1er Avril 2012
Mise à jour:
Ce livre sur l'Indépendance du Québec fera l'objet d'une autre publication entièrement révisée, vraisemblablement en 2012, selon les déroulements de la politique Québécoise.
Chapitre Quatrième (4)
La fameuse dette du Canada
Et autres considérations
Et autres considérations
'' Combien ça coute l’Indépendance?
Marcel Ticlin
Ben heuuu…c’est en vente cette semaine.
Mâame Chose ''
Regardons maintenant le cas de la dette canadienne, dont depuis trente ans on en brandit les chiffres pour nous faire peur.
D’abord, de quoi est faite cette dette qui avoisine depuis dix ans les 500 milliards de dollars? Chiffre pour le moins considérable. (Voir à la fin l’annexe sur la dette des États-Unis)
Il est dit et répété depuis bien trop longtemps (bien imprudemment d’ailleurs) que le Québec devenant indépendant devra obligatoirement en assumer sa part, soit plus ou moins 25%, ce qui représente sa population dans le Canada actuel.
Vous me permettrez de ne pas être d’accord. Je ne partage absolument pas ce point de vue, et je vais vous expliquer pourquoi.
C’est maintenant, du fait de notre présence dans le Canada que cette dette nous pèse. Elle est payée avec nos impôts. En plus de la dette du gouvernement du Québec.
Sachez tout d’abord si vous l’ignorez, que le Canada, ainsi que le Québec (en somme tous les états et tous les gouvernements de la Terre) contractent des emprunts auprès de toutes les institutions financières internationales. Il y en a partout de ces prêteurs emprunteurs.
Le Québec a déjà sa propre dette, qui est faite des sommes qu’il doit aux institutions bancaires internationales. Tout comme le Canada, les États Unis, la France et ainsi de suite. Dans les faits les emprunts du Canada et du Québec représentent des investissements, pas des créances.
Notre capacité de pouvoir au fil des ans emprunter et payer, est tributaire de nos moyens. Il existe des agences qui cotent et décotent, selon la santé financière des états, les tarifs de ces emprunts.
Il va de soi que le Canada est lui aussi coté et décoté selon ses politiques, ses revenus, ses actifs, ses capacités de remboursement.
D’autre part, tous les états ont des économies, des fonds non moins considérables, des acquis de toute sorte, des caisses de ceci et cela, qui entrent en jeu lorsqu’il s’agit de mesurer leur valeur. Le Canada et le Québec ne font pas qu’emprunter, ils sont également des prêteurs, et jouent le jeu de la finance internationale, dont ils sont des participants et non des moindres. Le bas de laine des Québécois est notoirement bien rembourré.
Il convient donc de relativiser cette dette qui, en chiffres brutaux est redoutable, mais moins épeurante qu’on ne le dit, lorsqu’on la considère dans l’ensemble des tractations financières.
Face aux institutions financières le Québec n’est responsable que des emprunts qui portent sa signature. C’est pareil pour le Canada.
Que ce dernier se retrouve privé des impôts du quart de sa population, n’empêchera nullement les institutions financières du marché des emprunts, de lui présenter les factures pour ‘’ses’’ engagements. Le Canada a l’obligation devant les marchés financiers de respecter sa signature.
Le Québec devenant indépendant devra lui aussi respecter sa signature, posée au bas de ses emprunts à lui. Sa position, une fois l’indépendance faite, bonifiée par le fait même que son budget va doubler, va lui donner une crédibilité accrue.
Quant au Canada, il devra composer avec le Québec s’il veut que celui-ci, en bon voisin, lui facilite la tâche. Il faut bien admettre ici, les affaires étant les affaires, que le Québec n’a pas d’obligation contractuelle ni même morale, envers la dette canadienne.
Il n’est pas automatiquement vrai qu’advenant son indépendance, il doit prendre en charge le quart de la dette canadienne. Ce n’est pas comme cela que les choses vont se passer. Cette dette, aujourd’hui épouvantail à nonos, va devenir au lendemain de l’indépendance un puissant outil de négociation pour le Québec. Dans la situation qui s’en suivra c’est bel et bien le Canada qui sera le demandeur, pas le Québec.
La dette canadienne est avant tout une affaire canadienne. Certes le Québec dans le Canada a son mot à dire sur la manière dont le fédéral endette la fédération dont il fait partie. C’est une toute autre paire de manches à partir du moment où le Québec n’en fait plus partie.
La réorganisation des dettes du Canada va de pair avec le partage de ses actifs. Il va de soi que si on pose comme postulat que le Québec doit être tenu responsable du quart des engagements du Canada (ce qui reste à démontrer et surtout à négocier) il va sans dire que suivant la même logique, il est également propriétaire du quart de tous ses actifs. Avez-vous seulement une idée de ce que peut représenter la valeur foncière, financière, mobilière et immobilière du Canada?
Avez-vous la moindre idée de ce que peut être le portefeuille mondial des actifs du Canada?
Si le Québec accepte éventuellement de prendre en charge dans un souci de bon voisinage, une partie de la dette canadienne, ce ne sera qu’après que les actifs actuels du Canada auront été mis dans la balance du partage de l’assiette au beurre. Rappelons que le Canada a plus de mille institutions qui brassent de l’argent dans toutes les entreprises et les officines, partout dans le monde où il y a une piastre à faire.
Il est inconcevable qu’un Québec Indépendant n’hérite que des passifs du Canada, sans qu’on considère qu’il a également droit à sa part des actifs. C’est là une réalité dont on ne parle pas souvent, mais tout aussi incontournable, et qui pèsera lourd dans les négociations.
Les Canadiens avec la couronne canadienne sont les propriétaires du Canada, dont les Québécois font partie. N’en déplaise à ceux qui disent n’importe quoi, rien n’empêchera les Québécois de conserver s’ils le désirent leurs actifs canadiens dans le Canada, et de les gérer au mieux de leurs intérêts. On prend la dette peut-être, mais on prend aussi les revenus qui vont avec. C’est comme ça et pas autrement.
D’ailleurs, même si le cas devait se produire, celui où le Québec refuseraitt catégoriquement de considérer la dette canadienne, cela ne l’empêcherait pas de continuer d’être le propriétaire légal de tous les actifs canadiens qui lui reviennent. Je le répète ici, c’est le Canada, plus précisément le gouvernement fédéral canadien, qui est signataire de la dette canadienne. Pas le Québec, ni l’Alberta, ni l’Ontario, ni les autres provinces et territoires.
Quant aux Canadiens qui possèdent des actifs au Québec, ils pourront les conserver, les vendre, les échanger que sais-je, selon leurs désirs. Ce sera ''business as usual''. C’est vrai pour le gouvernement du Canada, les particuliers et les institutions. C’est également vrai pour le dollar canadien…hé oui… c’est comme ça!
Une monnaie commune ? Ma foi je n’en sais rien, mais si ça se trouve on l’appellera l’Américo, pour la distinguer de l’Euro. Je n’en ferai pas une jaunisse.
Il n’y a donc pas lieu de brandir ici des menaces, de proférer des inexactitudes sur un ton revendicateur.
Il faut s’entendre, et on va s’entendre. D’autant plus que si des dettes ça coute des sous, cela en rapporte beaucoup…pour ceux qui les financent.
C’est là une façon de voir plus rassurante et surtout plus conforme à la réalité économique internationale. Je suppose que nos gestionnaires financiers qui s’y connaissent en portefeuilles, ici au Québec et ailleurs, sont en mesure de départager le vrais du faux dans ces poignantes considérations. On demandera aux Fortin, Parizeau et autres, de nous donner leur avis sur ces ‘’détails’’. L’économie du Québec est tissée dans la trame du monde entier, et notre indépendance aura surtout comme effet de donner à notre voix la place et l’importance qui lui sont dus.
Je pense que bien au-delà des rhétoriques culpabilisantes, les voix de la raison sauront se faire entendre. Les milieux financiers internationaux, les premiers intéressés à ce que tout se passe bien, feront comprendre à ceux qui ont la tête trop enflée, qu’ils devront se calmer le poil des jambes.
Quant aux autres avantages de l’indépendance, signalons ici la pleine maitrise de notre culture, le contrôle sur nos affaires extérieures, dont les pleins pouvoirs sur notre immigration, et la gestion intégrale de nos communications.
Notre langue est notre meilleur atout. Quant à notre capacité de nous débrouiller dans le marché anglophone mondial, notre situation est bien plus enviable que celle du Canada anglais. Étant donné que depuis toujours les Québécois sont bilingues, là où les anglophones ont fait preuve depuis deux siècles, d’une remarquable détermination à ne pas vouloir apprendre le français. Mais ça, ce n’est pas notre problème, c’est celui du Canada.
Devoir toujours se plier aux dictats et aux impératifs du Canada anglais, sous le prétexte éculé de vieux syndrome de conquête inaboutie. Trainer avec nous un vieux bagage de rancœurs encombrantes, dont les composantes ne sont plus de notre époque, ne représente qu’autant de boulets historiques rouillés. Dont nous devons nous débarrasser si nous voulons progresser.
Laissons aux exégètes des temps futurs le soin de démêler l’écheveau compliqué de ces vieilles dérives rancunières, qui n’intéressent plus la jeunesse actuelle, avide de réalisations nouvelles. L’histoire est utile à la compréhension du présent… à condition d’en sortir.
Je veux bien que nos prédécesseurs aient accomplis des actes, posés des gestes, dont on peut leur être reconnaissant. Avec toutefois une nuance de taille. À savoir que ces gens-là sont morts et enterrés, et que ce qui nous intéresse avant tout, c’est notre situation de vivants actuels.
Ces ancêtres nous ont également légué un héritage coupable dont nous n’avons pas à porter le poids. Encore moins de devoir en subir les conséquences, indéfiniment.
N’en déplaisent aux nationaleux, prompts à monter des barricades sitôt qu’on interroge le passé de façon critique (comme si on profanait un quelconque caractère sacré de la tradition), le passé ne doit pas être sacré. Tous les passés sont douteux, peuvent être remis en question, doivent être démystifiés, sous peine de s’y embourber à mort.
Le passé ne peut pas être notre maitre. Il est la somme des essais, des réussites, et des erreurs qui font les pays. On doit constamment en faire le procès. Hé bien oui je l’avoue, je suis un affreux révisionniste!
Cela étant dit, l’étude du passé est utile pour comprendre le sens de l’évolution de l’humanité, et en tirer des enseignements sans les déifier.
Considérez la lourde histoire des dieux et demandez-vous si les hommes ont si bien fait d’en trainer les chaines jusqu’à nos jours?
L’actualité est remplie des clameurs des suppliciés à ces vieilles traditions, dont on n’arrive plus à se dépêtrer.
***
Comment le Québec une fois devenu indépendant va-t-il aménager son espace politique, social et économique?
Tout indique qu’il va continuer à suivre la mouvance générale du progrès à l’occidental.
Il y a dans nos classes politiques des tendances capitalistes de droite (très peu d’extrême droite), essentiellement libérales, fortement connotées de social démocratie.
On y trouve une gauche centriste plus soucieuse de redistribution égalitaire des richesses, des biens et des services, que de faire valoir des remises en questions idéologiques radicales, communistes par exemple.
Ou se réclamant d’une dérive anarchisante quelconque. Je veux ici attirer votre attention sur les changements qui se sont produits dans l’organisation socioéconomique planétaire depuis cent ans. L’état de notre planète s’est extraordinairement modifié entre 1900,1950, et 2000.
À un point tel qu’entre ces dates, ce monde change radicalement de visage, et la vitesse de ces changements ne cesse de s’accroitre.
L’idée d’une économie de droite inspirée du model capitaliste du XIXe Siècle a elle aussi changée. Le monde actuel n’est pas unipolaire ou bipolaire, il est multipolaire. Depuis les années 60, les mouvances vertes, altermondialistes, écologiques, alternatives, donnent le ton aux politiques internationales.
La planète est devenue une réalité tangible, et ses habitants prennent conscience de sa fragilité. Il est bien évident que les politiques actuelles vont profondément changer dans les années à venir. Il est probable que les vieilles politiques arrivistes, basées sur un développement sauvage, vont s’éteindre peu à peu. Le Québec, tout en demeurant attaché à ses valeurs occidentales, pourrait fort bien développer une culture qui romprait avec des dogmes économiques, devenus malsains à force de gaspillages.
Que nous développions ici une société plus détendue, moins trépidante, dans laquelle l’idée d’une liberté individuelle élargie serait élaborée, n’est pas pour me déplaire, bien au contraire.
Au Québec, c’est le centre qui détermine le jeu politique. Plus à droite...plus à gauche, question de couleur du temps. Des mouvements de balancier qui ne vont jamais bien loin vers la droite ou la gauche extrémiste. C’est d’ailleurs ce qui frappe chez les Québécois, ce souci de tranquillité, ce besoin d’espace de réflexion, de méditation dirais-je, qui en font des gens imaginatifs et soucieux de paix.
Oui bon c’est un point de vue parmi d’autres, et j’en connais qui déplorent ce coté paisible qui nous singularise.
Ils le confondent par manque de jugement, avec une sorte de faiblesse de caractère, qui n’existe absolument pas ailleurs que dans une certaine littérature. Encore plus je constate qu'il y a chez nous une culture de la démission et de l'apitoiement sur soi-même qui est déplorable, et qui doit cesser.
Véhiculée surtout par la télévision et les médias.
Pas tous, bien évidemment.
D’autant plus que les jeunes sont plus surs d’eux que leurs parents.
En creusant la psyché des Québécois, on s’aperçoit qu’au fond ils sont tournés vers l’avenir. Ils ne savent pas de quoi cet avenir est fait, mais c’est là leur force il me semble. Cet avenir reste ouvert. Les Québécois me semblent assez peu conservateurs. C’est qu’au fond, ils se savent riches. Leur pays est immense, bourré de potentiel, de richesses, à faire crever d’envie des continents entiers. Pour faire bonne mesure, ils vivent à moins de huit millions dans un espace géographique capable de contenir l’Europe.
Je parle ici d'un ordre de grandeur évidemment.
Les Québécois savent cela. Ils savent aussi que leur situation économique, pour enviable qu’elle soit, demeure prisonnière d’un ensemble de facteurs qu’ils ne contrôlent pas. Ils déplorent collectivement qu’elle ne soit pas parmi les premières du monde, et c’est cela qui les scandalise.
Le Québécois moyen est, si je peux m’avancer ici, un être paradoxal qui se sait paradoxal, et qui ne tient pas trop à réduire ses contradictions.
Il regarde sa situation économique sur la scène mondiale, prend conscience de sa puissance et de ses possibilités, mais manque de certains moyens susceptibles de lui permettre d’en tirer le meilleur parti possible. On pourrait lui reprocher aussi un manque de détermination, laquelle est tributaire des moyens qui lui font défaut. C’est cela qu’il faut corriger.
Les Québécois savent qu’avec leur indépendance (et le plus tôt sera le mieux) il faudra réformer en profondeur tout le système d’éducation actuel, et le désaliéner des impératifs économiques auquel il est assujetti. Pourquoi ? Parce que les besoins ont changés. De réforme en réforme le système d'éducation n'arrive plus à former une jeunesse efficace, parce qu'il est devenu inadéquat et réformer un système inadéquat c'est comme réparer de la vieille machinerie devenue désuète. Je m’explique.
Dans un espace économique donné, fortement peuplé (comme l’Europe par exemple), aux richesses naturelles relativement limitées, comparativement à d’autres, l’économie, fille de l’éducation, prend un caractère distributif, qui doit tendre vers une sorte de justice sociale généralisée. De manière à désamorcer les mécontentements, susceptibles de déstabiliser l’ensemble. C’est là tout l’art de la politique dont l’exercice au quotidien freine les ambitions délirantes, qui s’expriment partout tout le temps.
Il faut donc chercher à satisfaire la majorité, et savoir contenter des minorités turbulentes, ombrageuses, tout en permettant au temps de gommer les disparités, causes de conflits et de guerres. Ce fut, et c’est encore le cas de l’Europe.
Dans un ensemble économique très riche et très peu peuplé comme le Québec, la priorité doit aller vers le mieux être maximum du plus grand nombre de citoyens. Un système d'éducation qui insiste pour fabriquer des clones ne vaudra jamais une Éducation Nationale qui encouragera le diversité et l'imagination.
Entendons-nous bien, j’ai personnellement une propension à considérer que l’État doit avoir une grande responsabilité dans l’élaboration des conditions du mieux être collectif. Je ne veux nullement dire ici que l’État doit tout faire. Un État fortement interventionniste devient vite tracassier, despotique.
Les citoyens, par des regroupements en associations multiples très diversifiées, se doivent de participer activement à l’amélioration de leurs conditions d’existences. Il importe beaucoup qu’un pays fort soit le fait de citoyens responsables. Il y va de leur liberté individuelle.
Je devrai souvent revenir sur ce point.
Arrimer continuellement, par réflexe conditionné, toutes les réalités culturelles et économiques d’un Québec souverain, aux impératifs commerciaux et culturels européens ou américains, est une façon certaine de limiter l’épanouissement des Québécois. Un État responsable doit protéger, favoriser, les manifestations artistiques (au sens très large du mot) qui font qu’une nation se distingue d’une autre. Un pays sans originalité artistique, est un pays sans personnalité. On s’y intéresse peu.
Les états américains au sein des États Unis ont des politiques économiques, sociales et culturelles, distinctes de la politique fédérale américaine. On pense à la Californie plus peuplée que le Canada, qui fait souvent la pluie et le beau temps dans l’opinion américaine. Souvent au grand dam du gouvernement central.
Puisque nous avons l’espace, les voies de communications, des richesses naturelles immenses et accessibles, des sources d’énergies pratiquement inépuisables si elles sont gérées intelligemment, que nous manque-t-il donc pour être à l’avant-garde des nations les plus développées de la planète?
La réponse est multiple.
Nous n’avons pas la gestion complète, le contrôle quoi…de ces richesses naturelles, qui sont exploitées par des intérêts majoritaires étrangers aux nôtres. Ce sentiment d’aliénation sape notre fierté, et gruge le sentiment d’appartenance qui fait les peuples forts.
Qu’on me comprenne bien ici. Je ne veux pas laisser entendre que les étrangers, du fait de leur caractère d’étrangers, sont nuisibles pour nous.
Point de xénophobie ici, un simple constat.
En prenant le contrôle majoritaire de nos richesses naturelles, en ne permettant jamais qu’elles soient aliénées (par des lois votées en ce sens), nous nous assurons que c’est nous qui en gérons la conservation, faisons les transformations, en ferons la distribution et les échanges avec les autres pays. C’est très important.
Nous devons composer avec les impératifs d’une économie mondiale dont nous voulons être des acteurs actifs, et non pas passifs. Nous voulons agir, pas seulement subir.
Il importe beaucoup que nous ayons la pleine maitrise d’une industrie hautement performante, capable de toutes les audaces innovatrices. Que nous puissions proposer au marché international des produits finis, prêt à être utilisés. Mais je ne pense pas que nous soyons dans l’obligation de concurrencer tout le monde dans tous les domaines.
Il serait plus louable et rentable pour nous, de développer des relations d’échanges complémentaires, plutôt que de se colleter interminablement à propos de marchés à conquérir, dans lesquels nous ne pouvons pas faire mieux que d’autres. Il faut donc distinguer notre marché intérieur du marché mondial. Que l’on produise chez nous tout ce qu’il nous est possible de produire et qui nous est nécessaire, et que l’on vende et achète ailleurs ce qui peut l’être. Mais faire de la concurrence pour prouver à d’autres que nous sommes meilleurs qu’eux, ma foi, je trouve cela infantile.
Il faut absolument que nous maitrisions notre économie, à partir du secteur primaire (l’extraction des matières premières) en passant par le secteur secondaire (la transformation des matières premières en biens), et l’acheminement partout sur la planète de nos réalisations, en les marquant du sceau de notre personnalité (secteur tertiaire qui est celui de l'administration).
Nous aurons impérativement besoin d’une marine marchande de classe mondiale qu’il faudra créer rapidement. Surtout des navires de moyen tonnage (entre vingt cinq et cinquante milles tonnes, plus susceptibles de pénétrer profondément dans les ports intérieurs, et qui se contentent d’infrastructures modestes et de moindres tirants d’eaux). L’avantage étant que nous aurions ainsi accès à beaucoup plus de lieux. D’autant plus que des petits navires exigent des équipages comparables aux gros. Ce qui permet de créer des classes de marins professionnels qui profiteront de ce développement. Au lieu de devoir en embaucher ailleurs à vil prix, avec tous les risques que ça comporte.
Il faudra aussi développer à la grandeur du Québec un vrai système ferroviaire moderne (à deux voies minimum) capable de fonctionner efficacement pour les passagers et les marchandises.
En corolaire donc, des ports de classe mondiale, là où ils se justifient, sur le pourtour de notre pays continent.
Il nous faut une industrie constamment renouvelée, qui laisse une très grande place à l’initiative locale, de manière à pouvoir la moderniser constamment.
Sans dépendre des autres dans la mesure de l’impossible. Il nous faut un puissant secteur de recherche et développement toujours remis à jour.
C’est indispensable à notre réussite collective.
Cette capacité de se réinventer, doit être exportable.
Du moment que nous ne bradons pas nos richesses intellectuelles et nos découvertes technologiques, à des intérêts susceptibles de les utiliser contre nous.
Au besoin, et je vais en étonner plusieurs ici, nous aurions intérêt à forger de toutes pièces une machinerie industrielle originale, complémentaire à celle qui existe actuellement dans toutes les usines du monde. Qui aurait pour nous l’avantage de n’être utilisable que par nous, ou en faisant appel à nos soins. Qui doit être si performante, qu’elle en devienne emblématique. En somme, nous devrions nous spécialiser dans l’innovation.
Pour cela il faut repenser notre Éducation Nationale et ne pas craindre d’en faire un exemple d’innovation permanente, qui tablerait sur la diversité.
En mettant l’industrie au service de l’éducation, et non pas comme nous le faisons actuellement, en mettant l’éducation au service des impératifs industriels. Il n’y a pas en terme de civilisation, de finalité industrielle et économique. La production n’est pas un idéal. C’est au mieux, un impératif passager d’organisation sociale. Ce que nous devons rechercher et trouver, ce sont les moyens d’abaisser considérablement la dépendance de nos citoyens, aux exigences et désirs des industriels et des marchands. Faire de notre commerce intérieur et extérieur des composantes de notre liberté collective.
Il faut donc aussi reconsidérer sans craindre d’innover radicalement, le temps de travail et ses lieux. Cela implique forcément de rationaliser les déplacements abusivement énergétivores.
Le temps de travail devrait être assujetti aux besoins des humains. C’est une approche supérieure à celle qui consiste aujourd’hui, à imposer aux gens des modes d’existences qui les contraignent à des horaires inhumains. Vecteurs de maladies nerveuses.
Ne plus faire ce que nous faisons actuellement; c’est-à-dire forcer les travailleurs à se déplacer jour après jours dans des embouteillages absurdes, puants et couteux, qui nous ruinent en temps de vie aliénante.
S’ils en ont l’opportunité, nos citoyens auront mieux à faire avec leurs existences que de les passer dans des embouteillages et des tours à bureaux.
Nous devons passer du XIXe Siècle au XXIe Siècle.
Donc repenser l’Éducation, les manières de créer et de produire. Reconsidérer originalement les façons de se déplacer.
Libérer les citoyens de corvées dévalorisantes, sans les priver de leurs moyens d’existence. Au contraire, les augmenter au fur et à mesure que leur temps de production diminuera. Je suis farouchement partisan d’une politique de mise en place d’un revenu décent garanti . Quant à la production de biens et de services, il faut en abolir les dogmes.
Je pense que la notion de croissance économique soutenue doit être maintenue, puisque c’est une façon de mesurer le progrès.
Cependant il faut bien admettre que l’idée de consommation pour elle-même, qui est aujourd’hui source de pollution, et qui menace les équilibres naturels, doit être repensée.
Je constate que la notion de développement durable a de plus en plus tendance à s’imposer chez nous.
Reste à discipliner maintenant cette idée plutôt vague, pour en faire un programme économique général souple et généreux, capable de maitriser les gaspillages et les dégâts.
Il faudra bien remplacer par des machines plus aptes à s’occuper de tâches répétitives, tout le travail qui déshonore la Condition Humaine. Je préfère quant à moi, une société composée d’artisans créateurs disciplinés, à celle de travailleurs employés, exploités, du fait de leurs compétences.
Fuir comme la peste tout système à tendance utopique, visant à fondre l’activité économique de secteurs entiers, dans des moules convenus d’avance. Tous les taylorismes sont à bannir.
Bons pour des machines.
Éviter les bouleversements radicaux, en se donnant le temps, (au moins une génération) pour ajuster constamment notre société aux impératifs d’un avenir qui se fait au jour le jour. Depuis des années qu’on insiste ici et là pour que les décideurs développent une vision de développement plus durable, qui s'appuie sur une philosophie dite de moyen terme, plutôt que de jouer les apprentis sorciers qui ne font que réagir aux évènements au lieu d’essayer de les anticiper. C’est très difficile à faire et d’autant plus nécessaire.
Investir dans le développement des sciences et technologies spatiales; les satellites et les navettes, les plates-formes génératrices d’énergies solaires en orbite, et le transport par micro ondes de cette même énergie. Directement de l’Espace à chaque maison ou bloc de maisons.
La production d’énergies de toute sorte, c’est notre affaire depuis toujours. Quand on a dans ses murs des créateurs comme Pierre Couture, inventeur entre autre du moteur-roue, on le traite avec tous les égards dus à son génie, et chapeau bas.
Faire de l’économie avec beaucoup de souplesse, loin des dictats des faiseurs de systèmes. Au fond les changements doivent être mis en place au fur et à mesure qu’ils font la preuve de leur aptitude à faire progresser le pays.
Pour mesurer ces progrès il faut se fier aux mouvements internes des sociétés, là où se font les débats cruciaux d’essence culturelle. Ceux qui déterminent avec les jeux politiques et sociaux, donc philosophiques, les tendances et les mouvances qui qualifient et quantifient les progrès dans tous les lieux de l’activité humaine. Encourager partout l’initiative.
Ne crachez pas sur les rêveurs, ils sont nos meilleurs portes paroles, ce sont les garants de notre avenir immédiat le mieux compris. Si vous entendez un conférencier quelconque insérer dans son discours qu’il ne rêve pas en couleurs, vous devez prendre la porte et le planter là. C’est tout ce qu’il mérite.
Le monde dans lequel nous vivons actuellement n’a presque plus rien à voir en fait d’organisation sociale, avec celui d’il y à peine cent ans. Il est le résultat confondant de rêves généreux souvent farfelus ou délirants, qui au fil des décennies en ont changé la face. Pourquoi devrions-nous arrêter maintenant ?
Pourquoi devrions-nous d’autre part continuer à nous essouffler, à nous stresser au mépris de nos existences, dans des voies de développement dont nous savons qu’elles sont néfastes ? Puisque je suis également poète à mes heures, je vous dirais que nous devons quitter les autoroutes actuelles d’un progrès frénétique dépassé, et nous engager dans de nouveaux tracés, plus paisibles, plus respectueux de l’écologie, et qui sont l’avenir. Là où ces chemins prometteurs n’existent pas encore, traçons-les.
N’avons-nous pas assez de ces enragés qui triment comme des possédés et qui s’éclatent comme des malades?
Si vous en doutez allez faire un tour dans nos hôpitaux, visitez nos cliniques, et jetez un œil sur les dépotoirs…édifiant non ? Prenez conscience de votre situation réelle.
Demandez-vous chaque jour si l’existence que vous vivez est bien celle que vous voulez. L’exercice vaut la peine d’être fait. Il est facile de vilipender la classe politique, trop souvent affairiste il est vrai. Il est bien plus difficile (et autrement plus valorisant) de se mêler de ce qui nous regarde tous. Nous avons les politiciens que nous méritons. S’ils nous dégoutent, à qui la faute ?
Il n’y a pas d’obligation à faire de l’action politique, il faut en avoir le goût et les moyens. Cependant il faut s’intéresser à la politique, et être conscient qu’en définitive c’est de nos existences qu’il s’agit. C’est notre vie de tous les jours qui est en cause chaque fois qu’une loi est votée. Si vous ne vous intéressez pas à la politique, vous pouvez agir dans une organisation à caractère social. L’idée chère à Buckminster Fuller qu’il faut penser globalement et agir localement est la plus intelligente qui soit. Pourquoi s’en priver ? Qui nous en empêche ?
Au Québec nous avons quelques dictons spécifiques dont celui-ci : ‘’Organisons-nous d’abord, nous les organiserons ensuite’’. C’est à la fois cynique et rigolo. C’est un exemple choisi de volonté d’être sérieux sans se prendre au sérieux, c’est très sain.
Maintenant quelques mises au point.
J’ai volontairement pris le ton pédagogique pour exprimer mon point de vue. Ce n’est pas sans y avoir réfléchi que j’ai aussi décidé de réfuter des arguments provocateurs, parce qu’un débat politique ce n’est pas innocent. Il vaut donc mieux que ce soit moi qui pose les colles, énonce les objections, et désamorce les poussées de mauvaise foi. Il y en a eu. Il y en a. Il y en aura.
Il est dit que la politique est l’art du possible. Proposer une Indépendance du Québec signifiée dans ses moindres détails serait bien évidemment une niaiserie. Ce que je cherche à faire dans ces pages c’est créer un climat de confiance.
C’est à chacun de nous de faire notre indépendance. Il y en a encore qui se cherchent des messies, et ma foi si le cœur leur en dit, qu’ils s’investissent dans ce rôle, avec les risques qu’il comporte.
Je trouve regrettable, qu’il y ait encore des gens qui hésitent à s’engager dans une voie de liberté élargie, parce que disent-ils, ils ne comprennent pas ceci ou cela. Parce que la tête du chef (n’importe quelle tête de n’importe quel chef) ne leur revient pas.
Hey les amis, faites donc l’indépendance pour vous-même.
Regardez au-delà de la personnalité du politicien du moment. Les défauts de celui-ci empêchent-ils les talents et les mérites du plus grand nombre?
Si vous pensez qu’en votant Oui à l’Indépendance de votre pays vous risquez de faire le jeu de quelques arrivistes, c’est que vous vous sentez manipulés et que cela vous déplait ?
Fort bien ! Maintenant que vous êtes avertis, vous êtes deux à pouvoir composer avec tous ces arrivistes que vous détestez tant. Qui vous empêche de les utiliser momentanément, alors qu’ils poussent dans la même direction que vous ? Même s’ils le font pour des motifs différents des vôtres ?
Un peu de confiance que diable ! Des politiciens ça se change non ?
Vous n’êtes pas au service des politiciens, ce sont eux qui sont à votre service…nuance.
Rêver un pays est à la portée de chaque esprit. Le tout est de savoir comprendre les grands courants qui fécondent la pensée humaine à un moment donné de son parcours. Dans un lieu donné.
Au Québec c’est le Parti Québécois, rassemblement de volontés politiques diverses des années soixante et soixante-dix, qui incarne depuis une génération l’idée de l’Indépendance du Québec. Pendant longtemps on a misé sur cette entité politique très dynamique, pour faire avancer et réaliser cette indépendance.
Reconnaissons que le Parti Québécois, s’il n’a pas réussi à la faire encore, a réussi à la rendre crédible. À lui donner contre vents et marées la dignité et la légitimité nécessaire à son accomplissement. N’eut été des magouilles de ses adversaires, notre indépendance serait faite depuis 1980, et plus encore depuis 1995. En fait, ces deux référendums ont eu pour effet jusqu’ici d’actualiser dans tous les esprits la séparation du Québec du reste du Canada. Il y en a qui veulent nier cette réalité, alors que d’autres s’en réjouissent.
Aucun des gouvernements du Québec, y compris ceux qui sont fédéralistes, n’a signé la constitution canadienne renouvelée, après l’échec relatif du référendum de 1980. Je dis relatif, parce que dans le jeu politique, un score de 60 à 40 annonce une différence entre deux tendances antagonistes d’à peine 10 %. C’est très significatif parce qu’il suffit d’un simple renversement de ce 10% dans une autre joute, pour égaliser le rapport de force.
C’est ce qui s’est passé en 1995, alors que le vote a été quasiment égal à quelques dixièmes de points près. Quelques milliers de voix sur des millions ont fait cette petite différence.
Les observateurs les plus lucides constatent qu’au fil du temps, la ferveur indépendantiste est passée de quelques fragments de pourcentages à la fin des années cinquante, à 49 1/2 % et des poussières en 1995.
Entre 1980 et 95, des gains de 20%. (Sic)
Au fil des élections, des référendums, la poussée vers l’indépendance s’est non seulement maintenue, elle est devenue inexorable. C’est une grande leçon de démocratie participative, dont les Québécois peuvent à juste titre s’enorgueillir.
C’est rare de nos jours dans un monde déchiré par des conflits ethniques et religieux, dont l’horreur le dispute à l’infamie obscurantiste la plus noire qui soit. En matière de respect des droits humains nous n’avons de leçons à recevoir de personne. C’est nous qui en donnons à tout le monde et son père, méditez cela. Est-il seulement nécessaire d'ajouter ici qu'il y a encore beaucoup à faire.
Un mouvement d’émancipation qui se fait dans un tel climat de respect des autres, a tout pour réussir sa gageure. Aussitôt que les Québécois auront réussi à passer le cap des 50 %.
C’est pour bientôt.
On nous enviera mondialement notre réussite une fois matérialisée. On aurait tort de dénigrer le Parti Québécois qu’on accuse de coupage de cheveux en quatre. De dérives matoises faites de ruses mesquines à base de platitudes intellectuelles. Il n’y a pas qu’au Parti Québécois qu’on trouve des idéalistes pétés, ou des grenouilleux de coulisses. On en trouve dans tous les partis.
Aucun rassemblement humain n’est à l’abri des parti-pris sectaires, des roublardises mesquines et des viles passions. On trouve en abondance des êtres retors et tordus dans le Parti Libéral du Québec, dans le Parti Libéral du Canada, dans les partis Conservateurs et Néo-Démocrates de toutes allégeances.
Il y en a chez les écolos, les communistes, et tous les autres. Sauf chez les Rhinocéros évidemment.
De même qu’il y en a dans les nouveaux partis politiques qui tentent de s’imposer à force ‘’d’ajustements’’ idéologiques, concoctés pour tenter de résoudre les contradictions de la politique québécoise.
Vous savez bien d’ailleurs que les partis politiques ne sont pas immortels. Le Parti Québécois va très probablement se décomposer une fois l’indépendance faite. Il a été fondé précisément pour réaliser l’article UN de son programme. Une fois le Québec indépendant, vous pouvez être sûr et certain que d’autres groupes, aujourd’hui marginaux, vont se lancer dans l'arène pour en découdre avec les dinosaures de tous les partis présent. On ne risquera pas de s’ennuyer au pays du Québec.
Mais occupons-nous d’abord du présent.
On pense ici à l’Action Démocratique du Québec et au nouveau parti socialiste Québec Solidaire. Pour l’essentiel, ces deux derniers partis politiques sont en faveur de l’Indépendance du Québec. Ce qui fait que maintenant nous avons trois partis politiques (4 avec le Bloc Québécois au fédéral) qui ont à leur agenda (avec des nuances pas si marquées que ça) cette indépendance souhaitée.
Ce n’est pas rien, et cela démontre à quel point cette idée est devenue une force dominante dans notre champ politique. Ainsi que dans le maquis politique canadien ne l’oublions pas. L’accession du Québec à l’indépendance va profondément affecter pour le mieux (on le veux sinon à quoi bon?) la politique des treize autres gouvernements canadiens. Les plus concernés seront sans contredit ceux du Québec, de l’Ontario et du Canada.
Pour les autres provinces du Canada, le départ du Québec va changer le rapport de force entre le gouvernement de l’Ontario et celui du Canada. De même également, les relations du gouvernement Canadien et ceux de la Colombie Britannique ainsi que de l’Alberta, qui vont prendre, relativement parlant, du galon.
Leurs populations respectives, du fait de leurs poids accrus dans la fédération canadienne, et l’abaissement budgétaire du gouvernement central vont certainement leur donner une nouvelle assurance. À cause de leur réelle puissance économique.
Autre détail comparatif amusant ici. Le Québec dans le Canada, c’est moins que le quart de la population du pays. Le Québec indépendant c’est 100% de sa population qu’il contrôle, et comparé à son voisin Canadien, il en représente alors un peu plus du tiers. C’est pas mal !
Il faut surtout insister ici qu’un Québec qui siège aux Nations Unies, a la même voix que celle du Canada. Il ne se contente plus comme c’est le cas actuellement, d’un quelconque strapontin d’observateur, où il est prié de se taire. À titre de pays, il peut s’exprimer comme bon lui semble et se faire connaitre, se trouver des alliés, et ainsi de suite.
C’est considérable.
Encore des gains, et pas seulement psychologiques.
***
Les puissances locales provinciales sont diluées dans un principe de péréquation (redistribution de la richesse générale) qui leur est défavorable.Ce principe de péréquation qui se veut généreux, égalitaire, est un irritant constant dans les rapports entre le gouvernement du Canada, et ceux des provinces.
Dans l’état actuel des marchandages, les échanges économiques entre les provinces canadiennes se font plutôt mal. L’activité économique au Canada se fait entre le Nord et le Sud, soit entre les États Unis et les provinces, et plus précisément encore, entre les états américains et les provinces canadiennes.
Le Québec indépendant pourrait développer des politiques Est Ouest et Nord Sud, plus compatibles avec les intérêts respectifs des provinces et des états actuels et le sien. Étant devenu un pays il pourra discuter directement de ses intérêts avec le gouvernement central américain, et ceux de ses états.
Qu’on songe par exemple aux possibilités accrues d’utiliser la Baie d’Hudson comme porte sur le Monde, afin d’acheminer des biens à partir du Québec vers le reste du Canada, le centre et l’ouest des États Unis (ententes avec le Manitoba pourquoi pas ?).
Huit mois par année le Grand Nord est libre à la circulation maritime. Le Québec a déjà sur les rivages est de la Baie James de formidables équipements.
Avec un peu d’imagination et d’esprit d’entreprise, il pourrait se tailler des routes à travers le passage du Nord Ouest, et ainsi gagner des marchés en Asie sans avoir à utiliser le Canal de Panama. Il pourrait de gré à gré obtenir des accords pour faire du commerce avec l’ouest de l’Amérique. Forger avec les provinces canadiennes redéfinies, de nouvelles alliances, plus fécondes que celles qui sont emmêlées dans l’écheveau des relations fédérales provinciales actuelles. Là où le gouvernement fédéral joue les troublions.
C’est dans tous les journaux de tous les jours.
Le talon d’Achille du Canada c’est le gouvernement fédéral, qui depuis cinquante ans est devenu obèse. Il se mêle de tout, viole les responsabilités constitutionnelles de toutes les provinces, et son énorme pouvoir de dépenser, indispose tout le monde.
Il faut que ça cesse, et ce n’est pas avec des paperasses légalistes, engluées dans une dialectique constitutionnelle à faire vomir les honnêtes gens, que tout finira par s’arranger.
Depuis le temps que je me tiens au courant des politiques québécoises et canadiennes, j’ai développé le sentiment que les deux gouvernements qui ont le plus à perdre, du fait de l’Indépendance du Québec, sont ceux du Canada et de l’Ontario.
Pas celui du Québec, ni ceux des autres provinces moins riches, perpétuellement déconsidérées dans un ensemble qui les regarde de haut.
Quant aux nombreux gouvernements autochtones, depuis si longtemps maintenus dans des réserves sous des tutelles humiliantes, je pense que l’expérience d’un Québec indépendant pourrait leur donner cette légitimité accrue, cette volonté politique nécessaire à leur épanouissement, qui les pousserait eux aussi sur la voie de l’indépendance. Ils en ont bien besoin.
À cet égard je pense qu’un Québec souverain devrait prendre les devants et proposer aux Premières Nations d’ici, des programmes de coopérations sociales politiques et économiques, qui impliqueraient forcément qu’elles puissent jouir d’un vaste territoire qui leur serait propre. Qu’elles aient elles aussi leur pays ne serait que justice.
Un Québec qui ferait cela, se ferait une autorité morale et politique considérable dans le monde. Il y trouverait d’autant plus son compte qu’il favoriserait chez ces humains ingénieux et résistants, un puissant sentiment d’innovation créatrice, qu’ils pourraient utiliser pour mettre en valeur de grands territoires. Par exemple les rivages de la Baie d’Hudson, de l’Artique et de l’Ungava, où leur présence depuis des millénaires leur assure une bonne maitrise, une bonne compréhension de base des richesses qui s’y trouvent. Leur situation économique est cependant si effroyable qu'on se demande comment elles arriveront un jour à se sortir de leur misère. Il y a dans les rapports entre blancs et amérindiens d'ici et d'ailleurs des incompréhensions structurelles qui sont devenues inexplicables autrement qu'en employant des termes très durs, comme racisme apartheid et génocide. Pourtant ces peuples-là vivent sur ce territoire depuis des millénaires. Je dis cela tout en soulignant la nécessité d'éviter tout angélisme.
Leur expertise pourrait les pousser dans des voies de développement plus fécondes que celles qui sévissent partout sur la planète. Il y a là tout un potentiel de ressources humaines et naturelles à mettre en valeur. Il n’y a rien dans le développement territorial respectueux d’un lieu donné, qui ne puisse se faire. Surtout si on y implique les populations locales, et que l’on considère l’étendue des domaines à aménager. Je dis aménager, pas saccager.
Le Grand Nord Québécois c’est un territoire grand comme la France, et peuplé d’à peine quelques dizaines de milliers d’habitants.
Coté provinces, je pense plus particulièrement ici à Terre Neuve, qui a tout à gagner avec l’Indépendance du Québec.
Le départ du Québec de la fédération canadienne va considérablement renforcer les provinces restantes, du fait des ré alignements incontournables qui vont suivre. D’autant plus que le Québec, par sa position géographique, sera un acteur privilégié des échanges économiques entre les provinces restantes du Canada. Cela aussi est à considérer.
La position des Acadiens est plus complexe. Éparpillés qu’ils sont dans plusieurs entités administratives, du fait de leur histoire malheureuse. Histoire dont le Canada n’a pas à se vanter on se comprends hein !
Mais bon, c’est là l’affaire des Acadiens. Quant aux peuples des Premières Nations, il est à parier qu’il y en aura plusieurs qui voudront s’inspirer de l’expérience québécoise pour s’imposer politiquement, et qui voudront eux aussi redéfinir leurs appartenances, leurs partenariats. Au-delà des frictions que cela engendrera, et qui pourraient être moins lourdes que celles qui sévissent actuellement, un vent de liberté ne peut que profiter à tous. Les nations d’ici comme ailleurs se sentiront bien mieux dans un état de liberté accrue, que sous celui d’une tutelle, qui pour être bienveillante, n’en demeure pas moins dévalorisante. À cause de son paternalisme viscéral. À moins qu’il n’y ait ici des voix pour s’élever contre la liberté, et prétendre qu’elle n’est pas pour tout le monde. Je vous écoute !
Terre Neuve a besoin du Québec pour gérer ses ressources électriques et minières au Labrador par exemple, et entretient des velléités d’indépendance qui ne datent pas d’hier.
Il se pourrait même que Terre Neuve (dont l’entrée dans la confédération canadienne a laissé dans la mémoire de sa population un goût amer en 1949) décide aussi de reprendre ses billes, afin d’assumer son destin particulièrement original (culturellement parlant), et de devenir à son tour indépendant.
Tout est possible.
Si la France, l’Angleterre et les autres nations de l’Europe sont capables de coopérer dans une plus grande entité politique, essentiellement administrative, tout en gardant leurs originalités culturelles et politiques millénaires, c’est bien parce qu’elles sont souveraines, et peuvent ainsi décider de s’allier pour réaliser des objectifs communs plus généreux.
Dans lesquels ces nations unies européennes voient leur profit.
L’Europe actuelle se fait sous la pression de nécessités nouvelles, après des siècles d’affrontements sanglants dont elle commence à sortir.
Le temps dira dans quelle mesure les Québécois et les Canadiens décideront de s’aménager des espaces de coopération communs. Je parie pour du meilleur plutôt que pour du pire. Pas vous ? Il n’y a pas dans cette phrase le moindre souhait de réorganisation de la fédération canadienne, afin d’y faire au Québec une place prépondérante, ou quoi que ce soit de ce genre. Je pense tout simplement qu’un Québec Indépendant, du fait de son histoire et de sa position géographique, va coopérer avec le Canada, les États Unis, le Mexique et le reste du monde. Dans cette optique les Québécois chercheront avec les Canadiens des terrains d’ententes, là où leur intérêt mutuel dictera leur conduite. Rien de nostalgique, uniquement du bon sens. Les Canadiens ne sont pas et ne seront jamais nos ennemis. Tout au plus peut-on les considérer question commerce, comme des adversaires, ou des partenaires. C’est selon. J’ai déjà gagné mon pari.
Au cours de l’été 2006, le Premier Ministre du Québec, chef du Parti Libéral Jean Charest, lors d’un voyage officiel en France, a dit au cours d’une entrevue tout aussi officielle, que le Québec avait les moyens d’assumer son destin.
Sa déclaration, reprise par la presse et abondamment commentée, a eu l’effet d’une incongruité dans un diner officiel. Alors que c’était la première fois qu’un adversaire notoire de l’indépendance, reconnaissait maintenant que le Québec avait les moyens de s’assumer.
Venant d’un fédéraliste, la déclaration est pour le moins savoureuse, et ses vis-à-vis ont eu beau jeu de s’en emparer. Comme quoi il se fait dans tous les esprits un travail de réflexion qui va dans le sens ‘’historique’’ de la souveraineté.
Jean Charest sait qu’il est un Premier Ministre transitoire, au sens où sa position et celle de son parti représentent les ultimes atermoiements de cette frange indécise de plus en plus minoritaire de la population du Québec, qui hésite encore, qui branle dans le manche comme on dit chez nous. Il est le chef contesté d’une arrière garde essoufflée. Il me fait penser à feu Jean Jacques Bertrand, dernier chef d’une Union Nationale exsangue.
Quant au Parti Québécois, il demeure encore le plus puissant rassemblement politique du Québec capable de réaliser cette indépendance. Cependant, il rebute plusieurs franges de la population qui se méfient de ses idées toutes faites, de ses compromis, et de sa propension à constamment brouiller les cartes en utilisant une langue de bois qui agace. Le Parti Québécois est le plus chicanier de nos partis politiques. C’est sa force parce qu’ainsi il est moins monolithique moins dogmatique. C’est aussi sa faiblesse parce qu’il manque de cette cohésion qui fait les partis puissants (et aussi parfois tyranniques). À tel point qu’il y a au sein du Parti Québécois des forces contestataires qui sont capables de saboter l’effort nécessaire à la réalisation de l’indépendance, pour des motifs idéologiques particuliers.
C’est tout à fait regrettable et c’est aussi très représentatif de cet esprit compliqué qui singularise ces mêmes Québécois, imaginatifs, et prudents jusqu’à la bêtise parfois. Il faut bien faire avec.
Un rassemblement des trois partis politiques qui ont l’option indépendantiste fondue dans leurs programmes respectif, serait parfaitement capable de la réaliser cette indépendance. Il faudrait pour cela qu’ils en mettent l’idée commune au-dessus de leurs intérêts de classe. En sont-ils capables?
Je ne sais pas.
J’ai souvent l’impression en les écoutant, que leurs discours de classe sonnent beaucoup comme des querelles de clochers, avec des accents qui ressemblent aux empoignades religieuses d’antan. Ces chicanes sont loin ici d’atteindre la virulence qu’on observe ailleurs dans le monde. Sauf qu’elles ont pour effet de faire stagner contre tout bon sens, une démarche d’émancipation dont l’aboutissement est devenu nécessaire. C’est très agaçant, parce que trop souvent réducteur et immature.
Mais si c’est le prix à payer pour éviter des dérives sanglantes, je pense que nous n’en sommes pas à quelques années près. Ceci étant dit je pense vraiment que nous avons assez niaisé, et qu’il est temps de la faire notre indépendance.
Il vaut mieux que ce soit une majorité incontestable qui fasse cette indépendance, plutôt que de devoir composer avec une victoire à l’arraché, susceptible de fausser ensuite les prises de décisions qui s’imposeront. Encore là, en prenant pour exemple le score du référendum de 1995 où les fédéralistes ont gagné (malhonnêtement) par la peaux des dents, on voit bien qu'un résultat, si serrés soit-il, fait quand même l'unanimité pour ce qui est de la marche quotidienne des choses par la suite. ce n'est pas de la résignation, les gens d'ici sont très fair play.
Quoi qu’il en soit, une indépendance obtenue par une majorité simple (50% des voix plus une) est la seule voie démocratique envisageable. Il n’est pas indispensable que cette victoire du camp du Oui provienne d’un référendum. Une élection référendaire serait tout aussi acceptable, parce que légitime.
Du moment que les résultats soient tels qu’ils fassent taire les derniers rouspéteurs. (Voir note à la fin)
D’autant plus que les adversaires les plus acharnés de l’Indépendance du Québec, les radicaux haineux, ses ennemis absolus, ne resteront pas inactifs.
Ils savent qu’un troisième référendum perdu relèguerait la dynamique politique de cette indépendance aux calendes grecques. Il y a fort à parier qu’advenant un troisième référendum, les adversaires les plus radicaux, constatant qu’ils n’ont plus rien à perdre, pourraient bien y mettre le paquet, fomenter des troubles, user de rhétoriques malsaines aux dérives violentes.
Le procédé n’est pas nouveau, la peur a toujours accompagné le processus d’indépendance.
Et ses ennemis ne mettent pas de gants blancs quand il s’agit d’en démolir les arguments les plus féconds.
C’est cousu de câbles blancs, c’est généralement bête à mourir, mais ça marche encore. Plus c’est idiot, plus c’est efficace . On verra comment le gouvernement du Canada, avec sa douteuse loi sur la clarté référendaire, arrivera à contenir les dérives les plus dangereuses.
Pas évident! Les Québécois ont-ils assez de maturité pour ne plus se laisser influencer par cette propagande empoisonnée ? J’en suis certain.
Dans quelle proportion ? Je ne sais pas.
Avenant un autre référendum, il faudra insister avec tous les moyens possibles, pour faire comprendre aux Québécois, qu’un troisième refus de leur part de se voter librement un pays à eux, pourrait avoir pour conséquence de les faire mépriser ensuite par ces peuples libres qui ont conquis dans le sang le leur. Ou par ceux qui aspirent à s’en donner un.
C’est un pensez-y bien.
Ce serait la première fois dans la longue histoire des nations de la Terre qu’un peuple qui se prétend digne de ce nom, aurait choisie l’aliénation à la Liberté, et ce par trois fois lors de référendums libres et démocratiques. Quelle honte serait alors la nôtre !
Pourquoi la honte ?
Je vais vous le dire pourquoi.
En 1980 lors du premier référendum, les forces du Oui et du Non ne savaient pas de manière absolue de quel coté allait pencher la balance des votes. Le sort a voulu que le Non l’emporte.
Il s’agissait toutefois d’un premier test auprès d’un électorat sur un enjeu majeur. Il est rare qu’au Canada on fasse du référendum une arme de persuasion. On pense à la conscription de la guerre de 39-45.
L’Indépendance du Québec c’est un enjeu énorme. Il implique le destin du Québec et celui du Canada. On conçoit aisément qu’une telle épreuve politique ne puisse être résolue par une seule passe électorale. On a noté à l’époque que le résultat de 40% acquis par les indépendantistes, était assez étonnant. Depuis les débuts de l’option indépendantiste, on savait qu’elle avait fait des progrès, mais pas à ce point-là.
Il y a dans les détails de ce vote des éléments troublants qui font qu’une majorité (déjà) de francophones avait voté en faveur de l’indépendance. C’est d’ailleurs ce qui a incité les fédéraux à promettre des changements constitutionnels qui ne sont jamais venus.
Quinze ans plus tard, deuxième round, le Non l’emporte encore, mais il ne s’agit pas d’un K.O., à peine d’une décision partagée. C’est donc deux à zéro pour le Non, mais le Non a triché au deuxième round. Le jeu politique démocratique, a fait ici que les indépendantistes se sont inclinés, mais la rage au cœur d’avoir été ainsi volés. Cependant, ils sont venus à un ongle de gagner. Les fédéraux ont eu une frousse mortelle. Le prochain référendum aura donc une importance énorme. S’il fallait que le résultat se trouve en-dessous de celui de 1995, cela voudrait dire qu’une frange importante de la population québécoise se serait résignée à ne pas faire du Québec un véritable pays, et accepterait de demeurer une province.
Je vous assure que partout dans le monde on se dirait : ‘’ Soit! C’est ainsi que le peuple Québécois conçoit son destin.’’
Ce serait une faute, et le rideau de la scène mondiale où nous jouons notre partition tombera, et se fermera pour longtemps sur nos velléités de liberté. On nous plaindra sans doute, mais on ne nous respectera pas.
Peu importe ensuite les motifs, les explications que nous en donnerions, on nous regarderait de haut, avec pitié et compassion sans doute. Mais la pitié n’est jamais complètement exempte de mépris pensez-y.
‘’Ah vous êtes Québécois! C’est bien vous qui avez refusé de former un pays indépendant au cours de 3 référendums démocratiques ? Comme c’est curieux non ? Enfin…’’.
Vous voyez le genre ?
Quant à ce que penseront de nous nos descendants, j’aime autant ne pas y songer. Déjà qu’on a pris conscience depuis cinquante ans de l’aliénation politique et culturelle de nos ancêtres, qui avaient quelques excuses vu leur relative ignorance et leur isolement dans le monde.
Nous n’avons aucune excuse pour nous conduire de manière frileuse en ne pensant (mal) qu’à notre petit confort.
En refusant notre indépendance nous perdrions beaucoup plus que ce que nous croyons conserver. Et pour combien de temps encore mille tonnerres!
Ce sera ensuite à la communauté internationale d’entériner son support au nouveau pays en le reconnaissant officiellement. Beaucoup de pays le feront et le Canada aussi le fera. C’est dans son intérêt et il le sait.
***
Note : L’élection référendaire.
On imagine que le Parti Québécois lors d’une élection, proclame qu’il va unilatéralement faire l’indépendance s’il est élu. En ajoutant…avec l’accord majoritaire de l’Assemblée Nationale. Les élections se passent, le PQ est élu avec une bonne majorité de sièges, mais, (parce qu’il y a un mais) il ne compile que 48,2% des voix. C’est fâcheux !
Quoi qu’il en soit il propose sa loi sur l’Indépendance et la fait voter, sans référendum. Elle passe avec le support du Québec Solidaire, qui a mettons 2 sièges et 5% de représentation, et aussi avec l’aide de l’ADQ qui aurait une vingtaine de sièges et 17% de représentation. Le Parti libéral s’y oppose catégoriquement. Au décompte la majorité gagne en nombre de sièges, et écrase ses adversaire avec une représentation de 70,2% de support populaire exprimé par l’électorat. L’affaire est dans le sac. C’est l’élection référendaire qui l’emporte. Sans contestation sérieuse possible. Réglé !
Maintenant imaginons un vote libre sur cette question cruciale. Bien évidemment tous les élus du gouvernement vont voter pour. Il ne faudra qu’un tout petit nombre de députés de l’opposition pour voter avec le gouvernement, et ainsi l’aider à franchir allègrement la barre des 50% d’électeurs et plus. Disons 3 ou quatre milles votes de plus que le 50 % + 1 nécessaire. Pas assez pour faire 51% mais entre les deux. Ce serait suffisant.
Encore là il serait préférable d’avoir en bout de ligne un score plus significatif, mais légitimement ce serait O.K..
Et le processus politique, qui doit primer toute considération légaliste, l’emporte ici haut la main…vox populi…vox populi. D’autre part si deux des partis de l’opposition, qui ont (ou qui ont eu) l’Indépendance du Québec dans leurs programmes, refusaient pour des motifs partisans, de voter OUI à l’indépendance de leur pays, cela aurait pour première conséquence de retarder pour bien des années encore l’aboutissement normal d’un processus parfaitement légitime.
On aurait l’air fins en tant que Québécois. Quant à la crédibilité politique de ces partis incohérents elle serait réduite à néant. Mais avec l’indépendance ainsi discréditée, ce serait les adversaires de la liberté qui se frotteraient les mains.
Peut-on aussi faire l’indépendance sans référendum et sans élection référendaire? Oui certainement, mais pour cela il faut que le peuple tout entier descende dans la rue et réclame l’indépendance. Cela s’est fait récemment. Dans des pays autrefois membres de l’URSS.