afrique, en Asie et aussi en Amérique du Sud, les affrontements se font carrément dans le sang et les morts. 

M. Charest n’a pas arrêté depuis les débuts de ce brasse-camarades Québécois de dénoncer les jeunes (et particulièrement la C.L.A.S.S.E. et son porte-parole) et d’exiger d’eux qu’ils condamnent la violence. Il est accroché à ce mot dont évidemment il ne saisit pas la valeur réelle. Pendant ce temps la Police tabasse, bouscule et emprisonne toute une kyrielle de manifestants pour des raisons d’interprétations radicales de lois qui n’ont même pas d’affaire dans ce ‘’conflit’’, qui est et qui doit demeurer politique et civilisé. La seule violence actuelle, est celle de ce gouvernement qui ne comprend pas sa Jeunesse, de ces élites qui se disent médusées devant ce réveil générationnel, de ces acteurs mercantiles qui crient leur désarroi jusque sur les tribunes internationales, et qui se faisant se tirent littéralement dans le pied, et sabotent elles-mêmes le climat pourtant festif, bien que contestataire, des rues de Montréal et d’ailleurs au Québec. 

Trop sans-desseins pour se rendre compte qu’au contraire ils avaient là une occasion en or de faire venir des millions de touristes qui se seraient mêlés à cette kermesse revendicatrice qui ne se voulait absolument pas violente, mais festive. Il n’y a pas plus civilisé qu’un Québécois dans le Monde actuel.

Ce qui se passe, contrairement à certaines idées répandues, est loin d’être incompréhensible. Ce qui l’est par contre, est justement que ceux qui sont payés pour comprendre les mouvances de la société se grattent l’occiput et se perdent en analyses oiseuses sur cette agitation dont les motifs profonds ne leur semblent pas clairs. 

Cela me fait penser à ces blagues d’une autre époque que l’on faisait sur le dos des Créditistes, dont les tribuns, très colorés, ne se gênaient pas pour dire avec des voix emphatiques, des tas d’énormités dont les commentateurs faisaient des gorges chaudes. 

Exemples : ‘’ Cette histoire obscure n’est pas claire du tout !’’ Ou bien encore : ‘’ Cette sombre affaire nous en fait voir de toutes les couleurs !’’ Comme disaient les Cyniques aussi :’’ Le Québec est au bord du gouffre et nous allons lui faire faire un pas en avant !’’

C’est amusant non ? Oui bien sur, mais jusqu’à un certain point ! Quant on en est rendu comme c’est le cas actuellement, à mettre en péril les droits acquis de toute une population, de tout un peuple, de toute une société parmi les plus paisibles au Monde, et que l’on passe des lois rétrogrades, remplies de dépit, de haine et de refus des autres, c’est qu’il est grand temps de quitter la scène publique où franchement on y joue une partition qui nous écorche collectivement les oreilles et nous embrouille la cervelle.

Je parle toujours ici du Gouvernement de M. Charest qui admet son impuissance, qui ne sait pas comment jongler avec une réalité pourtant assez simple, et qui empile les gaffes, multiplie les bévues, et se retranche dans une rhétorique indigente du respect de la Loi et de l’Ordre. 

Choses qu’il est le premier à fouler aux pieds parce qu’il ne sait pas comment agir, parce qu’il ne sait pas quoi faire, parce qu’il ne comprend pas ce que veulent les étudiants du Québec (ils sont des centaines de milliers) appuyés par plus d’un million de citoyens qui descendent dans les rues chaque soir en tapant sur des casseroles pour lui dire avec une rare éloquence (particulièrement bruyante mais non violente) qu’il doit s’en aller puisqu’il n’est pas l’homme de la situation.

Les étudiants ne veulent pas que l’on touche à un acquis de la Révolution Tranquille. Ils ne veulent pas que l’on augmente les frais de scolarité, et veulent plutôt que l’on continue dans la voie de cette Révolution Tranquille en abolissant tous les frais, y compris les frais afférents, enfin que l’on rende l’Éducation accessible à tous et que le Québec soit ainsi un exemple pour le Monde Entier. Or on se fait servir des platitudes au sujet des coûts de l’Éducation aux USA, en Europe, au reste du Canada  (tous des endroits qui nous regardent avec envie) et on voudrait sommer ainsi les étudiants du Québec de se mettre au diapason de tous ces pays qui ont torts de martyriser ainsi leurs finances et leur Jeunesse, avec des considérations comptables qui n’ont rien à voir avec la noble notion de l’Éducation.

l'Éducation c’est plus important que la Santé, que l’entretien des routes, que la construction domiciliaire, que l’administration publique, que la politique. l'Éducation ‘’c’est’’ la Santé,  ‘’c’est’’ le moyen d’entretenir les routes et les ponts,  ‘’c’est’’ la façon saine d’avoir de la saine politique. Sans Éducation la société n’est pas possible telle qu’on veut bien la concevoir au XXIe Siècle qui se veut plus civilisé que les siècles précédents.

On ne parle pas de gratuité scolaire au sens où personne ne doit payer, on parle d’un droit collectif, d’un droit reconnu par les nations civilisées. On parle d’un droit enchâssé dans je ne sais plus combien de constitutions et de déclarations, on parle enfin d’une responsabilité ‘’collective’’ qui est affaire de fiscalité généreuse et qui est l’affaire de tout le monde. Y compris ceux qui n’ont pas d’enfants, y compris ceux qui ne veulent faire que  des affaires, y compris ces députés, analystes et autres discutailleux qui se disputent les coûts de l’Éducation à grands renforts de colonnes de chiffres, et puis quoi encore?

L'Éducation profite à tout le monde. Son coût ne se fait pas en amont (en taxant les enfants et les étudiants) mais en aval alors qu’une fois éduqués les citoyens sont en mesure par leur activité éduquée, de participer à l’enrichissement collectif. 
Le Gouvernement, donc l’ensemble des citoyens en profitent, les corporations d’affaires ne peuvent pas se passer de gens instruits, donc elles doivent payer pour cette Éducation et pas avec des cachets arbitraires émanant du bon plaisir de tel ou tel conseil d’administration intéressé. Non !

L’Éducation est une affaire Nationale et tout le monde doit mettre (comme aime à le répéter M. le Premier Ministre qui adore les clichés) l’épaule à la roue. Et pas besoin de se serrer la ceinture pour ça. Il faut au contraire desserrer les cordons de la bourse, et que chacun chacune puise à son escarcelle. 

Et les étudiants eux, vont-ils payer pour leurs études ?
Réponse oui !
Mais quand ils les auront faites ces études. En attendant ils doivent pouvoir étudier et cela exige du recueillement, de l’attention, de l’engagement, et ces vertus-là s’acquièrent justement par l’Éducation. On n’en sort pas. Pour que cela se fasse, pour que les étudiants étudient et aient de bonnes notes, il leur faut de bons professeurs, des institutions accueillantes au lieu de ces endroits malsains actuels où on les emmerde avec des platitudes administratives qui font vivre toute une classe de parasites bureaucratiques qui n’ont rien à faire dans des lieux d’éducation et de savoir.

Les réclamations des étudiants actuels qui veulent que l’on repense l’Éducation Nationale (de la maternelle au doctorat) vont dans le vrai sens de l’histoire faite de progrès réels, i.e. qui rehaussent la condition humaine.

Si vous ne comprenez pas ça, c’est que vous n’étiez pas attentifs lorsque vous étiez aux études, et la faute en est probablement que vous aussi on vous emmerdait alors avec des platitudes gestionnaires dont vous n’aviez rien à cirer à l’époque. Avec les résultats actuels qui font que vous ne comprenez pas à votre tour vos enfants, votre Jeunesse, et qu’en plus de ne pas les  comprendre vous leur tapez dessus, vous les emprisonnez, vous les criminalisés, vous êtes des imbéciles ! 

Je regrette sincèrement de devoir ici vous en asséner la révélation.

Allez-vous-en !

Julien Maréchal

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