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jeudi 10 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (VII)

Quel gâchis? Quelle mauvaise foi?

La dernière négociation vient de se terminer en queue de poisson, alors que les  manifestants des derniers jours, retournés crier leur désarroi, encaissent de plus en plus de coups de matraques. Voilà que maintenant quelques bonnes âmes s’avisent de remarquer qu’en fin de compte, puisque les manifestations se font sous le signe incontestable de la légalité et surtout de la légitimité, qu’il y a lieu de s’émouvoir de tous ces ''dommages collatéraux'' qui sont les conséquences directes de cette dérive populaire tout à fait remarquable.

Je me disais que depuis quelques années les policiers du Québec étaient moins sauvages que leurs confrères des temps  anciens, où des brutes épaisses pas du tout scolarisées…à moins d’avoir une 7e année…tapaient dans le tas des manifestants à matraque rabattue (on se souvient entre autres événements d’un certain Samedi de la Matraque à Québec) sans vraiment se soucier des ecchymoses, des bras cassés, des yeux pochés, des lacérations infligées, bref de la pagaille épouvantable que ces occasions malsaines de se défouler (pour des flics) entrainaient.

Je me disais comme tant d’autres que de nos jours les policiers ont au moins un Bac, qu’ils ont été formés dans des instituts où on leur enseigne les bases de la psychologie et du droit élémentaire. Bref que l'ancien temps des gros épais à casquette était terminé.

À voir ce qui se passe dans nos rues depuis 3 mois il est bien évident que si on a expurgé des rangs de la Police les éléments les plus mongols, les barbares à gros bras, on n’a pas pour autant éliminés les recours les plus crasseux à la bonne vieille violence, afin de mâter ces citoyens qui ne sont pas d’accord, et qui veulent se faire entendre. 

Pendant ce temps-là les édiles gouvernementaux ont exigé et exigent, je dis bien ''exigent'' encore et encore de la part des associations étudiantes, et plus particulièrement de la C.L.A.S.S.E. et de son représentant Gabriel Nadeau Dubois (qu'on a diabolisé comme s'il était Méphistophélès en personne) de dénoncer vertement toute violence. 

Qu'on se le dise, s'il doit y avoir une quelconque violence, elle appartiendra uniquement aux policiers qui agiront avec un mandat précis et légal de brutalité bien ordonnée, ah mais!
Faut-il en tenir une couche (d’épaisseur) pour se permettre, simplement parce qu’on en reçoit l’ordre, d’accepter de balancer dans une foule comme à Victoriaville lors du Congrès du Parti Libéral du Québec, des grenades lacrymogènes, des bombes assourdissantes, pour en fin de compte entourer les manifestants, les isoler, les assommer, les bousculer sans retenue, les enfourner par paquets de dix dans des paniers à salade, et sans se préoccuper que dans ce rassemblement il y avait des enfants en poussettes, des jeunes, des personnes âgées, et surtout des citoyens pas armés, des étudiants chahuteurs sans doute, mais pas du tout des enragés qui veulent tout casser !

Oui, oui, des casseurs il y en a, et la Police se défend en insistant pour dire que de son coté, ses effectifs ont eux aussi reçu des pierres (hon...mais qu’est-ce qu’ils font ces braves gens dans la Police, alors qu’ils pourraient faire de l’animation  sociale chez les scouts et les guides?) et ils ont des blessés. Il est bien évident qu’à entendre les émissaires des corps policiers, lorsque ce sont des leurs qui sont amochés c’est autrement plus grave que lorsque ce sont des citoyens. Un citoyen ce n’est quand même pas comparable à un agent de la force constabulaire hein!

Maintenant à l’époque des téléphones cellulaires qui peuvent tout enregistrer, la propagande mensongère des ‘’autorités’’  (je parle de celles qui sont dévoyées de leur mandat social et politique qui est de protéger les populations)  a plus de difficulté à s’imposer. 

À voir on voit bien ce qui se passe. Ces policiers sont ceux de l’antiémeute, alors qu’il n’y a d’émeute que lorsqu’ils se présentent bardés comme des gladiateurs, et provoquent par leur seule présence les débordements qu’ils ont pour mission d’éviter, ou à tout le moins de tâcher d’en contenir les effets les plus néfastes. Or ces escouades antiémeutes, loin d’être une solution au problème du contrôle des foules, en sont l’élément le plus perturbateur. Ceux qui les utilisent à si mauvais escient n’ont donc rien appris en 30 ans? 

Lors de la Fête de la Terre ces dernières semaines, il y avait 300,000 manifestants dans les rues et il n'y a pas eu de désordre. À Victoriaville il y en avait 2000, et ça c'est terminé dans le sang et les bosses? Pourquoi ? Parce que c'était un quelconque congrès de Libéraux? Tiens tiens!

Cette Police des pouvoirs, appelons les choses par leur nom, revient toujours à la bonne vieille formule du ‘’taper dans le tas’’ qui est en somme l’expression finale de leur patience et de leur dévouement envers leurs semblables. Ça valait donc tant que ça la peine d’aller étudier à l’Université au temps du gel des frais, pour se décrocher un BAC en psychologie, et finalement descendre un jour ou l’autre dans la rue pour y assommer d’autres étudiants qui eux aussi sont à l’Université?
Pour en arriver à quoi en bout de ligne?

À rien du tout!  Le problème reste entier! La mauvaise foi des Line Beauchamp, des Jean Charest et de ceux et celles qui les appuient, même en les critiquant, n’a bien évidemment pas fait avancer le dossier des revendications étudiantes. Tout est à faire et à refaire. Des dizaines (des centaines?) d’étudiants cette année vont probablement abandonner leurs études pour ne plus jamais y revenir. Les tribunaux seront encombrés pendant des mois et des années au sujet de jugements à rendre sur qui est, ou n’est pas, responsable.

Il faudra distribuer les amendes, monter des dossiers criminels, punir (ah ça oui !) les fauteurs de troubles, mais on ne les cherchera pas du coté des politiciens ou des policiers.  Surement pas du coté des autorités universitaires qui de plus en plus s’insurgent sottement devant ces allégations au sujet de leur mauvaise gestion, que les associations étudiantes ont l’outrecuidance de vouloir remettre en question. 
Sacrilège! 
Ce seront les étudiants et leurs familles, donc les citoyens, qui vont écoper.

Toute une classe politique totalement discréditée par ses magouilles, ses infamies gestionnaires, ses manquements à la plus élémentaire déontologie sociale, qui vient ici nous faire la leçon à nous les citoyens, et qui nous parle de Loi et d’Ordre, d’autorité légitimement élue (vraiment?) et qui vient nous admonester au nom du Droit Général qu’ils bafouent depuis une génération!

Je trouve que dans l’ensemble ces associations étudiantes nous ont fait faire  collectivement en ce Printemps Québécois de 2012, un remarquable travail de prise de conscience, et que ce sont ces mêmes associations qui ont fait preuve de respect envers le citoyen, de responsabilité dans leur démarche politique, et que cela augure assez bien d’un éventuel remplacement des classes dirigeantes. Ces étudiants ont droit à l’essai. Dans dix ans ‘’on verra’’, comme dit l’Autre qui ne voit rien pour le moment.

Maintenant on fait quoi ?

On se retrouve à la Fête Nationale le 24 juin prochain.
Ce sera chaud!

Julien Maréchal

mercredi 2 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (VI)

Les choses se Corsent!

On devrait inventer un nouveau mot pour exprimer que les choses se complexifient dans le durcissement, quand on regarde la situation du Québec par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le Monde.

D’autant plus qu’en examinant…je devrais dire en scrutant…le courant social politique actuel, je ne lui trouve que peu d’affinités avec ce qui se passe ailleurs lorsque les citoyens descendent dans les rues pour manifester. 

Bien sur que ce sont tout de même des manifestations, mais on s’entend pour remarquer qu’entre le Printemps Arabe, donc ce qui s’est passé et se passe encore en Tunisie, en Libye, en Égypte, au Yémen, au Bahreïn, et en Syrie, et notre façon de faire ici au Québec, les comparaisons ne tiendraient pas longtemps, quant au ton et à la violence des affrontements.

Même qu’il y a quelques jours j’émettais l’avis que les policiers, au lieu de se présenter face aux étudiants, casqués et bardés de boucliers et de masques, seraient mieux avisés de se mêler à la foule, et ainsi d’accompagner les cortèges. Ce qui leur permettrait d’écarter les fauteurs de trouble. Et j’ai vu hier mardi soir, que c’était exactement ce qu’ils faisaient.  Du moins si je m’en tiens aux images télévisuelles.

Il y a eu cet affrontement avec la C.L.A.C. à cause de la Fête des travailleurs, …mais bon… pour le moment à part des arrestations il ne semble pas que notre ‘’Printemps Érable’’ doive se changer en bain de sang. C’est une bonne chose.

Mais attention, il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent contre ces ‘’désordres’’ et il y a de plus en plus de bonnes âmes, chauffées par les médias…surtout ceux de la droite riche de ses privilèges…qui montent le ton, et voudraient que l’on aille reconduire ces étudiants pas mal dérangeants à grands coups de pieds au derrière, dans leurs classes.

D’ici à ce qu’on les charge avec des motos, des chevaux, des balles de plastique, des gaz lacrymogènes, qu’on les tabasse et qu’on les enfourne à grands coups de matraques dans les paniers à salade, ou vers les hôpitaux les plus proches, il n’y a qu’une décision ministérielle pour ce faire.

Espérons que M. Parent (le chef de la police de Montréal) saura de son coté modérer ses troupes, et refusera de se faire le complice de cette classe dirigeante, qui au fond ne dirige plus grand-chose.

On peut très bien penser que le Gouvernement, qui dénonce la violence inexistante à date des étudiants, ne se gênerait pas pour en blesser, et qui sait en estropier plusieurs de ces jeunes qui l’exaspèrent. 
Cette prétendue 'violence'' des étudiants (pas même verbale) et qui tient dans de confondants débats sémantiques serait donc aux yeux du Gouvernement quelque chose d’intolérable? Alors que de son coté ce même Gouvernement pourrait fort bien ordonner à ses troupes de sbires d’assommer, de maltraiter, de violenter physiquement des jeunes, garçons et filles ?

Ils n’osent pas encore, mais ce n’est pas la tentation qui leur manque. Et avec ces voix affolées et autoritaires qui exigent maintenant la fin de la récréation, le pire est possible.

À écouter ces voix de la raison (la leur) qui veulent que tout ce tapage s’arrête parce que ça nuit aux affaires (mon œil), j’ai comme le sentiment que si ça tourne mal, ce sera de par la volonté du Gouvernement actuel et de ses maîtres. 
Ensemble ils en rejetteront tous la faute sur des étudiants dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 20 ans. Dont les manifestations jusqu’ici, si elles dérangent la circulation, ne sont pas violentes, mais pas du tout, chacun peut s’en rendre compte de visu.

Voilà maintenant que ce bon Lucien Bouchard fronce son gros sourcil, et exige en père tonitruant que l’on fasse cesser ce désordre. Et avec lui l’ineffable Joseph Facal, et tous ceux et celles qui viennent maintenant  prêter voix forte au Gouvernement. Pas mal pour d’ex-péquistes entre autres!

J’écoutais hier ces défenseurs de la Loi et l’Ordre, s’indigner que les étudiants au carré rouge bafouent les injonctions de retour aux cours, pour ces étudiants au carré vert qui les ont demandées. La police devrait intervenir et ouvrir le passage à ces étudiants qui ne contestent pas ! 
Oui Monsieur! Faites cesser ce scandale! 
N'importe quoi!
Bien que les étudiants qui ne veulent pas participer aux démonstrations contre le dégel des frais soient absolument dans leur droit, le problème de ces injonctions à laquelle personne n’obéit n’est pas une affaire de législation méprisée. 
Depuis le début de cette crise qu’on dénonce le recours au judiciaire pour juguler un conflit qui doit demeurer politique, la faute du discrédit qui s’attachera désormais aux ordres de la Cour, retombera forcément sur ceux qui en font un si mauvais usage.

Dans le monde judiciaire d’ailleurs il y a des voix de juristes, d’avocats et même de juges qui s’élèvent contre ces accrocs fait à la démocratie, dont celui du droit de manifester. Que les étudiants contestataires aient torts d’empêcher les autres de se rendre aux cours est une affaire qui se règlera éventuellement dans les associations étudiantes, et leurs congrès internes.

Les tribunaux n’ont rien à faire dans cette histoire, mis à part que de juger les voyous qui cassent du mobilier, et qui ne sont pas membres des associations étudiantes.

Faudrait-il donc au nom d’une certaine conception affolée du respect des lois à tous crins, transformer les rues de Montréal et d’ailleurs en champs de batailles rangées? Ajouter à la provocation, l’arrogance et l’incompétence pathétique de Mme Line Beauchamp, l’ignominie de voir les enfants du Québec maltraités dans nos rues, trainés ensanglantés par des brutes officielles vers les fourgons de déblaiement?

Ce qui se passe dans nos rues actuellement n’est pas une sotte saute d’humeur de jeunes dévoyés mais bel et bien l’expression, contestable sans doute, d’un mécon-tentement historique qui prend sa source et sa motivation dans le pourrissement des élites autoproclamées. 
Leurs épouvantables délits à ces voleurs, ces ‘’collusionneurs’’, ces trafiqueurs de la légalité, qui donc va s’en occuper?
Réponse? 
Les étudiants contestataires actuels.

Ils font un remarquable brassage de cage et il faudra bien les en féliciter un jour. Quant aux autres étudiants, majorité ou pas, qui veulent que tout cela s’arrête parce qu’ils vont perdre leur job d’été, on peut et on doit leur dire qu’étudier ce n’est pas seulement se préparer à faire exactement comme les générations qui les ont précédés.

Ils ont eux aussi des responsabilités civiques. S’ils ne veulent pas en prendre parce que c’est trop risqué, ils doivent bien s’attendre dès lors que les choses changeront, à ce qu’ils n’auront pas le choix, ni voix au chapitre. 
C’est un pensez-y bien mes enfants, toutes tendances confondues.

Julien Maréchal

lundi 30 avril 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes ? (V)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes? (V)

Hé ben voilà on avance. La grève persiste avec les étudiants qui n’en démordent pas, alors que le Gouvernement, ou plutôt le Premier Ministre et la Ministre de l’Éducation s’entêtent.

Étrange n’est-ce pas qu’il n’y a pas si longtemps on ne comptait plus les articles des journaux donneurs de leçons, qui fustigeaient toute cette classe de jeunes paumés qui ne faisaient rien qui vaille, ‘’vedgeaient’’ comme on dit en se pognant le beigne dans une paresse intellectuelle et sociale satisfaite. Quel pauvre éducation grands dieux!... lui avions-nous donné à cette Jeunesse déconnectée, qui ne pensait que jeux vidéos, téléphones cellulaires pour dire des niaiseries à longueur de journée ? 
À twitter comme des malades pour bavarder interminablement au sujet de platitudes innommables ?

Puis voilà que oh surprise!...et aussi effarement...les voilà dans les rues par centaines de milliers ces jeunes, étudiants et travailleurs, accompagnés par ces maudits intellectuels et ces sakrament d’artistes, qui défendent une révolte autour de quelques sous par jour comme le dit cette pauvre Line Beauchamp. Il n’y a pas chez cette Ministre de l’Éducation la moindre empathie sincère  éclairée envers ‘’ses élèves’’, ‘’ses étudiants’’. Ceux et celles dont elle a la charge de parfaire la formation académique et sociale.
 Attention ici, il ne s’agit pas d’un quelconque ministère de recyclage de déchets ou de gestion des transports non, non…il s’agit bel et bien du Ministère de l’Éducation, qui est celui chargé de veiller à la formation au primaire des potaches, à l’élévation d’esprit des grands ados du secondaire, et enfin qui est responsable de la formation universitaire des gestionnaires et éducateurs de demain.
Ce n’est pas rien!
Que peut-il donc y avoir de plus formateur que cette prise remarquable de la parole de toute une génération qui se renouvelle dans la contestation, qui dérange enfin de vieilles consciences  satisfaites et repues, qui remet en question un ordre public périmé et corrompu ? 
Ils sont des dizaines de milliers, des centaines de milliers, y compris ceux qui ne participent pas et regardent passer la parade, à vivre une expérience de prise de conscience politique et sociale comme on en a pas vue depuis mille ans !
Quasiment depuis la Révolution Tranquille. La contestation étudiante actuelle n’est pas aussi turbulente que celle des années soixante, où tout un chacun se faisait matraquer et fourrer au panier à salade à grands coups de pieds dans le ventre. Jusqu’ici mis à part quelques bousculades et des écorchures mineures, quelques claques sur la gueule et des échauffourées folkloriques...dont quelques stupides débordements de voyous qui ont vu dans cette expression populaire l’occasion de se manifester en cassant quelques vitrines...les manifestations sont absolument civiques, responsables.

Et oui bien sur lorsqu’il y a jusqu’à 300,000 personnes dans les rues à manifester, on devrait s’attendre à ce que la ville bouillonne de rage, de bruits et de fureur. Or, rien de cela. On est loin, très loin des débordements sportifs comme je l’ai déjà dit.

Je regarde le jeune Gabriel Nadeau Dubois, le porte-parole de la C.L.A.S.S.E. et je trouve qu’il a beaucoup de classe en effet ce jeune dont on me dit qu’il a à peine 20 ans.

20 ans !...et il fait trembler d’indignation les chroniqueurs du Journal de Montréal, ceux de La Presse et du Soleil et de bien d’autres journaux, y compris quelques commentateurs pas trop éclairés du coté des médias électroniques. Il fait peur à la Ministre Line Beauchamp, au Premier Ministre Jean Charest. On veut, on demande, on exige sa tête, ce galeux ! Ce pestiféré ! Bref ce jeune fatigant. 
Et ce n’est pas un chef lui. Pas pantoute ! 
C’est un porte-parole. C’est un négociateur qui exprime ce que lui dictent ses commettants. Il le fait avec calme devant des adversaires hargneux, qui l’apostrophent l’invective à la bouche, le mépris condescendant dans la gestuelle affolée de dirigeants absolument perdus, dépassés, déphasées.

Est-il seulement possible d’imaginer qu’il puisse se donner quelque part au Collège, au C.E.G.E.P. ou à l’Université, un cours de prise de conscience socio-politique qui aurait le millième d’impact comme formation civique et politique, que cette école de la contestation qui se passe sous nos yeux ébahis ? 

Et dont l’impact se fait maintenant sentir ailleurs dans le Monde ? 
Ce qui se passe dans nos rues (et pas seulement dans les rues) a de plus en plus valeur d’enseignement pour bien d’autres jeunes méprisés ailleurs que chez nous. Et il s’en trouve parmi les gens soi-disant matures, parmi des aînés effarés, pour exiger maintenant que toute cette Jeunesse retourne en classe où elle sera priée de ne plus déranger. 
Pour comble de sottise on exige de ces citoyens nouveaux qu’ils fassent leur part alors qu’ils n’ont pas complétés leurs études, et n’ont pas les moyens financiers de payer quelque part que ce soit.

On les traite de profiteurs du système, de paresseux, d’enfants gâtés, alors qu’hier encore on les traitait d’amorphes, de sans-desseins, d’écervelés peu préoccupés par la Chose Publique. Maintenant qu’ils s’en occupent (et comment!) de cette Chose Publique, on voudrait qu’ils se taisent, on fait appel à la Police et aux tribunaux pour les mater, les faire en somme rentrer dans le  rang où ils doivent se tenir coi. 
Belle incohérence non?

Je propose qu’on instaure un prix substantiel de mérite civique, un prix de reconnaissance pour service rendu à la démocratie, à la patrie, à la république  (appelez-là cette société comme vous voudrez), et qu’on le donne avec beaucoup d’honneur et au mérite des associations étudiantes,  aux 3 porte-paroles de la F.E.U.Q., de la F.E.C.Q., de la C.L.A.S.S.E., Martine Desjardins, Léo Bureau Blouin, et Gabriel Nadeau Dubois.

En voilà un qui pourrait avoir la tête pas mal enflée avec toute la médiatisation dont il est l’objet, et qui la garde ma foi plutôt froide devant les grossières provocations de Mme Line Beauchamp et de notre pauvre Premier Ministre Jean Charest. Il  n'y a surtout que de bonnes âmes libérales confortablement installées dans les meilleures jobs dans les grands conglomérats de communications, pour approuver leur pitoyable démarche de gestionnaires, perdus dans les limbes de la comptabilité à la petite semaine.

Ces braves gens ne voient pas que ce qui se passe est extraordinaire, et ils exigent de l’ordinaire ennuyeux et satisfait, parce qu’on trouble leur sommeil et qu’on dérange leurs appétits.

Mais continuez à vomir votre misère intellectuelle sur la Jeunesse! 
Faites, faites!
À chaque article vous vous discréditez un peu plus.

C’est excellent !
Julien Maréchal
Un Québec libre avec ça?

samedi 28 avril 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (IV)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes? (IV)

Comme le problème persiste, il faut donc y revenir. Ce n’est pas tous les printemps que nous avons ainsi collectivement une telle occasion de nous parler, et d’accord ou pas, ce qui est sain c’est justement de se parler. 

Les médias dérapent

Dans l’ensemble leur opinion semble de plus en plus défavorable à la cause des étudiants, alors qu'aux débuts on faisait seulement preuve d'étonnement devant leur résolution, leur détermination qu'on a même saluée. Bien sur qu’ici et là on déplore le cynisme attentiste du Gouvernement de M. Charest, alors que celui-ci jouant la vierge offensée, vient clamer la main sur le cœur qu’il n’a pas d’agenda caché en matière d’élections. Ben voyons!
Il va jusqu’à dire que Mme Marois est ignoble (c’est là son choix de vocabulaire, avec grotesque et Cie) lorsqu’elle avance que le Premier Ministre laisse pourrir une situation qu’il a créé, et qu’il pense pouvoir utiliser à son avantage électoralement. M. Charest est un politicien habile personne n’en doute, mais il ne pouvait pas prévoir au début de la révolte étudiante jusqu’où elle irait. 
Qu’il tente maintenant d’en récupérer des effets pour tenter de se faire réélire ne surprendra personne. D’autant plus que des élections il y en à de prévues par la Loi d’ici un an au maximum. Comme d’autres l’ont souligné avant moi, je doute que M. Charest attende l’automne prochain pour les faire ces élections sur fond de Commission Charbonneau qui va forcément avoir de terribles révélations à faire sur sa gouverne et celle de son parti le P.L.Q. à moins qu’il n’arrive à la museler cette commission, pour le moins discrète depuis qu’elle existe.
Mme Marois peut être maladroite et elle aussi tenter de se faire du capital politique sur ce qui se passe, elle n’est pas ignoble ni grotesque, et ce choix malencontreux de mots de la part de M. Charest traduit bien son désarroi et ses calculs.
Les citoyens que nous sommes, ne sont pas tous dupes des sparages des politiciens, et nous pouvons  (pas toujours massivement il est vrai) faire la différence entre le vrai et le faux.
Les matamores de La Presse et les gérants d’estrades du Journal de Montréal devraient se garder une grosse gêne lorsqu’ils s’expriment en leurs pages, et pourfendent maintenant les actions des associations étudiantes. La Presse appartient au conglomérat Power Corporation de la famille Desmarais, et un de ses gestionnaires le plus notoire est précisément celui qui a fait perdre ''40 milliards de dollars'' à la Caisse de Dépôts et Placement du Québec, le ci-devant Henri Paul Rousseau.

Je me suis toujours demandé comment il se faisait en effet que Power Corporation ait engagé au prix fort ce gestionnaire notoirement incompétent, alors que les affaires étant les affaires on se surprend avec raison d’un tel choix ?
Il y a là matière à réflexion. Une enquête publique sur l’affaire de la Caisse de Dépôts et Placement du Québec à l’époque de la gestion d’Henri Paul Rousseau serait fort instructive, du moment qu’on mettrait le nez dans les affaires des participants à son portefeuille. Et plus précisément Power Corporation et ses filiales.
Alors les rodomontades des journalistes de La Presse  et du Soleil contre les étudiants, on en prend un peu et on en laisse beaucoup. Même chose pour le Journal de Montréal dont les affronts à la liberté de presse au nom d’une quelconque rentabilité, ont défrayé les chroniques pendant des années, lors du dernier lockout envers ses journalistes, sans parler des choses pas claires qui se sont passées à Québec autour du fameux Aréna de MM. Labeaume et P.K. Péladeau président de Québécor. Ceux qui écrivent actuellement dans ces feuilles devraient modérer leurs propos agacés devant les revendications des étudiants. Il n’y a pas si longtemps que ce sont eux ou leurs confrères en lockout qui demandaient aux citoyens de les soutenir dans leur ‘’grève’’. Et leur grève avec le lockout a duré bien plus longtemps que la révolte étudiante actuelle.
Je remarque aussi à quel point les médias insistent de plus en plus pour tenter de nous faire croire, nous les citoyens, que la majorité de nos semblables est d’accord avec l’augmentation des frais universitaires. Je suppose qu’à force de répéter ces approximations qui ne reposent sur rien de concret, qu’ils espèrent… mais quoi au juste? Ou bien ils ont des instructions pour affirmer ces choses douteuses ?
Autour de moi, alors que je me promène dans la ville et parle aux passants, l’écrasante majorité appuie les étudiants alors que les médias disent le contraire. 
Que se passe-t-il donc? Conflit de génération ? 
Ce sont ces mêmes médias qui il n’y a pas si longtemps dénonçaient la crise de la ''Dette'' afin de préserver l’avenir de la Jeunesse. Mais elle est précisément dans la rue cette Jeunesse, et elle ne veut pas se faire refiler des dettes générationnelles  Branchez-vous Mes. Dames les donneurs et donneuses de leçons !
Je trouve que les étudiants ( je parle bien sur ici de ceux et celles qui sont engagés dans le débat et mènent la contestation) font preuve de beaucoup de cohérence face aux manipulations ignobles (ici c’est le mot juste) de politiciens et de commentateurs qui cassent du sucre sur le dos de la C.L.A.S.S.E. et pourfendent son porte parole, Gabriel Nadeau Dubois. 

Un jeune de 20 ans qui semble bien seul contre cette horde hurlante de bien-nantis. Heureusement qu’il a aussi le soutien des siens et celui d’une frange non négligeable des citoyens qui sont tout aussi exaspérés que les étudiants devant les magouilles effarantes de tous ces entrepreneurs et gestionnaires incompétents (dont ceux qui administrent si mal les universités) qui nous volent depuis des lustres.

Il faut toutefois ici féliciter ces autres commentateurs et analystes qui prennent fait et cause pour la Jeunesse actuelle, nonobstant les dérapages, dont le pire est celui de cette  ‘’violence gouvernementale inouïe’’ qui méprise depuis 74 jours sa Jeunesse descendue dans la rue pour se faire entendre.
Tout se paye et M. Charest pourrait en avoir la preuve bientôt. Je propose à tous les étudiants actuels de se préparer aux prochaines élections, alors que généralement les jeunes ne votent pas massivement. 

Que le mot d’ordre pour les  étudiants et avec eux la Jeunesse toute entière au prochain appel aux urnes, en soit un de participation massive. 
Si vous ne le faite pas toutes vos actions n’auront pas servie à grand-chose. Il en va ici de la cohérence de votre démarche jusqu'ici exemplaire, et de votre sens politique. Votre heure est venue. Il était temps.
S’il fallait que M. Charest et le Parti Libéral soient réélus pour 4 ans, la preuve serait faite de l’immaturité politique, sociale et collective des Québécois.
Ils viendront ensuite se plaindre et on leur haussera les épaules de pitié et de dégoût.
Printemps Québécois ? Réveil de conscience ou balloune de mauvaise humeur passagère ?
Tenez bon !
Julien Maréchal

Et qu'on la fasse cette indépendance du Québec.

jeudi 26 avril 2012

Grèves Étudiantes: Printemps Québécois. (III)


Grèves Étudiantes, Printemps Québécois. (III)
Jeudi le 26 avril 2012
C’était écrit, les négociations entamées par la Ministre de l’Éducation Line Beauchamp et les représentants des trois organisations syndicales la F.E.U.Q., la F.E.C.Q. et la C.L.A.S.S.E. ont capoté, et ce au bout de 40 heures de palabres sur 48 heures de trêve exigée par la Ministre.

Sans surprise, étant donné la mauvaise foi absolue de la partie gouvernementale, les observateurs qui regardent ce gâchis, n’ont pas manqué de souligner avec force à quel point le Gouvernement du Québec, et plus particulièrement M. Jean Charest et Mme Line Beauchamp, sont complètement dépassés par l’ampleur de cette crise qui n’est en somme que l’expression d’un malaise (le mot est faible) d’un état des choses beaucoup plus grave que la simple augmentation des frais universitaires.

Je remarque surtout à quel point les juges autoproclamés de cette dérive sociale sont affolés devant son ampleur et devant ses conséquences appréhendées. Il ne se passe pas un jour sans qu’une foule de chroniqueurs, que ce soit au Journal de Montréal, à La Presse, à Radio Canada, à TVA et ailleurs - parce que je ne peux pas tous les nommer ici- paniquent totalement devant la solidité de la solidarité étudiante. On voit des intervenants insister auprès du représentant de la C.L.A.S.S.E. presque pour le supplier, avec des larmes aux yeux et surtout les traits tirés par l’exaspération, de dénoncer, de condamner et il le fait, mais en termes choisis. Le représentant de la C.L.A.S.S.E., a dénoncé en termes non équivoques et ce à maintes reprises (probablement plus de 100 fois depuis qu’on le lui demande) les dérives violentes et les saccages. Sans toutefois condamner l’expression exaspérée de manifestants plus trublions que d’autres, qui s’en prennent au mobilier urbain et privé. Dénoncer, condamner, petit débat sémantique, ‘’pas rapport’’ avec le problème actuel.

Les citoyens qui observent ce qui se passe dans les rues, et avec eux les policiers, les étudiants qui défilent, voient bien que les dégâts causés par les casseurs ne sont pas le fait des manifestants dans leur ensemble. Qu’il y ait parfois des débordements ici et là, des gestes malheureux d’exaspération, cela se conçoit, s’explique par le climat de confrontation qui est sciemment entretenu par le Gouvernement du Québec, sur lequel retombe la totale responsabilité de ces désordres.

Remarquons toutefois que lorsqu’il y a des émeutes 100 fois plus ravageuses que les manifestations qui se passent actuellement (et qui sont le fait d’une Coupe Stanley ratée ou acquise) les médias n’en font pas un tel plat. La poussière du désordre retombe rapidement. À les entendre aujourd’hui alors qu’ils se tordent les bras de désespoir devant quelques vitrines fracassées ou quelques voitures bosselées, on croirait que la nation est au bord du gouffre et qu’il faut sévir de toute urgence. Au fond ces commentateurs affolés se doutent bien que leurs jours de gloire satisfaite sont comptés, et c’est ça qui les terrifie. Ils n’ont certainement pas la conscience aussi tranquille que les étudiants.

Dans le cas actuel ces manifestations sont socioculturelles. Ce qui veut dire qu’elles sont l’expression d’une prise de la parole engagée et responsable (alors que les émeutes sportives sont uniquement de la frustration de supporters éméchés) et cette prise de parole citoyenne dure depuis des mois maintenant. Tout compte fait, les quelques dégâts constatés à date sont minimes comparés à d’autres, en d’autres temps, surtout si on tient compte que cette Grève Étudiante dure depuis plus de 70 jours, ce qui est absolument remarquable. A-t-on déjà oublié que l’an dernier à pareille date, c’est le mouvement des Indignés qui occupait le centre-ville et que des  manifestations il y en avait beaucoup?

Ce qui se passe actuellement dans nos rues est l’expression légitime et très saine d’une révolte citoyenne qui est portée à bout de bras par la Jeunesse du pays. Et il importe peu que cette Jeunesse ne soit pas présente à 50 ou 100%. Le Gouvernement de M. Charest a moins de pourcentage de représentation des électeurs, que les étudiants n’en ont des leurs pour justifier leur action. Déjà que plus de 200,000 jeunes descendent dans les rues pour protester contre des gouvernants totalement discrédités par leurs actions, leurs magouilles, leurs abominables prévarications qui durent depuis des décennies, a quelque chose de profondément significatif. Et j’ajoute de rafraichissant.

Il semblerait que pour le moment il n’y a que le Québec Solidaire qui veuille bien être avec la Jeunesse dans les rues, même s’il faut absolument reconnaître qu’au-delà des pleutres qui dénoncent les étudiants et veulent encourager la Police à les matraquer, il y a aussi des voix plus lucides qui s’indignent de la faiblesse du Gouvernement, de son entêtement, de son incapacité à écouter, à comprendre, bref à gouverner. 

Ne voit-on pas tous les jours cette pauvre Mme Line Beauchamp nous offrir le spectacle désolant d’une Ministre accablée, et qui tente de faire comprendre au bon peuple qu’elle a été blessé par certains propos, dits ou pas dits, alors qu’elle s’enfarge dans une rhétorique infantile où seul son égo est en cause?

Ce n’est pas le rôle de la C.L.A.S.S.E. de s’ériger en juge de ce qui se passe d’illégal lors de manifestations légales et légitimes. Ça c’est l’affaire des tribunaux, pas des associations syndicales étudiantes. Et la désobéissance civile en certaines circonstances n’est pas illégitime. C’est actuellement un devoir de protestation devant des abus flagrants.
Doit-on penser cyniquement ici que Mme Beauchamp et avec elle, le Premier Ministre Jean Charest, attendent le premier mort, et qui sait alors s’ils n'iraient pas jusqu'à  appeler l’Armée Canadienne ( après la Sureté du Québec) pour punir réprimer une révolte qu’ils auront largement contribué à créer ? 
Un Parti Libéral dépassé par les événements et qui appelle l’Armée Canadienne en renfort au Québec pour des motifs politiques, cela s’est déjà vu non ?

L’image télévisuelle est redoutable quand elle montre l’état de déroute faciale des commentateurs pro ‘’Loi et Ordre’’, alors que les visages des représentants syndicaux étudiants affichent la même sérénité, la même détermination, le même calme, et refusent de se laisser manipuler par toute une frange bien pensante qui veut leur faire porter le chapeau des désordres actuels.
Je pourrais les nommer ces commentateurs et chroniqueurs qui ont en leur temps profité largement du ‘’gel des frais universitaires’’ et qui maintenant installés dans des emplois juteux, crachent sur la génération actuelle en lui reprochant tout et son contraire. Les égoïstes en effet ne sont pas ceux qu’on pense et qu’on pointe du doigt.

Personne de sensé au Québec d’avril 2012 ne pense que 200,000 étudiants qui exigent d’être respectés ne sont que de la racaille, mais pour le moment je vais m’abstenir de nommer cette frange de nantis, confortable dans ses jugements si sévères contre les jeunes, qui s’émeut devant quelques vitres cassées, et qui voudrait qu’on assomme les jeunes dans les rues. Je me réserve ce devoir lorsque la situation s’envenimera, et elle va s’envenimer du train où vont les choses.

D’autres commentateurs expriment l’opinion qu’ainsi M. Charest pense que l’exaspération populaire va se retourner contre la Jeunesse, et que le parti Libéral du Québec en profitera pour se faufiler entre les sondages et s’arrachera un autre mandat au milieu  des désordres qu’il crée.
J'espère qu'ils se trompent. Il est impensable que les Québécois reportent au pouvoir encore une fois un parti politique discrédité dans les magouilles, les collusions, les détournements de fonds, les pertes épouvantables de la Caisse de Dépôts et Placements du Québec (plus de 40 milliards, soit 100 fois ce qu’on veut faire payer aux étudiants) en démolissant un acquis social dont toute cette classe d’arrivistes véreux actuellement au pouvoir, a largement profité. 

On a remarqué du bout des lèvres que pendant cette crise significative, M. Charest  se promène à l’étranger, s’occupe de son Plan Nord mal ficelé dénoncé dans les rues, et que notre bon Maire Gérald Tremblay, qui décidément n’en rate pas une, s’envole pour les Émirats Arabes.

Plus déconnecté que ça tu meurs! Tout cela en fin de compte est excellent. 
‘’Les Dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre.’’ 

La Fête Nationale cette année fera date. On gage?

Julien Maréchal.
Vive le Québec Libre!

Grêves Étudiantes: Printemps Québécois. (II)


Printemps Québécois, Grèves Étudiantes. (II)

Je voudrais commencer ici par rendre un hommage sincère à Mme Josée Legault dont les prises de positions éclairées depuis plus de 2 mois que la grève étudiante dure, tranchent avec l’amateurisme de tant de commentateurs ailleurs dans les médias, eux qui se contentent de réagir aux événements.

Pour l’essentiel, à lire les innombrables commentaires qui circulent abondamment à la fois sur les réseaux sociaux et les médias traditionnels, je constate que de toute évidence (et contrairement aux affirmations des représentants du Gouvernement) que la population appuie très majoritairement  la grogne étudiante. À moins bien entendu que les commentaires exprimés ne soient justement que ceux de la classe étudiante, sans jeux de mots. C’est improbable vue la diversité des opinions exprimées.

Je remarque aussi que la plupart des commentateurs (qu’ils nuancent leur position face au Gouvernement et sa façon de percevoir cette crise, de même que face aux positions des associations étudiantes) sont tous d’accord pour clamer bien fort que c’est au Gouvernement de régler cette crise. Que c’est le Gouvernement qui a créé cette situation malsaine, et que loin d’agir en tant  que responsables, les élus, à commencer par les ministres, se défilent, jettent de l’huile sur le feu, font preuve d’intransigeance, multiplient les appels provocateurs, bref que le Gouvernement ne gouverne pas.

Beaucoup déplorent avec raison cette dérive autoritaire et bornée qui s’enferme dans sa logique de pouvoir impuissant, de toute évidence dépassé par les événements. Je pense comme beaucoup de gens que la grève étudiante de ce Printemps 2012, loin d’être une manifestation d’enfants gâtés, en est une de prise de parole lucide. Cette  grande manifestation citoyenne de par son ampleur, ses diversités, témoigne éloquemment d’un profond malaise entre les différentes couches de la société. Ce qui se passe, c’est au rebours d’une simple crise passagère, un épouvantable abcès qui crève.

Ces manifestations ont de la solidité. Le débat autour du dégel des frais universitaires est un prétexte flagrant, utilisé des deux cotés, les pour et les contre.  Il représente une prise de la parole populaire, ma foi superbement éclairée, quant on lit l’ensemble des textes revendicateurs et leurs contreparties. Le débat est puissant, le choix des mots est remarquable, et au fond je me réjouis que ces sorties populaires soient si bien articulées dans leur ensemble. Quant au fond de cette crise, il s’articule autour de thématiques bien plus vastes que le simple rappel du respect d’un acquis qui nous est hautement favorable collectivement.

Le mouvement étudiant actuel dénonce les abus de toute sorte qui maculent nos quotidiens depuis des décennies. Il était temps !
Plan Nord mal ficelé, développement urbain livré aux appétits malsains d’entrepreneurs véreux, magouilles politiques sur fond d’électoralisme criminel.  Détournements de fonds publics, collusions de gangs de voleurs et de politicailleurs, paupérisation et je-m’en-foutisme arrogant, la liste est interminable des choses malsaines qui nous font vomir notre déjeuner au moment d’aller travailler au bien commun.

Pourquoi faire si c’est pour œuvrer continuellement à remplir les poches des crapules, à devoir subir chaque jour que le Soleil ramène, les discours effarants de mensonges, de toute cette clique affairiste qui nous vole au jour le jour?

En fait plus que nos dollars...ce qui est tout de même quelque chose...ce que nous nous faisons voler continuellement ce sont nos vies, nos quotidiens, nos espoirs, nos acquis. On se fait littéralement piller par des fripons accrédités par nos dirigeants, et qui se vautrent dans nos économies aux seules fins de satisfaire des dérivent malsaines d’accumulation de richesses qui ne profitent à personnes, et qui déshonorent la condition humaine. C'est comme la peste, tout le monde n'en est pas atteint, mais tout le monde en souffre.
Voilà des années qu'on nous rabat les oreilles et la cervelle au sujet de la médiocrité de notre éducation, et voilà qu’enfin, et ce depuis plus de 20 ans qu’on attendait cela, toute une jeunesse, appuyée par la frange la plus éclairée des adultes la prend cette parole, et quelle parole!

Les propos sont sensés. Les slogans revendicateurs sont colorés, imaginatifs, remplis d’espoirs et de bon sens, bref c’est la psyché Québécoise trop longtemps engourdie par le ronron débilitant d’un consumérisme idiot, qui prend d’assaut la rue, les médias, secoue les consciences dans leurs premiers retranchements, et tente de réveiller tous ces confortables attardés des temps nouveaux, comme il y en a à chaque génération.

Cette prise de parole telle un bélier, s’enfonce à chaque jour qui passe plus profondément dans les consciences, et il en faudra des manifestations afin de les forcer dans leurs derniers retranchements. La grève étudiante de ce Printemps Québécois de 2012 est la meilleure affaire collective que nous ayons vécue depuis des lustres. Profitez-en pleinement!

Quant aux quelques vitres brisées et aux prétendues dérives violentes qui accompagnent ces sorties trop rares, ma foi elles sont peu impressionnantes face aux véritables saccages que nous avons constaté dans un passé assez récent, et qui étaient le fait de supporters imbibés de bière et abrutis de scores, qui démolissaient la ville au prétexte que l’on avait (ou pas) gagné un quelconque trophée. Entre les ‘’casseurs’’ qui tentent de discréditer le mouvement étudiant, et la gang de malades qui mettent les rues à feu et à sang lors de manifestations sportives, il n’y a aucune commune mesure.

On peut aussi s’interroger sur les actions de la Police qui se range du coté des pouvoirs sans nuancer ses interventions. À quand un directeur de Police courageux qui apostrophera son ministre, pour lui dire haut et fort que les étudiants qu’il exige de mater sont aussi les fils et les filles des citoyens qu’ils doivent protéger, et non pas matraquer ? 

Ce serait bien si les policiers au lieu de brutaliser les étudiants, descendaient eux aussi dans la rue, se mêlaient aux contestataires (note du 2 mai 2012: il semble que depuis 2 jours c'est cette façon de faire qu'ont maintenant adopté les policiers) et qu’ainsi par leur présence intégrée au mouvement de contestation empêcheraient les débordements, et se feraient un remarquable capital de sympathie. Ils en ont bien besoin. Qui sait…? Ils doivent bien avoir eux aussi ces policiers, des jeunes dans cette foule qu’on leur demande d’assommer?
Et si nous allions tout simplement en élections comme il se doit chez un peuple civilisé? Tous ces amoureux de l’ordre et la sécurité, tous ces thuriféraires de la démocratie, ne peuvent quand même pas être tous contre un exercice si exemplaire de liberté constituée non?
Soyez raisonnable M. Charest, déclenchez des élections, même s’il est presque certain que vous allez les perdre. Depuis le temps que vous êtes au pouvoir, vous accepterez avec résignation (et peut-être avec élégance?) de céder votre place après 9 années de pouvoir. On vous en sera gré. 

Ménagez-vous une sortie digne avant que la rue ne vous flanque à la porte.
Les choses seront plus claires lorsque le Québec sera indépendant.
C'est pour demain!
                                                                                            
Julien Maréchal

mercredi 28 mars 2012

Les Étudiants en Grève ont raison, contre tous! (I)

Étudiants, grève, Québec, gel.
Ce sont les étudiants en grève qui ont raison!

10 avril 2012 (mise à jour)

Le texte qui suit a été écrit aux lendemains de la grande manifestation étudiante, soit dans la semaine qui a suivie.

Aujourd'hui 10 avril 2012 les rues sont toujours pleine de contestataires, et les ralentissements supposés du mouvement des jeunes n'est que le fait des journaux de droite, qui s'acharnent à démontrer contre l'évidence, que bientôt les étudiants vont lâcher et que le gouvernement Charest va gagner. C'est mal comprendre la profondeur du mouvement de grogne actuel qui déborde les revendications des seuls étudiants. En fait ce mouvement, qui est plus qu'une simple saute d'humeur passagère, toujours appuyé par une majorité de la population, est le symptôme d'un ras le bol généralisé quant à la conduite de la politique et des affaires au pays du Québec.

La grande marche des étudiants du 22 mars 2012 est un événement absolument remarquable qui a de nombreux précédents comme n’ont pas manqué de le souligner presque tous les médias, qui depuis, énumèrent les grands événements contestataires qui marquent les générations, et les signalent à elles-mêmes.

Bien au-delà des simples considérations budgétaires du Gouvernement Libéral de M. Jean Charest (gouvernement quasi minoritaire en Chambre et totalement minoritaire dans l’opinion publique) ce qu’il faut retenir dans ce mouvement contestataire étudiant contre la hausse des frais universitaires est justement cette considérable mobilisation qui fait se déplacer dans la rue plus de 200,000 citoyens qui appuient les plus que 320,000 étudiants maintenant en grève illimitée, qui contestent pacifiquement cette résolution rétrograde d’un gouvernement en fin de mandat, et qui sait qu’il n’a aucune chance de réélection.
Un des arguments les plus spécieux, le moins défendable, est celui qu’au Québec les études coutent moins cher qu’ailleurs (au Canada ou en Europe) et qu’à partir de ce constat il va de soi que les étudiants du Québec sont des enfants gâtés, et qu’ils ne font pas leur part dans l’effort collectif d’assainir les finances de l’État.
Remarquons tout-de-même ici en passant que ce n’est pas la tâche des étudiants que d’assainir les finances de l’État. C’est la job du Ministre des Finances et celle du Gouvernement. Plus tard quelques étudiants devenus ministres auront à leur tour à régler ces lancinantes questions, mais pas maintenant alors qu’ils sont aux études. Parce que bien évidemment, au-delà des impératifs actuels quant à cette nécessité de mieux gérer les dites finances, point n'est besoin d'être grand devin pour savoir que dans 10  ou 20 ans, les mêmes discours alarmants seront toujours de mise.

Le même argument revient lorsqu’il s’agit de comparer le prix de l’électricité au Québec à ceux d’ailleurs, que ce soit en Europe, en Afrique ou en Ontario ou aux USA.
Cette démagogie essentiellement gouvernementale qui trouve aussi ses chantres dans la droite économique la plus rétrograde qui soit, ne tient absolument pas compte qu’au Québec, le prix de l’électricité est le résultat de gains socio-économiques générationnels tout comme le droit à la pension de vieillesse, ou l’assurance-maladie offerte à tout le monde sans discrimination d’âge, de sexe ou de statut social.
Il en va de même pour les coûts des cours universitaires qui sont des acquis exemplaires ici au Québec, et sur lesquels ce sont les autres gouvernements des autres pays qui devraient en tirer exemple à suivre.
Le Québec, malgré les crises, a réussi à maintenir ses frais universitaires bien en-dessous de tous les autres gouvernements continuellement cités comme exemples (à ne pas suivre). Pour cela il mérite des félicitations et pas des blâmes.

Que dirions-nous si pour des raisons d’équilibre budgétaire on décidait de s’attaquer aux pensions de vieillesse qu’il conviendrait de baisser au prétexte que les vieux ne font plus leur juste part? 
M. Brian Mulroney ex-Premier Ministre Conservateur à Ottawa a déjà essayé cette rhétorique et a eu l’air complètement fou, au point de se faire rabrouer en pleine rue par une Mme Toulemonde qui lui a passé un magistral savon que personne n’a oublié (O.K. Charlie Brown!).

Pourquoi ne pas abolir aussi le programme des garderies récemment mis en place, ou fermer complètement les prisons et relâcher tous les prisonniers, et enlever la gratuité scolaire au primaire, au secondaire et ainsi de suite?
Déjà qu’au primaire comme on le constate chaque année depuis plus de 20 ans, les parents doivent faire des efforts d’imagination afin de payer à leurs marmots les accessoires nécessaires à leurs études. À chaque rentrée en septembre ces parents doivent débourser des montant qui souvent dépassent les 5 ou 6 cents dollars pour acheter crayons, papiers, ordinateurs, sacs d’école, derniers vêtements à la mode, en plus de devoir défrayer une foule de frais ‘’afférents’’ comme on dit,  dont certains livres d’école au programme,  et ainsi de suite. Ce qui fait que l’école gratuite et accessible à tous l’est de moins en moins. Bref comme semblent vouloir dire tous ces  apôtres du bien public :
‘’ Autre temps autre mœurs’’ et retour au XIXe Siècle puisque le XXe est allé trop loin. Et vive le progrès rétrograde!

Tant qu’à faire aussi bien abolir aussi l’Assurance Automobile, l’Assurance Chômage, fermer les tribunaux, démanteler l’État, et on retourne au bon vieux Far West où les choses se règlent dans la rue avec les foules qui lynchent les suspects, parce que ça coûte pas cher, même si on pend parfois (souvent) des innocents.

C’est quelque chose de maladif cette façon ignoble de toujours vouloir comparer les gains les plus civilisés et les plus exemplaires du Québec aux façons de faire les plus rétrogrades qui existent ailleurs, parce que nous on est comme ceci et que les autres sont comme cela.
Bref si les autres sont si différents de nous c’est nous qui avons tort, et ce sont les autres qui ont raison, alors imitons-les. Tout un chacun sait bien n’est-ce-pas qu’en Ontario tout va bien mieux qu’au Québec, qu’en France aussi, en Angleterre aussi, aux USA aussi et en Ouganda et en Irak itou n’est-ce-pas?

Au Québec si l’électricité est la moins chère au Monde (pour combien de temps encore?) c’est parce que les infrastructures hydro-électriques ont été bâties avec des fonds publics.  De l’argent des contribuables. L’électricité ici est un Bien Public, pas privé. Cette électricité nous appartient à tous individuellement et collectivement comme patrimoine général. C’est nous et nous seuls qui payons pour les prêts, les investissements et les amortissements,  et ce pour encore des décennies à venir. C’est notre affaire si nous avons décidé collectivement de construire ces installations, tant mieux pour nous si maintenant que nous avons fait les bons choix, nous en retirons des bénéfices qui nous sont éminemment avantageux.

Et tant pis pour les autres ailleurs qui n’ont pas su faire d’aussi bons choix. Allons-nous, parce qu’ailleurs les décideurs d’antan étaient des incompétents, nous aligner sur leurs mauvaises décisions, alors que nos gains nous sont profitables et nous confèrent des avantages économiques qu’il serait suicidaire de brader au nom d’une temporaire question d’équilibre budgétaire,  qui de toute façon ne se résoudra pas en bradant nos richesses?
Pour continuer dans la même veine d’examen des arguments avancés pour justifier les augmentations de frais universitaires et/ou scolaires à quelque niveaux que ce soit, il faut examiner la thèse selon laquelle le gouvernement ayant des déficits, veut les faire baisser, et pour cela doit aller chercher l’argent partout où c’est possible de le faire, et ce peu importe les conséquences désastreuses sur ses finances à venir.
Ainsi on prétend que les augmentations des frais universitaires permettront au Gouvernement de baisser ses subventions aux universités et ainsi soulagera son budget et abaissera d’autant ses déficits. Ce genre d’argument se retrouve partout chaque fois qu’il s’agit de réduire des services au mérite que finalement notre société se paye du luxe en se dotant de services avant-gardistes envers ses citoyens, qui sont au-dessus de nos moyens.
Y a-t-il quelqu’un parmi vous, citoyens de ce pays, qui pense sérieusement un seul instant que le fait d’augmenter le prix des services comme l'a fait le Gouvernement de M. Charest depuis plus de 10 ans, contribue à la baisse des déficits et fait fondre la dette du Québec ?
Année après année les frais ont tous augmentés. Que ce soient les permis de conduire, les frais d’immatriculation des voitures, ceux de l’Assurance Automobile, les frais d’électricité, les prix des parcomètres, ceux de l’enlèvement de la neige et des services d’entretiens des infrastructures où, chacun le sait les citoyens se font voler leurs taxes au niveau (avancé par les médias) de quelques 30% de gonflements de prix, de corruptions endémiques parfaitement irréductibles depuis 40 ans.

S’il fallait accepter de démanteler notre système de frais universitaires, certainement le moins cher au Canada, (BRAVO pour nous!) cela ne servirait qu’à engraisser encore une fois les appétits déréglés des voleurs et des fripons qui magouillent partout, et jamais au grand jamais cela ne ferait baisser le moindrement ni les déficits ni les dettes des provinces canadiennes et encore moins les déficits fédéraux. Encore  moins les déficits des universités soyez-en certains.
Les gouvernements ou les lourdes administrations, plus vous leur donnez d’argent plus ils trouveront les moyens de la gaspiller dans des entreprises insensées, des guerres absurdes, des programmes de réarmements imbéciles qui ne règlent rien, des mises à jour prétendues de dossiers médicaux à grand renfort de panoplies électroniques et informatiques, qui brouillent tout et coûtent des milliards en embêtant tout le monde, ou encore cela servira à gonfler au-delà de toute compréhension, des administrations grotesques, inefficaces, nuisibles à la folie.
Est-ce que la dette du Québec a baissée depuis que M. Charest augmente tous les  frais des services gouverne-mentaux?
Jamais! Pas une miette!

Bien au contraire les services publics diminuent dans la proportion exacte où les frais ont été augmentés (Santé, Éducation, Transports, Énergies, Justice, Sécurité, Polices), la liste des reculs socioéconomiques de scandaleuse qu’elle était en 2003 est devenue révoltante en 2012, et ce de l’aveu même du gouvernement qui pratique ces politiques ineptes depuis qu’il est au pouvoir.
Il faut se rendre à l’évidence, les finances de l’État sont justement dans un ‘’état’’ lamentable.
Ce n’est pas une augmentation de 75% des frais universitaires sur 2, 3, ou 5 ans qui va y changer quoi que ce soit.
L’Éducation Universitaire ici au Québec c’est la même chose que notre énergie électrique. C’est le fruit de l'application d'une philosophie avant-gardiste, moderne, visionnaire, de vouloir nous donner des outils socioéconomiques qui nous soient avantageux. Il semble que personne ailleurs selon les titres de tous les journaux, n’ait eu l’intelligence et la vision de faire comme nous.
Et que nous propose-t-on?  De faire aussi mal que les autres ailleurs parce que ce sont les autres qui ont raison et c’est nous qui avons tort.
En voilà une idiotie!

Que nous importe qu’ailleurs les étudiants payent 2 ou 3 fois plus cher qu’ici, si ce sont là les choix de leurs parents et de leurs dirigeants? Ils n’avaient qu’à faire comme nous et pas le contraire non de dieu!
Au Venezuela (oui oui je sais il faudrait nuancer) et dans les pays producteurs de pétrole les citoyens payent des prix dérisoires comparés à ce que nous payons ici pour faire le plein de nos voitures. Est-ce qu’il y a dans ces pays producteurs de pétrole des mouvements écoutés qui réclament à grands cris que les prix à la pompe dans ces pays producteurs reflètent les prix à la pompe de Paris New-York ou Montréal?
Non parce que dans ces pays ce sont les états qui sont propriétaires des ressources naturelles. Ces états travaillent certes avec des conglomérats privés, mais ils gardent le contrôle sur des richesses qui leur appartiennent.

Dans le cas spécifique des coûts des études universitaires au Québec, on a maintes et maintes fois souligné la gabegie des administrateurs qui se payent des salaires monstrueux,  gaspillent les fonds dans des entreprises insensées (comme l’Îlot Voyageur ben oui) et on demande que les étudiants fassent leur part. Non mais de quelle part s’agit-il ici?
Prenons le problème autrement.
Autre argument fallacieux : ce sont les parents qui doivent supporter leurs enfants devenus grands en les aidants financièrement dans leurs études !
Vraiment!
Ben dites-donc mes petits bonhommes qui dites vraiment n’importe quoi.
Je vais vous faire remarquer ici que ce sont justement ces parents-là qui payent avec leurs taxes et leurs impôts de tous les jours depuis plus de 50 ans, pour le Ministère de l’Éducation depuis qu’il existe, alors que Paul Gérin Lajoie l’a instauré au début des années 60.
Ce sont les parents et tous les citoyens payeurs de taxes qui payent sur leurs salaires et avec leurs taxes pour maintenir ces écoles primaires, secondaires, cégépiennes, et univer-sitaires depuis qu’elles existent.
Leur part ces parents-là l’ont fait toute leur vie et avant eux leurs parents et leurs grands-parents.
Je vous signale que les étudiants universitaires ont pour la plupart plus de 18 ans. Ils sont donc majeurs, et ont des droits non pas de mineurs qui dépendent de leurs parents, mais bel et bien des droits qui leur appartiennent en tant que citoyens adultes à part entière. Une fois leurs études terminées ils auront aussi les devoirs de citoyens majeurs.
Pourquoi devraient-ils payer une première fois des études qui vont certes leur ouvrir les portes du marché du travail avec de bons salaires (on s’entend là-dessus) alors que forcément ils devront payer une deuxième fois alors a leur tour, des impôts plus élevés que ceux qui ne font pas d’études universitaires? De quelle équité malsaine et idiote est-il question ici pour l’amour?

En fait le financement des universités est une affaire de fiscalité générale et particulière et pas du tout une affaire provisoire de budget mal équilibré.
La solution la plus intelligente en l’occurrence n’est pas de hausser les frais de scolarité à quelque niveau que ce soit, mais bel et bien de mettre en place un système d’éducation non pas gratuit, mais social, dans lequel tout un chacun participe au prorata de ses revenus et de ses moyens.  Cette éducation-là, véritable richesse collective, gage de réussite également collective est un Bien Public et non pas une ‘’charge publique’’.

Dois-je rappeler ici à tous que l’Éducation est une nécessité, qu’elle est le premier signe d’une grande civilisation?
Que même les anciens Grecs avaient déjà compris-cela.

Cette Éducation-là, cela fait 100 ans qu’on le dit, doit être accessible à tous et toutes, du primaire à l’universitaire. On ne ferait payer en fait que les abuseurs qui se pognent le beigne au lieu d’étudier, et qui devront alors payer le prix fort s’ils s’avisent de niaiser au lieu d’étudier correctement.
Il en ira de même avec ces administrateurs déficients qui sont payés grassement et qui ne font rien qui vaille. Sauf mettre en place une bureaucratie délirante qui occupe le gros du temps des étudiants, qui doivent constamment se débattent avec des dossiers infâmes, compliqués à l'extrême, alors qu'ils devraient avoir la paix pour pouvoir étudier dans le calme et le recueillement.
Assainir les finances universitaires dites-vous? 
C’est à fortiori valable pour les ministres incompétents et les administrateurs hallucinés du genre Henri-Paul Rousseau et consorts.
On écœure les étudiants pour des sommes de quelques centaines de dollars par année pendant 5 ans (et éventuellement pour 10 ans) et on laisse aller une canaille qui a bradé 40 milliards de dollars de nos économies. En lui payant en plus une prime de départ effroyable par son caractère grotesque et légaliste au-delà de tout bon sens.
Êtes-vous fou Messieurs-Dames les nouveaux adminis-trateurs ?

En fait si on teste les étudiants on doit aussi évaluer les éducateurs au mérite de leur performance. Cette idée-là n’est pas seulement une idée de nouveaux partis politiques de droite ou de centre-droite, elle s’inscrit forcément dans une approche de gros bon sens, au même titre que ces travailleurs partout ailleurs qui sont appréciés non pas pour leur diplôme ou leur ancienneté, mais bel et bien pour leurs évidentes compétences.
Un mauvais diplômé bardé de titres, qui n’arrive pas à performer selon ses qualifications, trouvera ailleurs à être employé sans nuire à quiconque, alors que diplômé ou pas, s’il n’est pas compétent comme administrateur, ou comme quelconque professionnel, il pourra toujours passer le balais, nettoyer les chiottes ou trier les vidanges, et sera alors rémunéré selon son utilité. 
Qui sait si un mauvais administrateur universitaire ne fera pas un excellent recycleur et sera ainsi apprécié et payé à son juste mérite ?

Maintenant autre chose.
La Ministre de l’Éducation Mme Line Beauchamp, et avec elle  le Premier Ministre M. Jean Charest, ont beau faire la sourde oreille et afficher une intransigeance méprisante (oui oui méprisante et arrogante), ils ont déjà perdu leur cause puisque Mme Marois a déjà annoncé que lorsqu’elle sera au pouvoir elle annulera ces augmentations, tout comme M. Jean Charest a annulé les fusions municipales.
Certains ne voient dans ces sparages qu’opportunismes politiques. J’y vois surtout de cette incohérence politique et administrative qui fait que ce qu’un gouvernement fait, le prochain le défait, non pas au non du Bien Public, mais presque toujours pour des raisons bassement électoralistes.
Que M. Jean Charest et Mme Beauchamp aient raison ou non, ou que Mme Marois fasse preuve d’ouverture envers les étudiants, tout cela n’empêche qu’on remarque que c’est l’improvisation qui règne sur la politique et non pas l’intelligence des choses. Si Mme Marois abolit les augmentations de Jean Charest et de Line Beauchamp, que devra-t-elle faire alors avec le financement des universités?
Elle répond qu’elle va convoquer une table de concertation, qu’elle va entamer un dialogue constructif avec les associations étudiantes et les administrations universitaires. On va tâcher de colmater ici, de saupoudrer là, d’accommoder les uns et les autres, mais y aura-t-il une véritable politique pleine de nouveauté pour l’éducation supérieure?On verra au printemps 2013.
Une politique audacieuse, sociale, novatrice, générale, qui tiendra compte du fait que nous ne sommes plus en 1960, mais bel et bien au XXIe Siècle ? Espérons-le.
Souhaitons-lui au moins qu’elle aura autre chose à faire qu’à regarder dans les assiettes sales des autres provinces du Canada, ou de lorgner du coté des bourses écornées des autres pays, tous plus ou moins en faillites, et qui n’ont pas de leçons à nous donner.
Mais il faut d’abord qu’elle et son parti se fassent élire. Pour le moment les augures semblent la favoriser, mais dans 6 mois ou un an… hein?

La façon de faire des Québécois est une affaire culturelle avant d’en être une de suiveux de tendances générales. Si les autres administrations ne nous comprennent pas ‘’quossé’’ que vous voulez que ça nous fasse ?

Oubliez-le donc pour toujours votre foutu complexe de colonisé et faites le ménage chez vous. À tous les niveaux!
Adoptez cette belle maxime pour devise : ‘’Bien faire et laissez braire!’’
Dans de prochains articles je vous ferai part de véritables manières d’arranger les choses. J’ai déjà dans cette apostrophe proposé une philosophie de la qualité voulue et encouragée. Avant même d’être une question d’efficacité cela va sans dire, c’est une affaire de fierté et de respect de soi et des autres.
Fichons le camp de ce Canada de magouilleurs, où nous n’avons rien à faire que d’y être ridiculisés et volés. Autant par ceux de droite que celles de gauche. 
Lorsqu'une commission d'enquête sérieuse se penchera sur les magouilles dans la construction et la corruption politique, on découvrira qu'en fin de compte ceux-là même qui nous pointaient du doigt (Maclean's 24 septembre 2010) comme étant la province la plus corrompue au Canada, devront ravaler leurs insultes, parce que la vérité est qu'ailleurs au Canada c'est encore pire qu'au Québec. Alors prendre des leçons de ces gens...non mais ça va pas?

Celles qui pensent uniquement à droite comme ceux qui pensent uniquement à gauche et vice-versa, souffrent d’hémiplégie sociale et culturelle. Certainement politique aussi!

Julien Maréchal
Montréal le 28 mars 2012